Sur fond de crise avérée ou attendue, plusieurs centaines de milliers de
personnes ont défilé un peu partout en France le jeudi 29 janvier 2009. Plus de
deux millions suivant les organisateurs, un million selon la police (tradition
oblige). Est-ce que un ou deux millions de personnes peuvent se tromper et
défiler pour une mauvaise cause ? Y a t-il des précédents dans
l’histoire ?
Avant de répondre à cette question il faut examiner ce que réclament ces
manifestants. Le site www.29janvier2009.fr énumère leurs
revendications :
- Donner le priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique,
- Améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités,
- Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat,
- Une relance par la consommation.
- Une politique de développement de logement social
- Une protection sociale (santé, retraite…) dans un cadre collectif et solidaire
- Règlementer la sphère financière internationale
Alors que la balance du commerce extérieur s’effondre littéralement, que les comptes de l’État, déficitaires depuis 35 ans, virent au rouge vif, que le poids de la dette devient insupportable, dans une France qui était déjà en crise avant la crise, la solution consisterait donc à augmenter les salaires et à toujours plus pressurer le secteur privé, le seul capable de créer des emplois.
A l’appui des ces revendications, les syndicats dénoncent, comme d’habitude, les entreprises qui "font des bénéfices", c’est à dire ces fausses entreprises privées, ces oligopoles du CAC 40 que l’État protège et alimente à travers des concessions, des privilèges et des aides. Le vrai secteur privé concurrentiel lui, ne fait plus de bénéfices depuis bien longtemps et fond comme neige au soleil. Les fonctionnaires et assimilés vont bientôt pouvoir se prélever des taxes entre eux.
Ce refus de voir la réalité en face, ces manifestants qui ont peur de l’avenir mais qui veulent conserver leurs "avantages acquis", cette foule qui croit qu’elle va se sauver en répétant et en amplifiant les erreurs du passé fait cruellement penser à celle des manifestants algérois de mai 1958 descendus dans les rues pour défendre l’Algérie française et précipiter la fin de la 4e république.

Quand on y réfléchi il y a de nombreux points de similitude entre les deux situations : l’ampleur des manifestations, la vraie angoisse des manifestants, leur manque de lucidité devant leur univers protégé qui s’écroule ; les sacrifices qu’il leur faudrait consentir pour éviter la catastrophe, la démagogie des politiques
Les socialistes et les gaullistes ont bâti un empire social sans tenir compte de la réalité du terrain qu’ils prétendaient occuper. Ils ont cru que l’on pouvait établir des colonies sociales contre le marché, qu’ils considèrent avec le même mépris condescendant que nos parents portaient aux populations autochtones d’Algérie. Comme eux ils ont cru pouvoir planifier un modèle de civilisation et l’implanter à leur guise où bon leur semblait. La mécanique étatiste qu’ils ont mise en place ne fait qu’augmenter les inégalités. Elle ponctionne la société civile pour tenter de résoudre les problèmes qu’elle a elle-même créés avec ses contraintes absurdes et ses aides sélectives. Elle détruit les entreprises, pénalise l’emploi, subventionne les plus malins ou les plus malhonnêtes. Le salaire minimum décrété interdit aux plus faibles de trouver du travail et les plonge dans l’exclusion. La dégradation de la situation économique et sociale fournit à cette classe politique de nouvelles occasions pour augmenter ses aides et pour légiférer. La machine infernale se nourrit des dégâts qu’elle occasionne.
Les Algérois d’origine européenne de mai 1958 manifestaient parce qu’ils craignaient de tout perdre. Ils en appelaient au général de Gaulle pour maintenir la souveraineté de la France sur l’Algérie. Leur intransigeance a ruiné les efforts de réforme, et ils ont tout perdu !
Est-ce que la fin de l’empire social français sera aussi dramatique que celle de son empire colonial ? L’irresponsabilité des syndicats et de l’opposition, et les "je vous ai compris" de la majorité le font craindre.
Si cette analogie se vérifie, lorsque tout se sera effondré, il se trouvera certainement quelques vieux députés socialistes et gaullistes nostalgiques d’une époque révolue, capables de mettre à l’ordre du jour de l’assemblée "la reconnaissance du rôle positif de l’interventionnisme".
