Mot-clé - Droits de l homme

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Lois mémorielles et droits de l'homme

Les constructivistes sont ceux qui pensent que l'Homme et la société se modèlent à volonté au moyen du droit positif. Il s'agit pour eux de fabriquer un monde meilleur comme on fabriquerait un immeuble. Les briques de ce bâtiment ce sont les lois, le ciment c'est l'appareil administratif de l'État . Dans cette vision naïve, presque infantile de la société il suffit de décréter un salaire minimum, pour augmenter le niveau de vie, de promulguer un droit au logement pour que tout le monde dispose d'un toit et il suffit d'interdire les licenciements pour que le chômage diminue.

Les lois mémorielles font partie de cet édifice de plus en plus brinquebalant. Après avoir réglementé le niveau de vie, le travail, la santé, le logement, la monnaie, le climat, les constructivistes ont décidé de réglementer une partie de l'Histoire pour figer une fois pour toutes son Déroulement Officiel et punir ceux qui le contestent.

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Les Droits de l'Homme de 1789 et ceux de 1948

Le discours politique actuel, tel qu'il émane des partis ou des médias, utilise les termes "Droits de l'Homme" en agrégeant dans un même concept les Droits de l'Homme de 1789 et les Droits de l'Homme de 1948. Pour le spectateur politique contemporain, peu averti de l'histoire des idées, la déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 apparait comme une amélioration et un enrichissement de celle de 1789.  On pense généralement que des idées communes y sont exposées de façon plus détaillée et réparties dans des articles plus nombreux. Aux yeux du public il s'agit donc de la même déclaration, rendue "universelle" par l'engagement des grandes puissances, tel qu'il figure dans son préambule, "d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives".

Comme nous allons le voir, tout ceci est erroné et les deux Déclarations des Droits de l'Homme sont extrêmement différentes dans leur forme et dans leur esprit, même si la similitude de leur présentation laisse croire le contraire

Commençons par examiner la DDH de 1789 dans tout ce qu'elle a d'inédit et de subversif.

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Karl Marx et les droits de l'homme

Extraits de à propos de la question juive  (1843) :

Voilà un texte édifiant qui démontre que Marx (et beaucoup de ses disciples) n'a rien compris au concept révolutionnaire contenu dans les Droits de l'Homme distincts des droits du citoyen.
Car cette distinction est précisément ce qui est remarquable dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Pour la première fois le peuple réuni en Nation attribuait des droits à chaque Homme en tant que tel. Il ne s'agissait donc plus de légiférer pour déterminer le comportement des hommes entre eux ou par rapport à une autorité supérieure, mais d'accorder des droits imprescriptibles à chaque être humain. L'Homme devenait donc un individu souverain dotés de droits qui ni la collectivité, ni l'Etat ni même la religion ne pouvaient lui contester. C'est contre ce concept prodigieux, qui permettait enfin aux individus de s'affranchir de la tribu, du clan, de la famille ou de la caste, que s'élève Marx : "l'homme séparé de l'homme et de la communauté, c'est l'homme égoïste" et c'est seulement lorsque l'homme devient un "être générique" que l'émancipation humaine est accomplie". Incroyable contresens qui fait retomber l'homme dans le collectivisme, qui nie sa liberté à peine conquise et qui confond volontairement individualisme et égoïsme.

Autre étonnante lacune dans la pensée de Marx, son interprétation de la notion de propriété. Il cite l'article 16 de la constitution de 1793 : « Le droit de propriété est celui qui appartient à tout citoyen de jouir et de disposer à son gré de ses biens, de ses revenus, du fruit de son travail et de son industrie. » qu'il résume par : "le droit de jouir de sa fortune et d'en disposer « à son gré », sans se soucier des autres hommes, indépendamment de la société". A t-il lu le texte ? pourquoi les biens et le fruit de son travail se sont-ils transformés en "fortune" ? En quoi la déclaration des Droits de l'Homme indique t-elle qu'il ne faut pas se soucier des autres hommes ? Il s'agit là d'une pure déformation du texte qui frise la mauvaise foi. Pire, Marx n'a pas compris ce que Proudhon allait finalement comprendre, à savoir que la propriété garantie par la Déclaration des Droits de l'Homme, ce n'est pas l'accumulation des richesses mais la condition nécessaire à l'exercice de la liberté de chacun. La première des propriétés affirmée par la Déclaration des Droits de l'Homme c'est celle de son corps, ce qui met légalement fin à l'esclavage.

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