Le Joly défilé du 14 Juillet

















Brassens, la mauvaise réputation
Le jour du Quatorze Juillet
Je reste dans mon lit douillet.
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n'écoutant pas le clairon qui sonne.
Mais les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Non les brav's gens n'aiment pas que
L'on suive une autre route qu'eux,
Tout le monde me montre au doigt
Sauf les manchots, ça va de soi.

D'après M. Fillon, premier ministre de la France, Eva Joly  "n'a pas une culture très ancienne des traditions françaises, des valeurs françaises, de l'histoire française".

En dépit des cris d'orfraie poussés par la gauche, cette affirmation ne nous parait pas choquante. M. Fillon peut parfaitement juger qu'Eva Joly "n'a pas une culture très ancienne des valeurs françaises". sans devoir être accusé, comme le fait le journal Le Monde du 17 juillet 2011, d'entretenir  "un flirt avec la rhétorique de l'extrême droite"  Pauvre journal le Monde et pauvre gauche socialiste, désormais coutumiers de ces procédés lamentables pour disqualifier leurs adversaires.

Non, il se trouve simplement que le jugement porté par M. Fillon et par plusieurs personnalités, de droite comme de gauche, démontre que leur culture des traditions, françaises, des valeurs françaises, de l'histoire française est lacunaire et défaillante.

Il existe en effet depuis 1886 une tradition française antimilitariste organisée, principalement anarchiste et syndicaliste à ses débuts mais pas seulement.

En 1886 est fondée la ligue des antipatriotes.
En 1899 est créée par Dubois-Desaulle la première organisation antimilitariste anarchiste.
Lui succède en 1902 la ligue antimilitariste fondée par Yvetot, Beylie, Paraf-Javal, Libertad et Janvion. C'est en 1904 que l'organisation devient la section française de l'AIA (Association Internationale, Antimilitariste).
En 1911 le nombre de déserteurs et "insoumis" recherchés par la police atteignait le chiffre officiel de 76 723 personnes, soit l'effectif de deux corps d'armée.
En 1913 circule une brochure rouge de 36 pages appelant à l'insurrection, à la grève générale dès la mobilisation, et constituant un manuel de sabotage de l'armée, avec croquis à l'appui.

Cette tradition demeure après les deux guerres en s'orientant plus vers un antimilitarisme individuel. Les théories d'insurrection organisée et de sabotage de guerre disparaissent peu à peu, mais pas l'antimilitarisme.

Les thèmes antimilitaristes abondent dans la chanson et parmi les artistes d'après guerre, Boris Vian et Brassens n'ont pourtant pas d'origines norvégiennes.

A partir de 1968 les mouvements pacifistes ou non violents, les Hippies, les objecteurs de conscience envahissent le monde occidental et trouvent naturellement leur public dans une France très gauchiste.

En conséquence :
Il semble normal et dans la parfaite continuité de l'histoire de notre pays qu'un mouvement politique écologiste et anticapitaliste, clairement situé à la gauche de l'échiquier politique, prône un arrêt des défilés militaires.

M. Fillon, M. Guaino, M. Chevènement et quelques autres devraient suivre quelques cours d'Histoire au lieu de faire étalage de leur inculture. Les norvégiens organisent, parait-il d'excellents séminaires de remise à niveau sur le sujet.

Mais pour conclure :
L'idée de supprimer le défilé du 14 juillet n'est pas pour nous déplaire. En revanche le remplacer par un défilé citoyen est une absurdité totale, digne des pires mascarades socialistes. Malheureusement, là aussi, l'avis de Mme Joly est en parfaite concordance avec une partie des traditions, des valeurs et de l'histoire françaises. Et quand bien même il ne le serait pas, ce n'est pas avec de l'indignation mais avec des arguments qu'on répond à une proposition.

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