1 De Mateo -
Je ne pense pas que cela soit efficace de montrer les points communs entre les manifestations des syndicaliste et les manifestations des Algérois en 58.
Il vaut mieux expliquer en quoi les propositions qu'ils donnent vont au final à l'encontre des buts fixés, démonter les arguments point par point.
Allez, rapidement:
«Donner le priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique,»
Je ne suis pas sûr de ce qu'ils entendent par là, mais si c'est bien ce que je pense, c'est-à-dire le maintien artificiel de "l'emploi" par des mesures interventionnistes, cela ne causera à moyen et à long terme qu'une aggravation du chômage, même si à court terme on peut avoir l'illusion que "l'emploi a été sauvegardé". Voir la destruction créatrice de valeur de Schumpeter ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Destru... ) (entre autres). Aurait-il été intelligent, efficace pour l'emploi de "sauvegarder" l'emploi des constructeurs de diligences ou des fabricants de chandelles?
Il n'y a qu'une seule façon d'augmenter la richesse de chacun et les avantages sociaux qui vont avec (on ne peut gagner en avantages sociaux qu'en augmentant la quantité de richesses produite, l'inverse n'est qu'illusion): les gains de productivité. Une des façon d'augmenter la productivité est par exemple la réorientation (naturelle) vers les domaines à plus forte valeur ajoutée. Or, le "maintien des emplois" va à l'encontre de cette réorientation. Il ne faut donc pas tenter d'empêcher cette dynamique mais au contraire l'accompagner.
Je ne m'étendrai pas plus sur ce point, tout cela a bien été montré par les économistes sérieux.
«Améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités,»
La vieille rengaine de la "réduction des inégalités"…
Mettons de côté le fait qu'il n'a rien d'injuste à ce que quelqu'un devienne riche s'il a obtenu sa richesse en respectant le droit naturel, même si d'autres n'ont pas eu la même réussite. La lutte contre les inégalités n'est en fait que de la jalousie qui cache son nom. Cet argument de simple respect du droit naturel naturel (car respecte-t-on le droit de naturel en prenant par la force 50, 60, ou 70% des revenus honnêtement gagnés?) ne "parle" pas aux égalitaristes.
Insistons plutôt sur le fait qu'ils se trompent de combat: ce n'est pas les inégalités qu'il faut combattre mais la pauvreté! Il vaut mieux être inégaux dans la richesse qu'égaux dans la pauvreté. On constate par exemple ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_... ) que des pays comme la Bosnie-Herzégovine, l'Ouzbékistan, l'Albanie, le Rwanda, l'Éthiopie, le Bangladesh, le Kazakhstan ou encore le Tadjikistan sont plus "égalitaires" que la France. Est-ce la voie à suivre?
Insistons également sur quelque chose qui "parlera" plus à nos chers syndicalistes: même en supposant que les inégalités soient quelque chose de négatif, serait-il efficace de lutter contre les inégalités?
Non, car cela n'a pour conséquence qu'un appauvrissement général, dont les plus modestes sont les principales victimes. En effet, comme je le disais plus haut, il n'y a qu'une seule façon d'augmenter la richesse, le "pouvoir d'achat" de chacun, et les avantages sociaux qui vont avec: les gains de productivité. Pour cela, l'apport constant de capitaux est primordial, car c'est ce qui permet l'investissement dans de nouvelles machines, la recherche de nouveaux procédés ou l'amélioration des procédés, l'innovation etc. etc. Cela est bien connu par les économistes. Or, les systèmes fiscaux fortement progressifs et "redistributifs" ne font que décourager l'accumulation de capital et l'investissement, ce dont la France manque cruellement: ceux qui seraient susceptibles d'apporter du capital préfèrent partir sous des cieux plus cléments fiscalement, ceux qui seraient susceptibles de créer leur entreprise, de créer des emplois, sont découragés de le faire.
À quoi bon prendre cet énorme risque que constitue la création d'une entreprise et les emplois qui vont (éventuellement) avec si l'on sait qu'une grande partie des gains espérés seront confisqués? Autant rester employé. À quoi bon s'embêter à faire des études et/ou travailler durement, et donc augmenter la quantité de richesses produite, si l'on sait que de toutes façons on ne gagnera guère plus que celui qui n'a pas fait ces efforts?
