Gauche libérale - ActualitéValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearDe l’esprit de conquête - Benjamin Constant - 1814urn:md5:8ddc040ceb9786aea2908d232591a7372022-03-01T20:49:00+00:002022-03-02T11:15:12+00:00Alain Cohen-DumouchelActualitéguerrelibéralismepoutineukraine<h2>De l’esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne</h2>
<h3><img alt="" class="media" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/constant.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Extraits du texte écrit par Benjamin Constant en Allemagne, en 1813, un an avant l’abdication de Napoléon</h3>
<p><em>Toute ressemblance avec des personnes ou des situations ayant existé ne saurait être que fortuite</em></p>
<p>Première partie : De l’esprit de conquête</p>
<p>CHAPITRE II</p>
<p>[…]<br />
Nous sommes arrivés à l'époque du commerce, époque qui doit nécessairement remplacer celle de la guerre, comme celle de la guerre a du nécessairement la précéder. La guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d'arriver au même but, celui de posséder ce que l'on désire. Le commerce n'est autre chose qu'un hommage rendu à la force du possesseur par l'aspirant à la possession. C'est une tentative pour obtenir de gré à gré ce qu'on n'espère plus conquérir par la violence. Un homme qui serait toujours le plus fort n'aurait jamais l'idée du commerce. C'est l'expérience qui, en lui prouvant que la guerre, c'est-à-dire l'emploi de sa force contre la force d'autrui, est exposée à diverses résistances et à divers échecs, le porte à recourir au commerce, c'est-à-dire, à un moyen plus doux et plus sûr d'engager l'intérêt des autres à consentir à ce qui convient à son intérêt.</p>
<pre>
</pre> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">La guerre est donc antérieure au commerce. L'une est l'impulsion sauvage, l'autre le calcul civilisé. Il est clair que plus la tendance commerciale domine, plus la tendance guerrière doit s'affaiblir.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">[...]</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Le commerce, a modifié jusqu'à la nature de la guerre. Les nations mercantiles étaient autrefois toujours subjuguées par les peuples guerriers. Elles leur résistent aujourd'hui avec avantage. Elles ont des auxiliaires au sein de ces peuples mêmes. Les ramifications infinies et compliquées du commerce ont placé l'intérêt des sociétés hors des limites de leur territoire : et l'esprit du siècle l'emporte sur l'esprit étroit et hostile qu'on voudrait parer du nom de patriotisme.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">CHAPITRE XIV.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">La force nécessaire à un peuple, pour tenir tous les autres dans la sujétion, est aujourd'hui, plus que jamais, un privilège qui ne peut durer. La nation qui prétendrait à un pareil empire se placerait dans un poste plus périlleux que la peuplade la plus faible. Elle deviendrait l'objet d'une horreur universelle. Toutes les opinions, tous les vœux, toutes les haines la menaceraient, et tôt ou tard ces haines, ces opinions et ces vœux éclateraient pour l'envelopper. Il y aurait sans doute dans cette fureur, contre tout un peuple, quelque chose d'injuste. Un peuple tout entier n'est jamais coupable des excès que son chef lui fait commettre. C'est ce chef qui l'égare, ou, plus souvent encore, qui le domine sans l'égarer.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">[...]</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">CHAPITRE XV.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Les nations commerçantes de l'Europe moderne , industrieuses, civilisées, placées sur un sol assez étendu pour leurs besoins, ayant avec les autres peuples des relations, dont l'interruption devient un désastre , n'ont rien à espérer des conquêtes. Une guerre inutile est donc aujourd'hui le plus grand attentat qu'un gouvernement puisse commettre : elle ébranle, sans compensation, toutes les garanties sociales. Elle met en péril tous les genres de liberté, blesse tous les intérêts, trouble toutes les sécurités pèse sur toutes les fortunes, combine et autorise tous les modes de tyrannie intérieure et extérieure.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">[...]</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2022/03/01/De-l%E2%80%99esprit-de-conqu%C3%AAte#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/358Coronavirus : retour à la Nature... et à celle de l’Étaturn:md5:40eee7724966127787a430e515746c712020-03-25T18:34:00+00:002020-12-31T09:34:16+00:00Alain Cohen-DumouchelActualitécoronaviruscovid 19Didier RaoultEcologieNatureétatisme<p><img alt="" class="media" height="160" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/virus-1024x512-solar-ptit.png" style="float: right; margin: 0px 0px 1em 1em;" width="320" />L'épidémie de coronavirus Covid 19 est un puissant révélateur des grandes tendances qui ont servi de base à l'évolution de nos institutions au cours des deux dernières décennies. D'une part un État de plus en plus dirigiste et interventionniste que ses dépenses courantes empêchent d'accomplir ses tâches régaliennes, d'autre part une forme d'allégeance électoraliste à un nouvel ordre écologique qui attribue des vertus à la Nature et doute des bienfaits de l'action humaine.</p> <h3 style="margin-bottom: 0cm;"><font size="4">Le Covid 19, pur produit d'une Nature... pas bienveillante du tout</font></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Or, fait le plus marquant de cette crise, celui qui devrait faire réagir les observateurs impartiaux : ce virus, est le pur produit d'une Nature qui n'est absolument pas "bienveillante". En cette période confuse où le culte d'une pseudo Nature bienfaitrice et salvatrice a envahi toutes les sphères publiques, politiques et même privées, cette pandémie est un cruel retour à la réalité.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Rappelons-le, seuls les développements humains dans les communications, dans les réseaux sociaux, dans la médecine "chimique" et dans le génie génétique, permettront peut-être d'échapper demain à une catastrophe comme celle qu'a engendrée la grippe espagnole de 1918 qui fit soixante millions de morts dans le monde.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm; font-weight: normal;"><font size="4">Des poids et des mesures</font></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Pourtant, partout dans le monde, les gouvernements freinent de façon plus ou moins consciente ces avancées humaines en raison du poids de la réglementation pléthorique qu'ils croient nécessaire d'imposer aux acteurs du marché et aux vrais spécialistes dans chaque domaine.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Au pouvoir des <em>soviets</em> plus <em>l'électrification</em> qui aux yeux de Lénine, devaient constituer les piliers du socialisme ont trouve aujourd'hui le pouvoir de l<i>'administratio</i>n plus <i>l'écologie</i>. Les temps changent, pas les grandes recettes.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm;"><font size="4">Psychodrame français</font></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Ainsi en France la polémique bat son plein sur le remède et sur les moyens d'actions proposés par le professeur Didier Raoult et son équipe de l'IHU méditerranée infection. D'un côté un scientifique de renommée mondiale qui, très pragmatiquement, préconise un médicament, l'hydroxychloroquine, testé sur un petit échantillon de patients, de l'autre, la faculté et les habituels relais du pouvoir qui l'accusent de mensonge ou d'imprudence. Le journal Le Monde et l’Agence d’État de la santé ont qualifié les recherches du professeur Didier Raoult de "Fake News", avant de se rétracter plus ou moins précipitamment. Martin Hirsch sur Europe 1, le journal Le Figaro, et de nombreux médias, dès le remède préconisé, ont immédiatement mis en garde contre ses effets secondaires possibles. Mettre en garde contre les effets secondaires d'un médicament archiconnu et prescrit depuis des dizaines d'années alors que des milliers de patients sont en danger de mort paraît un peu surréaliste, c'est pourtant bien ce réflexe de "l'agrément "et des "études préliminaires" qui a servi de parapluie à ces relais de l'establishment.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm;"><font size="4">Des principes à géométrie variable</font></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Tout imprégnés du "principe de précaution" qu'ils ont mis en place dans des buts démagogiques et électoraux, les hommes de l’État français se trouvent ainsi empêtrés dans leurs propre réglementation. Sauf à être complètement paralysés, ils sont obligés de déroger aux règles qu'ils ont élaborées.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><span style="background: transparent">Fini le "principe de précaution", on va finalement autoriser des tests, et peut-être même des soins, sans passer par les protocoles obligatoires. On a besoin d'un hôpital de campagne construit en quelques jours ? Finies les dizaines d'autorisations, de tracasseries administratives, de possibilités de recours des riverains, que demanderait en temps normal l'établissement d'un tel projet. On a besoin de faire travailler des retraités, de dépasser la limite des 35 heures, de s'affranchir des règles imposées par le droit du travail, on passe outre. Pourquoi ? Parce qu'on est en "temps de guerre". Mais où est la guerre ? Qui nous a déclaré la guerre ? Dame Nature ? Foutaise, il n'y a pas de guerre, il y a juste une lutte <i>artificielle</i> contre un phénomène <i>naturel</i>.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><span style="background: transparent">Lorsqu'en situation d'urgence les hommes de l’État réalisent, que leurs lois et réglementations ne fonctionnent pas et ne <i>peuvent pas</i> fonctionner alors ils inventent cet état de "guerre" et les pleins pouvoirs qui vont avec. C'est beaucoup plus simple que de remettre en question leurs lois absurdes parmi lesquelles le mortifère et très imbécile "principe de précaution", ou la croyance quasi religieuse dans les bienfaits d'une nature idéalisée.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><span style="background: transparent">Mais non, nous ne sommes pas en guerre, personne ne nous a déclaré la guerre, un virus est une manifestation parfaitement naturelle qu'un État précautionneux aurait du modéliser. L'absence incroyable des masque</span>s et de moyens de précaution basiques, lunettes et combinaisons pour le personnel soignant et pour les personnes infectées, montre clairement que les hommes de l'État français n'ont pas anticipé une crise sanitaire qui n'est pourtant pas la plus grave que l'on pourrait imaginer.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm;"><font size="4">Un État régalien fort et réactif doit être agile et désendetté</font>.</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Que l'on soit bien d'accord : la gestion d'une crise sanitaire telle que celle du Covid 19 est bien du ressort de l’État. Les décisions de confinement, de vaccination obligatoire, de soins obligatoires, de priorisation de certaines ressources, relèvent bien des fonctions régaliennes de l’État.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Mais pour mettre en œuvre ces décisions il faut en détenir les <i>moyens</i> : il ne faut pas être atteint d'obésité, il faut être agile, posséder des <i>réserves,</i> disposer d'une législation souple qui permette aux talents et aux bonnes volontés de s'exprimer. Il faut enfin disposer d'une capacité d'endettement pour faire face aux vraies urgences lorsqu'elle se présentent au lieu de dépenser des fortunes colossales pour une "urgence écologique" fictive et profondément réactionnaire, ou pour des "relances" continues de l'économie en dehors des périodes de crise objective. Au pied du mur, l'administration Macron va devoir gérer cette crise alors que l'outil étatique est en phase de paralysie croissante.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Un État agile, désendetté, sans législation pléthorique et dégagé du carcan de la religion écologiste, non, décidément, ce n'est pas l’État français.</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2020/03/25/Coronavirus-%3A-retour-%C3%A0-la-Nature...-et-%C3%A0-celle-de-l%E2%80%99%C3%89tat#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/351Analyse libérale du "grand remplacement"urn:md5:3bb5c6bb05985be744a5221718fa928a2019-05-21T14:33:00+02:002019-05-22T08:56:47+02:00Alain Cohen-DumouchelActualitéAlain Finkelkrautelectionseuropéennes 2019grand remplacementislamislamismelibéralismeMichel HouellebecqMichel OnfraymondialisationnationalismeRenaud Camus<p style="margin-bottom: 0cm"><img src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.migration-3129387_640_s.jpg" alt="" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" title="mixité, mai 2019" />La notion de
"grand remplacement" dans laquelle l'identité culturelle de l'Europe serait
menacée par une invasion africaine musulmane fait partie des grands thèmes
montants de la décennie. Longtemps cantonnée aux partis d'extrême droite
européens, elle s'étend maintenant à des sphères moins sulfureuses de
l'intelligentsia identitaire.</p>
<h6><a href="https://pixabay.com/fr/photos/migration-int%C3%A9gration-migrants-3129387/">Image
par Capri23auto de Pixabay</a></h6> <h3 style="margin-bottom: 0cm"><br />
Un thème en filigrane des élections européennes de 2019</h3>
En sus de la mobilisation du Rassemblement National dont l'idéologie est
maintenant clairement aussi socialiste que nationale, les élections européennes
sont l'occasion pour des partis ou groupuscules identitaires de tenter de faire
entendre leurs voix.
