Gauche libérale - Mot-clé - Marianne2.frValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearMarianne2.fr supprime la possibilité de commenter ses articlesurn:md5:6f30893cae59ed34c8191bfa79c24ebb2011-05-21T23:32:00+02:002019-11-01T13:04:55+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitécensurecommentairesliberté d expressionMarianne2.fr<p>Marianne2.fr, canal web de l'hebdomadaire Marianne dont il partage la ligne
éditoriale néo-jacobine; vient de supprimer purement et simplement la
possibilité de commenter les articles publiés sur son site. <a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/marianne-sarko-ptit.jpg"><img title="couvertures marianne, mai 2011" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.marianne-sarko-ptit_s.jpg" /></a></p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Pour justifier cette reculade, Marianne2.fr a
envoyé un courriel (voir ci-dessous) à tous les "Mariannautes" enregistrés.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Dans ses explications le journal se présente
comme une victime : "<em>quelques individus addictes de l’invective et de
l’éructation décourageaient de poster des commentaires tous les adeptes du
débat.</em>".</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Quand on connait le ton général de ce champion
de la pipolitique, ses unes agressives, le niveau de son argumentation et de
ses attaques, l'argumentaire ne manque pas de piquant.</p> <p>Il aurait donc fallu que les Mariannautes commentent sereinement et
paisiblement les articles belliqueux ou malveillants publiés par les
journalistes du tabloïd et par ses ineffables "blogueurs associés". Pas un mot
plus haut que l'autre de la part des commentateurs, et Marianne2.fr aurait pu
continuer à diffuser leurs notes avec une "<em>liberté presque totale</em>"
(sic).</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Dans son courriel Marianne2.fr précise :
"<em>cette dérive décourage tous ceux qui souhaitent simplement débattre de
façon courtoise des sujets qui les intéressent</em>".</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Pour se persuader des manières courtoises de
Marianne2.fr il suffit de relever, dans le même courriel, les qualificatifs
attribués aux commentaires perturbateurs et à leurs auteurs : <em>invective,
éructation, délinquance verbale, imbécillités, dialogues idiots, hooligans du
Net, pissotières sémantiques, sauvageons numériques</em>.<br />
Belle leçon de modération verbale donnée en seulement trois paragraphes !</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Ceci dit, les justifications de Marianne2.fr ne
tiennent pas la route. Comment "quelques individus" peuvent-ils décourager
"tous les adeptes du débat" ? S'il s'agit de "quelques individus",
Mariannes2.fr peut exercer une modération à postériori et donc facilement
éliminer les commentaires illégaux ou hors sujet. En fait, si Marianne2.fr se
fait chahuter, c'est bien parce que les internautes répondent sur le même ton
que celui adopté par le média lui même. Apparemment cela ne plait pas aux
auteurs qui critiquent de façon virulente et ad hominem, en vrac : la droite,
le gouvernement, la gauche molle, la gauche, extrême, le capitalisme, la
finance, la mondialisation, le libéralisme, etc, mais ne supportent pas la
réciproque. Marianne2.fr l'avoue d'ailleurs explicitement : "<em>nombre
d’auteurs</em> <span style="font-style: normal;">[...]</span><em>nous ont fait
savoir qu’ils en avaient assez de faire l’objet de quolibets et
d’insultes."</em></p>
<p style="margin-bottom: 0cm; font-style: normal; font-weight: normal;">Belle
leçon de web en vérité, car pour critiquer sans être critiqué, pour tenir
captifs ses lecteurs, pour les emprisonner dans une idéologie et des
certitudes, il vaut mieux s'en tenir au bon vieux support papier. Marianne2.fr
est en train de perdre en crédibilité, comme beaucoup d'autres organes de la
presse papier reconvertis au web. Ils seront désertés par ceux, de plus en plus
nombreux, qui recherchent un débat ouvert. Ils n'ont toujours rien compris à la
société de l'information ouverte.</p>
<p style="font-style: normal; font-weight: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: center">
______________________</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;">Le 13 mai 2012</p>
<p style="margin-bottom: 0cm;"><em>Chers Mariannautes,<br />
<br />
Voilà maintenant une année, nous avons tenté de réformer le dispositif de
commentaires de Marianne2.fr. La liberté presque totale des commentaires –
souvent appréciée - aboutissait à des aberrations. Quelques individus addictes
de l’invective et de l’éructation décourageaient de poster des commentaires
tous les adeptes du débat. Notre système marchait sur la tête, préservant la
délinquance verbale tout en chassant la conversation démocratique.<br />
<br />
Il fallait donc réagir. C’est ce que nous avions fait en exigeant
l’identification des Mariannautes. L’identification était destinée à favoriser
la responsabilité. Parallèlement, nous avons resserré notre système de
modération des commentaires. Pendant un temps, nous avons pu constater un
certain nombre d’améliorations. La modération ne s’avérait nécessaire que sur
quelques sujets très particuliers : le conflit du Moyen Orient, le racisme,
l’antisémitisme. Nous étions ramené au lieu commun des sites d’information. En
même temps, la progression de l’audience du site provoquait un accroissement
exponentiel des commentaires : 5 000 parfois davantage chaque semaine.<br />
<br />
Depuis quelques semaines, nous constatons une dérive grave des commentaires.
Quel que soit le sujet, le point Goldwin est atteint en un temps record, et les
mêmes imbécillités reviennent jour après jour : insultes, expressions racistes,
dialogues idiots, etc. Cette dégradation des commentaires est inacceptable.
D’abord parce qu’elle dispose une épée de Damocles au dessus de la tête du
responsable juridique de site . Les hooligans du Net savent bien qu’ils ne
risquent, eux, pas grand chose : Marianne2.fr est juridiquement responsable de
tout ce qui y est publié. Ensuite, cette dérive décourage tous ceux qui
souhaitent simplement débattre de façon courtoise des sujets qui les
intéressent. Enfin, la transformation des forums en « pissotières sémantiques »
finit aussi par dégouter nombre d’auteurs qui nous ont fait savoir qu’ils en
avaient assez de faire l’objet de quolibets et d’insultes.<br />
<br />
Nous avons donc décidé d’opter pour une mesure radicale : la suspension –
provisoire – de tout commentaire. Nous ne renonçons pas à notre souhait de
faire de Marianne2 un lieu de débats. Mais à un an de l’élection
présidentielle, il nous faut réfléchir à de nouvelles méthodes pour décourager
les « sauvageons » numériques, au lieu de les laisser chasser les lecteurs les
plus fidèles de Marianne et marianne2. Il nous faut donc prendre le temps de la
réflexion avant d’agir pour créer les conditions d’un débat démocratique, donc
tolérant, et favoriser la consolidation de la communauté des Mariannautes. Nous
savons bien que cette décision risque de déplaire ou de décevoir la majorité
des Mariannautes qui aiment poster leurs commentaires et échanger entre eux.
Comme on disait autrefois à la télévision, nous leur présentons toutes nos
excuses pour cette interruption momentanée de nos commentaires.<br />
<br />
L'équipe de Marianne2.fr</em></p>