Gauche libérale - Mot-clé - prostitution - CommentairesValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearProhibition de la prostitution, les dérives totalitaires de la démocratie - Frère CAILLIAUurn:md5:4b1b57ae3b5160bd983590800d3ed3322015-08-23T15:07:19+02:002015-11-21T23:37:26+01:00Frère CAILLIAU<p>Faire respecter par la force une loi juste ne relève pas du totalitarisme
étatique !! D'autre part, on voit mal sous quel prétexte écrire une loi qui
légaliserait une activité lucrative jugée immorale depuis la nuit des temps,
car dégradante pour les personnes qui s'y livrent dans les conditions de
détresse que l'on sait. Les témoignages abondent à ce sujet !</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - Adrianurn:md5:d29d57026e7d0011fbf824940e7084862014-12-02T02:37:41+01:002015-11-21T23:36:46+01:00Adrian<p>Discussion très intéressante.</p>
<p>@random:</p>
<p>Bravo pour le piège tendu à propos de la coercition indirecte. C'est peut
être un peu présomptueux mais je ne me serais pas fait avoir <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":)" class="smiley" /></p>
<p>Ici je pense qu'effectivement dans la position abolitionniste il n'y a pas
de coercition contre la prostituée mais bel et bien contre le client. La
position abolitionniste est tout de même une position prohibitionniste
puisqu'il y a bien quelque chose de prohibé, l'achat de service sexuel. Et
comme toutes positions prohibitionnistes, elle ne respecte pas la philosophie
politique libérale.</p>
<p>Si on considère que la relation sexuelle est autorisée entre un homme et une
prostitué, puisque l'abolitionnisme n'interdit pas cela tant que ce n'est pas
marchand, et qu'ensuite l'homme fait don d'une certaine quantité d'argent à
cette femme, comment l’abolitionnisme justifie le fait d'utiliser la violence
contre un homme qui n'a rien fait de mal à part avoir un rapport sexuel avec
une femme consentante et donner de l'argent à une femme dans le besoin? Bien
sur, si l'exemple ne suffit pas, on pourrait aller plus loin en considérant
l'argent tombant du sac en sortant ou même complexifier le système avec un don
à une coopérative d'aide aux femmes prostituées, don libre même si la prostitué
sera d'autant plus consentante que le don est important.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - randomurn:md5:ba77e1862038468199a1d40717f456c42014-11-22T15:28:00+01:002015-11-21T23:36:47+01:00random<p>Merci mais j'ai très bien lu Rothbard. Rothbard prend l'exemple du bond au
dessus de l'océan, pour différencier liberté et puissance d'agir, pour
justifier sa théorie politique. Habile mais malhonnête car il prend un exemple
physiquement impossible. Or, la puissance d'agir ce n'est pas nécessairement
vouloir quelque chose de physiquement impossible.</p>
<p>Enfin, si on admet qu'il y a coercition pour la taximan qui sera contraint
de ne pas exercer l'activité de taxi du fait de contraintes financières et
monétaires (aucun client, donc aucun revenu), on doit en conclure de même pour
mon exemple. A un moment il faut choisir !</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - alcoduurn:md5:2c75d5349effdc463988b2c304efd31f2014-11-22T10:54:26+01:002015-11-21T23:36:47+01:00alcodu<p>Hou, nous en sommes là, confusion entre liberté et capacité. Relisez
Rothbard, vous n'avez pas tout compris.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - randomurn:md5:594c1b7cdafec170860d371416a01af72014-11-21T17:32:31+01:002015-11-21T23:36:47+01:00random<p>« Une coercition indirecte est une coercition ». je ne pensais pas que vous
tomberiez dans le panneau tellement c’était évident ! Donc une coercition
indirecte est une coercition. OK. Donc le fait qu’une femme se prostitue pour
se nourrir ou nourrir relève de la coercition ! Coercition indirecte monétaire,
économique et financière. Nous sommes donc d’accord !</p>
<p>Problème de votre définition de la coercition : je ne peux pas prendre le
train parce que je n’ai pas assez d’argent, il y a coercition également. Je
