Gauche libérale - Mot-clé - réglementationValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearInterdire l'éclairage nocturne (qui se voit) est un non-sens économique (qui ne se voit pas).urn:md5:c365f0fe9b63b0099661f286200facd22013-07-08T23:01:00+02:002019-11-06T10:00:24+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéDelphine BathoEconomieenergieinterdictionlumièrenocturnenuitréglementationéclairageécologie<h6><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/paysage-interdit.jpg"><img title="Paysage désormais interdit, juil. 2013" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.paysage-interdit_m.jpg" /></a><a hreflang="fr" href="http://www.flickr.com/photos/7267428@N06/2958806131/sizes/m/in/photolist-5vsDYP-5ozdEs-4QQfqa-4HVwMx-4AZXrS-4yyeCZ-4r2549-4owsFm-4mpjob-4mkfLF-4mpjK3-4mkgEF-4jHoUa-4icdv7-4i878e-4icd31-AuTyi-uSFae-tuG4c-r8a3H-qTB3F-g62X/">Photo
licence cc par Osbern</a> - Paysage désormais interdit, le soleil n'est pas
couché.</h6>
<p><br />
Depuis le 1er juillet 2013 une nouvelle loi vient réglementer les éclairages
nocturnes des bâtiments et des bureaux. Promulguée dans une indifférence
générale - une loi de plus qu'est-ce que ça peut bien faire ? - la
nouvelle réglementation se fixe deux objectifs : diminuer les "nuisances"
lumineuses et réaliser des économies d'énergie.<br />
Il s'agit en gros d'interdire d'éclairer des bureaux, des locaux commerciaux
lorsqu'ils sont inoccupés et des façades de bâtiments la nuit "pour rien"
(suivant l'expression employée par l'ex-ministre de l'écologie et de l'énergie,
Delphine Batho). Pour l'instant, l'éclairage public n'est pas concerné.</p> <h2>La méthode dirigiste</h2>
<p><br />
La méthode est toujours la même : une loi, en l’occurrence <a hreflang="fr" href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027003910">l'arrêté
du 25 janvier 2013</a> va imposer des mesures à l'ensemble de la
population pour son "bien" par la voix de ses représentants. Le processus
est parfaitement pyramidal, tout est décidé d'en haut et le "débat/avis"
n'intervient qu'entre :</p>
<blockquote>
<p>"les instances professionnelles concernées, des associations de protection
de l'environnement agréées désignées par arrêté du ministre chargé de
l'environnement et de l'association représentative des maires au plan
national".</p>
</blockquote>
<br />
Tout est dit, vous et moi n'avons pas droit au chapitre. D'ailleurs comment
pourrions nous savoir mieux que l'État ce qui est bon pour nous, pour notre
entreprise, pour notre rue ou pour notre commune ?<br />
<br />
<h2>Garder les lumières allumées peut entrainer des économies</h2>
<br />
On se demande aussi pourquoi ce type de mesure n'est pas intervenu plus tôt. Et
surtout, si une telle mesure était efficace, pourquoi les personnes
intéressées ne la prennent pas d'elles-mêmes ?<br />
<br />
En effet, les gérants de magasins, les responsables de certaines entreprises ou
les propriétaires de biens immobiliers acceptent de dépenser de l'argent qu'ils
pourraient facilement économiser, pour éclairer bureaux, commerces, et façades
de bâtiments. Pourquoi font-ils cela ? Par laxisme ? Dans le cas des
entreprises, décrites par ailleurs comme des monstres avides de profit qui
cherchent à économiser sur tout, c'est peu probable. Dans le cas des
particuliers, en ces temps de crise et à l'heure ou l'énergie est fortement
taxée, on peut également se poser des questions. Le cas des bâtiments
administratifs doit être traité à part puisque les dépenses d'éclairage, comme
toutes les dépenses publiques, sont payées par "les autres" c'est à dire par
les contribuables. Un fonctionnaire ou un élu n'a donc qu'un intérêt minime à
éteindre la lumière le soir.<br />
<br />
En réalité si un commerçant ou le responsable des moyens généraux d'une
entreprise décide d'éclairer la nuit cela résulte d'un arbitrage. Quel est le
moyen le plus économique de se faire de la publicité et quel est le moyen le
plus économique d'assurer la sécurité ? Est-ce que maintenir les lumières
allumées la nuit n'est pas un moyen de montrer une certaine opulence, donc de
rassurer les employés ou les investisseurs tentés d'aller voir ailleurs ?
