Intéressante conférence de la
fondation pour l'innovation politique intitulée : Pourquoi
n'y-a-t-il pas de libéralisme de gauche en France ?
Intervention de Marc LAZAR, professeur des universités en histoire et
sociologie politique à Sciences Po et à la Luiss de Rome.
J'émettrais un bémol sur le passage (premier quart) ou le conférencier décrit
le "regain important du libéralisme dans sa dimension économique" tel qu'il fut
perçu par la gauche française.
Sachant qu'un libéralisme purement économique ne peut exister que dans l'esprit
des adversaires du libéralisme, l'analyse de Marc Lazar me parait beaucoup trop
rationaliser ce "néo-libéralisme" qui est, il faut le rappeler, une pure
invention de la gauche. Marc Lazar en essayant de nous faire comprendre le
ressenti de la gauche française par rapport à un supposé "néo libéralisme
objectif" fait involontairement apparaître les contradictions de cette
position. Qu'est-ce en effet que ce libéralisme qui "essaye d'imposer des choix
par le haut et de manière opaque" ? On n'a jamais vu ça dans aucune
théorie ou philosophie libérale. Enfin tenter d'expliquer le fantasme du
néo-libéralisme par un autre fantasme: l'ultra-libéralisme, est un peu limite,
même si le conférencier est censé exprimer le point de vue de la vieille gauche
dirigiste. Non, il faut bien l'admettre, la gauche française s'est inventée un
ennemi. La technique n'est pas nouvelle.
En revanche la conclusion de Marc Lazar est assez brillante : "Ce n'est plus la gauche que se sert du personnel du public, c'est une partie du personnel du public qui se sert de la gauche". Autrement dit la gauche est devenue l'otage de sa cible privilégiée, les fonctionnaires, qui l'empêche d'évoluer. Très bonne analyse !