suis contraint de ne pas prendre le train ! Pas certain que vous vouliez en
arriver là….</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - alcoduurn:md5:c9ee8748bd0f3ee2e2bf54045ce6e1072014-11-21T14:57:48+01:002015-11-21T23:36:48+01:00alcodu<p>Une coercition indirecte est une coercition. D'ailleurs les prostitué(e)s ne
s'y sont pas trompées et protestent toujours contre "l'interdiction d'exercer
leur métier", car il s'agit bien de cela.<br />
Votre argumentation n'est donc pas seulement absurde, elle est également
inquiétante, elle permet de justifier n'importe quel forme de coercition
marchande. C'est en quelque sorte, la route hypocrite et tranquille de la
servitude.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - randomurn:md5:c52361bea7c4d35c03c6ca16027efc2d2014-11-21T13:22:31+01:002015-11-21T23:36:48+01:00random<p>Regardons ce qui se passe pour la prostituée. La différence avec l’exemple
du taxi c’est que celle-ci n’est pas acheteuse mais vendeuse, mon exemple n’est
donc pas tout à fait analogue. Il faut donc d’abord le revoir. Dans un cas, on
interdit l’activité de taxi (on n’a pas le droit de prendre quelqu’un dans sa
voiture en échange d’argent), il y a coercition (amende, prison, etc), le
taximan subit donc une menace physique sur lui ou sa propriété. Dans un autre
cas, on empêche l’activité de taxi (en refusant de mettre en place des bornes,
des voies de taxi, en allongeant les délais pour obtenir une plaque, et
pourquoi pas en interdisant aux individus de prendre un taxi (par coercition,
amendes, prison, etc)). Comment peut-on alors parler de coercition envers le
taximan, puisqu’en aucun cas il ne subit une contrainte ou une menace physique
sur sa personne ou sa propriété ? On peut estimer qu’on exerce une coercition
indirecte en jouant sur l’aspect monétaire et financier (puisque le taximan
aura tout intérêt à exercer une autre activité) mais dans ce cas, cela soulève
de nombreuses questions sur le sens de coercition….</p>
<p>Concernant la prostitution, en effet, on interdit une transaction monétaire
mais on n’interdit nullement à chacun d’être maître lui-même. Interdire une
transaction monétaire ce n’est pas interdire à quelqu’un de coucher ou de ne
pas coucher avec qui il souhaite, par exemple. Il faut distinguer interdiction
d’une transaction monétaire et interdiction d’un comportement (homosexualité,
sexualité hors mariage, etc). Dans le second cas, on viole clairement ce qu’on
nomme le droit de disposer de son corps.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - alcoduurn:md5:9bdf2783e02e35f7423fbaf6fdcfb3352014-11-20T22:34:42+01:002015-11-21T23:36:48+01:00alcodu<p>Entre être empêché de prendre un taxi parce qu'ils sont tous plein, et être
empêché de prendre un taxi parce que les clients ont peur d'avoir une amende,
il y a une différence fondamentale. Cette différence c'est que dans le deuxième
cas il y une prohibition de la transaction par punition du client.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - randomurn:md5:edc128e5811543edb224271679c552ce2014-11-20T21:04:24+01:002014-11-20T21:04:24+01:00random<p>- Comme je l’ai dit, la prohibition concerne à la fois le
consommateur/acheteur et le producteur/vendeur. Si on veut donner un contenu
politique pratique à l’abolitionnisme, on s’aperçoit que cette position défend
uniquement la sanction, la condamnation pour le consommateur/acheteur. C’est en
cela que je rejette le terme de prohibition. Autrement dit, la coercition
s’applique uniquement au client/consommateur et non pas à la prostituée (ou au
prostitué). Si aucune coercition ne s’applique à celle-ci, on ne peut parler
d’atteinte à sa liberté, à ses droits naturels, à son droit de disposer de son
corps.<br />
- Interdire et empêcher sont deux choses distinctes. Vous pouvez être interdit
de prendre un taxi (sous peine d’amende pour vous), vous pouvez être empêché de
prendre un taxi (tous pleins). Dans le premier cas, il y a coercition mais pas