Face à ces questions certains intéressés choisissent de garder la lumière
allumée totalement ou partiellement, tandis que d'autres optent pour
l'extinction des éclairages. Il existe une multitude de réponses économiques
possibles lorsque chaque unité de décision est libre de son choix. Chacun pèse
le pour et le contre. Certains investiront dans des éclairages LEDs à très
basse consommation, d'autres laisseront la moitié ou un tiers des lumières
allumées tandis que des minuteries ou des détecteurs crépusculaires viendront
automatiser le dispositif. Enfin ceux qui privilégient la sécurité discrète
installeront des éclairages infrarouge.<br />
<br />
<h2>Obliger d'éteindre c'est le gaspillage assuré</h2>
<br />
En imposant cette loi manichéenne, l'État vient perturber un équilibre complexe
au prétexte d'économies d'énergie assez ridicules puisqu'on évoque le chiffre
de 200 millions d'euros. Bien entendu la baisse des rentrées fiscales n'est pas
évoquée (<a hreflang="fr" href="http://www.conso.net/bases/5_vos_droits/1_conseils/conseil_1221_question_3_energie.html">l'électricité
est taxée à 32%</a>) et les frais de fonctionnement encore moins. Combien de
fonctionnaires supplémentaires faudra t-il pour contrôler et verbaliser les
contrevenants ? Il n'y a bien entendu aucune "étude" là-dessus.<br />
<br />
Ce qui en revanche est absolument certain, c'est que même sans compter ces
frais "oubliés" par le législateur, aucune économie ne sera réalisée. Car les
entreprises qui optaient pour un éclairage nocturne total ou partiel trouveront
d'autres moyens d'assurer leur sécurité et leur promotion. Elles auront donc
recours à plus de gardiennage et dépenseront plus en communication pour
compenser leur perte en sécurité et en notoriété. Tout cela leur coutera plus
cher puisque, justement, elles avaient jugé que l'allumage des lumières était
le moyen le plus avantageux de parvenir à leur fin. Le recours à des services
de remplacement provoquera une dépense en énergie au moins égale à celle
occasionnée par le maintien de la lumière. Au final, le bilan économique
de cette mesure sera négatif, voire fortement négatif. Substituer un modèle
économique soviétiforme à un ordre spontané de marché provoque toujours une
contre performance.<br />
<br />
<h2>Plus de subsidiarité ce serait moins de problème avec les croyances
écologistes</h2>
<br />
Reste à évaluer si la lumière est bien une "nuisance" pour les droits d'autrui,
car si tel était le cas, la loi pourrait effectivement imposer des règles même
si elles "coutent" cher à la communauté.<br />
L'idée de la lumière-nuisance émane de la sphère écologiste qui ne craint
d'ailleurs pas d'utiliser le terme de "pollution" pour désigner l'éclairage
nocturne en pleine ville. On retrouve ici l'idéologie de l'Homme perturbateur
des équilibres naturels : "la nuit, il doit faire noir" qui sert de base aux
croyances écologistes dans de nombreux domaines. La lumière produite par
l'Homme pour son habitat ne peut être considérée comme "naturelle" bien que la
Nature ait produit l'Homme. Bref, il ne faut surtout pas chercher à argumenter
sur ce genre de croyances. Les principes de la laïcité nous commandent de leur
laisser une place sans toutefois permettre qu'elles nous envahissent.<br />
<br />
C'est ainsi qu'une plus grande subsidiarité des décisions permettrait à chacun
de vivre à l'endroit de son choix. Si certaines municipalités ou certains
quartiers voulaient imposer à un échelon local de telle mesures, les opposants
pourraient quitter le quartier ou s'organiser pour modifier la décision locale.
Au lieu de cela on nous impose une mesure nationale uniforme et rigide.<br />
<br />
<h2>Une loi qui prévoit des exceptions</h2>
<br />
Enfin il est un dernier aspect de cette loi qui achève de la rendre très
mauvaise : elle prévoit des exceptions.<br />
En effet comme le législateur ne veut pas que la tour Eiffel, certains grands
monuments et des édifices publics prestigieux ou stratégiques soient plongés
dans le noir après une heure, les préfets pourront "déroger à ces dispositions"
pour "les zones touristiques d'affluence exceptionnelle ou d'animation
culturelle permanente". Ce sont bien entendu les préfets eux-mêmes qui
établissent ces classements, pâté de maison par pâté de maison, et pour tous
les événements locaux.<br />
Comme pour le travail du dimanche on est donc en plein arbitraire, la
distribution des privilèges redevient la règle prévue par la loi
elle-même, avec de multiples conséquences : l'extinction obligatoire des
lumières empêchera le développement de nouvelles zones commerçantes ou
