Gauche libérale - Mot-clé - hayekValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearToute ingénierie sociale est-elle socialiste ?urn:md5:a08aa6c54f74bea0d5510550fd2b89692010-12-22T00:12:00+01:002019-11-01T13:07:37+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiqueallocation universellehayekla route de la servitude<p><img title="la route de la servitude, déc. 2010" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/couv-rte-serv-ptit.JPG" /><img title="La route de la servitude, déc. 2010" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/couv-rte-serv.gif" />Il ne faut pas confondre le planisme
socialiste avec certaines formes de réglementation ou d'ingénierie sociale qui
préservent et même accroissent les bienfaits de la concurrence, C'est ce que
nous rappelle <strong>Friedrich A. Hayek</strong> dans ces courts extraits de
"<strong>La route de la servitude</strong>" que nous avons sélectionnés pour
vous.</p>
<p>Une manière pour nous de répondre à une certaine avant-garde libertarienne
et anarcap qui honnit le <em>concept</em> même de l'allocation universelle de
liberté, et traite de "socialistes" tous ceux qui la préconisent. Cette
position nous parait aussi dogmatique et irrationnelle que celle qui consiste à
en faire l'instrument d'un prétendu "droit à la vie".</p>
<p>Même si nous sommes globalement partisans de l'allocation universelle, nous
avons de nombreuses réserves sur les conditions de sa mise en place et nous
sommes bien conscients de la confusion qui règne sur son interprétation. Pour
autant il n'y aucune raison d'en contester le <em>principe</em>.</p>
<p>Ce petit amuse gueule n'est évidemment pas notre réponse principale sur ce
sujet qui viendra en son temps.<br />
En attendant, enjoy !</p> <p><strong>La route abandonnée - chapitre I</strong><br />
<br />
Il n'y a rien dans les principes du libéralisme qui permette d'en faire un
dogme immuable; il n y a pas de règles stables, fixées une fois pour toutes. Il
y a un principe fondamental : à savoir que dans la conduite de nos affaires
nous devons faire le plus grand usage possible des forces sociales spontanées,
et recourir le moins possible à la coercition. Mais ce principe peut comporter
une infinie variété d'applications. Il y a, en particulier, une immense
différence entre créer délibérément un système où la concurrence jouera le rôle
le plus bienfaisant possible, et accepter passivement les institutions telles
qu'elles sont. Rien n'a sans doute tant nui à la cause libérale que
l'insistance butée de certains libéraux sur certains principes massifs, comme
avant tout la règle du laissez-faire.<br />
<br />
Aucun homme sensé n'aurait dû douter que les règles grossières par lesquelles
s'exprimaient les principes de la politique économique du XIXe siècle ne
représentaient qu'un commencement, que nous avions encore beaucoup à apprendre,
et qu'il y avait encore d'immenses possibilités de progrès dans la direction
que nous avions suivie. Mais ce progrès exigeait une maîtrise intellectuelle
croissante des forces dont nous avions à nous servir. Pour un grand nombre de
tâches essentielles, telles que la manipulation du système monétaire, ou le
contrôle et la prévention des monopoles, pour un nombre plus grand encore de
tâches à peine moins importantes dans d'autres domaines, les gouvernements
possédaient d'énormes pouvoirs, en bien comme en mal. Il y avait toute raison
d'espérer qu'en comprenant mieux les problèmes nous deviendrions quelque jour
capables d'utiliser ces pouvoirs efficacement.<br />
<br />
La lenteur des progrès de la politique libérale, la juste irritation contre
ceux qui se servaient de la phraséologie libérale pour défendre des privilèges
anti-sociaux, et l'ambition illimitée que légitimaient en apparence les
améliorations matérielles déjà atteintes, tout cela fit que vers la fin du
siècle la croyance dans les principes essentiels du libéralisme fut de plus en
plus abandonnée.<br />
<br />
<strong><strong>Individualisme et collectivisme - chapitre
