Gauche libérale - Mot-clé - servageValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearL'idéologie de la prison fiscaleurn:md5:44048e8942cbbfd8e71e11f78d6628622012-12-19T14:22:00+01:002019-10-30T10:18:26+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéBelgiqueDepardieudirigismeexil fiscalimpôtnationalismepigeonsservage<p><span lang="fr-FR"><img title="Pigeon en cage, déc. 2012" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/pigeon-cage-jon.t.jpg" /><br /></span></p>
<h6><a href="http://www.flickr.com/photos/titusjon/3533755883/sizes/m/in/photostream/">Photo
FlickR licence CC par jon.t</a></h6>
<p><span lang="fr-FR">En désignant comme des coupables ceux
qui choisissent l'exil pour des raisons fiscales, la gauche socialiste et la
droite gaulliste tiennent un curieux raisonnement qui trouve son origine dans
leur idéologie commune. Les dirigistes considèrent en effet que ce n'est</span>
<span lang="fr-FR"><em>pas</em></span><span lang="fr-FR"> parce qu'on a payé ses impôts qu'on est dégagé de ses
obligations financières avec l'État. Parfaitement compréhensible s'agissant de
la droite nationale, cette idéologie doit-elle faire l'unanimité à gauche ?
Nous ne le croyons pas.</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm"><span lang="fr-FR">Gérard
Depardieu s'est acquitté des ses impôts en tant que citoyen français pendant
toute sa vie. D'un point de vue fiscal Gérard Depardieu et l'État français
devraient donc "être quittes" et se séparer bons amis. Pourtant, non, cela ne
suffit pas, le message envoyé par les dirigistes, c'est que GD doit</span>
<span lang="fr-FR"><em>encore</em></span><span lang="fr-FR"> quelque chose à "la France". Autrement dit tout ou
partie de son travail et de ses revenus</span> <span lang="fr-FR"><em>futurs</em></span><span lang="fr-FR">
"appartiennent" à l'État-Nation France. Pour la horde dirigiste, Gérard
Depardieu ne "peut" et ne "doit" pas quitter la France.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">La France est-elle
devenue une secte qu'on ne peut quitter sans être poursuivi ou menacé ? Ou
bien, cette notion d'appartenance forcée de l'individu à la collectivité
nationale trouve t-elle ses racines dans une conception de la société que l'on
croyait disparue, à savoir le servage et son proche parent l'esclavage ?</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">La définition du
servage extraite de Wikipedia est en effet étrangement appropriée à la
situation des exilés fiscaux français :</p>
<blockquote>
<p><span lang="fr-FR">Le</span> <span lang="fr-FR"><strong>servage</strong></span><span lang="fr-FR">, du
latin</span> <span lang="fr-FR"><em>servus</em></span><span lang="fr-FR">,
« esclave », est défini par la convention relative à l'abolition de
l'esclavage des Nations unies comme la « condition de quiconque est tenu
par la loi, la coutume ou un accord, de vivre et de travailler sur une terre
appartenant à une autre personne et de fournir à cette autre personne, contre
rémunération ou gratuitement, certains services déterminés, sans pouvoir
changer sa condition ».</span></p>
</blockquote>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">En 2012 GD a
indiqué avoir payé 85% de ses revenus en impôts. En 2013 et 2014 il est donc
probable que ce pourcentage approchera les 95 à 100% puisque la tranche
supérieure de l'impôt sur le revenu passera à 75%, et que toutes les autres
taxes, y compris indirectes, seront en augmentation.<a hreflang="fr" href="http://u1.ipernity.com/17/81/78/9748178.3dc536c4.500.jpg"><img title="Gérard Depardieu à la Berlinale 2010, déc. 2012" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.Gerard_Depardieu_333_s.jpg" /></a></p>
<p style="margin-bottom: 0cm"><span lang="fr-FR">GD est donc
invité à verser la quasi</span> <span lang="fr-FR"><em>totalité</em></span><span lang="fr-FR"> de
ses revenus au fisc parce que les hommes de l'État ont mal géré les finances
publiques pendant 40 ans. Et il lui serait interdit de "changer de condition"
en quittant la France ?</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">On peut trouver la
comparaison avec le servage déplacée pour la raison que Gérard Depardieu est
(encore) riche et que les serfs étaient - relativement - pauvres. Et pourtant,
à travers les âges et malgré les différences de conditions c'est bien la même
vision de la société que l'on doit subir :</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">Dans cette
conception particulièrement réactionnaire de la collectivité, l'individu
autonome, libre de ses choix n'existe pas, il n'est qu'un citoyen qui ne doit
son éventuelle réussite qu'a sa "mère patrie".</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR"><span lang="fr-FR">Si Gérard Depardieu a réussi c'est</span> <span lang="fr-FR"><em>grâce</em></span><span lang="fr-FR"> au cinéma français et à la langue française pensent les
dirigistes qui s'estiment donc "propriétaires" de la langue et de la culture
françaises. Pour les utiliser il faudrait donc les "louer" à l'État français,
comme le seigneur le faisait de sa terre.</span></p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">Dans cette
conception d'ancien régime, tristement réactualisée par Hegel, ce n'est pas "le
peuple réuni en Nation" qui fait la France (suivant la terminologie
révolutionnaire de 89), c'est au contraire la Nation française qui "fait" le
peuple et qui peut donc l'utiliser comme bon lui semble. L'individu n'est plus
une fin, c'est un moyen au service du pouvoir, tour à tour chair à canon, ou
rançonnable par le fisc</p>
<p style="margin-bottom: 0cm" lang="fr-FR">En conclusion,
entre l'injonction de notre précédente équipe dirigiste : "La France, on l'aime
ou on la quitte", et celle de la nouvelle : "La France, elle vous plume et on
ne la quitte pas", la marge de manœuvre des français rationnels commence à se
rétrécir sérieusement.</p>