touristiques et "protégera" celles qui existent ; les municipalités ou les
organismes influents obtiendront des dérogations au détriment de ceux qui le
sont moins, etc.<br />
<br />
Privilèges, passe-droits, luttes d'influence, règlements contraignants et
absurdes, c'est ainsi que fonctionnait l'économie sous l'ancien régime, avant
la révolution libérale.Le triomphe de la cupidité - décryptage de Joseph Stiglitzurn:md5:ed18b9400189d8a42ad296706e50d6432012-02-05T23:47:00+01:002019-10-31T10:22:46+01:00Alain Cohen-DumouchelLecturescrisekeynesréglementationStiglitzéconomie<p><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/stiglitz.jpg"><img title="Le triomphe de la cupidité, fév. 2012" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.stiglitz_s.jpg" /></a>"Le triomphe de la cupidité" est la
traduction française de <em>Freefall - America, Free Markets, and the Sinking
of the World Economy</em> paru en janvier 2010 aux États Unis. L'ouvrage traite
de la crise de 2008, dite des "subprimes", de ce qui l'a précédé, de ses
conséquences, et enfin des moyens d'y remédier à court et à long terme.<br />
L'auteur, prix Nobel d'économie, appartient à l'école néo-keynesienne. Il
défend l'interventionnisme étatique. Selon lui, l’État et les réglementations
en place n'ont rien à voir dans la crise de 2008. Il donne également des
conseils pour éviter les crises futures qui tiennent en trois mots : plus de
réglementation.</p> <p>Le crédo de Stiglitz, c'est que l’État doit piloter l'économie et encadrer
les banques. Il plaide pour la "stimulation" qui consiste à dépenser
<em>beaucoup</em> d'argent (il insiste là dessus) pour orienter l'économie vers
des secteurs porteurs. Selon la doctrine keynesienne l'argent ainsi investi
aura des "multiplicateurs" élevés.<br />
<br />
Le pavé fait 467 pages Il est très mal écrit, tout au moins pour la traduction
française, mais il est probable que l'original en anglais n'y est pas pour
rien. Il faut parfois relire trois fois une phrase pour <em>ne pas</em>
comprendre ce que veut dire Joseph Stiglitz. Les répétitions sont multiples et
vraiment pénibles. Le texte aurait pu être raccourci de moitié sans rien perdre
de son contenu.<br />
<br />
L'ensemble est extrêmement confus. Le triomphe de la cupidité n'est pas un
ouvrage de vulgarisation, il est beaucoup trop indigeste pour cela. Mais il ne
constitue pas non plus une démonstration technique des effets et des causes de
la crise de 2008, il n'en a pas la rigueur.<br />
<br />
Le chapitre "remerciements", qui suit la préface, est très révélateur. Joseph
Stiglitz est manifestement très fier de relater ses rapports privilégiées avec
tous les puissants de ce monde. La liste de ses relations est effectivement
assez impressionnante. Ce qu'il faut retirer de ce chapitre particulièrement
soporifique c'est que Stiglitz est un membre de l'oligarchie financière, un
membre critique certes, mais très bien intégré et très influent.<br />
La posture, presque comique, qui consiste à "gronder" l'administration Obama
parce qu'elle n'a pas suffisamment relancé (stimulé) l'économie ne doit pas
tromper le lecteur. En envoyant le message : "vous devez plus intervenir, vous
devez plus contrôler", Stiglitz flatte les dirigistes tout en faisant semblant
de les critiquer. C'est ce qui fait son succès et sa popularité parmi les
gouvernants du monde.<br />
<br />
L'auteur prétend s'attaquer au "fondamentalisme du marché" mais il confond
continuellement dans ses analyses les banquiers proches de Washington et les
vrais partisans du free market. Cet amalgame entre l'oligarchie financière et
industrielle des États Unis et les défenseurs sincères de l'auto régulation des
marchés rend l'argumentation de Stiglitz très faible. Que des lobbies de Wall
Street aient usé de leur influence à Washington pour ajouter, modifier ou
supprimer des lois en leur faveur pendant la phase de croissance de la bulle
immobilière est une évidence. Le problème, c'est que cette proximité du pouvoir
avec les intérêts économiques est très fermement dénoncée par les libéraux.
Mettre dans un même sac les positions corporatistes des banquiers, les
néo-conservateurs de Bush et les libéraux (libertarians) est une aberration
qui, malheureusement bernera la plupart des lecteurs.<br />
<br />
Il faudrait un autre livre pour critiquer point par point chacune des
affirmations et des présupposés de Stiglitz. On peut relever certaines erreurs
criantes.<br />
<br />
Stiglitz part du principe que le secteur de la finance était dérèglementé.