<p style="margin-bottom: 0cm">L'idéologue historique du "grand remplacement",
Renaud Camus est ainsi la tête de liste de "La ligne claire" qui appelle à la
"remigration", c'est à dire au retour des immigrés dans leur pays
d'origine.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La "Liste de la reconquête" de Laurent Vauclin
tente de réunir des groupuscules d'extrême droite sur le même thème.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Florian Philippot, ancien bras droit de Marine Le
Pen, présente une liste d'alliance avec des gilets jaunes très préoccupés par
l'influence de l'immigration sur leur "pouvoir d'achat".</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Enfin, un peu à distance des extrêmes, Nicolas
Dupont Aignan essaye de survivre avec un positionnement souverainiste modéré,
en essayant de faire oublier son alliance malheureuse avec le FN.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><br />
De l'immigration "sauvage" au "grand remplacement"</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Cette clique hétérogène dans ses buts et dans ses
alliances est globalement influencée par la théorie du "grand remplacement" qui
se substitue peu à peu au thème de l'immigration "sauvage" qui était cher au
Front National. Il ne s'agit plus ici d'une immigration individuelle et
désordonnée, d'une immigration opportuniste dans laquelle des individus
prennent une décision rationnelle pour assurer leur avenir. Non, le "grand
remplacement" est un plan concerté dans lequel une "civilisation", en
l’occurrence musulmane prend le pas sur une civilisation plus faible, moins
organisée, plus naïve : la civilisation occidentale, qui se laisse envahir
sans résister.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Si très peu de monde a lu la prose de Laurent
Camus, une partie de son idéologie est relayée par d'autres vecteurs moins
sulfureux.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Ainsi des personnalités bénéficiant d'une
audience beaucoup plus large, telles que Michel Onfray et Michel Houellebecq
entérinent à travers resp. un essai, <em>Décadence,</em> et un roman
<em>Soumission</em>, cette vision d'une civilisation musulmane volontaire,
centrée sur ses valeurs, face à un mode occidental décadent et incapable de
s'organiser pour résister à l'invasion.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Ces deux auteurs que réunit une totale inculture
en philosophie politique analytique, confondent la cause et les effets de ce
que l'on peut appeler la crise de l'islam. Complètement hermétiques à la notion
d'ordre spontané, il leur faut obligatoirement inventer des <em>intentions</em>
et une <em>organisation</em> lorsqu'un phénomène socio-politique prend une
certaine ampleur.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><br />
L'islamisme radical, une réaction violente contre la société du libre choix et
de l'échange</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Or l'islamisme est une réaction de groupes
humains violents qui sentent que leur civilisation est menacée. L'économie de
marché et la "grande société" ouverte, commerçante et mondialisée attaquent les
vieilles civilisations de l'intérieur. Les jeunes veulent consommer, ils ont
des téléphones portables, ils rêvent de vêtements de marque, ils veulent
entreprendre. Dans tous les domaines ils adhèrent massivement aux préférences
de vie et aux techniques qu'on leur dit être "occidentales" alors qu'elles sont
simplement humaines. Les réseaux sociaux et internet accélèrent la diffusion de
ces valeurs et précipitent le déclin inéluctable de l'islam en tant que grand
ordonnateur de la vie quotidienne. Les islamistes ont raison de se sentir
attaqués, mais l'agression qu'ils subissent provient de l'intérieur, du cœur
même de leur société qu'ils voient se déliter sous leurs yeux.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le point de départ des révolutions arabes, ne
l'oublions pas, c'est un vendeur ambulant tunisien, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Bouazizi">Mohamed Bouazizi</a>, qui
s'immole par le feu le 17 décembre 2010 devant le siège du gouvernorat, pour
protester contre les brimades et la corruption qui l'empêchaient de commercer
librement. Cet aspirant au "laissez-moi-faire" déclenche un immense mouvement
libéral à travers tout le monde arabe et provoque la réaction immédiate de son
antithèse : l'islamisme.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Car l'islamisme radical est une réaction violente
contre la société du libre choix et de l'échange comme l'a été le communisme,
ses crimes de masse et ses cent millions de morts.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><br />
L'impossibilité pour les intellectuels de modéliser les mutations
spontanées</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Bien avant les théoriciens du "grand
remplacement", les socialistes et les communistes ont eu, eux aussi besoin
d'échafauder une théorie du complot pour tenter d'expliquer la mutation
libérale spontanée du XIXe siècle. Il leur fallait absolument trouver des
responsables pour expliquer le phénomène. Ils ont donc inventé la "révolution
bourgeoise" le "capitalisme" et la "conscience de classe" pour modéliser ce qui
était pour eux impensable : une révolution individualiste sans guide
suprême et sans dirigeants.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La mutation libérale se poursuit partout dans le
monde ; systémique et capillaire, elle a totalement bouleversé l'occident
chrétien, pris 250 ans pour atteindre l'Asie, prendra plus de temps pour
l'Afrique, mais aura finalement lieu. Cette grande vague produit des effets
bénéfiques partout où elle s'étend. Les peuples acquièrent plus de liberté, ils
sortent de la misère, l'environnement y est mieux préservé, de nouvelles
cultures internationales s'y développent. L'islam totalitaire, celui qui veut
rythmer la vie et les préoccupations des individus, perdra donc la bataille,
c'est inéluctable, et les représentants de l'islam traditionnel le sentent
bien, d'où leurs réactions violentes et désespérées.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La défaite annoncée de l'islam est donc
impensable pour les intellectuels antilibéraux tels Renaud Camus et Michel
Onfray ou sans bagage intellectuel libéral tels que Houellebecq et
Finkelkraut.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Car même <a href="https://www.youtube.com/watch?v=EU-HQDzZVZY">Alain Finkelkraut, essayant de
décrypter</a> <a href="https://www.youtube.com/watch?v=EU-HQDzZVZY"><em>Soumission</em></a> croit
pouvoir affirmer :</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">"<em>L'islam est aujourd'hui en position de
force, démographiquement et idéologiquement on peut parler d'un grand dynamisme
de l'islam</em>". (dixième minute) Comment le "nouveau philosophe", contempteur
du communisme peut-il se fourvoyer à ce point ? Là aussi on comprend que
les fondamentaux n'y sont pas. N'est pas Tocqueville qui veut et Alain
Finkelkraut ne possède pas le logiciel qui lui permettrait de comprendre le
phénomène qui se déroule sous ses yeux. Remplacez <em>islam</em> pas
<em>communisme</em> dans la phrase de Finkelkraut et vous aurez probablement sa
position en 1970.</p>
L'islamisme et ses manifestations sur le sol européen sont bien évidemment des
phénomènes graves qu'il ne faut pas minimiser tout comme il ne fallait pas
minimiser le communisme, ennemi extérieur et intérieur au moment de la guerre
froide. Mais croire qu'on aurait pu combattre le communisme en renvoyant tous
les communistes en URSS ou en Chine et en sanctuarisant l'occident libéral est
une erreur monumentale. C'est au contraire par les échanges et la perméabilité
commerciale entre les blocs que la société communiste s'est effondrée de
l'intérieur. Il en sera de même pour l'islam. Les théoriciens du grand
remplacement ne font que retarder l'échéance.https://www.gaucheliberale.org/post/2019/05/21/Analyse-lib%C3%A9rale-du-grand-remplacement#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/34Non M. Hamon, Bachar Al-Hassad et Daech ne sont pas "des barbares de la même nature".urn:md5:e062fc88e710c85476696f3394c485c72017-04-09T20:33:00+02:002020-11-12T17:09:38+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéBachar Al-HassadDaechdictaturetotalitarisme<p><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/utopia-banished-kr428.jpg" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" title="violence, avr. 2017" />« <em>Daech d’un coté et Bachar Al-Assad de l’autre sont aujourd’hui des barbares de la même natur</em>e » Benoît Hamon le 07/04/2017<br />
Cité - entre autres - par <a href="http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/04/07/frappes-americaines-en-syrie-les-reactions-des-candidats-a-la-presidentielle_5107608_3218.html" hreflang="fr">Le Monde</a> - d'après une dépêche AFP.<br />
<br />
Une fois de plus, Benoît Hamon a tout faux. Car quiconque a un minimum de culture politique est capable de faire la différence entre un régime totalitaire et un régime dictatorial.<br />
Quel que soit le caractère odieux et insupportable des frappes chimiques imputées à Bachar Al-Hassad, il existe bien une différence de <em>nature</em> entre les crimes du dirigeant syrien et ceux de Daech.</p>
<p> </p>
<h6><a href="https://www.flickr.com/photos/z428/465849681/">Photo</a> flickR licence CC par kr428</h6>
<p> </p> <p>La dictature est une forme d'organisation du pouvoir dans L’État. Le dictateur emploie tous les moyens pour conserver le pouvoir et notamment la force et la violence. Le contraire de la dictature c'est la démocratie, qui permet aux individus de révoquer les hommes de l'Etat lorsqu'ils deviennent indésirables (les démocraties ne permettent évidemment pas de les choisir).<br />
Bachar Al-Assad est clairement un dictateur sanguinaire, un criminel, capable de tout pour garder le pouvoir.<br />
<br />
Dans un tout autre registre, Daech est une organisation totalitaire, c'est à dire un groupe qui vise à étendre de façon quasi totale le pouvoir de l’État sur les individus. Daech prétend régler tous les détails de la vie des femmes et des hommes. Les écarts de la population par rapport au modèle défini par Daech (écouter de la musique, danser, chanter, peindre, boire de l'alcool, avoir des relations sexuelles hors mariage, être athée ou homosexuel, etc.) sont punis d'emprisonnement, de sévices, de mutilation ou de mort. Le contraire du totalitarisme c'est donc le libéralisme qui laisse les individus libres de poursuivre leurs buts tant qu'ils n'empiètent pas sur le droit des autres.<br />
En plus de son caractère totalitaire local, Daech a clairement des visées hégémoniques et veut convertir la terre entière à ses principes.<br />
<br />
Daech n'est pas une organisation totalement antidémocratique. Les prises de décisions et le pouvoir au sein du groupe État islamique, du moment qu'ils obéissent au modèle théocratique islamiste, sont relativement partagées et ses dirigeants sont interchangeables. Bien entendu ils ne sont pas élus au suffrage universel mais les processus de nomination des chefs ressemblent un peu à ceux de la grande époque du communisme ; une démocratie relative au sein du parti, des comités de quartier ou des entreprises.<br />
<br />
Ces définitions établies, on voit bien que Bachar Al-Assad n'est pas un totalitaire. Il ne cherche pas à imposer un mode vie particulier et précis au peuple qu'il gouverne. Dans la Syrie de Bachar on peut faire à peu près ce que l'on veut tant que l'on ne s'oppose pas directement ou indirectement au pouvoir. On est libre de sa religion, de sa nourriture, on peut circuler librement, commercer, se distraire, recevoir des amis. Seule la critique du régime ou l'opposition politique sont violemment interdites.<br />
<br />
Donc lorsque Emanuel Macron établit une hiérarchie entre Daech d'une part et le régime de Bachar El-Hassad il n'a pas tort. De même lorsque François Fillon désigne Bachar El-Hassad comme un point de passage possible pour une négociation, il ne fait que constater "au feeling" une différence de dangerosité entre les deux régimes.<br />
<br />
Pas sûr toutefois que tant Macron que Fillon aient une parfaite conscience de la différence fondamentale qui fait que l'on peut négocier avec Bachar El-Hassad mais qu'il est totalement exclu de faire de même avec les hommes de Daech. Il faudrait pour cela qu'ils aient quelques bagages théoriques en philosophie politique que l'on n'acquiert malheureusement, ni en maîtrise de droit ni à l'ENA, si brillant soit-on.</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2017/04/09/Non-M.-Hamon%2C-Bachar-Al-Hassad-et-Daech-ne-sont-pas-des-barbares-de-la-m%C3%AAme-nature.#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/227Deuxième tour des élections régionales 2015 en ile de France - Votez blancurn:md5:0884390e52509ec798b9f1ec9001d3b02015-12-12T15:53:00+01:002019-10-30T10:15:32+01:00Alain Cohen-DumouchelActualité <p><img title="regionale - vote blanc, déc. 2015" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/regionalesVB-2015.jpg" />Plusieurs personnalités qui se
réclament du libéralisme appellent à voter pour la liste de droite menée par
Valérie Pecresse. La principale raison invoquée c'est le barrage à la gauche
représentée par l'épouvantable Claude Bartolone, multi-cumulard, champion du
clientélisme quasi mafieux et, on l'a découvert récemment, des invectives
racistes.</p>
<p>L'autre grande liste socialiste, la "nationale" est fort heureusement donnée
perdante, donc pas besoin d'alliances contre nature et anti démocratiques pour
y faire barrage en Ile-de-France</p>
<p>Reste à savoir si la liste de la droite est digne du vote libéral. Or il est
clair que le programme de Valérie Pecresse (VP) est à mille lieues d'une
déprogrammation libérale :</p>
<ul>
<li>VP est pour les subventions - elle veut juste supprimer celles qui ne vont
pas dans son sens et maintenir les autres. Aucune réduction des aides et
subventions aux entreprises n'est envisagée.</li>
</ul>
<ul>
<li>VP est pour les emplois aidés : "doublement des aides aux apprentis".</li>
</ul>
<ul>
<li>VP est pour le logement social Elle veut juste supprimer le logement
"très social" et encore, uniquement "dans les villes qui en comptent déjà
30%".</li>
</ul>
<ul>
<li>VP est pour le régime de prohibition de la drogue qui permet le financement
massif du terrorisme international.</li>
</ul>
<ul>
<li>VP veut relancer les subprimes : "prêts à taux zéro pour l'achat d'un
premier logement." "crédit aux entrepreneurs auxquels les banques ne prêtent
pas" (les hommes de la banque sont des crétins qui ne connaissent pas leur
métier, VP le connait mieux qu'eux).</li>
</ul>
<ul>
<li>VP est pour l'augmentation des transports publics centralisés et
para-étatiques, la libération du secteur des transports n'est même pas
évoquée.</li>
</ul>
<p>Donc si en en croit certains libéraux de droite, il faudrait apporter sa
voix à un programme néo-péroniste à peine déguisé pour empêcher la gauche de
passer. Disons le tout net cela n'est pas envisageable. Il faut arrêter
de créditer les étatistes des bulletins libéraux qu'ils ne méritent pas.</p>
<p>Appeler à voter pour une liste parce que les autres sont pires, c'est le
piège qui permet aux étatistes de nous mener vers le totalitarisme.</p>
<p>Une seule solution pour les libéraux dimanche : le vote blanc</p>Je suis Charlieurn:md5:dcd021b72bb477f224120838d01268ea2015-01-11T01:58:00+01:002019-10-30T10:16:13+01:00Alain Cohen-DumouchelActualité <p>Manif je suis Charlie du 11/01/2015. Il faut y être.</p>
<p><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/charlie.jpg"><img title="je suis charlie, janv. 2015" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.charlie_m.jpg" /></a></p>GPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soiurn:md5:f78fe5d47ae01b15c701b908052d17302014-11-15T20:43:00+01:002019-10-30T10:16:26+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitécorpsesclavageGPApropriétéprostitutionSylviane Agacinski<h3><img title="esclave, nov. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/slave-ira-gelb_x.jpg" />La question de la propriété
du corps humain</h3>
<p>En ces temps de débat sur l'interdiction de la gestation pour le compte
d'autrui (GPA) ou de criminalisation de la prostitution, se pose très
concrètement la question de la propriété du corps humain. C'est au nom de ce
<em>sentiment</em> de propriété que les mères porteuses comme les prostituées
réclament que soit reconnu leur droit d'user de leur corps comme bon leur
semble.<br />
<br />
Les prohibitionnistes se trouvent ici dans une position délicate. En effet,
s'ils avouent ne pas reconnaître la propriété des individus sur leur corps ils
peuvent à juste titre être accusés d'esclavage. Car si notre corps ne nous
appartient pas, alors à qui appartient-il ? À un autre groupe humain ? À
tous les autres êtres humains ? À personne ? À l’État ? À la sécurité sociale ?
Aux représentants éclairés de La bonne morale ? En tenant compte du fait
que la nature a horreur du vide, chacune de ces hypothèses aboutit
inévitablement à la mise en coupe réglée d'une partie de l'humanité au
détriment d'une autre.<br />
<br />
Voilà qui est un peu gênant pour des prohibitionnistes qui prétendent lutter
contre "toutes les discriminations" et notamment contre "l'asservissement des
femmes" tout en les empêchant d'utiliser leur corps comme elles l'entendent et
comme la nature le leur permet.<br />
<br />
Les ligues de vertu socialistes - bien obligées - ont donc inventé <em>autre
chose</em>.</p> <h3>Agacinski, théoricienne de la cause prohibitionniste</h3>
<p>Comme Mme Najat Vallaud-Belkacem, bras armé de la cause hygiéno-dirigiste, a
beaucoup de mal à tenir un raisonnement cohérent en la matière, c'est à
Sylviane Agacinski, fonctionnaire-philosophe et féministe auto-proclamée, qu'a
échu la tâche de trouver des arguments théoriques en faveur des
prohibitionnistes. Il fallait en effet bâtir une idéologie qui puisse résister
aux accusations d'esclavage portées par d'odieux libéraux, manifestement
stipendiés par le grand capital et les réseaux mafieux. C'est donc cette
dernière, pourtant sensiblement moins glamour que son alliée du gouvernement,
qui s'est chargée de communiquer cette Vérité censée vous révéler toute la
profondeur de l'idéologie crypto-puritaine :</p>
<h3><q>On n’est pas propriétaire de son corps, on “est” son corps.</q></h3>
<p>Brrr, c'est tellement profond, on en frissonne. Enfin, pas très longtemps si
on se donne la peine d'analyser le concept.</p>
<p>Car la séparation entre le corps d'une part et la raison et la volonté
d'autre part est une donnée fondamentale de la nature humaine. C'est même ce
qui permet de distinguer les humains des animaux. Si un animal "est" son corps,
c'est parce qu'il n'est pas capable d'agir autrement que ce que son instinct
lui dicte. L'homme, lui, possède une volonté, c'est à dire qu'il est libre
d'exercer ou non sa faculté de raisonnement et de l'appliquer au monde qui
l'entoure. Cette possibilité s'applique également à son corps. Les être humains
peuvent donc exercer leur raison sur leur corps, ils peuvent décider de
l'utilisation qu'il vont en faire, ils peuvent le soigner, ils peuvent aussi en
abuser et le détruire. C'est cela qui les rend propriétaires de leur corps.
C'est la définition même de la propriété.</p>
<p>Mais plutôt que de continuer à argumenter sur ce fait de nature qu'est la
propriété des êtres humains sur leur corps, il est plus intéressant dans le cas
qui nous occupe de montrer à quel point l'affirmation de Mme Agacinsky est
contraire à la plus élémentaire logique.</p>
<p>En effet la philosophe se rend ici coupable d'un "<a hreflang="fr" href="http://fr.liberpedia.org/Vol_de_concept">vol de concept</a>" c'est à dire
qu'elle est obligée de se servir du concept qu'elle veut réfuter. Le plus
célèbre et le plus simple des "vols de concept" nous est fourni par la phrase
de Proudhon : "la propriété c'est le vol". Pour définir le vol, il faut
définir la propriété donc il faut obligatoirement en reconnaître le concept.