dans le second. Pour la prostituée c’est exactement la même chose, elle n’est
nullement interdite de se prostituer, mais elle est empêchée (encore que dans
les faits, elle trouvera peut-être des clients qui se risqueront, mais ce sera
uniquement à leurs risques et périls).<br />
- Désolé mais quand on parle de « nature humaine », on fait bien de
l’ontologie. L’ontologie est ce qui étudie l’essence, la nature des choses. Que
cela débouche sur une philosophie politique c’est possible, c’est d’ailleurs ce
qu’on observe chez Rothbard.<br />
- Pour ma part j’ai parlé de dualisme corps/esprit, en faisant bien attention
de ne pas mêler Descartes (même s’il est vrai que le terme « classique » a pu
être pris abusivement dans ce sens). Ce dualisme n’est pas uniquement
cartésien, par contre j’ai parlé de cartésianisme à propos de la conception sur
les animaux.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - alcoduurn:md5:d06330d0884414f094285401fc62fa122014-11-20T17:39:03+01:002014-11-20T17:39:03+01:00alcodu<p>J'ai beaucoup de mal à vous suivre.</p>
<p>- Il me semble qu'interdire aux individus de recourir à la prostitution
c'est bien prohiber. Que l'on pénalise le fournisseur ou le client, il s'agit
bien d'empêcher la vente sous la menace de la force et de la violence d’État.
Donc dans le cas d'une mère porteuse ou d'une prostituée, il s'agit bien de
l'empêcher d'utiliser son corps comme elle l'entend.<br />
Votre argument qui considère que les prostituées peuvent faire ce qu'elle
veulent et même faire payer leurs relations sexuelles est complètement
spécieux. Il est évident que si on interdit au public de monter dans un taxi
sous peine d'amende on interdit bien, de fait, l'activité de taxi.</p>
<p>- le droit naturel moderne, c'est à dire le droit qui convient le mieux à la
nature de l'homme n'a rien à voir avec l'ontologie. C'est de la pure
philosophie politique. Où voyez vous de l'ontologie là dedans ??</p>
<p>- la question ontologique est effectivement pour moi sans intérêt, ce sont
mes contradicteurs qui l'ont abordée en prétendant que ma position
s'apparentait au dualisme cartésien ce qui est évidemment faux.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - randomurn:md5:0d99931e0a8c0d00717d822aff4e84972014-11-20T12:29:33+01:002014-11-20T12:29:33+01:00random<p>(a) « Il est clair que les prohibitionnistes veulent suggérer, en utilisant
le mot abolitionniste ». Vous admettez implicitement que prohibitionnisme et
abolitionnisme sont une seule et même chose (l’un étant l’habillage de l’autre)
alors que justement j’explique en quoi les deux diffèrent. J’ai toujours eu du
mal avec la pensée rothbardienne sur la volonté. Ou bien la volonté fait partie
de la nature de l’Homme et dans ce cas, personne ne peut lui prendre ou bien
elle est soumise à des aléas extérieurs à l’individu et dans ce cas, des
contraintes par exemple économiques peuvent contraindre ou conditionner cette
volonté. Je ne sais si on peut faire aussi facilement que vous le parallèle
prostitution/esclavage via le mot abolitionnisme, ce terme étant également
employé par les opposants à la peine de mort par exemple.</p>
<p>(b) « les prohibitionnistes interdisent, sans tenir compte de l'avis des
personnes concernées ». Exact, c’est bien pour cela que la position
abolitionniste diffère. Ses défenseurs ne veulent nullement interdire aux
individus de se prostituer, ils interdisent par contre aux individus de
recourir à la prostitution. Différence fondamentale aussi bien théorique que
pratique, notamment pour la sécurité des prostituées qui dans le cadre de la
prohibition peuvent être condamnées alors que dans le cas de l’abolition elles
ne risquent rien.</p>
<p>(c) Ce qui est assez déroutant c’est que vous reprochez à S. Agacinski
d’utiliser un énoncé de nature ontologique pour tirer des conclusions
politiques alors que c’est justement ses opposants qui déforment l’énoncé « mon