C'est évidemment objectivement faux, c'est probablement le secteur le plus
réglementé du monde largement devant les centrales nucléaires.<br />
<br />
Il évacue rapidement l'influence du Community Reinvestment Act (CRA) en pages
48 et 49 : "<em>ce sont les banques, sans aucune incitation de l’État, qui
se sont lancées dans les subprime</em>" Selon lui, le fait que l’État ait
obligé les banques à prêter autant aux minorités ethniques qu'au reste de la
population n'a eu aucune influence sur la crise. Pour "prouver" cela, Stiglitz
évoque le renflouement d'AIG, une banque d'affaires spécialisée dans les CDS
qui a mobilisé 200 Mds de dollars d'argent public pour son sauvetage. Il
conclut que si des banques qui n'ont rien à voir avec les subprime et le CRA
ont du être secourues, cela démontre qu'elles se lancent toute seules dans les
activités à risque. C'est 235 pages plus loin, dans le chapitre 6, que Stiglitz
détruit lui-même son argument. Il établit en effet le lien entre les crédits
hypothécaires et leurs dérivés qu'il qualifie "<em>d'innovations à risque</em>"
: "<em>ils</em> [les marchés financiers] <em>ont coupé en rondelles les crédits
hypothécaires dans des titres, puis coupé en rondelle ces titres dans des
produits toujours plus compliqués</em>" (p. 283). Il explique ensuite page 284
: "<em>AIG vendait des assurances contre l'effondrement d'autres banques - type
particulier de dérivé qu'on appelle un Credit Default Swap (CDS)</em>".<br />
<br />
La propension de Stiglitz à se contredire est particulièrement sensible dans le
domaine de l'interventionnisme. Il conspue tout au long du livre les marchés
libres, et leur attribue tous les maux mais il ne peut s'empêcher d'avouer
involontairement - 467 pages c'est difficile à contrôler - que la finance
<em>n'est pas</em> un marché libre. Quelques exemples
significatifs :<br />
page 47 (quel aveu !) : "<em>Une réglementation laxiste sans argent bon marché
n'aurait peut-être pas conduit à une bulle. Mais l'important c'est que l'argent
bon marché avec un système bancaire bien géré ou bien réglementé aurait pu
conduire à une expansion</em> [...]<br />
page 231 : "<em>Ce renflouement et ses nombreux prédécesseurs des années
1980,1990 et des premières années 2000 ont envoyé un signal fort aux
banques : n'ayez pas peur des prêts qui tournent mal, l’État ramassera les
morceaux.</em>"<br />
Page 265 (magnifique exemple donné par Stiglitz lui-même ou la réglementation
aboutit à une dérégulation) : "<em>Quand la crise s'est développée, l'autre
exigence des banques [...] a été l'interdiction des ventes à
découvert</em>" <br />
"<em>La vente à découvert incite puissamment les acteurs du marché à débusquer
la fraude et le crédit imprudent - certains pensent qu'elle a davantage
contribué à mettre un frein à ces mauvais comportements que les autorités de
contrôle de l'Etat.</em>"<br />
<br />
Malgré ses défauts l'ouvrage contient plusieurs exposés convaincants sur :
les magouilles des banquiers, l'enfer des crédits hypothécaires pour les
particuliers, le gâchis humain engendré par la crise, les contradictions entre
la politique imposée par le FMI aux pays pauvres et l'image donnée par la
faillite financière américaine.<br />
Pris isolément, Il y a donc des paragraphes intéressants dans ce livre, mais le
parti pris idéologique de Stiglitz est tellement lourd qu'il devient impossible
à un lecteur non averti de démêler le vrai du faux, d'aller du général au
particulier, et de remettre dans le bon ordre les causes et les conséquences de
la crise. Nous avons affaire à un livre de propagande contre le marché libre
dont le procédé principal est la falsification des idées libérales.<br />
<br />
Lorsqu'on l'écoute ou lorsqu'on le lit, Stiglitz avait (évidemment) prévu la
crise de 2008. Malheureusement personne ne l'a écouté et l'économie a connu une
crise très grave...<br />
La "recette" de sortie de crise préconisée par Stiglitz au moment de la
parution du "<em>triomphe de la cupidité</em>" consiste à ce que les États
dépensent <em>beaucoup</em> plus en s'endettant <em>beaucoup</em> plus.
Page 118 à 122 il expose les sept principes d'un plan de stimulation réussi et
critique celui mis en place par l'administration Obama jugé "trop restreint" et
qui "<em>aurait pu être plus efficace</em>" (page 123) pour conclure page 130 :
"<em>800 milliards de dollars sur deux ans ne faisaient pas le
poids</em>."<br />
Dans son prochain bouquin Stiglitz affirmera certainement qu'il avait prévu la
crise de la dette de 2011, mais là nous pourrons lui ressortir - un peu
cruellement il est vrai - ce qu'il écrivait en janvier 2010. Je vous en laisse
juge :<br />
<br />
page 183-184 " <em>L'État (via la Fédéral Reserve) a prêté de
l'argent aux banques à des taux d'intérêt très faibles. Puisque l'État peut
emprunter à un faible taux d'intérêt, pourquoi ne pas utiliser cette aptitude
pour fournir un crédit moins coûteux aux propriétaires en difficulté ?
