Gauche libérale - Mot-clé - marchéValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearLettre aux électeurs de Jean-Luc Mélenchonurn:md5:4fa230a6ebd9234eb8f5d281dc4f8e832017-04-15T19:36:00+02:002020-10-23T19:54:23+02:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiqueanticapitalistecapitalismecapitalistedroits de l hommemarchéMélenchonpropriétérévolution<p><br />
Chers dirigistes,<br />
<br />
Vous voulez "refaire le monde", réparer les injustices, accroître le bien-être de l'humanité, voilà de louables préoccupations. Mais pourquoi choisir le socialisme et le protectionnisme pour atteindre ces objectifs ?<br />
<br />
<img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.Melenchon_26_Mai_2016-640px_m.jpg" title="Mélenchon 26 mai 2016, avr. 2017" /></p>
<h6><a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49090734" hreflang="fr">Par Awkiku — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,</a></h6>
<p>Car si le monde est à refaire, depuis la révolution industrielle, c'est bien le capitalisme et l'économie de marché qui le refait. C'est l'organisation capitaliste qui tire de la misère et de la faim, les uns après les autres, les pays qui adoptent ce système, ou plutôt qui <em>acceptent</em> ce système, puisque jamais aucun homme d’État n'a prôné ou "décidé" de "passer au capitalisme".<br />
Le capitalisme est l'ordre spontané qui naît de la reconnaissance par les gouvernements, de la liberté et de la propriété, ces deux droits de l'homme qui figurent en tête de notre constitution. La révolution capitaliste est donc une révolution sans révolutionnaire, ce qui vous désoriente, vous les dirigistes, qui ne pouvez imaginer qu'il n'y ait pas de "<em>dessein humain</em>" à l'ordre du monde.</p> <h3><br />
Le capitalisme, ordre spontané sans dieu ni maître</h3>
<p><br />
Ainsi lorsque Michel Onfray affirme dans "Décadence" :</p>
<blockquote>
<p><em>Le rameau d'une civilisation est toujours une spiritualité. Il n'est pas d'exemple dans l'histoire d'une civilisation dont le noyau dur n'ait pas été à l'origine une croyance qui, devenue officielle et collective, se transforme en religion</em>.</p>
</blockquote>
<p>Il commet une erreur <em>monumentale</em>, car la civilisation capitaliste n'est pas une spiritualité, c'est un ordre spontané, une civilisation sans idole, pas de chef, pas de grand timonier, pas même d'initiateur ou d'inspirateur. La révolution capitaliste s'est faite sans l'intervention du moindre guide.<br />
<br />
Bien sûr, des penseurs, philosophes, économistes, ont cherché à théoriser le développement du capitalisme et l'origine de la richesse des Nations, mais la naissance du capitalisme dans l’Angleterre des XVII et XVIIIe siècles s'est faite accidentellement, sans guide, sans chef, sans idéologie, selon un processus mystérieux et controversé, puis s'est propagée comme un feu de poudre à travers l'Europe continentale.<br />
<br />
La société traditionnelle avait, elle, des chefs garants d'une organisation claniste, protectrice, féodale et socialiste. Les plus vulnérables aux pénuries en tout genre devaient être protégés contre les abus et contre la richesse excessive de certains. L'équité servait de guide aux dirigeants du monde et cette équité commandait de n'accorder des droits de propriété qu'en fonction du mérite de chacun. C'est cette règle immémoriale et intuitive que le capitalisme a bouleversé. C'est ce vieil ordre réactionnaire de l'équité que vous tentez de rétablir.<br />
Car le marché rémunère de façon impersonnelle ceux qui rendent service aux autres à travers des échanges libres, consentis et sécurisés. De là naît l'accumulation de capital qui rend à son tour possible la production de richesses. Les notions de mérite comme de valeur-travail sont ici secondaires, voire inexistantes.<br />
</p>
<h3>La plus grande des révolutions c'est l'avènement du capitalisme</h3>
<p>Le capitalisme est une révolution qui a totalement bouleversé le visage du monde, qui a modifié les cultures, qui a remodelé les paysages, qui a changé les habitudes et les traditions. C'est, de très, très loin, la plus grande révolution que le monde a connu.<br />
Si vous avez un minimum d'objectivité et si vous prenez le recul nécessaire vous le reconnaîtrez.<br />
<br />
Ouvrez les yeux, chers dirigistes bien intentionnés, et observez le monde qui vous entoure ; l'économie de marché et le capitalisme créent une profusion de richesses et améliorent le sort des plus pauvres. La Chine, suivant l'exemple des dragons asiatiques, est sortie de la misère la plus noire en l'espace de seulement 30 ans grâce à l'économie de marché. La révolution que vous appelez de vos vœux se déroule sous vos yeux et au lieu d'y participer, vous lui résistez, vous la combattez.<br />
</p>
<h3>Mélenchon un contre-révolutionnaire comme Marx, Lénine, Mao, Pol Pot ou Chavez</h3>
<p>Car la révolution capitaliste n'est pas finie ; d'autres cultures claniques, féodales ou socialistes disparaîtront, la prospérité s'installera partout ou l'économie de marché et les droits de propriété seront reconnus.<br />
Alors ne vous trompez pas, les Marx, Lénine, Mao, Pol Pot, Castro, Chavez, ne sont pas des révolutionnaires, ce sont des contre-révolutionnaires qui ont voulu retourner au vieil ordre de "l'équité" dirigiste, celui qui a maintenu l'humanité dans la misère et la servitude pendant 4000 ans. Ces contre-révolutionnaires ont réussi à plusieurs reprises à briser la révolution capitaliste ; ils ont ruiné leurs pays, provoqué des famines et causé directement ou indirectement la mort de dizaines de millions de personnes.<br />
