L'indignation vertueuse et citoyenne de la
classe politique sur les hauts revenus obéit à des codes de communication
précis. Dans la propagande dirigiste, ces attaques servent à conforter l'image
d'un État vertueux, luttant vaillamment contre les puissances de l'argent,
forcément immorales et mondialisées.
Cette posture adoptée par l'ensemble de la classe politique empêche de répondre
à la question de fond : peut-il exister de grandes fortunes ou de très hauts
revenus acceptables, c'est-à-dire justes, ou en termes plus philosophiques
conformes au droit naturel ?
Ligne politique
Bastiat 2012
Frédéric Bastiat 2012 est une opération de communication moins anodine qu'il n'y parait. Elle permet de mobiliser des libéraux assez différents ce qui est déjà une performance en soi. Elle ne s'oppose pas aux initiatives du PLD et d'Alternative Libérale qui ont choisi la voie de l'alliance avec des […]
Irrationalité individuelle et justesse des marchés
L'une des critiques courantes portée à
l'encontre de l'auto régulation des marchés libres tient à la rationalité
supposée de leurs acteurs. Lorsque les économistes libéraux affirment que le
marché fixe le juste prix ou le juste salaire et qu'il fonctionne tout seul
dans l'intérêt de tous, cela voudrait dire que l'homo œconomicus sous tendu par
ce modèle raisonne correctement, qu'il est en quelque sorte infaillible. Les
contempteurs de l'ordre spontané utilisent ce prérequis supposé pour condamner
la théorie dans son ensemble. Ils rappellent que les individus ne sont ni
rationnels ni bien informés, et en déduisent que la science économique libérale
ne tient pas debout puisqu'elle utilise un modèle où les raisonnements des
individus et l'information dont ils disposent doivent être parfaits. Ils
accompagnent généralement cette démonstration d'un couplet sur l'inhumanité de
ce personnage "calculateur, rationnel, égoïste et intéressé" qui ne
fait "aucune place [...] à la sensibilité humaine, au civisme, à
l'altruisme" 1 censé être à la base du modèle libéral mais qui, selon eux,
ne fait que trahir la froideur et l'irréalisme de ses défenseurs.
En fait il n'est pas du tout nécessaire que chaque individu pris isolément soit
rationnel et bon calculateur pour que le "marché" donne le bon prix, le bon
salaire ou, comme nous allons l'illustrer dans notre exemple, le bon
chemin.
Les libéraux face à la crise
La crise de l'Etat providence propulse sur le devant de la scène le discours
libéral, qui seul l'avait prévue. Comme nous le rappelle l'affiche/tract
d'Alternative Libérale qui date de 2006, seuls les libéraux mettaient le public
en garde contre la dette, bien avant la pré-crise de 2008 suivie par
l'éclatement de la bulle étatique. Pourtant ces mêmes libéraux apparaissent
aujourd'hui bien divisés lorsqu'il s'agit de présenter des solutions.
Il y a les partisans de l'étalon Or. et des monnaies métalliques mais il y a
aussi ceux qui défendent le Free banking ou les monnaies libres.
Il y a les pro européens représentés par le PLD et par Alternative Libérale et
il y a des anti-européens qui invoquent des strates administratives inutiles et
pesantes.
Discussion sur l'allocation universelle
L'Allocation Universelle est recommandée par des socialistes et par des libéraux. Comment une même mesure peut-elle naître au sein de philosophies politiques qui s'affrontent depuis deux cents ans.? Que cache cette apparente unicité de vue ? Où sont les divergences de fondement et de fonctionnement entre l'allocation universelle libérale et la socialiste ?
Rappelons tout d'abord que l'AU est rejetée par certains libéraux et acceptée par d'autres. Nous avons déjà répondu à l'argument libéral (libertarien) qui consiste à rejeter l'AU par principe dans le premier article paru sur le sujet: L'allocation universelle peut-elle être libérale ? Nous en avons conclu qu'on ne peut pas raisonnablement rejeter l'AU par principe mais que l'on peut tout à fait la juger nocive, inopérante en un mot critiquer ses bénéfices supposés. Dans L'allocation universelle libérale nous avons donné une définition grand public des mécanismes de son fonctionnement. Nous allons ici distinguer l'AU libérale de son homonyme socialiste puis répondre à certains reproches que l'on peut lui faire du point de vue libéral.