[...] C'est bénéfique pour tout le monde - sauf pour les banques. L’État a un
avantage sur elles, tant pour lever les fonds (<strong>puisque ses risques de
défaut de paiement sont pratiquement nuls</strong>) que pour percevoir les
intérêts.</em>"<br />
<br />
Page 233 "<em>Traditionnellement la Federal Reserve achète et
vend des bons du trésor, des bons d’État à court terme. [...] <strong>Il n'y a
aucun risque que les bons posent problème : ils sont aussi sûrs que l’État
américain</strong>.</em>"<br />
<br />
Page 271 "<em>Le système financier avait toujours eu des
produits qui répartissaient et géraient le risque. <strong>Celui qui voulait un
actif très sûr achetait un bon du Trésor</strong>. Celui qui voulait prendre un
peu plus de risques pouvait acheter une obligation d'entreprise. Les parts de
capital (les actions) étaient encore plus risquées</em>"<br />
<br />
Page 289 : "<em>Le débat continue sur ce qui attirait des milliers de
milliards de dollars dans les dérivés. L'argument allégué est la «meilleure
gestion du risque»: par exemple, ceux qui achètent les obligations d'une
entreprise souhaitent se décharger du risque de faillite de cette entreprise.
Cet argument n'est pas très convaincant. <strong>Si l'on veut acquérir un titre
sans risque de crédit, on peut acheter un bon d'État</strong> de maturité
comparable. C'est aussi simple que cela.</em>"</p>Irrationalité individuelle et justesse des marchésurn:md5:0a1a9c746d903d18d79357e69d27a6702012-01-30T22:42:00+01:002019-10-31T10:20:14+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquemarchéréglementationrégulation<p><img title="modelisation paysage, janv. 2012" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/wireframe3.jpg" />L'une des critiques courantes portée à
l'encontre de l'auto régulation des marchés libres tient à la rationalité
supposée de leurs acteurs. Lorsque les économistes libéraux affirment que le
marché fixe le juste prix ou le juste salaire et qu'il fonctionne tout seul
dans l'intérêt de tous, cela voudrait dire que l'homo œconomicus sous tendu par
ce modèle raisonne correctement, qu'il est en quelque sorte infaillible. Les
contempteurs de l'ordre spontané utilisent ce prérequis supposé pour condamner
la théorie dans son ensemble. Ils rappellent que les individus ne sont ni
rationnels ni bien informés, et en déduisent que la science économique libérale
ne tient pas debout puisqu'elle utilise un modèle où les raisonnements des
individus et l'information dont ils disposent doivent être parfaits. Ils
accompagnent généralement cette démonstration d'un couplet sur l'inhumanité de
ce personnage "<em>calculateur, rationnel, égoïste et intéressé</em>" qui ne
fait "<em>aucune place</em> [...] <em>à la sensibilité humaine, au civisme, à
l'altruisme</em>" 1 censé être à la base du modèle libéral mais qui, selon eux,
ne fait que trahir la froideur et l'irréalisme de ses défenseurs.<br />
<br />
En fait il n'est pas du tout nécessaire que chaque individu pris isolément soit
rationnel et bon calculateur pour que le "marché" donne le bon prix, le bon
salaire ou, comme nous allons l'illustrer dans notre exemple, le bon
chemin.</p> <p>Lorsqu'on essaye de déterminer la trajectoire optimum d'une route ou d'une
autoroute dans un paysage vallonné ou montagneux, on doit effectuer des calculs
complexes. Ces calculs sont effectués par des ordinateurs après relevés
topographiques par satellites et modélisation 3D du paysage. Il faut en effet
déterminer, parmi toutes les options possibles le trajet le plus "lisse", celui
qui réalise le meilleur compromis entre le chemin le plus court et la
minimisation des dénivelés. Les techniques modernes permettent d'atteindre ce
résultat. Or que constatent les ingénieurs des ponts et chaussées lorsqu'ils
vont reconnaître sur le terrain le trajet déterminé par leurs calculs ? Eh
bien, que le tracé élaboré par l'ordinateur correspond peu ou prou aux chemins
muletiers présents depuis des siècles dans la montagne.<br />
Cela veut-il dire que les muletiers sont parfaitement rationnels et capables
d'effectuer des calculs inaccessibles au commun des mortels ? non, évidemment.