Alors en votant Mélenchon ne croyez pas être des insoumis, des révolutionnaires ou des anticonformistes car en votant pour ce clone de Chavez vous rejoignez le triste camp de la contre-révolution et de la réaction.<br />
<br />
La contre révolution prend de multiple visages. Il est évident que l'islamisme est bien une forme de résistance aux bouleversements induits par la révolution capitaliste qui pénètre et transforme les pays musulmans. La révolution capitaliste transforme de l'intérieur, les mentalités, détruit des traditions millénaires, renverse l'ordre des priorités. C'est insupportable pour certains, jamais vraiment désirable pour les autres, car l'attrait pour l'inconnu et le changement ne sont pas des traits saillants de la nature humaine.<br />
Comme le dit Joyce Appleby dans <em><a href="http://livre.fnac.com/a9357067/Joyce-Appleby-Capitalisme" hreflang="fr">Capitalisme, histoire d'une révolution permanente</a></em> :</p>
<blockquote>
<p><em>Nous sous-estimons la force des rituels et des croyances partagés et la façon dont toute menace contre ces liens affecte les hommes. Dans les sociétés traditionnelles, c'est notre souci de l'efficacité et du profit qui est perçu comme du fétichisme. Nos préoccupations leur paraissent aussi déplaisantes qu'elles l'étaient pour les habitants de l'Europe du XVIe siècle</em>.</p>
</blockquote>
<h3><br />
Chers progressistes, il est encore temps de rejoindre le camp des vrais insoumis</h3>
<p>Aujourd'hui notre pays est menacé par le vieil ordre socialiste. Les dépenses publiques atteignent 58% du PIB, c'est à dire de toutes les richesses produites en France. Nous sommes donc très majoritairement plongés dans une économie de type socialiste, et le propre d'une économie socialiste c'est de couler. Une économie socialiste détruit la production de richesse pour la simple raison qu'elle détruit leurs fondements qui sont la liberté et la propriété, c'est à dire les deux premiers droits de l'homme.<br />
<br />
Alors chers électeurs de Mélenchon, avant de glisser votre bulletin dans l'urne, rappelez vous bien du terrible avertissement que les révolutionnaires de 89 ont inscrit en tête de notre constitution au sortir de 200 ans d'absolutisme :</p>
<blockquote>
<p><em>l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements</em>.</p>
</blockquote>
<p><br />
Aujourd'hui il est encore temps pour vous de rejoindre le camp de la révolution et de quitter celui de la réaction ; ressaisissez vous !<br />
<br />
Vive la révolution capitaliste - hasta la victoria - no pasaran !</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2017/04/15/Lettre-aux-%C3%A9lecteurs-de-Jean-Luc-M%C3%A9lenchon#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/224Irrationalité individuelle et justesse des marchésurn:md5:0a1a9c746d903d18d79357e69d27a6702012-01-30T22:42:00+01:002019-10-31T10:20:14+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquemarchéréglementationrégulation<p><img title="modelisation paysage, janv. 2012" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/wireframe3.jpg" />L'une des critiques courantes portée à
l'encontre de l'auto régulation des marchés libres tient à la rationalité
supposée de leurs acteurs. Lorsque les économistes libéraux affirment que le
marché fixe le juste prix ou le juste salaire et qu'il fonctionne tout seul
dans l'intérêt de tous, cela voudrait dire que l'homo œconomicus sous tendu par
ce modèle raisonne correctement, qu'il est en quelque sorte infaillible. Les
contempteurs de l'ordre spontané utilisent ce prérequis supposé pour condamner
la théorie dans son ensemble. Ils rappellent que les individus ne sont ni
rationnels ni bien informés, et en déduisent que la science économique libérale
ne tient pas debout puisqu'elle utilise un modèle où les raisonnements des
individus et l'information dont ils disposent doivent être parfaits. Ils
accompagnent généralement cette démonstration d'un couplet sur l'inhumanité de
ce personnage "<em>calculateur, rationnel, égoïste et intéressé</em>" qui ne
fait "<em>aucune place</em> [...] <em>à la sensibilité humaine, au civisme, à
l'altruisme</em>" 1 censé être à la base du modèle libéral mais qui, selon eux,
ne fait que trahir la froideur et l'irréalisme de ses défenseurs.<br />
<br />
En fait il n'est pas du tout nécessaire que chaque individu pris isolément soit
rationnel et bon calculateur pour que le "marché" donne le bon prix, le bon
salaire ou, comme nous allons l'illustrer dans notre exemple, le bon
chemin.</p> <p>Lorsqu'on essaye de déterminer la trajectoire optimum d'une route ou d'une
autoroute dans un paysage vallonné ou montagneux, on doit effectuer des calculs
complexes. Ces calculs sont effectués par des ordinateurs après relevés
topographiques par satellites et modélisation 3D du paysage. Il faut en effet
déterminer, parmi toutes les options possibles le trajet le plus "lisse", celui
qui réalise le meilleur compromis entre le chemin le plus court et la
minimisation des dénivelés. Les techniques modernes permettent d'atteindre ce
résultat. Or que constatent les ingénieurs des ponts et chaussées lorsqu'ils
vont reconnaître sur le terrain le trajet déterminé par leurs calculs ? Eh
bien, que le tracé élaboré par l'ordinateur correspond peu ou prou aux chemins
muletiers présents depuis des siècles dans la montagne.<br />
Cela veut-il dire que les muletiers sont parfaitement rationnels et capables
d'effectuer des calculs inaccessibles au commun des mortels ? non, évidemment.
