Le phénomène Open Data publiques, partout... sauf en France


Photo flickR licence CC par justgrimes.

La numérisation des données a ouvert des possibilités que même les ingénieurs à l’origine de la technologie n’envisageaient pas. Numériser des données, c’est non seulement permettre un accès plus rapide et aisément partageable à celles-ci mais c’est également des possibilités infinies dans leur exploitation. Les données deviennent de l’information. Ces non-valeurs se transforment en valeur.

Les collectivités publiques détiennent un nombre considérable de données dans des domaines les plus variés (scientifique, économique, géographique, démographiques etc.). Ces données sont très largement inexploitées. Conscient de ce fait et de leur incapacité à valoriser celle-ci, un nombre croissant de collectivités publiques de part le monde mettent à disposition les données dont elles disposent.

Ce mouvement dit « Open Data » rencontre en France de nombreux obstacles nonobstant plusieurs initiatives locales ou de quelques administrations à savoir la création d’un Secrétariat à l’Economie Numérique et de la mission "Etalab" (qui n'est dotée d’aucun budget à ce jour. V. note ci-dessous) chargée de lancer le portail des données publiques de l’État français.

Les obstacles dressés prennent les vieux prétextes français de la sécurité des citoyens et du mercantilisme pouvant résulter de l’exploitation des données mises à disposition. On n’est pas étonné non plus de voir les collectivités publiques réclamer rémunération pour ces données qui appartiennent pourtant aux citoyens qui les ont par ailleurs déjà financées par leurs impôts. C’est la double peine du contribuable français.

L’exploitation des bases de données publiques contribuera sans aucun doute à des avancées scientifiques importantes, à une meilleure gestion des biens publics et de l’environnement. A cette occasion, des outils informatiques nouveaux seront créés. Des entreprises à forte valeur ajoutée émergeront. Des métiers nouveaux seront proposés.

Mais au-delà ces considérations importantes, les freins à la mise à disposition de tous, des données publiques est le dernier avatar d’un état liberticide qui joue contre ses propres citoyens, d’un état dépassé par la modernité et qui a peur de ses propres ressortissants, d’un Etat obsolète et incompétent qui comme un petit chef se cramponne aux derniers vestiges de son pouvoir.

La totalité des données publiques doit être rendue accessible immédiatement, gratuitement et sans contrôle autre que la sécurité nationale ou le respect de la vie privée. Un état qui n’agit pas ainsi se délégitime.

Note :  Etalab Décret n° 2011-194 du 21 février 2011 portant création d'une mission « Etalab » chargée de la création d'un portail unique interministériel des données publiques

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