L'annonce est immédiatement reprise sous forme d'articles sur le net par les
médias français :
E. coli : la ferme biologique allemande n'a pas commis de faute (Le
Point)
E.Coli : les autorités disculpent la ferme bio (Europe 1)
Bactérie E. coli: la ferme bio allemande disculpée (L'Express)
La ferme bio allemande disculpée dans l'affaire de l'E. coli (Le nouvel
Observateur)
Bactérie tueuse : Les graines coupables, la ferme bio disculpée (France
Soir)
Tous les articles reprennent la déclaration suivante : "D'après nos investigations en cours, la ferme n'a commis aucune erreur", a expliqué Gert Hahne, porte-parole des services de protection des consommateurs de ce Land. "L'hygiène est respectée et toutes les dispositions réglementaires sont observées", a-t-il dit.
Pas de chance pour ces médias pressés, la nouvelle de l'implication définitive de la ferme BIO allemande tombe quelques heures plus tard par des dépêches AFP et Reuters. Cette fois ce n'est pas dans une poubelle que l'on a retrouvé la bactérie mais dans un sachet rapporté par un père de famille. Il n'y a plus de doute possible: la source bactérienne provient bien de la ferme biologique Gärtnerhof située dans la localité de Bienenbüttel, en Basse-Saxe.
Bien malgré eux , Reuters, les autorités sanitaires allemandes et les médias
français accablent la filière biologique. Car si une ferme dans laquelle
"L'hygiène est respectée et toutes les dispositions réglementaires sont
observées" a pu causer la mort de 33 personnes c'est que l'agriculture
biologique est dangereuse en elle-même. La ferme allemande qui a disséminé le
germe mortel n'a pas commis de faute sauf celle d'ignorer les techniques de
Semmelweiss et de Pasteur.
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Mise à jour au 12 juin 2011 :
Silence étourdissant des écologistes
Les leaders écologistes, si prompts à s'enflammer sur tous les dangers
alimentaires sont totalement muets. Pas le moindre communiqué sur cette crise
de l'agriculture BIO qui a fait aux dernières nouvelles plus de 35 morts en
Europe et qui condamne 800 personnes à des problèmes rénaux toute leur vie,
Etrangement ils n'invoquent pas le principe de précaution. Ils ne
demandent pas de moratoire sur les produits BIOs. Ils ne font pas de
plan pour sortir du BIO en cinq ans et il semble bien qu'il n'y a pas
de fauchage volontaire de champs BIO prévus dans les semaines à
venir.
1 De Alf -
"Étrangement ils n'invoquent pas le principe de précaution. Ils ne demandent pas de moratoire sur les produits BIOs. Ils ne font pas de plan pour sortir du BIO."
Bien vu !!!
Par contre c'est un problème sanitaire. Ce type de bactérie pourrait se retrouver dans n'importe quel abattoir.
2 De Le Champ Libre -
35 morts et 800 personnes ayant des séquelles à vie, voilà en effet qui devraient pousser à réfléchir, à trouver quelle est l'origine du pb, etc...
Mais non, tout va bien nous dit-on, tout est normal.
3 De THEGAP -
Il serait profondément erroné de faire de cette affaire une question sur le mode de production agricole à moins de se laisser aller...
Cette bactérie ne s'est pas armée de deux plasmides de résistance à deux classes majeures d'antibiotiques et d'une virulence extrême par hasard.
Cette mutation génétique ne s'est pas produite dans la savane ni dans une ferme bio ou pas, dans un concombre en Espagne ou ailleurs... C'est un processus d'adaptation et de sélection naturelle de type darwinien induit par la pression des dits antibiotiques!
Cette bactérie n'a pas sauté dans les graines germées avec ses pattes arrières...
Réfléchissons deux minutes!
Pour la mutation il y a au moins deux hypothèses:
1/ la bactérie est issue de souches résistantes nées de mutation au contact des antibiotiques dans la "fabrique naturelle" que représente le tube digestif ou l'appareil urinaire humain ou animal. il est intéressant de noter que les résistances aux antibiotiques ont récemment bondi dans les soins intendsifs des hôpitaux du Nord de l'Allemagne.
2/ Elle est issue du génie génétique humain et donc d'un laboratoire civil ou militaire ou clandestin (la complotique bat son plein mais il ne faut rien écarter). On peut évoquer une erreur une fuite de matériel bactériologique sensible ou bien un acte de bioterrorisme.
A l'heure actuelle la probababilité du 1/ est très élevée. Cette affaire devrait conduire de toute urgence à un usage plus prudent des ATB en clinique humaine et vétérinaire.
Pour la contamination il ya plusieurs hypothèses:
une fois mutée et prolifique la bactérie E Coli O104:H4 va être la plupart du temps 1/ MANUPORTEE jusqu'au vecteur alimentaire viande, légume, graines germées etc. Pour se développer elle a besoin d'une rupture de la chaine du froid ou bien de conditions de culture proches de l'optimum bactériologique voilà pourquoi la viande laissée à température ambiante ou bien les graines germées à 30°C en pleine humidité sont HABITUELLEMENT RETROUVES ou suspectées COMME VECTEURS DES INTOXICATIONS ALIMENTAIRES (Je rappelle que les preuves formelles sont à l'heure où j'écris ces lignes ABSENTES). 2/ elle peut être véhiculée par l'eau d'arrosage de lavage si elle est différente de l'eau potable, en général cela entraine une épidémie à plus grande échelle. 3/ elle peut être une souillure des graines sèches, des légumes après cueillette par un processus de contamination externe, toujours parce qu'un humain a fait une intervention qui conduit à cette souillure.
Essayons je sais que c'est difficile d'être factuels, rationnels et désarmons l'idéologie qui est en nous..
4 De alcodu -
Ce qui est curieux THEGAR, c'est que les autorités sanitaires ont immédiatement suspecté une production BIO (d'abord des concombres espagnols) et que c'est bien une production BIO qui est à l'origine du problème (au final des graines allemandes).
Si le problème était uniquement lié à une mise en contact accidentelle avec la bactérie, pourquoi les autorités ont-elles concentré leurs recherches sur le BIO ? Complot anti-BIO peut-être ? En Allemagne, patrie de l'écologisme, cela parait bien improbable.
De toutes façons le sujet des deux articles ne porte pas sur l'origine de l'intoxication alimentaire, il porte sur l'origine de l'intoxication médiatique.
Il s'agit d'observer comment une alerte sanitaire est traitée par les médias et par le lobby écologiste lorsque des produits BIO sont en cause. Et là je crois qu'il n'y a aucun doute possible sur la partialité et l'irresponsabilité des médias, notamment français.