L'allocation universelle libérale
Tous les analystes économiques et politiques le disent, les marchés ont besoin, pour retrouver confiance, non pas de recettes techniques de réduction des dépenses ou d'augmentation des impôts, mais d'une vraie vision à long terme de l'organisation des finances publiques. Au delà des rustines financières et des grandes déclarations rassurantes, ce n'est rien moins qu'une autre méthode de fonctionnement de notre sociale-démocratie qu'il faut envisager. Le mécanisme de l'Allocation universelle, s'il est accompagné de réformes institutionnelles, fournit une réponse intéressante car il permet de faire sortir le social du champ politique. Il s'agit de rendre l'aide sociale aussi indépendante du gouvernement que la justice ou la monnaie devraient l'être.
Carte 2D du Paysage Politique Français (PPF) - mise à jour novembre 2011
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Le flic au carrefour
Tous les conducteurs ont fait à un moment ou à un autre, la douloureuse expérience d'une circulation réglementée par un ou plusieurs agents de la force publique. Cette aventure peut advenir lorsque des feux de circulation sont en défaut, lors d'une panne électrique de quartier, ou à l'occasion du passage d'un convoi officiel. Il est à noter que cette dernière éventualité prend de plus en plus le pas sur les deux premières : la probabilité de croiser une Citroën C6 noire (le pouvoir c'est sérieux) et diesel (pour faire des économies) accompagnée d'un convoi de gendarmes (de toutes façons ils sont payés, autant les utiliser) étant devenue nettement plus élevée que celle d'une panne électronique ou électrique.
Bref, nous l'avons tous constaté, la présence d'agents "régulateurs" au milieu d'une intersection ou nous passons tous les jours provoque une invraisemblable pagaille.
Photo flickR licence CC par georgeogoodman
Les sociétés du CAC 40 et la "mondialisation libérale"
L'opinion publique française porte un jugement sévère sur les sociétés du
CAC 40. Leurs dirigeants sont perçus comme des affairistes cosmopolites qui
délocalisent à tour de bras pour profiter de la main d’œuvre la moins chère
tout en s'octroyant des salaires indécents, parfois accompagnés de parachutes
dorés. Cette hostilité est seulement tempérée par un sentiment de fierté
patriotique lorsqu'Airbus remporte un contrat fabuleux aux émirats ou lorsqu'un
pays d'Amérique du sud choisit de faire appel au savoir-faire français dans le
domaine de la distribution de l'eau.
Tout en entretenant d'excellents rapports avec les patrons du CAC 40, nos
dirigeants politiques, toutes tendances confondues, s’accommodent fort bien de
la vulgate populaire à leur sujet. Ils vont même jusqu'à l'entretenir, puisque
ce sentiment de méfiance ou de rejet de la population leur permet d'imputer nos
difficultés à la fameuse "mondialisation libérale" c'est à dire à des
externalités économiques et politiques. Les sociétés du CAC 40 seraient donc le
résultat de la mondialisation libérale c'est à dire au fait de produire
n’importe où (délocalisation libérale), avec n’importe qui (migration
libérale), pour vendre à n’importe qui (marché sans frontière et affranchi des
pouvoirs politiques). Dans l'imagerie dirigiste, complaisamment relayée par les
médias, le "pouvoir de l'argent" a supplanté celui des États, supposés vertueux
mais dépassés par la mondialisation galopante. Cette perception du public
permet aux gouvernements de justifier toujours plus d'intervention et de
proximité avec ces sociétés que l'État prétend "contrôler" pour mieux préserver
les intérêts des français.
L'allocation universelle peut-elle être libérale ?
Il est temps de répondre de manière théorique aux
libertariens, anarco-capitalistes et même à certains libéraux qui considèrent
que le principe même d'une allocation universelle n'est pas
acceptable.
Ainsi Alain Laurent dans l'excellent "La philosophie libérale" rejette
catégoriquement l'idée d'une allocation universelle sans d'ailleurs prendre la
peine de justifier sa position. Ce n'est pas libéral, un point c'est tout ! On
sent qu'on touche à un domaine sensible...