corps m’appartient », slogan politique, en énoncé ontologique pour justifier la
prostitution, en faisant appel par exemple au « droit naturel ».</p>
<p>(d) Vous pouvez transmettre un raisonnement à plusieurs personnes, je suis
entièrement d’accord avec vous. Mais transmettre un raisonnement n’est pas
transmettre votre esprit. Tout comme votre corps, vous ne pouvez transmettre
votre esprit à personne. Justement, si l’esprit d’un individu pouvait être
transmis à un autre, son individualité, l’unicité de l’individu ne pourrait
reposer que sur son corps ce qui rendrait encore plus vraie, la proposition d’
Agacinski !</p>
<p>(e) « Soit le corps est vraiment séparé de l'esprit (dualisme) soit les
êtres humains ont cette "impression" et très naturellement établissent cette
distinction, alors même que le corps et l'esprit ne font qu'un (monisme). »
Cette disjonction elle-même mérite d’être interrogée car elle utilise des
concepts (corps/esprit) qui ne sont pas bien définis (puisqu’en fonction de la
branche de l’alternative, la nature du corps ou de l’esprit varie) et elle
suppose l’existence d’une ou de deux substances, mais on peut très bien
construire un système sans substances ou avec plus de deux substances. Cela ne
signifie pas qu’on ne doit plus employer des concepts comme corps et esprit
mais ne plus leur donner une existence réelle dont on tirerait des énoncés sur
la « nature humaine », quasiment apodictiques, mais les prendre comme des
outils pour communiquer, décrire. Ce qui implique, d’ailleurs, que leur
définition ne soit pas figée.</p>
<p>(f) A partir du moment où cette question ontologique (qui pourra paraître
sans intérêt) est évacuée, on peut en revenir comme je l’ai fait remarquer au
véritable sens du slogan « mon corps m’appartient » (qui fait appel à la
conception commune du corps), c'est-à-dire, je me répète, avoir le droit d’agir
ou de ne pas agir dans des domaines qui relèvent de l’intime et de
l’individualité (comme avoir des relations sexuelles avec qui on souhaite,
avoir ou non des enfants, notamment). Et comme je l’ai dit plus haut, la
position abolitionniste ne viole aucunement ce principe, une prostituée restant
libre d’avoir des relations sexuelles avec qui elle veut, et dans le cas
abolitionniste, pouvant même faire payer (celui qui n’a pas le droit c’est le
client, mais là on n’est plus dans la question de disposer de son corps comme
bon nous semble).</p>
<p>(g) Utiliser un concept pour nier une proposition utilisant ce concept (on
peut même utiliser un concept pour nier son existence (par exemple supposer
qu’existe un triangle à 3 angles droits) ne pose aucun problème, c’est le
principe d’une démonstration par l’absurde. Ce qui pose problème ce sont le
autoréférences, notamment négatives ; Par exemple dire ou écrire : « je
n’existe pas ». Cette proposition ne peut être vraie sans être contradictoire
(encore que cela soulève des questions comme qui est « je », ou encore des
questions de logique encore plus profondes traitées notamment par H. Putnam et
l’expérience de pensée du cerveau dans la cave). Mais ici, je n’en vois pas
trace.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - alcoduurn:md5:209d5cc8a9f7e32d1cf8f800f7dae7502014-11-20T01:01:22+01:002014-11-20T01:06:39+01:00alcodu<p>Commençons par le plus simple à savoir l'emploi du mot abolitionniste par
les prohibitionnistes.<br />
Il est clair que les prohibitionnistes veulent suggérer, en utilisant le mot
abolitionniste, que la criminalisation de la GPA ou de la prostitution
s'apparente à la lutte contre l'esclavage. Or l'esclavage consiste à nier la
liberté d'un être humain et à l'utiliser comme un moyen, sans respecter sa
volonté.<br />
C'est ici tout le contraire, les prohibitionnistes interdisent, sans tenir
compte de l'avis des personnes concernées, et contre leur volonté maintes fois
réaffirmée.<br />
L'utilisation du terme abolitionniste/isme par des dirigistes qui procèdent par
répression pénale est donc totalement inappropriée ainsi que vous l'indiquez