Une proposition qui doit faire appel à tout ou partie de ce qu'elle prétend
réfuter pour arriver à ses fins n'a évidemment aucune validité.</p>
<h3>Une affirmation contraire à la plus élémentaire logique</h3>
<p>Ce qui est frappant avec la formule "On n’est pas propriétaire de son corps,
on “est” son corps. ” c'est que son auteur édicte une proposition qui,
retranscrite par écrit, pourra être consultée après sa mort, c'est à dire après
la disparition de son corps. Si un raisonnement, une affirmation, une
découverte scientifique ou un calcul mathématique sont susceptibles d'être
transmis à autrui et aux générations futures, c'est clairement qu'ils sont
indépendants de chaque corps. L'écriture au sens large, est la plus parfaite
manifestation du fait que nous ne sommes pas notre corps. C'est sous l'effet de
notre volonté que nous produisons un texte qui est une affirmation claire de
l'indépendance de notre esprit puisqu'il est destiné à être lu et compris par
d'autres. Donc le simple fait d'écrire la formule pour la transmettre à autrui
la contredit.</p>
<p>Mme Agacinsky a écrit plusieurs ouvrages. Vont-ils magiquement disparaître à
sa mort ? A t-elle pris des dispositions pour que les droits d'auteur qui en
résultent ne soient plus versés à quiconque après sa disparition ? Voilà qui
serait conforme à sa "philosophie" mais on peut en douter d'autant que dans une
<a hreflang="fr" href="http://www.elle.fr/Societe/Interviews/Sylviane-Agacinski-Jamais-la-technique-n-abolira-le-desir-2616480">
interview au journal ELLE</a> du 28.10.2013, elle cite le véritable auteur de
la formule "je suis mon corps", à savoir le philosophe Maurice Merleau-Ponty,
mort en 1961 mais dont elle ne craint pas de reprendre les idées.</p>
<p>Lorsque Sylviane Agacinsky signe dans Le Monde du 29.6.2014 son pamphlet
"<a hreflang="fr" href="http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/06/29/refusons-le-commerce-des-ventres_4447295_3232.html">Refusons
le commerce des ventres</a>" qui reprend tous les poncifs prohibitionnistes,
pourquoi n'en tire t-elle pas la conclusion qu'il faut aussi refuser le
commerce des cerveaux qui pensent, et des mains qui écrivent ? Si on "est son
corps" pourquoi Mme Agacinsky s'autorise t-elle à aliéner les services que lui
rendent ses organes tout en refusant cette faculté à d'autres ? Après tout,
elle pourrait garder ses pensées pour elle au lieu de les vendre, pardon, de
les "marchandiser".</p>
<h3>Prohibitionnisme et anticapitalisme</h3>
<p>Rétrograde et puritaine, la position des prohibitionnistes socialistes est
pourtant relativement cohérente dans son absurdité. En effet, reconnaître la
propriété des êtres humains sur leur corps a toute une série de conséquences
que les partisans de la vieille gauche marxiste ne sont pas prêts
d'admettre.</p>
<p>Si les individus sont les uniques propriétaires de leurs corps ils ont le
droit d'en user comme bon leur semble. Ils peuvent notamment louer leur force
de travail ou, plus généralement, aliéner les services que leur corps peut
fournir sous le contrôle de leur volonté (inaliénable) pour acquérir des biens
ou d'autres services. Les acquéreurs de ces services, le couple homosexuel qui
rémunère la gestation d'un enfant, le client de prostitué(e) qui paye un acte
sexuel, le patient qui paye un acte médical, mais aussi le capitaliste qui
achète le travail de l'ouvrier, ne commettent aucun délit, c'est à dire que
leur nature d'êtres humains libres leur permet de réaliser ces transactions
sans violer le droit naturel de leurs semblables.</p>
<p>On voit là clairement apparaître l'incohérence de tous ceux qui, à gauche
comme à droite, ne défendent pas, simultanément et complètement, tous ces
droits.</p>
<p>Si on voit dans le capitalisme une injustice fondamentale, une
marchandisation du corps humain, il ne faut défendre ni la GPA ni la
prostitution ; c'est l'incohérence des socialistes pro-GPA.</p>
<p>A l'inverse si on n'est pas prêt à admettre la propriété pleine et entière
des êtres humains sur leurs corps donc la GPA et la prostitution, alors on
donne des armes aux ennemis de l'économie de marché ; c'est l'incohérence des
libéraux conservateurs.</p>
<h6><a hreflang="fr" href="https://www.flickr.com/photos/iragelb/5611594783">Photo licence cc par Ira
Gelb</a></h6>Emmanuel Macron, sera t-il le premier réformateur libéral de gauche ?urn:md5:528f345560f22807a05005cbd13f0d0b2014-09-09T22:42:00+02:002019-10-30T10:16:38+01:00Alain Cohen-DumouchelActualité<p>Emmanuel Macron, notre nouveau ministre de l’économie, pourrait-il être un
homme de gauche libéral-compatible ? Tenons-nous enfin la perle rare, de
gauche, capable d’engager les réformes qu’aucun gouvernement de droite ou de
gauche n’a eu le courage ou la volonté de faire depuis trente ans ? <img title="La gauche sans idéal, sept. 2014" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/socialisme-by-callixte-cauchois.jpg" /></p>
<p>Pour répondre à ces questions il faut en examiner d’autres plus générales.
Tout d’abord, il faut essayer d’évaluer quelles peuvent être les idées
directrices, le « référentiel » de pensée suivi par un homme seul
pour engager des « réformes ».</p>
<p>En effet, pour agir de façon cohérente en politique et en économie,
l’histoire nous apprend qu’il existe deux méthodes bien distinctes : le
pragmatisme et l’idéologie.</p> <p>C’est en vertu de ce premier concept qu’une bonne partie de la droite et une
part croissante de la gauche envisagent aujourd’hui des réformes. C’est lui
aussi qui pourrait faire naître une volonté de changement de la part du
président Hollande. On imagine mal en effet à quelle idéologie pourrait se
raccrocher le chef de l’État pour éviter de sombrer. Ce n’est certes pas celle,
bien réelle, de la « gauche de la gauche » qui peut l’aider. Et il n’en a pas
d’autre !<br />
<br />
Quant au premier ministre, il était bien en quête d’une nouvelle idéologie
lorsqu’il choisit le titre de son livre <a hreflang="fr" href="https://www.gaucheliberale.org/post/2008/05/09/Manuel-Valls-pour-une-refondation-liberale-de-la-gauche">Pour
en finir avec le vieux socialisme et être enfin de gauche</a>. Malheureusement,
l’ouvrage reste cantonné à des banalités sociales-démocrates, c’est à dire à un
vaste courant politique davantage gouverné par le pragmatisme que par
l’idéologie. Le seul courant de pensée un tant soit peu théorique que l’on peut
raccrocher à la social-démocratie est le keynésianisme, c’est maigre.<br />
<br />
Emmanuel Macron lui-même, malgré son parcours atypique vu du socialisme
classique, parait peu enclin à s’appuyer sur une quelconque forme d’idéologie
sociale-libérale tout simplement parce que celle-ci n’existe pas.<br />
<br />
Le « socialisme libéral » de Monique Canto-Sperber, ne se distingue en rien de
la sociale-démocratie dans la pratique. Sa réhabilitation sélective du
libéralisme s’apparente à une tentative de récupération du mot libéral dans
l’intention, plus ou moins consciente, de sauver le mot socialisme.<br />
<br />
L’apport de Rawls est beaucoup plus intéressant mais considérablement brouillé
par l’adhésion maladroite de l’auteur de <em>Théorie de la justice</em> à la
sociale-démocratie. Rejeté par les socialistes et très mal compris des
libéraux, il est politiquement méconnu en France. Il n’existe donc aucune
théorie libérale de gauche, connue, publique, capable d’entraîner un mouvement
politique ou de servir de pilote à un petit groupe de réformateurs.<br />
<br />
La gauche n’a qu’un seul guide : l’idéologie marxiste plus ou moins réformée,
qui indique au peuple que les droits de propriété existant sont «
monstrueusement injustes » (suivant l’expression de Murray Rothbard).<br />
<br />
Dans ce contexte, les sociaux-démocrates sont des « pragmatiques » qui
composent avec l’injustice fondamentale du capitalisme dans le but utilitariste
de créer plus de valeur. Il est évidemment impensable de mobiliser la jeunesse,
toujours idéaliste, avec une telle tambouille idéologique.<br />
<br />
« Être de gauche et de bon sens » parait donc clairement ranger Emmanuel Macron
dans le camp des pragmatiques : on ne change rien au référentiel de pensée mais
on va essayer d’appliquer des mesures de bon sens dans des buts précis :
redresser l’économie, faire diminuer le chômage ; c’est le « pragmatisme »,
qu’Hayek oppose à l’idéologie dans le portrait suivant, extrait de <em>Droit,
législation et liberté</em> :</p>
<blockquote>
<p>(…) cette attitude à la mode de mépris pour l’«idéologie» et pour tous les
principes généraux et mots en «isme», est caractéristique des socialistes déçus
; ayant été obligés d’abandonner leur propre idéologie à cause de ses
contradictions internes, ils en ont conclu que toutes les idéologies doivent
être erronées et que pour être rationnel il faut s’en passer. Mais il est
impossible de se guider seulement, comme ils s’imaginent pouvoir le faire, par
les objectifs explicitement définis que l’on se propose consciemment, en
rejetant toutes les valeurs générales dont il ne peut être démontré qu’elles
conduisent à des résultats concrets désirables. Se conduire uniquement par ce
que Max Weber appelle la rationalité finalisée est une impossibilité. (…) Si
l’on se met à intervenir, sans avoir de ligne de conduite cohérente, dans le
fonctionnement de l’ordre spontané, il n’y a pratiquement pas de point auquel
on puisse s’arrêter.</p>
</blockquote>
Dans un monde sans référent, l’idéologie est la seule manière de réformer.
Lorsque Turgot engage ses réformes libérales en 1775, il n’a que la théorie
pour se guider. Il ne peut copier sur rien ni sur personne. C’est la théorie
économique naissante et l’influence des physiocrates qui lui dictent les
mesures profondément réformatrices (restauration partielle de la liberté du
commerce des grains, suppression de la corvée, abolition des jurandes), qui
auraient pu sauver le royaume et Louis XVI. Ses ennemis annuleront toutes ses
actions et chasseront les physiocrates de l’administration.<br />
<br />
À l’inverse nous devons au pragmatisme du Général de Gaulle, dans sa relation
avec les communistes au lendemain de la guerre, toutes les chaînes de Ponzi en
phases terminales qui plombent la société et l’économie française contemporaine
: paritarisme, retraite par répartition, affairisme étatique, mandarinat
public, droit du travail, etc.<br />
<br />
Aujourd’hui il y a deux manières de réformer ; la manière idéologique est
absolument hors de portée d’un Emmanuel Macron, elle demanderait l’appui d’une
école de pensée « de gauche », structurée, cohérente, capable d’établir une
ligne directrice tournée vers la prééminence de la liberté des échanges, de la
monnaie, de la construction, pour aboutir à une nouvelle nuit du 4 août ; reste
donc la manière « pragmatique » qui ne peut rien faire de mieux que de copier «
les autres » en appliquant leurs « recettes ».<br />
<br />
Or qui sont ces voisins, amis, alliés, qui font mieux que nous et que nous
devrions imiter ? L’Allemagne ? Ses dépenses publiques atteignent près de 45%
de son PIB et elles augmentent. Les États-Unis ? Le poids du secteur public
connaît une inflation galopante et se rapproche, avec une quinzaine d’années de
retard, de celui de l’Europe. Le Japon ? Il est en quasi faillite avec une
dette égale à 200% de son PIB. Les pays nordiques ? Outre le poids du public,
leur hygiénisme malsain et leur rigorisme sociétal laissent peu de place à la
liberté.<br />
<br />
Le « redressement de la France » dans ce contexte serait donc de s’aligner sur
le consensus mondial, à savoir : 50% de dépenses publiques (c’est vrai, c’est
mieux que 57%), le retour à 3% de déficit, l’économie sous contrôle, le
principe de précaution et l’hygiénisme physique et moral. Cet objectif
déprimant ne mobilisera ni la jeunesse ni les intellectuels de gauche et ne
réussira pas à calmer les sarcasmes de la droite étatiste.<br />
<h6><a hreflang="fr" href="https://www.flickr.com/photos/callixte/3732400444">Photo licence CC by
Callixte. Cauchois</a></h6>Des bugs dans le biourn:md5:4cb15ce0298dc6933338605072a497c02014-01-31T00:29:00+01:002019-10-30T10:17:02+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéagriculture biocantinesEcologieenfantsinsectesmarseille<p><a hreflang="fr" href="http://www.flickr.com/photos/renaud44/5223555938/sizes/n/"><img title="bugs dans le bio, fév. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/chenille.jpg" /></a>Le personnel de plusieurs
établissements de la région de Marseille a eu <a href="http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/22/quelques-chenilles-a-cantine-marseille-fait-film-dhorreur-249267">
la désagréable surprise</a> de découvrir « des corps étrangers d’origine
animale » dans des barquettes de choux-fleurs bio préparées par
l’entreprise Sodexo.</p>
<p>L’incident a eu lieu lundi 20 janvier. Dix jours plus tôt, ce sont des
chenilles que des écoliers ont retrouvé dans des brocolis bio. Et en novembre
2013, les enfants de six écoles découvraient des mites alimentaires grouillant
dans leurs assiettes de riz camarguais "non traité".</p>
<p>Trois alertes qui viennent de déclencher l’ire des responsables marseillais,
lesquels menacent le prestataire Sodexo de représailles juridiques à coups de
communiqués de presse bien sentis.</p>
<p>La municipalité, dont tout le monde connaît <a href="http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/09/27/la-gestion-de-marseille-sur-la-sellette_3485751_3224.html">
l’irréprochable gestion</a>, est bien décidée à prouver aux
parents-d’élèves-électeurs qu’elle est vigilante et intraitable sur le plan de
l’hygiène alimentaire.</p> <br />
<h2>Ils font des vers sans le savoir</h2>
<p>Le gros bug là-dedans, c’est que ce sont précisément les édiles de cette
même municipalité qui ont imposé 30% de nourriture bio dans les cantines des
écoles. Or par définition, les cultures bio n’emploient pas de produits
phytosanitaires et s’exposent donc à la prolifération d’insectes divers.</p>
<p>Tel M. Jourdain découvrant la prose, les hygiénistes découvrent donc que les
produits qu’ils ont prescrits aux enfants ont de fortes chances de contenir des
insectes, larves et autres organismes peu ragoûtants, lesquels n’ont pas
nécessairement un effet positif sur la santé de ces chères têtes blondes... et
brunes, diversité oblige.</p>
<p>Cette révélation intervient au moment où de nombreuses cantines passent au
bio, obéissant ainsi aux consignes du Grenelle de l’environnement et notamment
à la <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018806803">circulaire
du 2 mai 2008</a> relative à « l’exemplarité de l’État en matière
d’utilisation de produits issus de l’agriculture biologique dans la
restauration collective » [sic], qui visait à introduire 20% de produits
biologiques dans les cantines à l’horizon 2012.</p>
<p>N’écoutant que leur courage et leurs impôts locaux, de nombreuses
municipalités comme Paris (60% de bio), Strasbourg ou Toulouse, financent donc
de coûteux repas bio, qui permettent aux enfants défavorisés d’ingérer des
insectes et des vers grâce aux effets conjugués de la solidarité nationale et
de « l’exemplarité de l’État ».</p>
<h2>Lutte contre le vers cité</h2>
<p>On imagine la souffrance et l’angoisse de tous ces décideurs municipaux
solidaires et responsables qui à la question « pourquoi les paysans
s’entêtent-ils, depuis des générations, à épandre de coûteux produits
phytosanitaires sur leurs champs ? » viennent d’obtenir cette réponse
brutale : « Pour éliminer vers, insectes et parasites qui, sans cela,
risquent de se retrouver dans nos assiettes. » Il est vrai que sans
préparation psychologique la vérité est assez déstabilisante.</p>
<p>Las, nos édiles ne se laissent pas abattre par l’adversité biologique et
prennent le problème à bras le corps.</p>
<p>Ils ont tout d’abord décidé d’infliger une amende à Sodexo ce qui,
logiquement, devrait régler le problème. Ensuite, comme on n’est jamais trop
prudent, des inspections régulières des brocolis, du riz et des choux-fleurs
vont être diligentées et payées par le contribuable (avec enthousiasme
puisqu’il s’agit de santé publique). Au cas, bien improbable, ou des hôtes
indésirables seraient repérés, on jettera courageusement les lots incriminés ce
qui n’aura aucun impact, ni sur les finances publiques, ni sur l’environnement,
c’est juré.</p>
<p>L’histoire ne nous dit pas comment on contrôlera les <a href="http://www.dubreton.com/fr/produits/porc-eleve-sans-antibiotiques">porcs bio,
élevés sans antibiotique</a>, un concept qui fait un peu frémir....</p>
<h2>L'en vers du décor</h2>
<p>Mais la controverse sur l’alimentation bio ne s’arrête pas là. Le dogme bio
rejette les engrais de synthèse pour leur préférer des fertilisants
« naturels » constitués d’excréments animaux et parfois humains.</p>
<p>Or la bactérie la plus dangereuse de la chaîne alimentaire, Escherichia
coli, se trouve en abondance dans le fumier de bovins qui est l’engrais favori
de l’agriculture biologique. On se souvient de la catastrophe sanitaire
provoquée par les graines germées de la ferme biologique Gärtnerhof au
printemps 2011 : au moins <a href="http://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/escherichia_coli/12935" target="_blank">42 morts et 800 personnes</a> condamnées à vie à des
problèmes rénaux dans toute l’Europe. En généralisant la nourriture bio, les
écoliers mangent donc une nourriture qui, quand elle ne contient pas d’insectes
ou de vers visibles à l’œil nu, recèle nettement plus de germes potentiellement
dangereux pour la santé.</p>
<p>Les municipalités qui approvisionnent leurs cantines auprès du conglomérat
bio interdisent également aux enfants de bénéficier des progrès liés aux OGM.