Le chemin qu'ils choisissent individuellement cherche à se rapprocher du trajet
le plus court et le moins pénible entre deux points. Comme tout le monde, ils
peuvent se tromper et faire de mauvais choix, mais à la longue, à force
d'essais, au fil d'itérations successives opérées par plusieurs générations,
ils trouveront la meilleure voie.<br />
En dehors des simples erreurs, les muletiers peuvent aussi dévier du chemin
idéal pour d'autres raisons : beauté d'un point de vue, attraits de la bergère
qui travaille en amont ou en aval, désir d'éviter un autre muletier, détour par
un champ propice à la cueillette, etc. A long terme, ces critères irrationnels
en regard du but poursuivi s'annuleront et ne restera que le facteur objectif
d'optimisation du trajet.<br />
En revanche, si les autorités locales, influencées par le mari de la bergère
(celle qui subit les avances du muletier), décident que "par mesure de
sécurité", les mules et leurs maîtres devront passer à plus d'un kilomètre des
zones de pâture, alors il est très probable que le nouveau chemin ne pourra
plus <em>jamais</em> correspondre à celui déterminé par ordinateur.<br />
Dans l'exemple des muletiers les itérations se font sur une longue période. Le
bon résultat est obtenu au fil du temps. Sur les marchés boursiers l'ajustement
est très rapide puisque ce sont des millions d'opérations qui se font à la
seconde.<br />
Les acteurs de la vie économique, c'est à dire de la vie tout court, en plus
des erreurs de raisonnement qu'ils peuvent commettre, possèdent une large part
d’irrationalité dans laquelle se mêle la passion, la négligence, l'obstination,
l'amour, l'exaltation ou le découragement, mais cela n'empêche pas un marché
libre de donner la bonne indication sur les prix, les salaires ou sur le
meilleur chemin à suivre dans la montage.</p>
<h5>(1) Joseph Stiglitz - Le triomphe de la cupidité - Chapitre 9 - Page
397.</h5>La spéculation pour les socialistesurn:md5:30fa9740a00854e13d84b2544487f5752011-12-20T10:11:00+01:002020-11-12T17:17:30+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitécrisedisques durspénurieréglementationrégulationspéculation<p><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/DD-WDCGm30.jpg"><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.DD-WDCGm30_m.jpg" title="disques durs WD, déc. 2011" /></a>Les deux plus grands fabricants mondiaux de disques durs, Western Digital et Seagate ont subi les inondations catastrophiques de Thaïlande. Plusieurs sites importants de production ont été touchés, des usines ont été fermées et même partiellement détruites. On estime que la production mondiale a été réduite de 25 à 28% ce qui est énorme.</p>
<p>Comment le marché du disque dur réagit-il à cette catastrophe écologique ?</p> <p>Rappelons tout d'abord que le marché du disque dur est à peu de choses près libre (si l'on met de côté les lois sur les brevets qui limitent artificiellement le nombre de ses acteurs). Il n'y a pas ici de quotas de disques durs réservés par les gouvernements pour leurs peuples, pas de lois règlementant la production ou les prix des disques durs, pas de permis de produire des disques durs, pas d'autorité de régulation des disques durs, ni même de banque centrale des disques durs, enfin pas de prison à perpétuité pour ceux qui mettraient sur le marché de nouveaux disques durs. Comme le marché des vélos ou comme celui des poêles à frire, le marché des disques durs obéit donc à l'impitoyable "dictature des marchés".</p>
<p>Première surprise, contrairement aux sinistres prédictions des interventionnistes de tous bords, on ne constate dans le passé aucune "bulle sur les disques durs", ni d'ailleurs sur les vélos ou les poêles à frire. Voilà des marchés laissés aux mains des prédateurs capitalistes qui se régulent très bien tout seuls. Pas de montée cyclique des cours, pas de pénurie, on constate au contraire une baisse régulière des prix, fonction des progrès technologiques et du jeu de la concurrence.</p>
<p>Dans le même temps, l'immobilier et le crédit, deux secteurs d'activité caricaturalement contrôlés par les États-nations au moyen d'une armée de fonctionnaires sont secoués de crises cycliques que les ultra-étatistes tentent fébrilement d'attribuer à une pseudo "dérèglementation". Complètement aveugles au milieu qui les entoure, ils pensent aussi (ou essaient de faire croire) que leur faillite est due au monde de la finance dont ils ont pourtant intégralement fixé les règles au moyen de règlementations, lois et traités d'une complexité kafkaïenne.</p>
<p>Deuxième surprise, le marché du disque dur, même confronté à une situation de crise brutale, réagit "intelligemment". Les grossistes, apprenant l'ampleur de la catastrophe, augmentent immédiatement les prix de vente de leur stock sachant que les sources d'approvisionnement vont se tarir. Ce faisant ils "spéculent". Quelles sont les conséquences pour eux et pour les autres ? Les grossistes réalisent une bonne opération puisqu'ils vendent très cher des disques achetés bon marché. D'un autre côté ils compensent leurs pertes futures sur la baisse attendue des volumes. Les clients eux, se trouvent confrontés à une hausse spectaculaire des prix qui sont actuellement deux à trois fois plus élevés qu'avant les inondations. Cette hausse entraine un arbitrage des clients : ceux qui ont un besoin urgent vont acheter, les autres moins pressés, vont retarder leurs acquisitions ou diminuer leur consommation en espérant que les prix auront baissé entre temps.</p>
<p>Le premier effet de la spéculation est donc de retarder la pénurie pour ceux qui ont le plus fort besoin.</p>