vous-même :"La prohibition interdit, l’abolition vise à la disparition."</p>
<p>En ce qui concerne ma supposée adhésion au dualisme classique cartésien, je
la nie to-ta-le-ment.<br />
Le discours devient là un peu plus compliqué.<br />
Il y a effectivement plusieurs façons de situer la phrase : "On n’est pas
propriétaire de son corps, on “est” son corps".<br />
On peut la considérer du point de vue philosophique ontologique.<br />
On peut la considérer du point de vue de la philosophie politique.<br />
On peut la considérer d'un point de vue sociologique.</p>
<p>Sylviane Agacinski, je pense que cela est flagrant, mélange les trois points
de vue. Elle utilise un point de vue ontologique pour en tirer des conclusions
politiques et sociologiques.<br />
Ce n'est pas mon cas. Mon analyse est exclusivement du domaine de la
philosophie politique, elle respecte l'individualisme méthodologique et elle
s'intéresse à la définition même de la propriété.</p>
<p>Du point de vue ontologique je ne suis ni moniste ni dualiste. Je ne rentre
pas dans ce débat et je prétends même que ma démonstration par l'absurde, qui
se place uniquement dans le champ de la philosophie politique peut être
approuvée aussi bien par un moniste que par un dualiste. Je n'ai aucune
intention de débattre de l'unité du corps et de la pensée ou de leur
séparation, ni de l'existence de Dieu, ni de la notion de mérite, je ne suis ni
compatibiliste ni incompatibiliste.<br />
Ces points de vue étant par essence irréfutables, ils ne peuvent servir de base
à une démonstration dans le domaine de la philosophie politique.<br />
Or le fait est que Sylviane Agacinski utilise la formule de Merleau Ponty dans
un champ philosophique bien plus large que son auteur.</p>
<p>La séparation entre le corps et l'esprit que j'évoque est une distinction
empirique : je peux transmettre un raisonnement à plusieurs personnes, je ne
peux pas transmettre mon corps à plusieurs personnes. Il y a là une
catégorisation que ne récuserait pas un pur moniste. Ce dernier jugera
simplement que la distinction n'est pas ontologique mais qu'elle est simplement
un "classement commode".</p>
<p>Donc ce sentiment de la séparation du corps et de l'esprit est bien une
donnée de la nature humaine.<br />
Soit le corps est vraiment séparé de l'esprit (dualisme) soit les êtres humains
ont cette "impression" et très naturellement établissent cette distinction,
alors même que le corps et l'esprit ne font qu'un (monisme). Il n'en demeure
pas moins que sur le plan de la philosophie politique cette différence existe
bel et bien et qu'elle n'implique absolument pas une adhésion au dualisme
cartésien.</p>
<p>Le tour de passe-passe de Sylviane Agacinski consiste à utiliser une
proposition ontologique : "on est son corps", pour en tirer des conclusions
dans la dimension politique de la philosophie : "donc on est pas propriétaire
de son corps". C'est une véritable escroquerie intellectuelle et je m'étonne
que tant de commentateurs de mon article (ici et sur <a hreflang="fr" href="http://blogs.rue89.nouvelobs.com/liberaux-fiers/2014/11/17/gpa-prostitution-quand-agacinski-theorise-la-non-propriete-de-soi-233800" rel="nofollow">
Rue89</a>) soient tombés dans le panneau qui consiste à m'accuser d'un dualisme
cartésien primaire sans s’apercevoir que c'est justement Sylviane Agacinski qui
utilise une position moniste axiomatique et primaire pour prétendre en tirer
des conclusions sur un plan politique et sociologique.</p>
<p>Car la notion de propriété est exclusivement du domaine de la philosophie
politique: c'est la séparation perceptible du corps et de l'esprit qui fait
naitre la notion de propriété. C'est la définition même de la propriété. Il
n'existe pas de propriété antérieure à celle du corps ni, comme je l'ai
démontré à minima, de propriété sans son corps. Celui qui essaye de démontrer
qu'on est pas propriétaire de son corps - dans le domaine de la philosophie