Par exemple, il a été démontré que le maïs Bt, en raison de ses propriétés
fongicides, présente des teneurs en mycotoxines (agent cancérigène) <a href="http://www.agronomy-journal.org/index.php?option=com_article&access=doi&doi=10.1051/agro/2010005" target="_blank">nettement inférieures</a> au maïs traditionnel.</p>
<p>Enfin dernière légende tenace, les aliments bio n’ont pas meilleur goût que
ceux de l’agriculture raisonnée. Les jurys à l’aveugle sont <a href="http://www.syrpa.com/gene/main.php?base=51#top" target="_blank">incapables de
départager des produits bio</a> et des produits traditionnels en ce qui
concerne les légumes, les volailles ou la viande dans des gammes
comparables.</p>
<p>En revanche, l’huile d’olive bio dont les fruits s’oxydent après avoir été
piqués par les mouches, reste très en deçà des qualités gustatives des grandes
huiles traitées avec discernement.</p>France Brevets entre innovation et protectionnismeurn:md5:68ece86d4ca55bc7279fab4c7d9872aa2014-01-08T00:32:00+01:002019-10-30T10:17:19+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitébrevetEtatFrance brevetinnovationpatent poolspropriété intellectuelle<p><img title="guerre des brevets, janv. 2014" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/steam-by-ellenm1.jpg" />Alors que Barack Obama vient de faire
une proposition de loi au Sénat américain pour limiter le phénomène du "patent
trolling", on voit émerger un nouveau phénomène mondial : le patent trolling
d’État. En France, celui-ci a fait son apparition il y a quelques années au
travers de la création de France Brevets et il vient tout juste de montrer des
signes d'activité. En effet, on apprenait récemment que France Brevets attaque
LG et HTC pour contrefaçon de brevets portant sur les technologies de
communication sans contact NFC. Une première qui était tout à fait
prévisible.</p>
<h6 style="text-align: right"><a href="http://www.flickr.com/photos/ellenm1/4279851821/sizes/n/in/photolist-7wcmQD-hmeSZK-hme1M1-77f56v-96CN6Z-djcCbF-gkvJ8v-cZsRKC-bzGYJD-miZWe-aCzTiE-cXiCxW-hCWV1n-hCXhN9-dBnnay-L3ubz-6Tn3nz/">
photo licence cc by ellenm1</a></h6> <h3 style="border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
<strong>France Brevets : un Patent Pool made-in France</strong></h3>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
<a href="http://www.francebrevets.com/fr/qui-sommes-nous">France Brevet</a>s
est un fond d'investissement en propriété industrielle mis en place par les
pouvoirs publics. Il est une des émanations du "<ins><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/grand_emprunt_de_la_france_en_2010">grand
emprunt</a></ins>" élaboré en 2009 par le gouvernement Fillon sous l'impulsion
de Nicolas Sarkozy. L'idée était encore à l'époque de "relancer" l'économie en
s'endettant, en l’occurrence de 35 Mds €. Comme ce type de mesure est devenu un
peu moins glamour depuis la crise des dettes souveraines, le grand emprunt a
été prudemment rebaptisé "Investissement d'avenir".</p>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
C'est dans ce contexte que la <ins>convention du 2 septembre 2010 entre l'Etat,
l'Agence nationale de la recherche et la Caisse des dépôts et consignations
relative au programme d'investissements d'avenir</ins> fixe le rôle de France
Brevets :</p>
<blockquote>
<p>France Brevets acquiert des droits de licence sur les brevets auprès des
établissements et organismes de recherche et des entreprises privées, situés en
France ou à l'étranger. Son but est de constituer un large portefeuille de
droits de propriété intellectuelle, de les valoriser en les réunissant en
grappes technologiques et d'organiser leur commercialisation sous forme de
licences auprès des entreprises européennes et mondiales. Les redevances tirées
de ces licences sont reversées pour partie aux propriétaires du brevet, après
rémunération des fonds propres engagés par France Brevets.</p>
</blockquote>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
En clair France Brevets utilise la technique des "Patent Pools" née aux
États-Unis. Il s'agit d'acheter des droits de licence de brevets, de les réunir
au sein d'une grappe (pool) de façon à constituer un point de passage obligé
pour la concurrence dans une technologie donnée .</p>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
Dans cette optique "valoriser" les brevets consiste, d'une part à détenir
suffisamment de brevets dans un domaine pour bloquer les adversaires innovants,
d'autre part à atteindre une masse critique permettant de surveiller
efficacement le marché. Les "contrefacteurs", c'est à dire bien souvent des
sociétés innovantes isolées, se voient sommer de payer pour éviter de couteux
procès. La technique des grappes de brevets permet également de vendre
plusieurs patentes dans un lot unique ; alors qu'un industriel n'aura besoin
que d'un ou deux brevets, il est obligé d'acheter le lot complet. Vu sous cet
angle les grappes technologiques s'apparentent à de la vente forcée.</p>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
Le phénomène a été clairement identifié aux États-Unis où les Patent Pools font
le bonheur des cabinets d'avocats et inquiètent les vrais promoteurs de
l'innovation</p>
<h3 style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
<strong>Une dérive prévisible ?</strong></h3>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
Les américains avaient pourtant pris des précautions avant d'autoriser ces
pratiques. Les Patent Pools constituent en effet des ententes entre sociétés,
totalement interdites par la loi US. Chaque Patent Pool est une société privée
qui doit obtenir une dérogation spécifique du DOJ (Department of justice) en
s'engageant notamment à respecter quatre directives : les brevets doivent être
valides et exécutoires, le consortium ne doit pas agréger des technologies
concurrentielles et leur fixer un prix global, un expert indépendant doit
déterminer si les brevets sont essentiels, le consortium ne doit pas
désavantager les concurrents ou faciliter les collusions.</p>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
Malgré cela il semble que le législateur n'a pas prévu de pénaliser
suffisamment sévèrement les Patent Pools qui violent ces dispositions.</p>
<h3 style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
<strong>Une absence totale de garde-fou</strong></h3>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
Chez nous, rien n'a été envisagé à ce sujet. France Brevets est une société
entièrement détenue par l'État suivant une formule qui peut prêter à sourire.
En effet, la dotation au capital de France Brevets (à terme 100 M €) s'est
faite "à parité entre la Caisse des dépôts agissant pour son propre compte et
la Caisse des dépôts agissant pour le compte de l’État" (sic). Nous sommes en
France : les problèmes liés à l'innovation doivent évidemment être traités par
les pouvoirs publics.</p>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
France Brevets pose donc de nombreux problèmes :</p>
<ul>
<li>Aucun des garde-fous prévus par le droit américain n'a été mis en place en
vertu de cette croyance, solidement ancrée, qu'un établissement détenu par
l'État est forcément vertueux.</li>
</ul>
<ul>
<li>Il n'existe pas de charte déontologique vis à vis des entreprises,
notamment françaises, désireuses d'obtenir une licence d'exploitation d'un pool
de brevets.</li>
</ul>
<ul>
<li>L’État pour, la énième fois, se charge de désigner les secteurs
technologique d'avenir (dont il exclut l'automobile, le rail,
l'agroalimentaire, les énergies fossiles). Est-ce vraiment sa fonction ?</li>
</ul>
<ul>
<li>L'appellation "France Brevets" est pour le moins étrange. Elle suggère que
des brevets exploités en toute indépendance par des entreprises privées
n'auraient pas le statut de brevets nationaux, qu'ils seraient en quelque sorte
moins « officiels".</li>
</ul>
<ul>
<li>En affirmant ses brevets contre des contrefacteurs présumés sans les
utiliser pour innover ou améliorer des technologies existantes, France Brevets
risque d'être identifié à un "patent troll", concept qui a causé de tels
problèmes aux États-Unis que onze projets de loi au Congrès américain
visent à corriger ses effets.</li>
</ul>
<ul>
<li>Enfin, France Brevets, organisme d’État, peut devenir une espèce de
syndicat souverain des brevets avec lequel les PME innovantes devront
obligatoirement composer pour espérer valoriser leur recherche.</li>
</ul>
<p style=" border: none; widows: 0; orphans: 0" lang="fr-FR">
France Brevets n'avait <ins><a href="http://www.societe.com/bilan/france-brevets/531129195201212311.html">pas de
recette</a></ins> et paraissait jusqu'à présent relativement inoffensif
(excepté pour le contribuable). Tant que sa mission consistait à valoriser les
brevets issus de la recherche publique auprès d'acteurs industriels (cas du
système Taïwanais) on aurait pu en espérer des effets positifs ; mais comme on
le voit, l'ambition des pouvoirs publics ne se limite pas à cela. Avec ces
premières poursuites contre LG et HTC on assiste, avec peu de moyens, dans un
tissu industriel dégradé et avec un investissement complètement atone, à la
naissance d'un patent trolling national défensif, pour ne pas dire
protectionniste.</p>Inégalités - Interview Atlanticourn:md5:3984502f49a29a7711f1d3efd7b7899a2013-12-09T14:07:00+01:002019-10-30T10:17:34+01:00Alain Cohen-DumouchelActualité <p>Deux points de vue libéraux sur les inégalités. Le questionnaire est établi
par un journaliste d'Atlantico. Les interviewés n'ont pas connaissances des
réponses du ou des autres.</p>
<h3>Inégalités : ce qu'on perd en efficacité (y compris pour les réduire) à
s'obstiner à faire semblant qu'elles n'existent pas</h3>
<p><strong>Outre-Manche, Boris Johnson a récemment fait part de l'obsolescence
de ce que l'on appelle "la lutte contre les inégalités" qui est selon lui
révélatrice d'une conception erronée des rapports sociaux. L'occasion de
relancer un débat déjà vieux, mais qui n'a toujours pas trouvé de
réponses...</strong><br />
<a hreflang="fr" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/inegalites-qu-on-perd-en-efficacite-compris-pour-reduire-obstiner-faire-semblant-qu-elles-existent-pas-gaspard-koenig-et-alain-c-918248.html">
La suite sur Atlantico</a></p>Le manifeste des "343 salauds" déchaîne les prohibitionnistesurn:md5:a760f3beb4f50bd227a2a06a3d4e4fe62013-11-04T20:16:00+01:002019-10-30T10:12:41+01:00Alain Cohen-DumouchelActualité<h3><a href="http://www.flickr.com/photos/suxsie_q/8622033103/sizes/n/in/photostream/"><img title="were all cultural p., nov. 2013" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/culturalprostitutes-suxsieq.jpg" /></a>La gauche dirigiste face
à ses contradictions</h3>
<p><br />
La gauche au pouvoir, veut depuis plusieurs années pénaliser la prostitution.