<p>Une autre conséquence très bénéfique de la spéculation c'est qu'elle incite les usines restantes à tourner à plein régime, même à coût marginal plus élevé. Tous les constructeurs sont incités à augmenter leur production puisque les prix sont plus hauts.</p>
<p>La bêtise habituelle des dirigistes consiste à intervenir pour maintenir les prix bas. C'est une erreur classique qui obéit généralement à des considérations électoralistes. Pour faire plaisir à une clientèle électorale on légifère pour "fixer" les prix tout en s'indignant des profits réalisés par les spéculateurs. De ce fait il n'y a pas de ralentissement de la consommation, le stock s'épuise, la pénurie arrive donc plus vite, et comme il y a moins d'incitation à produire puisque les prix restent bas, la pénurie dure plus longtemps.</p>
<p>L'exemple le plus célèbre est la fixation des prix du blé par les jacobins pendant la révolution française. L'instauration du "maximum" (fixation des prix) pour lutter contre "l'agiotage" (la spéculation) devait provoquer la chute de la production, le découragement et parfois la fuite des fermiers, avec pour conséquences une famine épouvantable et des millions de morts.</p>
<p>Ces mêmes remèdes imbéciles et parfois criminels sont malheureusement toujours proposés de nos jours dans des domaines variés : énergie, transports, loyers immobiliers, par une classe politique ultra dirigiste et fière de l'être.</p>
<p>Nul doute que si la situation perdure et que les services de l'Etat sont obligés de payer leurs ordinateurs plus chers, nous n'échapperons pas à un discours de Nicolas Sarkozy sur la nécessaire "moralisation du marché des disques durs".</p>
<p>Comme on l'a vu avec l'exemple des vélos, des poêles à frire et des disques durs, un marché complètement libre ne donne pas lieu spontanément à de la spéculation. Pour que la spéculation apparaisse, il faut toujours une cause extérieure imprévisible, un facteur d'incertitude. C'est à cette seule condition que "ceux qui savent" ou "ceux qui détiennent", peuvent espérer "battre le marché".</p>
<p>L'exemple des disques durs montre aussi que la spéculation dans un marché libre a un effet régulateur, donc bénéfique pour tout le monde.</p>
<p>Dans le cas des marchés financiers et de la crise actuelle, il y a bien un phénomène spéculatif. A quoi est-il du ? Quelle est "l'inondation" qui provoque la spéculation ? Pour la crise récente, il est évident que le "débordement" provient du déficit chronique et de la dette accumulés par les sociales-démocraties. D'une manière plus générale, les facteurs d’incertitude et de dérèglement en matière de monnaie/crédit et d'immobilier résident bien évidemment dans les politiques publiques.</p>
<p>Certains hommes politiques n'hésitent pas à soutenir que la spéculation sur les marchés financiers est la cause de la crise actuelle. C'est comme si l'on prétendait que la spéculation sur les disques durs a provoqué des inondations en Thaïlande, c'est le même niveau d'absurdité.</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2011/12/20/La-sp%C3%A9culation-pour-les-socialistes#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/200Le flic au carrefoururn:md5:a3bb445fa796bb3e74816a858e2392972011-10-21T23:57:00+02:002020-11-12T17:18:49+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiqueautoritécarrefourflicréglementationrégulation<p><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/police-trafic-georgeogoodman-ptit.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="police jam, oct. 2011" />Tous les conducteurs ont fait à un moment ou à un autre, la douloureuse expérience d'une circulation réglementée par un ou plusieurs agents de la force publique. Cette aventure peut advenir lorsque des feux de circulation sont en défaut, lors d'une panne électrique de quartier, ou à l'occasion du passage d'un convoi officiel. Il est à noter que cette dernière éventualité prend de plus en plus le pas sur les deux premières : la probabilité de croiser une Citroën C6 noire (le pouvoir c'est sérieux) et diesel (pour faire des économies) accompagnée d'un convoi de gendarmes (de toutes façons ils sont payés, autant les utiliser) étant devenue nettement plus élevée que celle d'une panne électronique ou électrique.<br />
Bref, nous l'avons tous constaté, la présence d'agents "régulateurs" au milieu d'une intersection ou nous passons tous les jours provoque une invraisemblable pagaille.</p>
<h6>Photo flickR licence CC par georgeogoodman</h6> <p>Les temps de traversée sont considérablement accrus par rapport à l'habitude et les files plus longues. Le phénomène est parfaitement connu de l'automobiliste moyen qui après une attente interminable peut enfin s'exclamer à l'approche du carrefour « <em>c'est normal y a des flics !</em>».<br />
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Alors pourquoi l'administration du carrefour fait-elle systématiquement moins bien que les feux automatiques ? Tout simplement parce que les feux sont réguliers, donc <em>prévisibles</em>. Tout le monde peut adapter sa conduite, accélérations, freinages, trajectoire, choix de l'itinéraire, à une topologie et à une chronologie connues. Au contraire, lorsque le carrefour est gouverné, il l'est uniquement en fonction de ce que le policier peut voir et apprécier. Or il ne voit pas les files de voiture dans toute leur longueur ni l'impact d'un arrêt trop prolongé sur les intersections précédentes ou suivantes. En <em>gouvernant</em> il <em>dérègle</em> tout car il annihile les centaines d'habitudes et d'anticipations des automobilistes.<br />