Notons au passage que plus on est riche, moins on consomme une part importante de ses revenus et de son capital. Hormis le fait que l'argent dépensé "fait tourner" l'économie, l'argent non dépensé n'est évidemment pas "planqué sous le matelas", il est investit et/ou placé à la banque (qui se chargera de l'investir), ce qui crée un apport de capital nécessaire au développement économique, aux gains de productivité, utile à toute la société. Cet argent est au service de tout le monde.
De plus, en attirant les personnes les plus riches plutôt qu'en les chassant, on augmente les rentrées fiscales de l'État, si cher aux syndicalistes, même avec un taux d'imposition faible.
Mais dans l'imaginaire des personnes peu au fait des mécanismes économiques, comme le sont manifestement ces syndicalistes, la richesse est une espèce de gâteau de taille fixe que l'on se doit de partager, de diviser. Ils ne comprennent pas que la richesse ne se divise pas, elle se multiplie. Et certains sont plus doués que d'autres pour créer cette richesse. Au lieu de les décourager de créer cette richesse, ces capitaux, il faut au contraire l'encourager, pour le bien de tous.
«Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat,»
Et bien pour cela, il faut faire exactement l'inverse de ce qui est proposé, comme je l'expliquais plus haut. D'autre part la "relance" (keynésienne?) de l'économie a largement prouvé son inefficacité. Pire, elle ne fait que prolonger et aggraver les crises, notamment en créant plus de dettes. Je ne développerai pas ici, les économistes de l'École autrichienne ont expliqué tout cela mieux que je ne le ferai jamais et l'histoire (récente ou plus ancienne) a montré la justesse de leur analyse.
«Une relance par la consommation.»
C'est bien ce que je pensais, et comme je le disais au dessus c'est exactement ce qu'il ne faut pas faire. Je pensais pourtant que les théories de Keynes avaient prouvé leur nocivité, mais apparemment certains ne le savent toujours pas.
«Une politique de développement de logement social»
Cela n'aura pour conséquence que d'aggraver la pénurie et donc augmenter le coût du logement en France. Vincent Bénard, entre autres, dans montre cela très bien dans son livre ( http://www.amazon.fr/logement-crise... ) ou sur son blog ( http://www.crisepublique.fr/ ). Il n'est pas le seul, évidemment, mais en plus de son expertise dans le domaine, ses explications sont d'une limpidité imparable.
«Une protection sociale (santé, retraite…) dans un cadre collectif et solidaire»
Continuons dans ce qui est un véritable désastre économique et social, et une atteinte grave aux libertés individuelles… Quand on sait ce que tout le monde, des smicards aux plus aisés, gagnerait à l'abrogation du monopole de la sécurité sociale, on ne peut que tomber des nues en constatant que certains veulent faire perdurer ce système, qui constitue un des principaux handicaps à la croissance et au développement de la France, à la richesse de chacun, donc.
Laissons plutôt les Français libres de choisir leur assurance retraite, santé et chômage, et créons à la limite un «chèque santé» et un «chèque retraite», modéré et dégressif en fonction des revenus afin que chacun puisse avoir la possibilité de cotiser auprès l'assurance de son choix. Oui à la création d'un filet de sécurité, non liberticide, mais non à l'assistanat et à la collectivisation, qui n'a pour conséquence qu'un immense gaspillage des ressource. Et vive la liberté de choix!
Je ne m'étendrai pas plus là-dessus, la littérature papier, en ligne etc. est abondante.
«Règlementer la sphère financière internationale»
À mauvais diagnostic, mauvais traitement. Voir par exemple les analyses de Vincent Bénard ( http://www.objectifliberte.fr/2008/... ) (encore lui!) et/ou celles des économistes de l'école autrichienne qui ont tiré la sonnette d'alarme longtemps avant que la crise n'apparaisse au grand jour, et qui ont parfaitement analysé ses causes. Voir par exemple la théorie dite "autrichienne" des cycles économiques. Il est hallucinant de voir à quel point la présentation qu'en a faite Ludwig Von Mises en… 1936 ( http://www.quebecoislibre.org/02092... ) décrit PARFAITEMENT la crise actuelle.