Elle a essuyé à ce sujet de nombreuses critiques venant de son propre camp
comme de celui des prostituées qu'elle prétend défendre contre leur
volonté.<br />
<br />
En effet, si l'on considère que le sexe-plaisir n'est pas une activité
dégradante ou perverse - position que l'on serait en droit d'attendre d'une
vraie gauche progressiste - alors l'argumentaire des prohibitionnistes est
totalement inconsistant et incohérent comme j'ai eu l'occasion de le démontrer
<a hreflang="fr" href="https://www.gaucheliberale.org/post/2012/07/28/Prohibition-de-la-prostitution%2C-les-d%C3%A9rives-totalitaires-de-la-d%C3%A9mocratie">
ici</a> et <a hreflang="fr" href="https://www.gaucheliberale.org/post/2011/12/09/Non%2C-la-prohibition-de-la-prostitution-n-est-pas-l-abolition-d-un-esclavage.">
ici</a>.<br />
<br />
Si, en revanche on considère que le sexe est réservé à la procréation, que les
jeux sexuels et la multiplicité des partenaires sont en soi moralement
condamnables, alors la position de la "gauche" (qu'il faut désormais mettre
entre guillemets) devient intelligible et rejoint celle de la droite cléricale
et paternaliste. La position des prohibitionnistes "de gauche" n'était donc pas
très confortable.</p> <h3>Le manifeste des 343 salauds, une aubaine pour les prohibitionnistes</h3>
<p>Coup de chance pour cette "gauche" devenue réactionnaire, le magasine
Causeur publie un "manifeste des 343 salauds" qui prend fait et cause pour la
prostitution librement consentie en affirmant :</p>
<blockquote>
<p>chacun a le droit de vendre librement ses charmes – et même d’aimer ça.</p>
</blockquote>
Les rédacteurs prennent soin de préciser :<br />
<blockquote>
<p>Nous n’aimons ni la violence, ni l’exploitation, ni le trafic des
êtres humains. Et nous attendons de la puissance publique qu’elle mette tout en
œuvre pour lutter contre les réseaux et sanctionner les maquereaux.</p>
</blockquote>
Le texte du manifeste est donc difficilement critiquable si l'on s'en tient
strictement à son contenu mais (quelle aubaine !) il est ratifié par une liste
de personnalités "nauséabondes" (dixit Nicolas Bedos, primo-signataire
repenti).<br />
Ouf ! plus besoin d'argumenter sur le texte lui-même puisqu'il a été signé par
Eric Zemmour, Yvan Rioufol et Basile de Koch. La présence de ces quelques
figures de la "droite décomplexée" suffit à prouver que la cause est mauvaise
en vertu de ce principe subtil : "quand quelqu'un de détestable dit qu'il
pleut, c'est sûrement qu'il fait beau".<br />
<h3>Un déchainement de violence et de médiocrité</h3>
<p>C'est donc à un incroyable déchaînement de violence verbale qu'on assiste
sur la toile. Un site aux méthodes vomitoires permet ainsi de traiter les
signataires de "connards" sur twitter. Pas une explication, pas un mot, juste
une plateforme d'insultes.<br />
<br />
Laurent Joffrin de son côté signe un article intitulé "Le manifeste des 343
crétins". Comme le laissait présager l'usage des insultes, l'article est d'une
grande médiocrité. Il utilise tour à tour le procès d'intention et la
récitation sans intelligence des grands poncifs prohibitionnistes.</p>
<blockquote>
<p>En quelques mots tout est dit : les prostituées sont volontaires et les
clients, dès lors qu'ils paient, ont le droit de consommer en paix.</p>
</blockquote>
écrit Laurent Joffrin. Où donc est-il mentionné dans ce manifeste de vingt
lignes que les prostituées sont toutes volontaires ? Pure invention !<br />
S'ensuit l'inévitable couplet sur la nécessaire pénalisation de la prostitution
au prétexte qu'elle est majoritairement aux mains de réseaux mafieux. Si on
suit ce brillant raisonnement l'immigration, qui est majoritairement aux mains
de réseaux mafieux, doit être interdite.<br />
<br />
Dans la même veine, Chantal Jouanno affirme que :<br />
<blockquote>
<p>les "343 salauds" sont complices des réseaux de traite.</p>
</blockquote>
Outre son caractère diffamatoire, ce slogan se réfère à un autre vieil
argument, aussi stupide que le précédent. En quoi le fait que des esclavagistes
obligent leurs victimes à effectuer un travail donné condamne t-il ce travail
? Parce que les esclavagistes obligeaient les noirs à cultiver la canne à
sucre, il faudrait interdire la culture de la canne à sucre et pénaliser les
consommateurs ?<br />
<h3>L'anti-esclavagisme consiste à reconnaitre la propriété des individus sur
leur corps</h3>
<p>Mme Najat Vallaud-Belkacem, chef de file des prohibitionnistes, détient la
palme du cynisme et de la mauvaise foi quand elle reprend pompeusement l'un des
slogans que l'on retrouve un peu partout sur les réseaux sociaux :</p>
<blockquote>
<p>Les 343 salopes réclamaient en leur temps de pouvoir disposer librement de
leur corps. Les 343 salauds réclament le droit de disposer du corps des
autres.</p>
</blockquote>
Désolé pour votre ego Mme Belkacem mais c'est justement le droit de disposer de
leur corps que vous voulez retirer aux prostituées. L'anti-esclavagisme
consiste à reconnaitre la propriété des individus sur leur corps et sur les
fruits de leur travail. C'est bien parce qu'ils/elles possèdent cette propriété
pleine et entière que les prostitué(e)s peuvent vendre un <em>service</em> et
non "leur corps" comme on l'entend souvent.<br />
Les "343 salauds" n'ont jamais réclamé le "droit de disposer du corps des
autres", ils réclament celui d'acheter un service à des personnes libres,
respectables et pleinement propriétaires de leur corps. Ils sont (cette
fois-ci) dans le camp de la liberté et vous êtes (trop souvent) dans celui,
immémorial, des esclavagistes.Interdire l'éclairage nocturne (qui se voit) est un non-sens économique (qui ne se voit pas).urn:md5:c365f0fe9b63b0099661f286200facd22013-07-08T23:01:00+02:002019-11-06T10:00:24+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéDelphine BathoEconomieenergieinterdictionlumièrenocturnenuitréglementationéclairageécologie<h6><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/paysage-interdit.jpg"><img title="Paysage désormais interdit, juil. 2013" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.paysage-interdit_m.jpg" /></a><a hreflang="fr" href="http://www.flickr.com/photos/7267428@N06/2958806131/sizes/m/in/photolist-5vsDYP-5ozdEs-4QQfqa-4HVwMx-4AZXrS-4yyeCZ-4r2549-4owsFm-4mpjob-4mkfLF-4mpjK3-4mkgEF-4jHoUa-4icdv7-4i878e-4icd31-AuTyi-uSFae-tuG4c-r8a3H-qTB3F-g62X/">Photo
licence cc par Osbern</a> - Paysage désormais interdit, le soleil n'est pas
couché.</h6>
<p><br />
Depuis le 1er juillet 2013 une nouvelle loi vient réglementer les éclairages
nocturnes des bâtiments et des bureaux. Promulguée dans une indifférence
générale - une loi de plus qu'est-ce que ça peut bien faire ? - la
nouvelle réglementation se fixe deux objectifs : diminuer les "nuisances"
lumineuses et réaliser des économies d'énergie.<br />
Il s'agit en gros d'interdire d'éclairer des bureaux, des locaux commerciaux
lorsqu'ils sont inoccupés et des façades de bâtiments la nuit "pour rien"
(suivant l'expression employée par l'ex-ministre de l'écologie et de l'énergie,
Delphine Batho). Pour l'instant, l'éclairage public n'est pas concerné.</p> <h2>La méthode dirigiste</h2>
<p><br />
La méthode est toujours la même : une loi, en l’occurrence <a hreflang="fr" href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027003910">l'arrêté
du 25 janvier 2013</a> va imposer des mesures à l'ensemble de la
population pour son "bien" par la voix de ses représentants. Le processus
est parfaitement pyramidal, tout est décidé d'en haut et le "débat/avis"
n'intervient qu'entre :</p>
<blockquote>
<p>"les instances professionnelles concernées, des associations de protection
de l'environnement agréées désignées par arrêté du ministre chargé de
l'environnement et de l'association représentative des maires au plan
national".</p>
</blockquote>
<br />
Tout est dit, vous et moi n'avons pas droit au chapitre. D'ailleurs comment
pourrions nous savoir mieux que l'État ce qui est bon pour nous, pour notre
entreprise, pour notre rue ou pour notre commune ?<br />
<br />
<h2>Garder les lumières allumées peut entrainer des économies</h2>
<br />
On se demande aussi pourquoi ce type de mesure n'est pas intervenu plus tôt. Et
surtout, si une telle mesure était efficace, pourquoi les personnes
intéressées ne la prennent pas d'elles-mêmes ?<br />
<br />
En effet, les gérants de magasins, les responsables de certaines entreprises ou
les propriétaires de biens immobiliers acceptent de dépenser de l'argent qu'ils
pourraient facilement économiser, pour éclairer bureaux, commerces, et façades
de bâtiments. Pourquoi font-ils cela ? Par laxisme ? Dans le cas des
entreprises, décrites par ailleurs comme des monstres avides de profit qui
cherchent à économiser sur tout, c'est peu probable. Dans le cas des
particuliers, en ces temps de crise et à l'heure ou l'énergie est fortement
taxée, on peut également se poser des questions. Le cas des bâtiments
administratifs doit être traité à part puisque les dépenses d'éclairage, comme
toutes les dépenses publiques, sont payées par "les autres" c'est à dire par
les contribuables. Un fonctionnaire ou un élu n'a donc qu'un intérêt minime à
éteindre la lumière le soir.<br />
<br />
En réalité si un commerçant ou le responsable des moyens généraux d'une
entreprise décide d'éclairer la nuit cela résulte d'un arbitrage. Quel est le
moyen le plus économique de se faire de la publicité et quel est le moyen le
plus économique d'assurer la sécurité ? Est-ce que maintenir les lumières
allumées la nuit n'est pas un moyen de montrer une certaine opulence, donc de
rassurer les employés ou les investisseurs tentés d'aller voir ailleurs ?
Face à ces questions certains intéressés choisissent de garder la lumière
allumée totalement ou partiellement, tandis que d'autres optent pour
l'extinction des éclairages. Il existe une multitude de réponses économiques
possibles lorsque chaque unité de décision est libre de son choix. Chacun pèse
le pour et le contre. Certains investiront dans des éclairages LEDs à très
basse consommation, d'autres laisseront la moitié ou un tiers des lumières
allumées tandis que des minuteries ou des détecteurs crépusculaires viendront
automatiser le dispositif. Enfin ceux qui privilégient la sécurité discrète
installeront des éclairages infrarouge.<br />
<br />
<h2>Obliger d'éteindre c'est le gaspillage assuré</h2>
<br />
En imposant cette loi manichéenne, l'État vient perturber un équilibre complexe
au prétexte d'économies d'énergie assez ridicules puisqu'on évoque le chiffre
de 200 millions d'euros. Bien entendu la baisse des rentrées fiscales n'est pas
évoquée (<a hreflang="fr" href="http://www.conso.net/bases/5_vos_droits/1_conseils/conseil_1221_question_3_energie.html">l'électricité
est taxée à 32%</a>) et les frais de fonctionnement encore moins. Combien de
fonctionnaires supplémentaires faudra t-il pour contrôler et verbaliser les
contrevenants ? Il n'y a bien entendu aucune "étude" là-dessus.<br />
<br />
Ce qui en revanche est absolument certain, c'est que même sans compter ces
frais "oubliés" par le législateur, aucune économie ne sera réalisée. Car les
entreprises qui optaient pour un éclairage nocturne total ou partiel trouveront
d'autres moyens d'assurer leur sécurité et leur promotion. Elles auront donc
recours à plus de gardiennage et dépenseront plus en communication pour
compenser leur perte en sécurité et en notoriété. Tout cela leur coutera plus
cher puisque, justement, elles avaient jugé que l'allumage des lumières était
le moyen le plus avantageux de parvenir à leur fin. Le recours à des services
de remplacement provoquera une dépense en énergie au moins égale à celle
occasionnée par le maintien de la lumière. Au final, le bilan économique
de cette mesure sera négatif, voire fortement négatif. Substituer un modèle
économique soviétiforme à un ordre spontané de marché provoque toujours une
contre performance.<br />
<br />
<h2>Plus de subsidiarité ce serait moins de problème avec les croyances
écologistes</h2>
<br />
Reste à évaluer si la lumière est bien une "nuisance" pour les droits d'autrui,
car si tel était le cas, la loi pourrait effectivement imposer des règles même
si elles "coutent" cher à la communauté.<br />
L'idée de la lumière-nuisance émane de la sphère écologiste qui ne craint
d'ailleurs pas d'utiliser le terme de "pollution" pour désigner l'éclairage
nocturne en pleine ville. On retrouve ici l'idéologie de l'Homme perturbateur
des équilibres naturels : "la nuit, il doit faire noir" qui sert de base aux
croyances écologistes dans de nombreux domaines. La lumière produite par
l'Homme pour son habitat ne peut être considérée comme "naturelle" bien que la
Nature ait produit l'Homme. Bref, il ne faut surtout pas chercher à argumenter
sur ce genre de croyances. Les principes de la laïcité nous commandent de leur
laisser une place sans toutefois permettre qu'elles nous envahissent.<br />
<br />
C'est ainsi qu'une plus grande subsidiarité des décisions permettrait à chacun
de vivre à l'endroit de son choix. Si certaines municipalités ou certains
quartiers voulaient imposer à un échelon local de telle mesures, les opposants
pourraient quitter le quartier ou s'organiser pour modifier la décision locale.
Au lieu de cela on nous impose une mesure nationale uniforme et rigide.<br />
<br />
<h2>Une loi qui prévoit des exceptions</h2>
<br />
Enfin il est un dernier aspect de cette loi qui achève de la rendre très
mauvaise : elle prévoit des exceptions.<br />
En effet comme le législateur ne veut pas que la tour Eiffel, certains grands
monuments et des édifices publics prestigieux ou stratégiques soient plongés
dans le noir après une heure, les préfets pourront "déroger à ces dispositions"
pour "les zones touristiques d'affluence exceptionnelle ou d'animation
culturelle permanente". Ce sont bien entendu les préfets eux-mêmes qui
établissent ces classements, pâté de maison par pâté de maison, et pour tous
les événements locaux.<br />
Comme pour le travail du dimanche on est donc en plein arbitraire, la
distribution des privilèges redevient la règle prévue par la loi
elle-même, avec de multiples conséquences : l'extinction obligatoire des
lumières empêchera le développement de nouvelles zones commerçantes ou
touristiques et "protégera" celles qui existent ; les municipalités ou les
organismes influents obtiendront des dérogations au détriment de ceux qui le
sont moins, etc.<br />
<br />
Privilèges, passe-droits, luttes d'influence, règlements contraignants et
absurdes, c'est ainsi que fonctionnait l'économie sous l'ancien régime, avant
la révolution libérale.Clash Patrick Cohen - Marine le Pen : "bolchos" contre "fachos"urn:md5:2a85f84a7fb8e7d3368aef001c5ab2432013-07-01T21:33:00+02:002019-10-30T10:17:53+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitébolchevikbolchoFNFrance InterMarine Le Pen<p><img title="France Inter vu par Marine Le Pen, juil. 2013" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/inter-bolcho2.jpg" /></p>
<p>Quand les dirigistes s'invectivent, cela donne des situations intéressantes
à analyser. L'un de ces mini psychodrames s'est récemment déroulé sur l'antenne
de <a href="http://www.franceinter.fr/emission-le-79-le-pen-les-francais-se-rendent-compte-que-le-fn-a-parfaitement-raison">
France Inter</a> où le journaliste Patrick Cohen recevait Marine Le Pen.</p>
<h2>Une mission de service public : faire déraper Marine Le Pen</h2>
<p>Au début, Patrick Cohen pose quelques questions de politique politicienne
sur les scores récents du Front National, et sur le scrutin de
Villeneuve-sur-Lot. Il essaye de faire réagir Marine Le Pen en employant avec
insistance l'expression partisane de "front républicain", sans succès, son
interlocutrice ne réagit pas.</p>
<p>Dans un deuxième temps Patrick Cohen semble s'intéresser au programme du FN.