politique - est obligé d'utiliser le concept de propriété pour mener à bien sa
démonstration, ce qui la rend invalide : CQFD.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - randomurn:md5:4c59ae4ea6cfc45aff610a11e8f1fa352014-11-19T19:27:23+01:002014-11-19T19:27:23+01:00random<p>Il convient d’abord de s’intéresser à la valeur épistémique de la
proposition : « mon corps m’appartient ». Est-ce une déclaration, un postulat,
ou bien une conséquence logique d’axiomes plus généraux, ou encore est-ce une
proposition analytique c’est-à-dire qui contient dans sa formulation sa propre
vérité ? A priori, on est plutôt dans le premier cas, cette phrase étant un
slogan scandé dans de nombreuses luttes politiques passées et présentes. C’est
pour cela que son analyse philosophique doit être faite avec prudence.</p>
<p>Cela étant dit, analysons un peu ce qu’elle signifie, les enjeux
philosophiques sous-jacents à cette phrase. Elle fait appel au concept de «
corps ». Il serait un peu léger de prétendre que le concept philosophique de «
corps » est bien établi, bien défini en philosophie, c’est au contraire un
sujet de débat depuis de nombreux siècles renouvelé avec les questions du
transhumanisme. Certains philosophes allant jusqu’à nier sa réalité, affirmant
que les seules choses existantes sont des sensations, le corps étant une
construction intellectuelle catégorisant un certain type et un certain nombre
de sensations. Je pense notamment au physicien, physiologue, philosophe E.
Mach. Ensuite, qui est ce « moi » auquel réfère « m’ » ? Là encore la question
du Moi en philosophie (existence, définition) est loin d’être claire et
distincte.</p>
<p>On reconnaît dans la suite de votre propos, le dualisme classique
corps/esprit et la conception de l’animal-machine cartésien, largement dépassé
aujourd’hui. Si on y ajoute la proposition « mon corps m’appartient », cela
donne tout de même à croire que le corps est quelque chose d’extérieur à
l’individu, quelque chose qui n’est pas constitutif de l’individu (comme on est
propriétaire de sa voiture, objet extérieur) qui serait finalement un pur
esprit. C’est une conception largement discutable.</p>
<p>Comme je l’ai dit en préambule, il convient de prendre cette phrase pour ce
qu’elle est : avant tout un slogan utilisé dans des luttes politiques
particulières par exemple pour le droit à l’avortement, à la sexualité que l’on
souhaite et qui exprime le droit pour chacun d’agir ou de ne pas agir selon sa
volonté dans des domaines qui relèvent de l’intime, de l’individualité.
Examinons alors la question de la prostitution à l’aune de cette précision.</p>
<p>Premièrement, l’emploi du terme « prohibitionniste » est inapproprié. Il
convient mieux de parler d’ « abolitionniste ». Est-ce jouer sur les mots comme
je l’entends parfois ? Non, c’est jouer avec les concepts ! La prohibition
interdit, l’abolition vise à la disparition. La prohibition interdit de vendre,
de proposer un produit, une marchandise et de l’acheter, de le consommer, de
l’utiliser. La position abolitionniste pénalise le consommateur, le client,
mais nullement la prostituée. Autrement dit, la position abolitionniste ne
viole nullement le droit des prostituées à se prostituer. Ensuite, la position
abolitionniste (mais même la position prohibitionniste) n’empêche nullement
chaque individu d’avoir des relations sexuelles avec qui il veut, autrement dit
de faire ce qu’on veut de son corps. Ce qu’elle interdit, c’est l’acte
d’achat/vente, on est bien loin des question de propriété du corps. Je ferai
d’ailleurs remarquer que s’il y a un acte d’achat dans l’acte prostitution,
c’est bien parce qu’on achète le consentement de la personne. Une personne
consentante à un acte sexuel n’a nullement besoin d’être achetée ! Cela me
semble relever de la logique la plus élémentaire.</p>
<p>Concernant le « vol de concept », d’abord, il faut bien comprendre que la
phrase « la propriété c’est le vol » est un aphorisme de Proudhon provocateur.
