Gauche libérale - Mot-clé - PSValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearManuel Valls candidat à la candidatureurn:md5:295f61f10c5a0929b29f2bfcfa0598962009-08-28T19:48:00+02:002009-08-28T19:57:35+02:00Alain Cohen-DumouchelActualitégauchemanuel VallsPSsocialiste<p><strong><img title="valls, août 2009" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/valls-ptit.jpg" />GL suit Manuel Valls depuis déjà quelque
temps.<br />
Après le ralliement de Jean-Marie Bockel au gouvernement et la disparition,
avec son dirigeant, de la mouvance des socialistes libéraux, voici un nouvel
espoir de renouveau de la gauche française.<br />
En rupture avec la direction du parti, Manuel Valls prône une refondation
complète du PS, incluant un changement d'objectifs, de dénomination et
l'abandon du mot socialiste.<br />
On peut trouver dans son discours du théâtre Michel et dans son dernier
livre quelques sujets d'inquiétude et quelques sujets
d'espoir...</strong></p> <p>Le titre de son ouvrage : « pour en finir avec le vieux socialisme et
être vraiment de gauche » avait tout pour plaire à GL. Le socialisme,
après avoir remplacé le libéralisme sur les bancs de la gauche, a fait la
preuve de sa dangerosité et de son inefficacité. Pur, sous le nom du
communisme, il a donné naissance aux pires dictatures, il a déporté, assassiné,
provoqué la ruine et la misère de plusieurs générations. Les socialistes
d'après guerre pensaient qu'en le diluant à 50% on allait obtenir "quelque
chose qui marche", la fameuse "troisième voie" entre le communisme et le
capitalisme. L'état pitoyable de la société française, pourtant la plus
dirigiste et la plus socialiste d'Europe rappelle que ce n'est pas en diluant
un poison à 50% qu'on le rend inoffensif.<br />
Les philosophes et les politiques libéraux avaient pourtant décrit précisément
le devenir de ces deux formes d'organisation sociale. Mais les
socialistes contemporains ne font jamais référence aux débats d'idées du passé.
Ils citent encore Marx, dont les théories fumeuses sur les contradictions
internes du capitalisme se sont effondrées comme un château de cartes, et que
son opposition farouche aux Droits de l'Homme de 89 rend clairement complice
des crimes commis en son nom, mais ils occultent les philosophes libéraux qui
avaient pourtant incroyablement bien prévu le destin funeste du socialisme et
du communisme.<br />
<br />
Manuel Valls n'échappe pas à cette inculture socialiste et s'obstine à
vouloir réinventer la roue. On dirait bien en l'écoutant ou en le lisant que le
débat entre les libéraux et les socialistes n'a jamais existé. Ainsi Valls
évoque t-il plusieurs fois la mondialisation comme un phénomène nouveau auquel
il faudrait s'adapter. Il n'a manifestement pas lu les débats qui agitaient la
France de 1848, de 1880 ou de 1925. La mondialisation, l'ouverture des
frontières et les délocalisations, existaient bel et bien, et la révolution
industrielle et sociale qu'elles ont provoquée était à l'époque bien supérieure
aux bouleversements que nous connaissons aujourd'hui.<br />
<br />
Même absence de recul dans le préambule de son discours avec cette formule
:</p>
<blockquote>
<p>Alors que les règles du capitalisme sont partout remises en cause par la
récession mondiale, que la crise a disqualifié le modèle néo-libéral, la gauche
n’a pas su convaincre qu’elle pouvait refonder notre système sur des bases plus
saines.<br />
On se serait passé de cette tarte à la crème insipide qui impute la crise à un
bouc émissaire "néo-libéral" imaginaire et qui refuse de mettre en cause le
tentaculaire système de régulation et de contrôle étatique du crédit et de la
monnaie qui est directement à l'origine de la catastrophe.</p>
</blockquote>
<p>Manuel Valls reste un dirigiste, lui qui invite en première partie de sa
prestation un "grand architecte" (aïe, aïe) qui nous délivre Sa "vision"
(soporifique) du "Grand Paris".</p>
<p>Un Manuel Valls qui ne craint pas d'affirmer :</p>
<blockquote>
<p>la gauche aurait tort de rejeter d’emblée l’idée d’un grand emprunt
national. [...] un tel emprunt pourrait dégager, à terme, d’importantes
recettes supplémentaires pour l’Etat dès lors que 50 milliards d’€ seraient
consacrés à l’innovation et à la recherche, 50 autres à la formation et à la
qualification et 50 derniers aux grands travaux et à la croissance verte.</p>
</blockquote>
<p>Autre sujet d'inquiétude, une curieuse acceptation de la présidentialisation
du régime. Que l'on s'adapte à la réalité institutionnelle pour prendre le
pouvoir, soit, mais on aurait aimé que ce machiavélisme affiché soit pondéré
par un projet de changements institutionnels.</p>
<p>Passons enfin sur le couplet populiste qui consiste à opposer le maire de
Neuilly au maire d'Evry (grand succès dans la sallle).</p>
<p>Un planiste dirigiste comme les autres donc ... eh bien non, loin de là car