La dirigeante du FN se voit offrir l'occasion de présenter rapidement les
points de programme qui différencient son parti de l'UMP, à savoir : "tous
pourris" et vive la "transparence" (imposée par le chef). Patrick Cohen
s'ennuie. Il ponctue chaque phrase de Marine Le Pen de "hum" dubitatifs et
méprisants : aucune neutralité journalistique mais peu importe (on est en
France et dans le service public), il peut passer à la suite qu'il a
soigneusement préparée.</p> <p>Car l'actualité sur Nelson Mandela lui donne l'occasion de venir titiller
Marine Le Pen sur le passé peu glorieux du Front National sur le sujet . A
peine Madame Le Pen a-t-elle déclaré que Nelson Mandela était "une figure
d'apaisement" et que "la sortie de l'apartheid était une bonne nouvelle", que
Patrick Cohen l'attaque sur les anciennes positions de son père et de Bruno
Megret. Il réussit cette fois à (enfin) énerver Marine Le Pen qui traite France
Inter de "vieux relents de bolchevisme" puis de "radio bolcho".</p>
<h2>Les "contre-réactionnaires" entrent en action</h2>
<p><br />
L'expression fait les choux gras de la gauche dirigiste qui y décèle
immédiatement une "preuve" de la filiation du FN avec le fascisme (ce qui
semble être un scoop). Ainsi le chroniqueur <a hreflang="fr" href="http://leplus.nouvelobs.com/contribution/893399-marine-le-pen-qualifie-france-inter-de-radio-bolcho-un-signe-que-le-fn-ne-change-pas.html#xtor=EPR-4-[DernContrib]-20130628">
Bruno Roger-Petit</a>, relayé par "Le Plus" du Nouvel Observateur ne craint pas
d'écrire :</p>
<blockquote>
<p>"... ce "bolcho" jeté par Marine Le Pen à la face de Patrick Cohen est la
manifestation de ce que l'<em>habitus</em> "facho" de Marine Le Pen est vivant,
et bien vivant. "</p>
</blockquote>
<p style="margin-bottom: 0cm">L'ancien journaliste de France télévision, dans
la droite lignée des "<a hreflang="fr" href="http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/taguieff-pierre-andre/les-contre-reactionnaires-le-progressisme-entre-illusion-et-imposture,953274.aspx">contres-réactionnaires</a>"
de pacotille, si bien décrits par Pierre André Taguieff, commence d'ailleurs
son article par un subtil :</p>
<blockquote>
<p>"chassez le naturel il revient au facho".</p>
</blockquote>
Il utilise donc exactement le même procédé que Marine Le Pen sans même s'en
apercevoir.<br />
<br />
<h2>Etymologiquement, France Inter est bien une radio "bolchévique"</h2>
<p><br />
Au delà de cette polémique stérile, il est intéressant de se pencher sur le
sens réel du mot bolchevik.<br />
En effet, les bolcheviks sont en russe, ceux qui ont la majorité. Et le
bolchévisme, c'est la dictature parfois violente de la majorité. L'idée que la
majorité, à travers ses représentants, peut faire absolument ce qu'elle veut du
simple fait qu'elle est majoritaire, est l'idée centrale de la démocratie
représentative, soutenue par la quasi-totalité des médias. Cette idée repose,
depuis Rousseau, sur plusieurs postulats largement erronés, à savoir que la
majorité ne se trompe pas, qu'elle possède un fondement moral à opprimer la
minorité, qu'elle est neutre politiquement alors que par définition elle est
collectiviste, qu'elle est non violente alors qu'elle permet aux plus influents
d'utiliser le monopole de la violence à leur profit.<br />
<br />
Au sens étymologique du mot, France Inter est donc clairement une radio
bolchévique qui accepte sans broncher l'absolutisme démocratique c'est à dire
l'immixtion des décisions majoritaires dans tous les domaines de notre vie :
s'habiller, circuler, manger, voyager, avoir des relations sexuelles, aimer,
travailler, tout, absolument tout, est régi par des "codes" de plus en plus
contraignants sans que cette invasion ne provoque la moindre enquête ou le
moindre doute au sein de cette radio publique. France Inter c'est la voix de la
démocratie représentative à tendance absolutiste. Celle qui n'est pas près de
comprendre ce principe simple : <strong>soumettre au vote quelque chose qui ne
doit pas l'être est aussi dictatorial, aussi violent et aussi inique que lui
soustraire ce qui doit l'être.<br />
<br /></strong></p>
<h2>Quand Marine le Pen devient "bolcho"</h2>
<p><br />
Le plus paradoxal c'est que Marine Le Pen, qui sent que la "majorité" est à sa
portée, devient elle aussi une adepte de la démocratie représentative sans
limites, ce système béni qui lui permettra d'imposer ses vues à la "minorité"
dans tous les domaines de la vie courante grâce à l'appareil coercitif préparé
par les dirigistes gaullistes et socialistes. Elle assène ainsi dans la même
émission :</p>
<blockquote>
<p>"Dans une élection, quand il y a deux personnes, il en a un qui fait plus de
50% et l'autre qui fait moins, évidemment, c'est tout à fait naturel".</p>
</blockquote>
<br />
Pas sûr qu'on soit rassurés !« Patent Pools » les trolls du brevet menacent l'innovationurn:md5:577862516a6ea0afb6215f8fb2253a862013-06-21T23:47:00+02:002019-10-30T10:18:07+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitébrevetinnovationpatent poolsstart uptroll<p><img title="Brevet invalide, juin 2013" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.invalid-patent_m.jpg" /><br />
<br />
Le sujet fait couler beaucoup d’encre aux États Unis, les « Patent
Pools », qualifiés de trolls par certains médias américains,
constituent-ils une menace pour l’innovation et pour le porte-monnaie des
consommateurs ?</p>
<p>Les Patent Pools sont des consortium de brevets, c’est à dire des entités à
but lucratif qui se chargent de regrouper et de gérer des brevets venant de
plusieurs sociétés. C’est une sur-couche au modèle des brevets qui, au départ,
devait favoriser l’innovation et faire baisser les prix pour les consommateurs.
Il s’agit pour des sociétés de confier leurs brevets, gravitant autour d’une
technologie donnée, à une entité spécialisée chargée de les gérer, c’est à dire
de récolter les royalties, d’organiser la veille technologique, et de
mutualiser les éventuelles actions en justice. En faisant baisser les coûts
extrêmement élevés de la gestion individuelle des brevets, les organisateurs de
ces ententes prétendaient favoriser le consommateur et permettre à de nouveaux
entrants d’accéder à leurs services donc, favoriser la valorisation de la
recherche.</p> <br />
<h2>Des centaines des brevets pour chaque smartphone</h2>
<p>Les produits grands publics utilisent parfois plusieurs centaines de brevets
qui, bien évidemment, se retrouvent dans le prix final du produit. L’idée de
départ était donc de donner aux fabricants une porte d’entrée unique pour une
technique donnée. Le fabricant achetait un panier de licences sans avoir à
négocier de multiples contrats avec de multiples interlocuteurs, et diminuait
son risque juridique d’enfreindre un brevet particulier dans le domaine
concerné.<br />
C’est ainsi que les promoteurs de cette technique ont présenté les choses au
DOJ (département de justice) américain. En effet comme toute entente, les
patent pools sont théoriquement interdits par les lois américaines. Chaque
Patent Pool doit donc obtenir une dérogation spécifique et doit s’engager à
suivre une charte établie en commun avec la justice. Quatre directives doivent
être respectées :</p>
<ul>
<li>
<p>Les brevets doivent être valides et exécutoires ;</p>
</li>
<li>Le consortium ne doit pas agréger des technologies concurrentielles et leur
fixer un prix global.</li>
<li>Un expert indépendant doit déterminer si les brevets sont essentiels</li>
<li>Le consortium ne doit pas désavantager les concurrents ou faciliter les
collusions.</li>
</ul>
<br />
<h2>L’affaire MPEG LA</h2>
<p>Mais rapidement les Patent Pools constitués se sont écartés de ces
directives et des buts initialement poursuivis.<br />
L’exemple qui suscite la plus importante polémique est celui de MPEG LA
(acronyme de Motion Picture Expert Group et de Licensing Administrator), le
consortium de brevets constitué en 1996 autour des techniques de
compression audio et vidéo. Son statut de Patent pool lui a été accordé par le
DOJ malgré des réserves importantes des experts et savants qui y voyaient un
énorme potentiel anticoncurrentiel.<br />
Aujourd’hui les médias américains se font le relais de la polémique et des
conflits générés par ce pool. MPEG LA est accusé de bloquer l’innovation, de
facturer des royalties élevées pour des brevets qui sont proches ou même au
delà de leur période d’expiration. Le consortium est aussi accusé d’avoir fait
évoluer sa politique de licence sans la supervision d’experts indépendants. Le
plus incroyable est que MPEG LA a été jusqu’à contester des innovations venant
de certains de ses membres. Ainsi Google, développeur et soutien du format
multimédia WebM a-t-il subi les menaces de MPEG LA car le WebM utilise les
formats libres VP8 pour la vidéo et Vorbis pour le son, en concurrence
avec le format propriétaire H264 de MPEG LA.</p>
<br />
<h2>Blocage de l’innovation et royalties indues</h2>
<p>D’une manière générale les Patent Pools sont en train de déraper gravement
et sont accusés de plusieurs maux que l’on peut résumer ainsi :<br />
L’impossibilité pour de nouveaux entrants, principalement des startup
innovantes ou des compagnies issues des pays émergents, de pénétrer le marché
et d’innover à leur tour car les Patent Pools ne licencient pas leurs brevets à
des conditions « honnêtes, raisonnables et non discriminatoires »
(FRAND terms : fair, reasonable and non-discriminatory terms).<br />
Un abus de position dominante. Les Patent Pools sont si puissants qu’ils
peuvent facilement intimider n’importe quelle société innovante et lui
interdire l’exploitation d’une invention sous la simple menace d’un
interminable et couteux procès.<br />
Des pratiques de vente liée - les fabricants sont obligés d’acheter des
licences pour des packs de brevets dont certains n’ont pas de rapport avec les
techniques qu’ils exploitent.<br />
Une non dégressivité des prix. Les licences pour des packs de brevets ne
tiennent pas compte de la baisse de prix qui accompagne normalement la fin de
vie d’un brevet.</p>
<br />
<h2>Quand la réglementation crée des monopoles, donc du désordre</h2>
<p>Je m’empresse de préciser que les notions d’abus de position dominante et de
vente liée sont des infractions totalement fictives dans un marché libre,
puisque ces pratiques facilitent l’entrée de nouveaux concurrents. Mais les
brevets ne sont pas des produits comme les autres attendu qu’ils sont, par
définition, des monopoles garantis par la coercition étatique. Le fait pour un
pool de surfacturer un brevet ou de le lier à un autre ne permettra donc pas à
des concurrents de vendre les mêmes brevets moins cher et séparément. Le seul
moyen de concurrencer le pool sera de développer des technologies totalement
alternatives, ce qui dans le domaine des télécoms ou des codecs vidéos demande
des moyens titanesques, et sans aucune garantie de ne pas se voir accuser
d’empiéter sur la supposée « propriété intellectuelle » d’un
tiers.</p>
<p>Cet invraisemblable sac de nœuds est donc bien la conséquence directe de la
réglementation actuelle. Face à cette situation il existe deux
alternatives : augmenter la réglementation, les contrôles et les
fonctionnaires qui vont avec, ou bien, constater l’échec et l’instabilité du
principe même des brevets et dérèglementer pour mieux réguler. C’est évidemment
la première solution que préconise Hosuk Lee-Makiyama, directeur de l’European
Centre for International Political Economy (Ecipe) ainsi que l’administration
européenne en général. De la même manière, aux États Unis des observateurs
redoutent que l’administration Obama utilise le comportement peu scrupuleux de
consortiums comme MPEG LA pour augmenter la législation et les contrôles.</p>
<p>Le plus drôle, ou le plus tragique dans cette affaire c’est que les
désordres liés aux patent pools viendront probablement renforcer l’idée que
l’administration fait du bon travail en combattant les ventes liées et l’abus
de position dominante, alors qu’elle est la source même du problème.</p>
<p>Une autre solution consisterait à réduire drastiquement la durée de validité
des brevets ce qui fragiliserait ces consortiums nuisibles. A la vitesse où
vont les développements et la technologie, dix ans de validité des brevets
seraient bien suffisant pour amortir des frais de recherche sans trop nuire à
la concurrence.</p>
<h6>(1) Google, pas seulement victime<br />
Google n'est d'ailleurs pas en reste, accusé de pratiques anticoncurrentielle
par la commission européenne à propos du procès que Motorola Mobility (détenu
par Google) a intenté à Apple en Allemagne. Motorola Mobility détient les «
standard essential patents » (SEPs) de téléphonie mobile qui sont
inextricablement liés au standard 3G.</h6>Au secours, les dirigistes veulent réglementer le mot "restaurant" !urn:md5:685c753d23a2d97737d17c6a8a50b9522013-06-10T23:00:00+02:002019-10-30T10:18:16+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitédirigismeFasquelleLoirestaurantrestaurateurSynhorcat<h6><img title="enseigne restaurant, juin 2013" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/restaurant-320x320.jpg" /><a hreflang="fr" href="http://chez.zorette.free.fr/images/autres_regions/pyrenees_orientales/enseigne_restau_a_1280x960.jpg">Photo
ss licence CC par Lilina</a></h6>
<p>.<br />
Le député UMP Daniel Fasquelle a déposé une proposition de loi visant à
interdire l'utilisation du mot "restaurant" aux établissements qui ne
"fabriquent" pas eux-mêmes leurs plats. M. Fasquelle annonce sur son blog qu'il
va déposer un amendement au projet de loi sur la consommation qui reprendra
<em>sa</em> (le possessif singulier figure bien dans le texte) proposition de
loi de novembre 2012 :</p>
<blockquote>
<p>Art. L. 121-97. – Ne peuvent utiliser l'appellation de
“ restaurateur” ou “restaurant” que les professionnels qui assurent la
fabrication de leurs plats sur place à base majoritairement de produits
bruts.<br />
<br />
« Tout professionnel ne satisfaisant pas à ces critères se voit interdire
l’utilisation de l’appellation de “restaurant” et “restaurateur” sur n’importe
quel support.</p>
</blockquote>
<br />
La proposition de loi de M. Fasquelle prévoit deux ans de prison et 37 500 €
d'amende "au plus" pour les contrevenants. <p><br />
Dans le système social-démocrate, les lobbies utilisent les hommes politiques
pour obtenir des avantages au détriment des autres, et les hommes politiques
utilisent les lobbies pour se mettre en avant médiatiquement, c'est à dire pour
conforter leur position et leur carrière. "L'exposé des motifs" de la "loi
Fasquelle", censé expliquer la nécessité de ce nouveau texte règlementaire, est
parfaitement conforme à ce modèle :</p>
<blockquote>
<p>Aujourd’hui l’appellation de « restaurateur » n’est pas réglementée.<br />
<br />
De même, n’importe quel établissement peut utiliser l’appellation de
restaurant.<br />
<br />
Cette absence de réglementation ne permet pas la valorisation de la qualité de
la prestation proposée à la clientèle par les professionnels attachés à la
restauration et à la cuisine.<br />
<br />
Il apparait donc aujourd’hui nécessaire que l’appellation de
« restaurateur » et l’enseigne de « restaurant » soient
encadrées et qu’ainsi, seuls puissent utiliser l’appellation de
« restaurateur » et l’enseigne commerciale de
« restaurant » ceux des professionnels qui proposent à leur clientèle
des plats cuisinés sur place à base majoritairement de produits bruts.<br />
<br />
La réglementation de ces appellations permettrait de répondre à la demande de
transparence des clients qui, selon une étude réalisée par le Synhorcat, le
syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs, veulent
savoir d'abord si la cuisine qui leur est proposée est faite sur place, ensuite
si cette cuisine est élaborée à base de produits bruts.</p>
</blockquote>
Cet exposé cumule les contres-vérités et les absurdités.
<ul>
<li>Non, "restaurant" et "restaurateur" ne sont pas des "appellations" mais des
mots de la langue française. Un restaurant est, d'après le Petit Robert, "un
établissement où l'on sert des repas moyennant paiement" et un restaurateur
est "celui qui tient un restaurant". Vouloir transformer des noms communs
de la langue française en "appellations règlementées" relève d'un inquiétant
délire dirigiste.</li>
</ul>
<ul>
<li>Non, n'importe quel établissement ne peut pas utiliser l'appellation de
restaurant. Un cordonnier et un marchand de chaussures n'inscriront pas le mot
restaurant sur leurs devantures ou dans un annuaire, ce n'est pas leur intérêt.