II</strong>I</strong><br />
<br />
Il est important de ne pas confondre l'opposition à cette sorte de planisme
avec une attitude de laissez faire dogmatique. Le libéralisme veut qu'on fasse
le meilleur usage possible des forces de la concurrence en tant que moyen de
coordonner les efforts humains; il ne veut pas qu'on laisse les choses en
l'état où elles sont. Le libéralisme est basé sur la conviction que la
concurrence est le meilleur moyen de guider les efforts individuels. Il ne nie
pas, mais souligne au contraire que pour que la concurrence puisse jouer un
rôle bienfaisant, une armature juridique soigneusement conçue est nécessaire;
il admet que les lois passées et présentes ont de graves défauts. Il ne nie pas
non plus que partout où il est impossible de rendre la concurrence efficace, il
nous faut recourir à d'autres méthodes pour guider l'activité
économique.<br />
<br />
L'usage efficace de la. concurrence en tant que principe d'organisation sociale
exclut certains types d'intervention coercitive dans la vie économique mais il
en admet certains autres qui peuvent parfois l'aider considérablement, et exige
même certains genres d'action gouvernementale.<br />
<br />
Les mesures de contrôle des méthodes de production augmentent évidemment les
prix de revient, mais elles valent parfois la peine d'être prises. Interdire
l'usage de substances toxiques, ou exiger des précautions spéciales pour leur
utilisation, limiter les heures de travail ou prescrire certaines installations
sanitaires, voila qui est pleinement, compatible avec la préservation de la
concurrence, La seule question qui se pose à ce sujet est celle de savoir si
les avantages ainsi procurés sont plus grands que les dépenses sociales qu'ils
entraînent, La préservation de la concurrence n'est pas davantage incompatible
avec un vaste système, de services sociaux - tant que l'organisation de ces
services n'est pas conçue pour rendre la concurrence inopérante.<br />
<br />
L'État possède donc un domaine d'activité vaste et incontestable : créer les
conditions dans lesquelles la concurrence sera la plus efficace possible, la
remplacer là où elle ne peut être efficace,<br />
<br />
Il n'y a pas de système rationnellement soutenable dans lequel l'État ne ferait
rien. Un système compétitif. efficace nécessite tout autant qu'un autre une
armature juridique intelligemment conçue et constamment adaptée. La plus
essentielle des conditions préalables de son bon fonctionnement, à savoir la
prévention de la fraude et de la tromperie (y compris l'exploitation de
l'ignorance), fournit à l'activité législative une tâche considérable et
nullement encore achevée.<br />
<br />
<strong>Sécurité et liberté - chapitre IX</strong><br />
<br />
Il n'y a, en effet, aucune raison pour qu'une société ayant atteint un niveau
de prospérité comme celui de la nôtre, ne puisse garantir à tous le premier
degré de sécurité, sans mettre par cela notre liberté en danger.<br />
<br />
Il n'y a pas de raison non plus pour que I'État ne protège pas les individus
contre les hasards courants de la vie, contre lesquels peu de gens peuvent se
garantir eux-mêmes. En organisant un système complet d'assurances sociales,
l'État a une excellente occasion d'intervenir quand il s'agit vraiment de
risques susceptibles d'être couverts par l'assurance. Les partisans du régime
de concurrence, et ceux qui voudraient le remplacer par un autre système seront
en désaccord au sujet de maints détails, car sous l'étiquette de l'assurance
sociale on peut édicter des mesures susceptibles de supprimer totalement ou
partiellement le jeu de la concurrence. Mais, en principe, il n y a pas
d'incompatibilité entre l'intervention de l'État pour assurer une plus grande
sécurité et la liberté individuelle. Dans les cas de catastrophes naturelles,
l'État peut également apporter son aide, sans aucun inconvénient. Chaque fois
que la communauté peut agir pour atténuer les conséquences des catastrophes
contre lesquelles l'individu est impuissant, elle doit le faire.</p>