Difficile pour GL de ne
pas s'intéresser à Proudhon, célèbre représentant d'une gauche résolument
anti-collectiviste, cette gauche que les mouvements anarchistes et libéraux ont
maintenue vivante jusqu'au début du XXe siècle avant que le socialisme ne
l'étouffe.
Bien sûr, Proudhon se disait socialiste, puisqu'à l'époque le mot n'avait pas
pris tout son sens. Le socialisme était en construction et Proudhon en était un
artisan. Mais le socialisme de Proudhon n'a que bien peu de rapport avec celui
de Saint-Simon ou de Marx. S'il prend la forme d'une critique radicale de la
société et se range du côté des ouvriers face au grand capital, il ne contient
aucune composante anti-individualiste et ne voit ni le prolétariat ni l'État
comme des sources légitimes du pouvoir.
En fait Proudhon nous a légué une critique féroce de toutes les doctrines et
postures du socialisme moderne.