La régulation se fait parfaitement, sans la moindre législation.</li>
</ul>
<ul>
<li>Non, l'absence de règlementation sur un mot, n'est pas un obstacle à la
valorisation de la qualité de la prestation des professionnels. Les lois
actuelles donnent la possibilité aux restaurateurs de se grouper en association
et de déposer une marque avec un logo distinctif, par exemple :
"Restaurateur-cuisinier" ou "Cuisine maison". Pour devenir membre de
l'association et bénéficier du label de "Restaurateur-cuisinier", il faudrait
s'engager à cuisiner ses plats en interne à partir de produits bruts et il
faudrait accepter de se soumettre à des contrôles inopinés. Bien entendu dans
ce cas, ce sont les "Restaurateurs-cuisiniers" qui devraient payer les frais de
l'association, réaliser les contrôles, et assurer la promotion du label auprès
du public. Ces charges n'ont pas à être gommées par une loi-privilège qui
transfère les coûts et la responsabilité de la surveillance sur le secteur
public, donc sur le contribuable.</li>
</ul>
<ul>
<li>Non, la transformation coercitive d'un nom commun de la langue française en
"appellation réglementée" ne répondra pas à la demande de transparence des
clients, bien au contraire. Ils continueront d'utiliser leur langue maternelle
pour désigner le lieu où ils vont se restaurer. Et quid des romanciers qui
désigneront par "restaurant" un établissement n'ayant pas droit à cette
appellation ? Seront-ils trainés en justice par le Synhorcat ? Et quid des
enseignes historiques ou classées, faudra t-il les détruire ? Et que se passera
t-il pour les restaurants qui serviront les deux sortes de plats ? Où est
la transparence pour le client dans ce cas ? Et qu'est-ce qu'un produit brut ?
Faut-il qu'un restaurant fasse lui même sa pâte feuilletée ou son pain, ou bien
peut-il l'acheter ? Et que veut dire "majoritairement brut", est-ce en
poids, en quantité, en valeur ?</li>
</ul>
<ul>
<li>Non, le Synhorcat, n'est pas "le" syndicat national des hôteliers,
restaurateurs, cafetiers et traiteurs, c'est un syndicat parmi de nombreux
autres et qui n'est même pas majoritaire (si tant est que la majorité autorise
à promulguer des lois-privilèges). Il existe de nombreux autres syndicats CPIH,
GNC, SNARR, SNRPO, SNRTC et UMIH qui tous, ont pris parti contre cette loi
(mais qui n'hésiteront pas une seconde à en promouvoir une autre en leur
faveur).</li>
</ul>
<p><br />
Contrairement à ce qu'affirme M. Fasquelle "sa" loi n'est donc absolument pas
"nécessaire". On peut même affirmer qu'elle est totalement inutile,
parfaitement clientéliste et qu'elle institue une tromperie pour le
consommateur. Enfin, elle introduit une nouvelle dimension au dirigisme que
même l'Union soviétique n'avait pas imaginé : la modification brutale du sens
des mots par décret.</p>L'idéologie de la prison fiscaleurn:md5:44048e8942cbbfd8e71e11f78d6628622012-12-19T14:22:00+01:002019-10-30T10:18:26+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéBelgiqueDepardieudirigismeexil fiscalimpôtnationalismepigeonsservage<p><span lang="fr-FR"><img title="Pigeon en cage, déc. 2012" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/pigeon-cage-jon.t.jpg" /><br /></span></p>
<h6><a href="http://www.flickr.com/photos/titusjon/3533755883/sizes/m/in/photostream/">Photo
FlickR licence CC par jon.t</a></h6>
<p><span lang="fr-FR">En désignant comme des coupables ceux
qui choisissent l'exil pour des raisons fiscales, la gauche socialiste et la
droite gaulliste tiennent un curieux raisonnement qui trouve son origine dans
leur idéologie commune. Les dirigistes considèrent en effet que ce n'est</span>
<span lang="fr-FR"><em>pas</em></span><span lang="fr-FR"> parce qu'on a payé ses impôts qu'on est dégagé de ses
obligations financières avec l'État. Parfaitement compréhensible s'agissant de
la droite nationale, cette idéologie doit-elle faire l'unanimité à gauche ?
Nous ne le croyons pas.</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm"><span lang="fr-FR">Gérard
Depardieu s'est acquitté des ses impôts en tant que citoyen français pendant
toute sa vie. D'un point de vue fiscal Gérard Depardieu et l'État français
devraient donc "être quittes" et se séparer bons amis. Pourtant, non, cela ne
suffit pas, le message envoyé par les dirigistes, c'est que GD doit</span>
<span lang="fr-FR"><em>encore</em></span><span lang="fr-FR"> quelque chose à "la France". Autrement dit tout ou
partie de son travail et de ses revenus</span> <span lang="fr-FR"><em>futurs</em></span><span lang="fr-FR">
"appartiennent" à l'État-Nation France. Pour la horde dirigiste, Gérard
Depardieu ne "peut" et ne "doit" pas quitter la France.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">La France est-elle
devenue une secte qu'on ne peut quitter sans être poursuivi ou menacé ? Ou
bien, cette notion d'appartenance forcée de l'individu à la collectivité
nationale trouve t-elle ses racines dans une conception de la société que l'on
croyait disparue, à savoir le servage et son proche parent l'esclavage ?</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">La définition du
servage extraite de Wikipedia est en effet étrangement appropriée à la
situation des exilés fiscaux français :</p>
<blockquote>
<p><span lang="fr-FR">Le</span> <span lang="fr-FR"><strong>servage</strong></span><span lang="fr-FR">, du
latin</span> <span lang="fr-FR"><em>servus</em></span><span lang="fr-FR">,
« esclave », est défini par la convention relative à l'abolition de
l'esclavage des Nations unies comme la « condition de quiconque est tenu
par la loi, la coutume ou un accord, de vivre et de travailler sur une terre
appartenant à une autre personne et de fournir à cette autre personne, contre
rémunération ou gratuitement, certains services déterminés, sans pouvoir
changer sa condition ».</span></p>
</blockquote>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">En 2012 GD a
indiqué avoir payé 85% de ses revenus en impôts. En 2013 et 2014 il est donc
probable que ce pourcentage approchera les 95 à 100% puisque la tranche
supérieure de l'impôt sur le revenu passera à 75%, et que toutes les autres
taxes, y compris indirectes, seront en augmentation.<a hreflang="fr" href="http://u1.ipernity.com/17/81/78/9748178.3dc536c4.500.jpg"><img title="Gérard Depardieu à la Berlinale 2010, déc. 2012" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.Gerard_Depardieu_333_s.jpg" /></a></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><span lang="fr-FR">GD est donc
invité à verser la quasi</span> <span lang="fr-FR"><em>totalité</em></span><span lang="fr-FR"> de
ses revenus au fisc parce que les hommes de l'État ont mal géré les finances
publiques pendant 40 ans. Et il lui serait interdit de "changer de condition"
en quittant la France ?</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">On peut trouver la
comparaison avec le servage déplacée pour la raison que Gérard Depardieu est
(encore) riche et que les serfs étaient - relativement - pauvres. Et pourtant,
à travers les âges et malgré les différences de conditions c'est bien la même
vision de la société que l'on doit subir :</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">Dans cette
conception particulièrement réactionnaire de la collectivité, l'individu
autonome, libre de ses choix n'existe pas, il n'est qu'un citoyen qui ne doit
son éventuelle réussite qu'a sa "mère patrie".</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR"><span lang="fr-FR">Si Gérard Depardieu a réussi c'est</span> <span lang="fr-FR"><em>grâce</em></span><span lang="fr-FR"> au cinéma français et à la langue française pensent les
dirigistes qui s'estiment donc "propriétaires" de la langue et de la culture
françaises. Pour les utiliser il faudrait donc les "louer" à l'État français,
comme le seigneur le faisait de sa terre.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">Dans cette
conception d'ancien régime, tristement réactualisée par Hegel, ce n'est pas "le
peuple réuni en Nation" qui fait la France (suivant la terminologie
révolutionnaire de 89), c'est au contraire la Nation française qui "fait" le
peuple et qui peut donc l'utiliser comme bon lui semble. L'individu n'est plus
une fin, c'est un moyen au service du pouvoir, tour à tour chair à canon, ou
rançonnable par le fisc</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">En conclusion,
entre l'injonction de notre précédente équipe dirigiste : "La France, on l'aime
ou on la quitte", et celle de la nouvelle : "La France, elle vous plume et on
ne la quitte pas", la marge de manœuvre des français rationnels commence à se
rétrécir sérieusement.</p>Nutella : besoin de nouvelles recettesurn:md5:5aaf73ee92740838077fd21bc1228f392012-11-21T23:50:00+01:002019-10-30T10:18:39+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéCasinoHuile de palmeMagasins UNutellasantétaxes<p style="font-weight: normal"><img title="fruits du palmier à huile - Ghana, nov. 2012" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.fruit-palme_m.jpg" /></p>
<h6><a href="http://www.flickr.com/photos/1village/2871349212/sizes/l/in/photostream/">Photo
FlickR licence cc par oneVillage Initiative</a></h6>
<p style="font-weight: normal">Le débat sur la taxation de l'huile de palme
fournit une bonne image de la façon dont sont prises les décisions dans la
société étatiste du spectacle et des lobbies où chaque groupe de pression
essaie de d'influencer l’État tout puissant.</p>
<p style="font-weight: normal">Examinons les arguments des parties en
présence.</p> <h3>Les nutritionnistes</h3>
<p>Ils mettent en garde contre la consommation, excessive d'acides gras saturés
contenus notamment dans l'huile de palme mais qui existent aussi dans le
beurre, les viandes, le lait. Cette mauvaise graisse est responsable à long
terme d'un accroissement des maladies cardiovasculaires et de l'obésité. A
noter que sa nocivité est très dépendante des activités pratiquées, des
quantités consommées et du reste de l'alimentation.<br />
<br />
Encore plus dangereux que les acides gras saturés, les "acides gras trans"
résultent des procédés d'hydrogénation partielle des huiles liquides, réalisés
dans le but de les rendre onctueuses. Or l'huile de palme présente l'avantage
d'être naturellement moelleuse à température ambiante sans avoir à subir de
procédé d'hydrogénation.</p>
<h3>Les écologistes</h3>
<p>Le lobby écologiste/altermondialiste combat sur deux fronts : il reproche à
l'huile de palme son mauvais impact sur la santé en ne retenant que ses aspects
négatifs, de plus il s'attaque aux conséquences environnementales de la culture
intensive du palmier à huile qu'il décrit là aussi de façon partisane et
incomplète.<br />
<br />
Si l'huile de palme contient 50% d'acide gras saturés, il ne faut pas oublier
que 60% du gras contenu dans le beurre et 63% de celui contenu dans le lait
sont saturés. De plus, toutes les huiles que nous consommons contiennent une
proportion non négligeable d'acides gras saturés : 15% pour l'huile d'olive et
11,5% pour l'huile de tournesol. Autrement dit un grand consommateur de
macédoine de (cinq) légumes absorbera plus d'acides gras saturés que le
consommateur occasionnel d'une brioche au Nutella.<br />
<br />
En ce qui concerne la déforestation et ses conséquences pour la biodiversité,
on ne voit pas en quoi le fait de taxer l'huile de palme en Europe empêchera
les malaisiens de déforester. Si les débouchés de l'huile de palme diminuent,
ils planteront autre chose. C'est plus par la persuasion et par la prise de
conscience que l'on empêchera les pays pauvres de mettre en péril la forêt
tropicale et les espèces qui y vivent. Plus gênant pour le lobby écologiste, la
culture du palmier produit en moyenne 3,72 tonnes d'huile par hectare quand le
colza en produit 0,67 et le soja 0,40 tonne. Il faut donc beaucoup moins de
surfaces cultivées en palmiers pour produire une même quantité de nutriment. Et
ce n'est pas tout, puisqu'un hectare de palmiers à huile permet de séquestrer
8,32 fois plus de CO2 que la même surface de soja à huile et qu'il relâche
également 8 fois plus d'oxygène dans l'atmosphère.</p>
<h3>Les producteurs</h3>
<p>L'huile de palme est produite en Malaisie, en Indonésie et en Afrique,
notamment en Cote d'Ivoire, aussi bien par de grosses exploitations que par des
milliers de petits producteurs.<br />
Le conseil malaisien de l'huile de palme rappelle dans un communiqué publié le
12 novembre que la Malaisie "s'est engagée à conserver une couverture
forestière sur 50 % de son territoire en dédiant 24 % à l'agriculture. Par
contraste, la forêt ne couvre que 24 % du territoire en France, mais les terres
agricoles en occupent plus de 50 %". Il souligne aussi que la production est
assurée par "240 000 petits paysans" et que des milliers d'emplois
supplémentaires sont liés à cette industrie. Les malaisiens pointent également
les "101 kilos de viande consommés par personne par an, qui contiennent 15
kilos de graisses saturées" ou les "30 % de matières grasses contenues dans les
24 kilos de fromage" consommés tous les ans par chaque français.</p>
<h3>La grande distribution</h3>
<p>Depuis Édouard Leclerc, la grande distribution a compris tout le bien
qu'elle pouvait tirer d'une publicité orientée vers la défense du
consommateur, le développement durable, le référencement de petits producteurs
locaux et les productions "solidaire et responsable". Outre le relais
médiatique gratuit dont elle bénéficie, ce type de communication permet de
s'attirer les faveurs des pouvoirs publics qui - on l'oublie parfois - gèrent
les autorisations d'implantation de la grande distribution. Carrefour,
Casino et système U se sont donc mis en tête d'ostraciser les produits à base
d'huile de palme. La médaille de la boboïtude bêtifiante revient sans conteste
à Casino avec ses danseurs rebelles munis de palmes, tandis que système U,
auteur d'un clip dont la partialité rivalise avec la niaiserie, écope d'un
procès émanant de l'AIPH (Association Ivoirienne des Producteurs de Palmiers à
Huile). A noter que Casino et Système U n'ont pas prévu de supprimer la
viande, le beurre et le fromage de leurs rayons.</p>
<h3>Ferrero</h3>
<p>Le célèbre fabricant de pâte à tartiner se défend avec vigueur au moyen de
pleines pages de publicité dans le Figaro et dans le Parisien. Il revendique sa
préférence et son choix pour l'huile de palme et indique qu'il ne changera pas
sa recette qui contient 31,6 g de lipides pour 100g, soit au maximum 15,8g
d'acides gras saturés pour 100 g.</p>
<h3>Les consommateurs</h3>
<p>Traités comme des êtres infantiles et irresponsables, les consommateurs
français n'ont pas voix au chapitre. Rien de bien nouveau puisque les
associations chargées de les défendre sont obligées de relayer les messages
hygiénistes des pouvoirs publics pour conserver leurs "agréments". Mais les
réseaux sociaux peuvent peut-être changer la donne. Il existe déjà une
page <a hreflang="fr" href="http://www.facebook.com/pages/Touche-pas-%C3%A0-mon-pot-Non-%C3%A0-la-taxe-Nutella/373347612752994">
Touche pas à mon pot ! Non à la taxe Nutella</a> qui ne demande qu'à décoller.
Et même si le miracle des pigeons ne se produit pas, le public réalise qu'il
peut faire entendre sa voix.</p>
<h3>Les pouvoirs publics</h3>
<p>Émanant de sénateurs PS qui prennent leurs décisions en diesel de fonction,
le blackberry à l'oreille, le projet de taxation de l'huile de palme est une
goutte d'eau (à peine 40 millions d'euros) dans l'océan des taxes françaises.