Le prendre comme un énoncé théorique c’est ne pas bien lire. Mais, dans le cas
de S. Agacinski, je ne vois pas où est le vol de concept. Votre argumentaire
pour tenter de le prouver me semble tiré par les cheveux. Personne n’est
propriétaire d’un énoncé scientifique, d’une phrase, d’un raisonnement.
Là-dessus, je pense que nous sommes d’accord. Mais en quoi cela contredit
l’énoncé : « on est son corps » ? Je vous ferai remarquer que l’écriture
nécessite un corps pour écrire.</p>
<p>« Ils peuvent notamment louer leur force de travail ». Là on reconnaît la
pensée rothbardienne, dont on pourrait fournir beaucoup de critiques, mais là
ça tombe à côté. Ici on ne parle pas de louer de la force de travail, mais de
louer ou d’acheter un individu ou une partie de l’individu, ce qui est
différent de louer sa force de travail.</p>
<p>Conclusion : l’énoncé « mon corps m’appartient » pose des problèmes
philosophiques et doit être entendu plutôt comme un énoncé politique.
L’abolitionnisme ne contrevient nullement au droit de disposer de son corps
comme bon nous semble.</p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soi - JELurn:md5:f5f4938d1ee7b527128e1e69b5370b062014-11-19T12:01:43+01:002014-11-19T12:01:43+01:00JEL<p>Je suis mon corps... Très partiellement vrai... Je suis et mon corps est une
partie intégrante de moi pendant ma vie terrestre. Puis-je faire ce que je veux
avec mon corps ? Cela va dépendre des conclusions auxquelles j'arrive librement
quant au sens de ma vie.</p>
<p>Si ma vie n'a pas de sens, tout est possible, y compris la monétisation de
mon corps (quelle différence entre GPA et prostitution ?). Si je vis dans une
société qui est arrivé à la même conclusion – pas de sens à la vie -, la seule
limite imposée par cette société sera celle que pourrait apporter un éventuel
contrat social ou assimilé. Cependant, nos sociétés, incapables de donner un
sens à nos vies – ce n'est d'ailleurs pas leur rôle, me semble-t-il -, nous
montrent tous les jours une grande capacité à procéder de manière extrêmement
moralisatrice, au nom de valeurs vagues dont on a le droit de se demander sur
quel roc elles sont réellement fondées.</p>
<p>Si ma vie a un sens (ce qui sous-entend que la vie continue après la mort
physique, mais sans notre corps ; en effet, quel sens donner à la vie si
nous disparaissons en totalité à la mort ?) alors mon corps, partie
intégrante de moi-même en tant qu'homme, mon instrument qui me relie à la
réalité pendant la vie avant la mort, devient subordonné, comme moi-même, à un
autre ordre en fonction duquel je poserai mes actions. Dans ce cas,
prostitution comme GPA peuvent s'avérer être des désordres, comme d'ailleurs
toute utilisation de ce corps à des fins différentes de celles auxquelles, en
toute liberté, j'ai adhéré. Je suis donc bien propriétaire de mon corps, mais
je dois utiliser mes propriétés, dont mon corps, en harmonie avec l'ordre que
j'ai librement choisi et qui donne un sens à ma vie. Si je ne fais pas cela, je
ne suis plus en harmonie avec moi-même.</p>Prohibition de la prostitution, les dérives totalitaires de la démocratie - françois Jurn:md5:24f211338f3394336f7836679c7d2c322012-07-30T12:53:26+02:002012-07-30T11:53:26+02:00françois J<p>Au secours !</p>Non, la prohibition de la prostitution n'est pas l'abolition d'un esclavage. - alcoduurn:md5:13d02df06eb37a8577fd9bebbc72d3332011-12-16T13:24:15+01:002011-12-16T13:24:15+01:00alcodu<p>hum, hum le verbe députer existe bien. Donc une députée, ça tient la route.