La prise de position d'Alternative libérale pour une forme d'allocation
universelle a d'ailleurs créé une ligne de fracture entre libéraux. Au point
que le sujet a été pudiquement éludé par les directions successives du parti.
Seul Louis Marie Bachelot s'est exprimé publiquement sur le sujet et l'a
défendu.
Toute ingénierie sociale est-elle socialiste ?
Il ne faut pas confondre le planisme socialiste avec certaines formes de réglementation ou d'ingénierie sociale qui préservent et même accroissent les bienfaits de la concurrence, C'est ce que nous rappelle Friedrich A. Hayek dans ces courts extraits de "La route de la servitude" que nous avons sélectionnés pour vous.
Une manière pour nous de répondre à une certaine avant-garde libertarienne et anarcap qui honnit le concept même de l'allocation universelle de liberté, et traite de "socialistes" tous ceux qui la préconisent. Cette position nous parait aussi dogmatique et irrationnelle que celle qui consiste à en faire l'instrument d'un prétendu "droit à la vie".
Même si nous sommes globalement partisans de l'allocation universelle, nous avons de nombreuses réserves sur les conditions de sa mise en place et nous sommes bien conscients de la confusion qui règne sur son interprétation. Pour autant il n'y aucune raison d'en contester le principe.
Ce petit amuse gueule n'est évidemment pas notre réponse principale sur ce
sujet qui viendra en son temps.
En attendant, enjoy !
Carte 2D du Paysage Politique Français (PPF) - mise à jour novembre 2010
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Proudhon et la gauche libérale
Difficile pour GL de ne
pas s'intéresser à Proudhon, célèbre représentant d'une gauche résolument
anti-collectiviste, cette gauche que les mouvements anarchistes et libéraux ont
maintenue vivante jusqu'au début du XXe siècle avant que le socialisme ne
l'étouffe.
Bien sûr, Proudhon se disait socialiste, puisqu'à l'époque le mot n'avait pas
pris tout son sens. Le socialisme était en construction et Proudhon en était un
artisan. Mais le socialisme de Proudhon n'a que bien peu de rapport avec celui
de Saint-Simon ou de Marx. S'il prend la forme d'une critique radicale de la
société et se range du côté des ouvriers face au grand capital, il ne contient
aucune composante anti-individualiste et ne voit ni le prolétariat ni l'État
comme des sources légitimes du pouvoir.
En fait Proudhon nous a légué une critique féroce de toutes les doctrines et
postures du socialisme moderne.
La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme
En 1948, au lendemain de la guerre, les représentants de 58 nations adoptent un texte dénommé «Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ». En apparence, ce document se présente comme la DDH de 89. Il possède un préambule et une série d'articles censés définir des Droits de l'Homme. Il est nettement plus long puisqu'il comporte 30 articles, 11623 caractères et 1912 mots contre 13 articles, 751 mots et 4670 caractères pour la DDH de 1789. Cette nouvelle déclaration est placée sous la tutelle de l'ONU.
Si les intentions de cette nouvelle déclaration sont louables, sa forme et son esprit méconnaissent tous les enseignements du siècle des lumières et de la philosophie libérale à tel point qu'elle représente un véritable danger pour les vrais Droits de l'Homme.
Photos flickR licence CC par United Nations Information Service - Geneva
Les Droits de l'Homme de 1789 et ceux de 1948
Le discours politique actuel, tel
qu'il émane des partis ou des médias, utilise les termes "Droits de l'Homme" en
agrégeant dans un même concept les Droits de l'Homme de 1789 et les Droits de
l'Homme de 1948. Pour le spectateur politique contemporain, peu averti de
l'histoire des idées, la déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948
apparait comme une amélioration et un enrichissement de celle de 1789. On
pense généralement que des idées communes y sont exposées de façon plus
détaillée et réparties dans des articles plus nombreux. Aux yeux du public il
s'agit donc de la même déclaration, rendue "universelle" par l'engagement des
grandes puissances, tel qu'il figure dans son préambule, "d'en assurer, par
des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance
et l'application universelles et effectives".