Pour l'instant le gouvernement n'a pas l'air de suivre l'initiative des
sénateurs mais les députés EELV ont décidé de reprendre l'amendements sur
l'huile de palme à l'occasion de la rediscussion du projet de budget de la
sécurité sociale pour 2013. La commission des affaires sociales de l’assemblée
vient de le repousser mais le rapporteur de la commission, Gérard Bapt
(PS), invoque un « futur projet de loi santé publique pour traiter les
lipides de manière générale ». Le projet de taxe serait donc généralisé
pour notre bien, sauf que de plus en plus de monde se demande si ce n’est pas
tout simplement pour nos biens.</p>Anticor fête ses dix ansurn:md5:dfc19e987b9b5183e46b9843df56de232012-11-09T14:17:00+01:002019-10-30T10:18:51+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéanticorcorruptionlibéralismesociale-démocratie<p><img title="médicaments, nov. 2012" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.medoc-v1ctor-m_m.jpg" /></p>
<p><a href="http://www.anticor.org/" target="_blank">Anticor</a>, qui fête son
dixième anniversaire, se présente comme une "association d’élus et de citoyens
contre la corruption". La formule figure en préambule de <a href="http://www.anticor.org/qui-sommes-nous/statuts/" target="_blank">ses
statuts</a>. On la retrouve schématisée dans sa dénomination et dans son logo
qui représente un médicament censé guérir de la corruption. Tout cela semble
parfaitement clair au premier abord. Pourtant si l'on s'intéresse à ce
qu'Anticor défend au lieu de se laisser bercer par ce qu'elle combat, les
choses sont un peu moins limpides.</p> <h3>La corruption légale, ça existe !</h3>
<p>Ce que l'on désigne habituellement par corruption en politique est un
ensemble d'opérations illégales, par exemple, l'utilisation de ses fonctions
d'élu pour s'enrichir personnellement ou le financement des partis politiques
obtenu par surfacturation d'appels d'offres publics. Normalement c'est à la
police et à la justice de traiter les cas de corruption puisqu'ils sont punis
par la loi. Pourtant, tout en ayant choisi un slogan et une dénomination sans
ambiguïté, Anticor s'attaque à des pratiques parfaitement légales. Citons, sans
être exhaustif :</p>
<ul>
<li>le cumul des mandats,</li>
<li>la pratique des "réserves parlementaires",</li>
<li>l'emploi par des élus de membres de leurs famille (Anticor ne va pas
jusqu'aux amis),</li>
<li>l'élection ou la réélection d'individus ayant été condamnés pour des délits
ayant trait à la gestion de l'argent public,</li>
<li>le lobbyisme des entreprises (lorsqu'il "dérive").</li>
<li>le jugement des Ministres par leurs pairs, au travers de la cour de justice
de la république, etc.</li>
</ul>
<p>Anticor admet donc que l'on peut appeler "corruption" des comportements
complètement légaux, ce qui signifie qu'à côté de la corruption illégale existe
une corruption légale.</p>
<h3>L'anti-corruption n'explique pas tout</h3>
<p>Ceci posé, quel est le but réel d'Anticor, sous marin à peine immergé, de la
gauche socialiste et écologiste ? Théoriquement ouverts à toutes les tendances,
"de droite, de gauche, du centre et écologistes", les principes de
l'association ne semblent pas susciter l'enthousiasme des candidats UMP, qui
furent seulement trois à signer sa charte éthique en 2012. Fait plus étonnant,
l'adhésion à l'association et la signature de sa charte sont interdites aux
candidats du Front National.</p>
<p>Si le but d'Anticor était uniquement la lutte contre la corruption, pourquoi
exclure un candidat FN qui serait prêt à s'engager contre le cumul des mandats
ou la pratique des réserves parlementaires ? Et s'il faut éliminer les
candidats des partis censés représenter un danger pour la démocratie, pourquoi
ne pas écarter les communistes ? Les régimes communistes seraient-il
soudainement devenus des modèles de démocratie et de lutte contre la corruption
?</p>
<p>On le voit bien, la lutte contre la corruption ne suffit pas à expliquer le
positionnement d'Anticor, d'autant plus que le Front National a justement un
message anti-corruption très marqué. C'est le fameux "tous pourris", que le FN
diffuse à longueur de campagnes avec un succès grandissant.</p>
<p>Au contraire du FN, l'idée d'Anticor c'est d'apporter une réponse positive
au sentiment de défiance des français face à la classe politique et à la haute
administration. Car malgré la propagande débridée de l'audiovisuel public en
faveur de l'étatisme, malgré la diffusion de masse de bulletins municipaux,
départementaux, régionaux, chargés de conter les bienfaits de l'administration,
malgré les "journées du patrimoine", malgré les palais, les fêtes et le sport
de haut niveau, censés impressionner ou occuper le peuple, les français se
méfient de plus en plus de leur administration et de leurs élus.</p>
<p>Il faut dire que la faillite avérée de l'Etat et des collectivités locales,
l'explosion du chômage conjuguée à celle des réglementations absurdes, le
décrochage de l'économie administrée, sont des constats d'échecs cuisants qui
remettent en cause l'Etat-providence lui-même.</p>
<h3>Sauver la sociale-démocratie, c'est sauver la corruption</h3>
<p>Le but que s'est fixé Anticor, c'est de sauver la démocratie représentative
et la sociale démocratie avec un minimum de réformes structurelles.</p>
<p>La technique employée s'apparente à un hyperchleuasme (figure qui consiste à
se déprécier ou à avouer un forfait pour essayer d'en cacher un plus grand). Il
s'agit d'énumérer un ensemble de fautes commises par les politiques dans le
cadre de la sociale-démocratie : oui nous cumulons les mandats, oui nous sommes
souvent absents, oui certains d'entre nous s'en mettent plein les poches, oui
nous disposons de cagnottes en argent liquide, oui nous sommes coupables ...
pour masquer le fait que la sociale-démocratie est, fondamentalement,
philosophiquement et légalement un système basé sur la corruption.</p>
<p>Anticor prétend être garante de la "morale républicaine qui veut que tout
élu soit un modèle d’exemplarité pour l’ensemble des citoyens" (sic). Au delà
du ridicule de cette formule qui mèle holisme primaire et élitisme douteux, les
élus sociaux-démocrates, une fois débarassés des quelques maux bien réels
qu'Anticor a identifiés, deviendraient-ils "un modèle d'exemplarité pour
l'ensemble des citoyens" ? Est-il vraiment "exemplaire" de se faire élire ou
réélire en distribuant des faveurs à une clientèle électorale avec l'argent des
autres ? Est-il exemplaire d'utiliser le pouvoir législatif pour satisfaire son
camp, calmer des adversaires trop médiatiques, ou améliorer son "image" ?
Est-il exemplaire de manipuler la monnaie ? Est-il exemplaire de faire croire
que les fonctionnaires et les élus sont plus vertueux que les membres de la
société civile ?</p>
<p>Dans ce système, qu'Anticor tente de sauver, les hommes politiques se
comportent avant tout de facon parfaitement rationnelle. Ils assurent leur
réélection, ils essayent de faire gagner leur parti, ils satisfont leur
clientèle. Tant que des élus pourront distribuer de gigantesques faveurs
sociales ou économiques sur la base de promesses électorales, sans la moindre
conséquence pour eux et leurs familles, le système demeurera corruptif par
essence. Les extrêmes traduisent cela par "tous pourris", Anticor utilise
l'incantation "tous vertueux", et nous libéraux constatons : "tous
normaux".</p>
<h6>Photo médicaments <a href="http://www.flickr.com/photos/v1ctor/7035932329/sizes/l/in/photostream/">(licence
CC sur flickr par .v1ctor.)</a></h6>Moins de pain mais toujours des jeuxurn:md5:4e544d8d42328f4cb54512d176608cfa2012-07-30T22:50:00+02:002019-10-31T10:29:43+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéjeux olympiquesmonopolenationalismesportétatisme<p>Fantastique foire du chauvinisme et du nationalisme le plus débridé, les
jeux Olympiques viennent d’ouvrir leurs portes dans l’extase générale.
<img title="Cérémonie d'ouverture J.O. 2012, juil. 2012" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.ouverture-JO-2012_m.jpg" /><br />
Même si, comme d’habitude, les dépenses et le flicage démentiels des jeux font
l’objet ici ou là de quelques critiques, tous les médias relayent
l’évènement avec une complaisance qu’un mauvais esprit (libéral de gauche) ne
peut s’empêcher de trouver étonnante.</p>
<br />
<h6><a href="http://www.flickr.com/photos/shimelle/7656545680/sizes/m/in/photostream/">Photo
FlickR licence CC par shimelle</a></h6>
<br />
<br />
.<br />
<br /> <h3><br />
<br />
Où sont passés les grands principes des étatistes ?</h3>
<p>Car en effet, dans l’arène olympique, tous les grands principes dont nous
rabâchent la nomenklatura étatiste disparaissent comme neige au soleil. La loi
du plus fort contre laquelle les dirigistes prétendent lutter est admise et
même encensée dans le cadre du sport nationaliste. Elle est juste rebaptisée
« que le meilleur gagne » pour la circonstance. Sauf que sur les
marchés ne règne pas la loi du plus fort, mais celle du mieux offrant relatif.
Il n’y a que des gagnants dans une mécanique de marché, ce qui est loin d’être
le cas dans le sport.</p>
<p>Les jeux se résument donc à « que le meilleur gagne » et si
possible qu’il soit français ! « Le meilleur, » dans cette
morale, c’est le sportif de haut niveau, c’est à dire un être d’exception
que la Nature et sa nationalité ont doté de capacités physiques et
mentales exceptionnelles. Seules la génétique et l’effort doivent déterminer sa
réussite. La chance est également tolérée par la morale sportive, surtout en
cas de défaite il est vrai, mais aucune pratique ou produit impur ne doit venir
troubler la fierté nationale. Car le corps sain de l’athlète est le reflet de
la santé de la Nation. Génétique et nationalisme, tout cela ne sent pas très
bon, mais les dirigistes s’en moquent. L’opium sportif exalte le peuple, soude
la Nation et fait oublier un moment la crise des dettes souveraines.</p>
<p>Bien entendu le principe de précaution, qui stipule que c’est aux instances
sportives de prouver que le sport de haut niveau ne présente pas de danger pour
la santé physique et mentale des individus, est complètement occulté. Nous
n’allons évidemment pas nous en plaindre dans le cas présent tant ce concept
est régressif et malthusien mais il est quand même plaisant d’observer la façon
dont les pouvoirs publics font un usage sélectif des lois qu’ils ont
promulguées.</p>
<h3>L’organisation monopolistique du sport</h3>
<p>Pour arriver au résultat escompté, c’est à dire prouver au monde et surtout
à ses propres citoyens que la Nation est saine et vigoureuse, les États-nations
se sont dotés de moyens dont on ne soupçonne pas toujours l’étendue et la
violence. Le premier et le plus mal connu de ce dispositif ultra étatiste
c’est le monopole du sport organisé par fédérations. Savez vous que s’il vous
prenait envie de développer par exemple une compétition de volley ou de tennis
de table, concurrente de l’officielle, vous risqueriez la prison et de fortes
amendes pour divers motifs exprimés par les articles <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071318&idArticle=LEGIARTI000006547545&dateTexte=&categorieLien=cid" target="_blank">L131-14</a> à L131-18 de l’ineffable et très volumineux
« Code du sport ». Il ne peut en effet exister plusieurs championnats
régionaux ou nationaux concurrents dans aucun domaine sportif. En effet,
suivant l’organisation hiérarchique du sport il faut un unique « champion
de France ». Ce dogme semble d’ailleurs presque naturel aux adorateurs de
la nation. Mais comment diable pourrait-il y avoir plusieurs champions de
France dans une même discipline ? C’est juste impensable pour eux.
Dans la même veine, la lecture des articles <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=4364FDCFA7F59135C93D54E9034DDA56.tpdjo12v_3?idArticle=LEGIARTI000006547574&cidTexte=LEGITEXT000006071318&dateTexte=20120730" target="_blank">L212-8</a>, L212-10, L212-12, <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071318&idArticle=LEGIARTI000006547680&dateTexte=&categorieLien=cid" target="_blank">L312-14</a>, et <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=4364FDCFA7F59135C93D54E9034DDA56.tpdjo12v_3?idArticle=LEGIARTI000006547706&cidTexte=LEGITEXT000006071318&dateTexte=20120730" target="_blank">L331-2</a> à L331-7 vous permettra de vous imprégner de la
noblesse et de la spontanéité de « l’esprit sportif ». Ce même
Code du sport rappelle dans son croustillant article <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do;jsessionid=CC271D9FECF1FDBCCDB8FA968D842553.tpdjo12v_3?idArticle=LEGIARTI000006547559&cidTexte=LEGITEXT000006071318&dateTexte=20100322" target="_blank">L141-5</a> que « Le Comité national olympique et sportif
français est propriétaire des emblèmes olympiques nationaux et dépositaire de
la devise, de l’hymne, du symbole olympique et des termes “ jeux Olympiques ‘
et Olympiade . N’est-ce pas pratique, pour faire taire toute critique et toute
concurrence sur les jeux, de se déclarer unique propriétaire de leur
dénomination multimillénaire ? C’est pas beau l’esprit
Olympique ?</p>
<h3>Troubles causés par l’ordre public</h3>
<p>Pour obtenir un cheptel valorisant, les États-Nations organisent également
le repérage’ des jeunes et financent les centres d’entraînement, les
équipements sportifs spécifiques, les stages de formation, transports,
organisation des épreuves, etc. Ce sont des centaines de millions qui sont
régulièrement dépensés sur fonds publics pour satisfaire le nationalisme
sportif.<br />
Conséquence logique de cette politique, une absence de résultat entraînera pour
un athlète la perte de ses financements publics et le désintérêt des médias.
C’est donc automatiquement poussés par le système que tous les sportifs de haut
niveau se dopent, soit en prenant des substances légales ou illégales destinées
à améliorer leurs performances, soit tout simplement en s’entraînant de façon
outrancière ce qui a les mêmes conséquences néfastes pour leur santé.<br />
Autre résultat de cette administration hiérarchique et officielle du sport,
elle provoque l’identification de groupes de supporters violents à l’équipe qui
représente monopolistiquement leur ville, leur région ou leur pays. A
l’inverse, les groupes terroristes ont bien compris qu’en ciblant des athlètes
ils visent bien un pays.<br />
Dernier effet du monopole nationaliste du sport, le caractère hiérarchique et
officiel des compétitions provoque un effet de rareté dans leur représentation.
Cela entraine des droits de diffusion astronomiques, la mise sous quota des
places dans les stades, et du marché noir, Tous ces dérèglements que les États
et le comité Olympique appellent des ‘troubles à l’ordre public’ ne sont en
fait que des troubles causés par l’ordre public, que le législateur s’efforce
tant bien que mal de corriger au moyen d’une surlégislation ridicule. On a
ainsi vu nos députés et sénateurs discuter sur la possible ‘Création d’un délit
de revente de titres d’accès à une manifestation sportive sans l’accord de
l’organisateur de celle-ci - Insertion de l’art. L. 332-22 Vous vous
rendez compte ? Faire une plus-value sur la revente de billets dont la
pénurie est organisée par le monopole du sport lui-même, voilà qui mérite
vraiment d’être puni !</p>
<h3>I have a dream</h3>
<p>Un sport de haut niveau qui s’auto-organiserait sans intervention des États,
sans monopole, sans "Comité Olympique" et sans faire appel à l’argent public,
voilà qui sort totalement du champ conceptuel des dirigistes. Pourtant cela
permettrait de revenir à des compétitions variées, permettant de satisfaire
tous les gouts. Après tout, si l’organisation des épreuves, les billets et les
droits étaient soumis à la concurrence peut être que le public s’orienterait
vers le spectacle du geste harmonieux, de la technique sportive, de la beauté
des silhouettes.<br />
Et puis rien n’empêcherait ceux qui veulent absolument un parcours de flambeau,
une cérémonie d’ouverture, des hymnes, des défilés, des portés de drapeaux, des
remises de médailles solennelles, des interview, des brochettes de pipoles, une
cérémonie de clôture, des relevés de tableau de médailles par pays, et pourquoi
pas des réceptions finales à l’Élysée, de payer pour les obtenir.</p>