Mea culpa.<br />
Une auteure, non, là ça ne tient pas.</p>Non, la prohibition de la prostitution n'est pas l'abolition d'un esclavage. - alcoduurn:md5:93c841b59e9afafa57eeef1b44d073a12011-12-15T17:53:51+01:002011-12-16T09:59:39+01:00alcodu<p>Oui, le seul problème c'est l'usage de la violence et de la
contrainte.<br />
Je pense que l'exemple des Pays Bas n'est pas mal.<br />
Le mot prostitution n'existe pas dans leur code pénal ce qui est déjà en soi
intelligent.<br />
Il n'y a pas d'infraction de proxénétisme - qui n'a aucun sens puisque l'Etat
est de fait un proxénète dès qu'il prélève des impôts - En revanche le
proxénétisme par coercition est lourdement puni, et encore plus s'il concerne
des mineures.<br />
En revanche les ouvertures d'établissement sont soumises à autorisation ce que
je déplore. Une obligation déclarative est à mon avis suffisante.</p>
<p>Sur le racolage, je ne vois pas non plus de vrai problème.</p>Non, la prohibition de la prostitution n'est pas l'abolition d'un esclavage. - JLERurn:md5:c530395a4eb320a67b776c513e15ab662011-12-15T12:39:05+01:002011-12-15T12:39:05+01:00JLER<p>Oui j aime bien l'article. Le probleme c est l'usage de la violence et de la
contrainte sur ces femmes et ce n'est pas l'activite en elle meme. Notre
systeme juridique doit etre equipe pour punir ces violences. Ensuite la
question qui se pose c'est lorsque les prostituees exercent ou market dans
l'espace public. C'est normal qu'un riverain puisse ne pas etre daccord avec ca
apres tout. La problematique de la maison close (espace prive) se pose donc a
mon sens.</p>Non, la prohibition de la prostitution n'est pas l'abolition d'un esclavage. - alcoduurn:md5:0d3160644975c91f8b373f766a4dde882011-12-15T12:24:08+01:002011-12-15T12:24:08+01:00alcodu<p>Prostituée peut être considéré comme le participe passé du verbe prostituer.
Donc un prostitué et une prostituée n'a pas du tout la même justification que
un député et une députée qui ne dérive pas d'un verbe.<br />
Il me semble qu'en français les noms (substantifs) ne s'accordent pas en genre.
Ils possèdent un genre.<br />
Une sentinelle ou une vigie restent des noms féminins même si ce sont des
hommes qui occupent ces postes.<br />
Si on veut utiliser député et députée, il ne s'agit pas d'un accord mais d'un
nouveau substantif que l'on crée. Pourquoi pas, après tout. Mais dans ce cas
pourquoi ne pas créer de nouveaux substantifs pour tous les postes et
fonctions. une parlementaire, un parlementair ?<br />
Une autre façon de faire consisterait à admettre que député ou sentinelle est,
suivant le contexte, masculin ou féminin. Une député, un sentinelle.</p>
<p>Le mélange actuel me parait incohérent, mais bon, vous avez peut-être
raison. Je ne m'accrocherai pas plus que ça sur ce sujet...</p>Non, la prohibition de la prostitution n'est pas l'abolition d'un esclavage. - Robotopheurn:md5:78ebd52df448af4e7986f7d13afd5f132011-12-15T10:57:46+01:002011-12-15T10:57:46+01:00Robotophe<p><q>J'écrirai "députée" pour une parlementaire féminine le jour ou l'on
écrira parlementair pour un député de sexe masculin.</q></p>
<p>Certains mots sont invariables dans leur genre et d'autres non... En partant
du même principe, pourquoi écrire dans l'article "une prostituée" avec un 'e'
final alors qu'elle n'est qu'une "prestataire de service" (dont le masculin ne
s'écrit pas "prestatair")... Et l'on pourrait multiplier les exemples (je me
suis limité à des mots présents dans l'article, sans chercher plus loin).<br />
Bref, je trouve le concept étrange...</p>
<p>Mis à part ce détail, article très intéressant et avec lequel je suis
complètement en accord ! <img src="/themes/default/smilies/smile.png" alt=":-)" class="smiley" /></p>