D'autre part, je me demande bien d'où vient ce mythe de la «finance internationale "dérégulée"». Elle est au contraire FORTEMENT régulée. Rien que depuis 2002 la réglementation a augmenté de 70000 pages (sans faute de frappe)! Avec les résultats que l'on connaît…
Enfin bref, j'ai été un peu plus long que prévu, mais ce qu'il faut retenir, c'est que si les syndicalistes veulent atteindre les buts qu'ils se fixent, il faut faire exactement l'inverse de ce qu'ils proposent.
PS: @ alcodu
). Qu'est-ce que cela veut dire? Si c'est
ce que je crois, c'est-à-dire militer entre autres pour les libertés
"sociétales", comme la libre consommation de drogues douces, la liberté de se
marier avec la personne du sexe de son choix, la liberté de pratiquer la
religion que l'on souhaite et de la façon dont on le souhaite (en respectant
bien évidemment les droits naturels d'autrui) etc., c'est être libéral tout
court, pas spécialement "de gauche". Peux-tu m'éclaire sur ce point?
Je n'ai jamais compris ce que voulait dire être "libéral de gauche" (et je ne comprend pas non plus comment on peut être "libéral conservateur", mais tu n'es pas le mieux placé pour y répondre
2 De alcodu -
Merci mateo pour cette critique magistrale et concise des revendications (ou supposées telles) des manifestants du 29 janvier 2009.
je ne peux qu'approuver.
Le but de l'article n'était pas de démonter leurs propositions mais de trouver un parallèle historique à des revendications de masse vouées à l'échec.
Le titre de l'article sur Agoravox était :
Deux millions de manifestants peuvent-ils se tromper ?
3 De alcodu -
Bon libéral de gauche, ça veut dire quoi ?
Le libéralisme n’est ni de droite ni de gauche, ni du centre, le libéralisme c’est le deuxième axe de la vie politique. Au delà de ce mantra libéral un peu stérile il existe un principe de réalité : quand on est libéral et qu’on fait de la politique c’est dans le but d’avoir des représentants à l’assemblée... alors il va bien falloir s’asseoir quelque part. La droite et la gauche ça existe et, pour l’instant, il n’y a pas de projet de construction de mezzanine dans l'hémicycle du palais Bourbon.
Sur le plan historique, les libéraux sont passés de la gauche à la droite car ils ont combattu d’abord l’ancien régime et puis le communisme et le socialisme. Leur positionnement sur l’axe droite-gauche résulte donc avant tout des adversaires qu’ils ont eu à combattre. et non d'une identification à l'un des deux camps.
A ce sujet il est important de lever définitivement une ambiguité qu’ont fait naître l’ancien parti Démocratie Libérale et le groupe des "réformateurs" UMP. Les libéraux ne sont pas et n’ont jamais été une composante de la droite. Le libéralisme économique associé au conservatisme des moeurs prôné par ces formations est un OPNI (Objet Politique Non Identifié), tant il est vrai qu'il n'y a pas de frontière entre l'économique et le sociétal. Le dirigisme économique a des conséquences sociétales, mais le dirigisme moral peut également avoir d'immenses conséquences économiques (la crise des "subprime" nous en offre un exemple édifiant). Les libs-cons ont donc peu de chose en commun avec des libéraux authentiques. Si Raffarin et Lellouche sont libéraux, alors le Pape est athée.
S’il est un premier objectif de gauche libérale c’est bien de dénoncer cet amalgame que les libéraux "classiques" ne dénoncent pas assez fermement: un lib-con n’est pas un libéral. Ce n'est pas parce que les plus farouches adversaires du libéralisme (la gauche marxisante) assimilent les libs-cons à des libéraux qu'il faut leur emboiter le pas et les considérer comme tels. Résister aux sirènes lib-cons est d'autant plus difficile qu'ils sont attirés et infestent toute nouvelle formation politique libérale. Accepter les libs-cons en son sein c'est la garantie de scores électoraux et de financement plus élevés à court terme mais c'est aussi la garantie d'un échec assuré à long terme.
Deuxième objectif d’un libéralisme de gauche: recruter des libéraux à gauche, soit parmi cinquante pour cent de l'électorat. Beaucoup de personnes de gauche seraient sensibles à l’argumentation et à la philosophie libérale si elles n’étaient pas étiquetées "à droite". Car on peut avoir une sensibilité "de gauche" dans la sphère privée - ce qu’on n’essaye pas d’imposer aux autres au nom d’une morale - et être libéral. Il n’y a aucun obstacle théorique à cela. On peut se sentir en accord avec les valeurs morales de gauche et récuser toute forme de gouvernement coercitif en leur nom.
