La ligne basse est la ligne de séparation
principale au sein du corps électoral. Certains partis sont entièrement dans le
camp du non, d'autres entièrement dans le camp du oui. D'autres enfin sont
coupés en deux par cette ligne.
Le non situé en bas de la carte est motivé par son anti-libéralisme. Il veut
une plus grande intervention de l'Etat, que cet Etat soit européen pour la
gauche, ou national pour les souverainistes.
La ligne du haut - qui ne concerne qu'une infime minorité de l'électorat - est
la ligne qui sépare les libéraux.
Le non situé en haut concerne les libéraux qui trouvent le traité trop
étatiste. Un traité qui est silencieux sur les libertés individuelles et sur la
limite à fixer aux pouvoirs publics. Un traité qu'ils jugent trop
"technocratique".
On peut compléter cette carte en traçant la frontière des partisans d'une
Europe fédérale. Là encore on s'aperçoit que la frontière droite-gauche, même
si elle est nettement plus affirmée que pour le non au traité constitutionnel,
ne suffit pas à expliquer les clivages qui séparent les "nationaux" et les
"fédéraux".

1 De Jean-Pierre -
Drôlement parlant, votre graphique. Moi qui me vis comme libéral, je me sens un peu seul, tout d'un coup...
2 De Lame -
Des tableaux dérivés du fameux tableau en croix du Parti Vivant (Belgique). Même à l'époque où je militais pour Vivant, je désapprouvais ce tableau.
Le tableau de Vivant:
L'abscisse opposait plus de protection sociale à moins de protection sociale, ce qui était parlant et parfaitement valable. Par contre, l'ordonnée opposait plus de liberté à l'intervention étatique, ce qui est plus discutable.
Il est absurde de cataloguer l'intensité de l'action étatique avec une diminution de la liberté.
1) Allez dire cela à un électeur qui vit dans une zone de non droit: l'insécurité née de l'abscence d'action étatique tue la liberté.Il n'y a pas de liberté dans l'anarchie.
2) Et que dire d'un Etat qui n'intervient pas et d'un Etat qui intervient massivement pour protéger les liberté? Le premier est-il plus libérale que l'autre? Moins d'intervention de l'Etat correspond à un Etat passif et des impôts mal rentabilisé, pas à plus de liberté.
Il aurait été plus juste d'opposer en ordonnée du tableau de Vivant "anarchie" et "totalitarisme" ou simplement "plus de liberté", moins de "liberté".
Dans tous les cas, les partis belges seraient positionnés différemment si un tableau avec des références valables sur les axes.
Les tableaux ci-dessus:
Suivant ce que j'ai dit plus haut, je pense que les tableaux présentés ne sont de représenter le paysage politique français et, consécutivement, le oui et le non.
Je ne nie aucunement l'existence de la gauche et la droite. Je ne rejette pas toutes références à ces concepts (c'est la langue de l'électorat). Néanmoin, il me semble inopportun d'avoir inclu de tels notions dans les tableaux. Dans ce contexte, cataloguer un parti comme étant de droite ou de gauche ne sert à rien; laissons à l'électeur et aux média le soin de coller ce genre d'étiquette dans ce cas précis. Moins de protection sociale et plus de protection sociale aurait été préférable.
De même, opposer liberté et étatisme témoigne du mépris des auteurs pour l'intérêt général. C'est de l'égoïsme pas du libéralisme. Moins de liberté et plus de liberté était préférable.
En conclusion:
L'article énonce un certain nombre d'appriori indémontré. Les tableaux ne sont que la représentation de ces préjugés et non la démonstration scientifique d'une quelconque véracité de ceux-ci.
Il est entendu que les partis ne sont pas entièrement du oui ou du non. Certains politiciens, comme Bayrou, sont en porte à faux avec une grande partie de leur électorat.
La grande majorité des opposants au traité s'opposent au manque de démocratie dans les institutions européennes, conséquence du manque de démocratie du processus constituant, et aux multiples dispositions qui empêchent le lancement d'un New Deal, même avec une large majorité de capitaliste sociaux au Parlement européen.
Le non français, c'est essentiellement un non à la poursuite d'une Union européenne conçue pour imposer à des centaines de millions d'Européens un régime politique et socio-économique pensé à l'avantage de moins d'un million de crapules. Selon la logique manichéenne sous-jacente à l'article, les crapules et la minorité qui les soutient sont les "bons Européens", la majorité qui pensent différemment sont les "ennemis de la construction européenne". Cà ne vous rappelle rien? Où est la liberté dans un tel régime?
3 De alcodu -
Je crois qu'il y a un malentendu sur le mot "étatisme"
L'étatisme c'est le débordement de l'Etat. C'est l'Etat qui fait faillitte, ce sont l'Etat et les associations qu'il finance qui deviennent dans certains quartiers les uniques pourvoyeurs de travail (les emplois aidés) et qui assurent la "protection" des familles (est ce que ça ne rappelle pas étrangement la mafia ?).
L'étatisme c'est la folie legislative (14 000 textes de lois, règlements et décrêts par an en France) pour tout et n'importe quoi. Des textes inapplicables et qui visent à tout régenter, contrôler, administrer.
L'étatisme c'est un droit du travail et un niveau de prélèvements qui ruine les entreprises et provoque le chomage, la misère l'exclusion et les émeutes.
Les libéraux sont pour un Etat fort et respectable chargé de faire respecter le droit et d'administrer la justice. Le rôle de l'Etat libéral peut également être de briser les monopoles – non de les créer et de les entretenir comme en France.
Lorsque l'Etat étend ses prérogatives pour maîtriser les transports, l'énergie, l'information, le logement, la recherche, la culture, etc. il sort de son rôle de gardien des libertés fondamentales.
Donc l'étatisme est bien opposé aux libertés individuelles et ce, depuis la nuit des temps :
la société tribale, le clan, la Patrie, la Nation sont les ennemis héréditaires des libertés individuelles.