laissons les choses qui fâchent, il y a aussi une vraie démarche originale chez
ce dissident du socialisme doctrinaire.</p>
<p>Parmi les sujets de satisfaction, ce passage remarquable qui résume la
philosophie réformatrice prônée par Manuel Valls :</p>
<blockquote>
<p>L’horizon historique de la gauche n’est donc plus la marche collective vers
le bonheur universel ; c’est le foisonnement des chemins vers l’autonomie
individuelle. Trop longtemps, la gauche s’est plue(1) à considérer l’individu
comme un majeur sous tutelle. Au nom de sa conscience aiguë des contraintes
sociales, elle a souvent surestimé le poids des déterminismes. Et en bonne
« avant-garde éclairée », elle pensait devoir assumer seule
l’émancipation des masses laborieuses. [...]</p>
<p>Plutôt que de vouloir figer les individus dans des statuts faussement
protecteurs, elle doit leur garantir les moyens de s’adapter aux situations
nouvelles. [...]</p>
<p>Aujourd’hui, les individus attendent qu’on leur fournisse des instruments
pour développer leurs propres projets en société bien plus qu’ils espèrent
qu’on leur délivre un projet de société.</p>
</blockquote>
<p>Ca fait du bien de lire ça ! Replacer l'individu au centre du projet
politique, lui redonner des moyens d'action, voilà un <em>vrai</em> projet pour
la gauche, un retour aux principes de 89, c'est à dire aux sources libérales
dont elle n'aurait jamais du s'éloigner.<br />
Et des sujets de satisfaction il y en a d'autres : Valls se prononce pour
l'autonomie des universités (<em>une vraie position de gauche</em> quand on
sait les régimes qui, dans le passé, s'y sont opposés).<br />
Dans son bouquin il se prononce clairement pour la recherche OGM et l'énergie
nucléaire <em>pour des raisons environnementale</em> donc en opposition
frontale avec les croyances réactionnaires de l'écologie religieuse.<br />
Enfin voilà un homme politique qui se risque à débattre de la notion même de
gauche, et même si sa définition ne nous satisfait pas, il faut saluer la
démarche !</p>
<p>Sur le plan opérationnel, Manuel Valls attribue les échecs du PS à un
discours "structuré" et combatif d'une droite qui se serait remise en cause
sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, face à une gauche immobile, paralysée par
une direction incapable de se réformer.</p>
<p>Notre analyse diverge sur ce point. Nous pensons que la gauche française a
perdu pied, non pas parce que la droite s'est affirmée, mais au contraire parce
qu'elle a adopté beaucoup des postures interventionnistes socialistes qui,
l'histoire nous le rappelle, se marient parfaitement avec les régimes les plus
dirigistes et les plus réactionnaires. Car malgré ses promesses de réformes,
Nicolas Sarkozy a poursuivi la politique chiraquienne, créant un nouvel impôt
tous les mois, creusant monstrueusement le déficit, et arrosant de fonds
publics les grandes entreprises du capitalisme d'Etat. Il y a en fait bien peu
de changement dans la politique de la droite, sauf des effets d'annonce et un
dirigisme moral et sécuritaire inquiétant, destiné à capter les voix de
l'extrême droite.</p>
<p>Pour retrouver une crédibilité, Manuel Valls propose que la gauche rejoigne
le train de réformes annoncées et jamais réalisées par N. Sarkozy sur l'age de
la retraite, la réforme du financement de l'assurance maladie ou la baisse
nécessaire des dépenses de l'Etat (qu'il estime à 70 Md d'€ ). Renouant ainsi
avec les responsabilités de ceux qui veulent vraiment gouverner, la gauche
pourrait se distinguer sur d'autres sujets en veillant à l'égalité des chances
et au fonctionnement de l'ascenseur social qui passe notamment par le libre
accès à l'éducation.</p>
<p>Si l'on met de côté ses vieux réflexes dirigistes, dont l'héritage du PS
l'empêche de s'affranchir totalement, nous ne pouvons que considérer avec
sympathie cette démarche.</p>
<p>Malheureusement la gauche a une autre façon de reprendre le pouvoir, c'est
la surenchère dirigiste, telle que la conçoivent M. Mélenchon en dehors du PS
ou certains "éléphants" à l'intérieur. Cette course aux vieilles recettes
autoritaires, au planisme organisé par un Etat censé être plus clairvoyant que
le peuple qu'il place sous tutelle, précipitera le déclin économique et social
de notre pays en menaçant la liberté et la démocratie. Car la société du
contrôle que la mécanique socialiste met en place peut facilement tourner au
cauchemar totalitaire, on aurait tort de l'oublier ou de le négliger.</p>
<p>C'est pour éviter cette perspective que, malgré nos divergences, Gauche
libérale soutiendra la démarche courageuse de Manuel Valls.</p>
<p><br />
(1) la faute d'orthographe est dans le texte ...</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2009/08/28/Manuel-Valls-candidat-%C3%A0-la-candidature#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/107