Gauche libérale se donne donc notamment (mais pas seulement) pour mission de convaincre un électorat de gauche de se rallier aux libéraux.
A noter que si l'on veut occuper des bancs à gauche de l'assemblée, il faut en chasser des socialistes.
Si on veut s'asseoir à droite, il faut chasser des conservateurs. Je ne suis pas du tout convaincu que
la chasse aux conservateurs soit plus facile que la chasse aux socialistes.
4 De Mateo -
Je sais bien que libéralisme n'est ni de gauche ni de droite.
Notons toutefois qu'au lendemain de la révolution l'Assemblée n'était pas divisée selon un axe droite/gauche mais selon l'axe Marais/Montagne… Donc plutôt que de choisir entre une place à droite ou une place à gauche, pourquoi les libéraux n'occuperaient-ils pas les places du bas (historiquement les membres du "Marais" étaient plutôt libéraux)?
Plus sérieusement, je suis d'accord avec toi quand tu dis que les lib-cons ne sont pas libéraux. Ils ne sont libéraux que sur le plan économique. De même pour la gauche, qui généralement n'est libérale que sur le plan "sociétal".
Mais est-ce une raison pour vouloir les chasser? Je pense au contraire qu'il est plus efficace de rassembler et d'accepter les lib-cons, à condition qu'ils mettent leur dirigisme moral et leur "réactionnisme" de côté et acceptent les proposition libérales sur le plan "sociétal".
Par contre, et je le dis depuis le début, il faut absolument casser ce mythe qui associe les libéraux à la droite. Mettre en avant les propositions libérales qui apparaissent comme "de gauche" à l'électeur lambda est je pense un moyen efficace pour cela. Lui dire que non, ce ne sont pas des propositions "de gauche", mais des propositions libérales. Cela l'amènera à se poser des questions, à voir que le libéralisme ce n'est pas ce qu'il croit, ce n'est pas ce que les médias, l'Éd Nat et les politiques lui rabâchent sans cesse.
Toutefois je n'ai quasiment aucun espoir de voir le libéralisme prendre une place significative en France, l'immense majorité des gens sont pour LEUR liberté mais CONTRE celles des autres…
Pour revenir à nos moutons, tu as bien expliqué ce à quoi gauche libérale s'oppose (les lib-cons et/ou leurs idées) et le type d'électorat qu'elle vise à ramener en son sein (les gens de gauche susceptibles d'avoir des affinités libérales), mais cela ne définit pas ce qu'est gauche libérale…
Ou bien alors être "libéral de gauche" n'a pas de véritable définition et gauche libérale n'est qu'un mouvement libéral cherchant à atteindre les buts que tu exposes. C'est bien ça?
Ou encore, être "libéral de gauche", c'est être libéral-social, comme je le suis?
5 De carlogiuliani -
...ça fait quoi d'être seul avec son concept, comme un "génie" qui vient déposer son brevet du dentifrice qui ne tombe pas de la brosse à dent?
6 De Técé -
"être "libéral de gauche", c'est être libéral-social, comme je le suis?"
Etre "social" (ce que je suis en tant qu'UMP) n'est-ce pas déjà du dirigisme?
Cet article fait plus que me plaire. Cela dit, je remarque qu'une fois de plus, l'UMP, du moins dans ses positions libérales, est plus proche de mes convictions que Gauche libérale. Présenté comme le présente ce site, le sujet se détermine clairement comme une dérégulation de bien des éléments. Seulement voilà, le monde ne peut vivre sans un certain dirigisme, en raison d'une chose bien simple et bien incertaine : la nature humaine.
Le fait que cet article aie clairement raison n'implique donc pas que l'ensemble du site défend trop ses positions, il ne ratisse pas assez large dans ses convictions.
7 De alcodu -
Merci Técé pour ce bout de chemin parcouru ensemble.
Je rectifie juste la notion de "dérégulation".
Nous ne voulons pas "déréguler" mais "dérèglementer".
Voici l'explication.