La propriété privée n'est pas quelque
chose d'intuitif ou d'évident puisqu'elle n'a jamais pu s'établir pendant 4000
ans. Ce n'est qu'avec les lumières et les révolutions anglaises, puis
françaises et européennes que la propriété devient un droit de l'homme reconnu
par le pouvoir et qui lui est opposable. La propriété est ici garantie par
l'administration en dehors de toute éthique imposée. La propriété devient
privée c'est à dire que tous ceux, pouvoir compris, qui n'ont pas de
droits de propriété sur un bien sont officiellement privés de cette
propriété.

L'Allocation Universelle est recommandée par des socialistes et par des libéraux. Comment une même mesure peut-elle naître au sein de philosophies politiques qui s'affrontent depuis deux cents ans.? Que cache cette apparente unicité de vue ? Où sont les divergences de fondement et de fonctionnement entre l'allocation universelle libérale et la socialiste ?
Tous les analystes économiques et politiques le disent, les marchés ont besoin, pour retrouver confiance, non pas de recettes techniques de réduction des dépenses ou d'augmentation des impôts, mais d'une vraie vision à long terme de l'organisation des finances publiques. Au delà des rustines financières et des grandes déclarations rassurantes, ce n'est rien moins qu'une autre méthode de fonctionnement de notre sociale-démocratie qu'il faut envisager. Le mécanisme de l'Allocation universelle, s'il est accompagné de réformes institutionnelles, fournit une réponse intéressante car il permet de faire sortir le social du champ politique. Il s'agit de rendre l'aide sociale aussi indépendante du gouvernement que la justice ou la monnaie devraient l'être.
Le discours politique actuel, tel
qu'il émane des partis ou des médias, utilise les termes "Droits de l'Homme" en
agrégeant dans un même concept les Droits de l'Homme de 1789 et les Droits de
l'Homme de 1948. Pour le spectateur politique contemporain, peu averti de
l'histoire des idées, la déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948
apparait comme une amélioration et un enrichissement de celle de 1789. On
pense généralement que des idées communes y sont exposées de façon plus
détaillée et réparties dans des articles plus nombreux. Aux yeux du public il
s'agit donc de la même déclaration, rendue "universelle" par l'engagement des
grandes puissances, tel qu'il figure dans son préambule, "d'en assurer, par
des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance
et l'application universelles et effectives".