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Le gouvernement du carrefour a d'autres conséquences néfastes. Chaque occupant d'une file, exaspéré par la lenteur de la circulation croit pouvoir influencer le policier administrateur. Il s'ensuit des concerts de klaxon destinés à obtenir par intimidation le blocage de la file "adverse" et le maintien de la circulation sur sur sa propre file. Bien entendu les automobilistes de l'autre file font la même chose, ce qui annule tout effet positif tout en créant des nuisances sonores pour les riverains.<br />
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D'accord, nous diront les adorateurs de l'Etat (qui commencent à voir où nous voulons en venir) mais le policier fait quand même mieux que si il n'y avait personne au carrefour.<br />
L'ordre croissant de la régulation serait donc : 1 régulation sans signalisation automatique - 2 régulation par autorité - 3 régulation avec feux.<br />
Or, là aussi, l'expérience contredit cette hiérarchie. Lorsque des feux de circulation sont en panne, ils passent dans un mode dégradé, orange clignotant. Et dans ce cas, on constate souvent que le carrefour est nettement plus fluide que d'habitude. La réglementation prévisible, mais assez grossière, des feux de circulation est remplacée par des centaines de négociations de gré à gré entre automobilistes. A la priorité à droite vient se substituer un accord tacite de passage alterné entre les véhicules. Bien entendu un mauvais coucheur vient parfois troubler cette entente et exige l'application de sa priorité en forçant le passage, mais dans l'ensemble, ça marche ! Au point que les pouvoirs publics emploient de plus en plus des "carrefours giratoires", qui à l'aide de règles simples et sans signalisation automatique réussissent à rendre la circulation plus fluide.<br />
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L'ordre croissant de la régulation du carrefour est donc en fait : 1 régulation par autorité - 2 régulation par feux - 3 régulation sans signalisation automatique.<br />
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Bien entendu cette expérience a des limites. Si le carrefour est dangereux et sans visibilité il vaut mieux utiliser des feux. C'est parce que le rond point est dégagé et doté d'une bonne visibilité, donc que le conducteur est bien informé, que la solution est efficace. De même, en cas d'embouteillage monstre avec des voitures imbriquées dans tous les sens, un policier (l'autorité) peut arriver à désengorger le carrefour, ce que les feux de circulation n'arriveraient même pas à faire.<br />
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Les différentes méthodes de gestion de la circulation permettent de définir un curseur grossier sur lequel on peut tenter de placer quelques grands sujets de société par exemple la justice, l'aide sociale et enfin le crédit et la monnaie.<br />
A gauche se trouve l'autorité coercitive (le flic du carrefour) au centre se trouve la réglementation (les feux) à droite le gré à gré contractuel (le giratoire).<br />
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<a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/regulation.jpg"><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.regulation_m.jpg" title="régulations, oct. 2011" /></a><br />
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Dans le cas de la justice la représentation de notre société sur le curseur est assez large. La justice de Saint Louis sous son chêne (autorité coercitive) n'existe plus. Mais il existe toujours un ministère public et un procureur qui ont vocation à défendre un "intérêt collectif" même en l'absence de victime. Le droit codifié (au centre) est prépondérant mais il n'est pas rigide, il peut laisser place à des négociations ou à des débats (les condamnations ne sont pas fixes) Il y a donc une part de gré à gré dans la façon dont est rendue la justice. L'extrême droite du curseur a été défendue par Proudhon qui nie la légitimité de toute institution juridique.<br />
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Pour ce qui concerne l'aide sociale la gauche du curseur représente les redistributions coercitives décidées arbitrairement par le pouvoir royal, ecclésiastique ou républicain. Le centre du curseur représente les mêmes redistributions violentes lorsqu'elles obéissent à des règles établies et prévisibles. Plus les règles changent souvent et plus on se déplace vers la gauche du curseur. A la droite du curseur se trouve la redistribution volontaire c'est à dire la vraie charité.<br />
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Le cas du crédit et de la monnaie est d'actualité. De tout temps la création monétaire a été un privilège d’État (c'est la gauche du curseur) et de tout temps il y a eu des crises monétaires graves. L'apparition d'une réglementation pléthorique est plus moderne. Elle est née lorsque les États ont délégué aux banques privées la création monétaire sans vouloir leur laisser la moindre marge de manœuvre. Les nations ou les entités supranationales comme l'Europe veulent contrôler la masse monétaire pour "piloter" l'économie. C'est la situation actuelle qui va de la gauche du curseur jusqu'à son centre. La droite du curseur consisterait en une création monétaire effectuée par des banques libres, intégralement responsables de leurs prêts, susceptibles de faillite en cas de mauvaise gestion, donc attachées à vérifier la solvabilité des emprunteurs. Nous n'y sommes pas et dans le cas de la monnaie, les bouchons se produisent régulièrement depuis 4000 ans.</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2011/10/21/Le-flic-au-carrefour#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/83