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licence cc par Osbern - Paysage désormais interdit, le soleil n'est pas
couché.
Depuis le 1er juillet 2013 une nouvelle loi vient réglementer les éclairages
nocturnes des bâtiments et des bureaux. Promulguée dans une indifférence
générale - une loi de plus qu'est-ce que ça peut bien faire ? - la
nouvelle réglementation se fixe deux objectifs : diminuer les "nuisances"
lumineuses et réaliser des économies d'énergie.
Il s'agit en gros d'interdire d'éclairer des bureaux, des locaux commerciaux
lorsqu'ils sont inoccupés et des façades de bâtiments la nuit "pour rien"
(suivant l'expression employée par l'ex-ministre de l'écologie et de l'énergie,
Delphine Batho). Pour l'instant, l'éclairage public n'est pas concerné.

L'une des critiques courantes portée à
l'encontre de l'auto régulation des marchés libres tient à la rationalité
supposée de leurs acteurs. Lorsque les économistes libéraux affirment que le
marché fixe le juste prix ou le juste salaire et qu'il fonctionne tout seul
dans l'intérêt de tous, cela voudrait dire que l'homo œconomicus sous tendu par
ce modèle raisonne correctement, qu'il est en quelque sorte infaillible. Les
contempteurs de l'ordre spontané utilisent ce prérequis supposé pour condamner
la théorie dans son ensemble. Ils rappellent que les individus ne sont ni
rationnels ni bien informés, et en déduisent que la science économique libérale
ne tient pas debout puisqu'elle utilise un modèle où les raisonnements des
individus et l'information dont ils disposent doivent être parfaits. Ils
accompagnent généralement cette démonstration d'un couplet sur l'inhumanité de
ce personnage "calculateur, rationnel, égoïste et intéressé" qui ne
fait "aucune place [...] à la sensibilité humaine, au civisme, à
l'altruisme" 1 censé être à la base du modèle libéral mais qui, selon eux,
ne fait que trahir la froideur et l'irréalisme de ses défenseurs.

Tous les conducteurs ont fait à un moment ou à un autre, la douloureuse expérience d'une circulation réglementée par un ou plusieurs agents de la force publique. Cette aventure peut advenir lorsque des feux de circulation sont en défaut, lors d'une panne électrique de quartier, ou à l'occasion du passage d'un convoi officiel. Il est à noter que cette dernière éventualité prend de plus en plus le pas sur les deux premières : la probabilité de croiser une Citroën C6 noire (le pouvoir c'est sérieux) et diesel (pour faire des économies) accompagnée d'un convoi de gendarmes (de toutes façons ils sont payés, autant les utiliser) étant devenue nettement plus élevée que celle d'une panne électronique ou électrique.