Comme nous allons le voir, tout ceci est erroné et les deux Déclarations des
Droits de l'Homme sont extrêmement différentes dans leur forme et dans leur
esprit, même si la similitude de leur présentation laisse croire le
contraire
Commençons par examiner la DDH de 1789 dans tout ce qu'elle a d'inédit et de
subversif.
Retraites, le tabou de la capitalisation
photo flickR cc par jolimatin
L'étrange ressemblance de la fonction publique et du clergé
Notre pays a connu la révolution la plus radicale du continent européen. L'absolutisme monarchique et les ordres privilégiés ont été mis à bas, d'abord philosophiquement par le siècle des lumières, puis politiquement et économiquement par la révolution libérale de 89. Contrairement aux nombreuses autres nations qui ont progressivement vidé la monarchie de son pouvoir en conservant son apparat, la France a choisi une république prônant la liberté et l'égalité entre tous. Pourtant, curieusement, plus de deux siècles après cet événement d'importance planétaire, il semble que notre pays, toujours aussi républicain en apparence, redevient l'hôte des privilèges, dans le vrai sens du terme, à savoir des droits particuliers qui sont accordés aux uns et pas aux autres. Les principes libéraux de 89 ont été oubliés au fur et à mesure d'une remontée du dirigisme. L'absolutisme monarchique a été remplacé par un absolutisme social qui peut se permettre tous les excès, fort de la caution morale que lui donne son combat pour la "justice sociale". Dans cette société qui produit quatorze mille pages de textes réglementaires par an et où les dépenses publiques atteignent 56% du PIB, les fonctionnaires jouent un rôle central qui n'est pas sans rappeler celui du clergé dans l'ancien régime.
Elections régionales : liste "moins de pouvoir à la région"
Elections régionales des 14 et 21 mars 2010 Liste : moins de pouvoir à la région Conduite par Frédéric Bastiat (1801-1850) Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, Considérant que l’Etat […]
La motion : "pour un libéralisme de progrès" aux élections internes d'Alternative Libérale
Gauche Libérale soutient la liste "Pour un libéralisme de progrès" aux élections internes d'Alternative Libérale.
La motion
au format pdf.
Chers adhérents d'Alternative libérale,
Malgré un travail acharné, malgré la mobilisation de militants motivés qui
n'ont pas compté leur temps et leur énergie pour qu'émerge enfin en France une
société de liberté, basée sur le Droit et la raison, que nous appelons tous de
nos vœux, nous avons connu des résultats électoraux décevants et une baisse du
nombre de nos adhérents.
C'est que nos idées, que nous savons fortes et profondément humanistes, ne
suffisent pas à mobiliser l'opinion, ni même à maintenir une dynamique de
croissance interne.
Les passages médias réussis de notre présidente attirent de nombreux militants,
mais nous ne savons pas les fidéliser. Nous débordons de propositions dans tous
les domaines, mais nous ne savons pas mettre en avant celles qui répondent le
mieux aux inquiétudes des Français. Nous sommes parvenus à organiser une
campagne européenne difficile pour un petit parti, mais les résultats sont
décevants.
Par ailleurs, Alternative Libérale a su créer une véritable marque, connue du
public et des médias, ce qui n'est pas si aisé face à un appareil dirigiste qui
se complaît à déformer tout message favorable au libéralisme.
Face à ce constat mitigé, et nourris par l'expérience de nos premières années
d'existence, nous pensons que le modèle actuel d'Alternative Libérale doit être
remis en question.
La Justice sociale.
Ces deux mots, ont toujours autant de
succès parmi les dirigeants de la gauche. Jean Luc Mélenchon, Ségolène Royale,
Martine Aubry et même Bertrand Delanoë les invoquent, tel un mantra mille fois
répété. Ils sont ainsi cités quatorze fois dans le dernier livre de Bertrand
Delanoë, Leur emploi abondant n'a d'ailleurs pas pu empêcher la
déconvenue du maire de Paris aux élections internes du PS. L'infortuné avait eu
la malchance de se revendiquer du libéralisme (politique) juste avant la crise.
Les quatorze citations de la "justice sociale" n'ont donc pas réussi à
compenser sa malheureuse évocation du libéralisme.
Mais qu'est-ce que cette justice sociale dont se gargarisent tous les
dirigeants de la gauche rose verte et rouge et qui plaît tant à leurs électeurs
?