Le chemin qu'ils choisissent individuellement cherche à se rapprocher du trajet
le plus court et le moins pénible entre deux points. Comme tout le monde, ils
peuvent se tromper et faire de mauvais choix, mais à la longue, à force
d'essais, au fil d'itérations successives opérées par plusieurs générations,
ils trouveront la meilleure voie.<br />
En dehors des simples erreurs, les muletiers peuvent aussi dévier du chemin
idéal pour d'autres raisons : beauté d'un point de vue, attraits de la bergère
qui travaille en amont ou en aval, désir d'éviter un autre muletier, détour par
un champ propice à la cueillette, etc. A long terme, ces critères irrationnels
en regard du but poursuivi s'annuleront et ne restera que le facteur objectif
d'optimisation du trajet.<br />
En revanche, si les autorités locales, influencées par le mari de la bergère
(celle qui subit les avances du muletier), décident que "par mesure de
sécurité", les mules et leurs maîtres devront passer à plus d'un kilomètre des
zones de pâture, alors il est très probable que le nouveau chemin ne pourra
plus <em>jamais</em> correspondre à celui déterminé par ordinateur.<br />
Dans l'exemple des muletiers les itérations se font sur une longue période. Le
bon résultat est obtenu au fil du temps. Sur les marchés boursiers l'ajustement
est très rapide puisque ce sont des millions d'opérations qui se font à la
seconde.<br />
Les acteurs de la vie économique, c'est à dire de la vie tout court, en plus
des erreurs de raisonnement qu'ils peuvent commettre, possèdent une large part
d’irrationalité dans laquelle se mêle la passion, la négligence, l'obstination,
l'amour, l'exaltation ou le découragement, mais cela n'empêche pas un marché
libre de donner la bonne indication sur les prix, les salaires ou sur le
meilleur chemin à suivre dans la montage.</p>
<h5>(1) Joseph Stiglitz - Le triomphe de la cupidité - Chapitre 9 - Page
397.</h5>Une histoire d'ânes pour expliquer la criseurn:md5:18c4d9300268d91ee9c29cfcee1124242011-10-05T00:48:00+02:002019-12-16T11:31:12+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitécrisefableindignésmarchéânes<img title="ânes, oct. 2011" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/anes-donkey-sanctuary-press-images-md.jpg" />Depuis quelque
temps circule sur Internet une fable censée expliquer la crise en termes
simples et de façon imagée. Cette histoire, qui est diffusée sur les blogs et
par courrier électronique, désigne "le marché" comme un coupable doublé d'un
escroc. Il s'agit de servir aux "indignés", dont la journée internationale aura
lieu le 15 octobre prochain, une version qui les amènera à réclamer un
renforcement des pouvoirs publics. Car telle est bien la subtile dialectique de
cette parabole, obtenir des victimes, qu'elles réclament elles-mêmes le
renforcement des instances qui les ont détroussées.<br />
<br />
Voici le texte tel qu'il nous est parvenu :<br />
<h6>Photo flickR licence CC par sanctuary-press-images</h6> <blockquote>
<p>Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village. Monté sur une
caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros
l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient un peu
étrange mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui
repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie. Il revint le lendemain et
offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants
lui vendirent leurs bêtes. Les jours suivants, il offrit 300 € et ceux qui ne
l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants. Constatant
qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait les acheter
500 € dans huit jours et il quitta le village.<br />
<br />
Le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acheter et
l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité.
Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante,
tous les villageois rachetèrent leur âne quatre fois le prix qu’ils l’avaient
vendu et pour ce faire, tous empruntèrent.<br />
<br />
Comme il fallait s’y attendre, les deux hommes d’affaire s’en allèrent
prendre des vacances méritées dans un paradis fiscal et tous les villageois se
retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.<br />
<br />
Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leur
emprunt. Le cours de l’âne s’effondra. Les animaux furent saisis puis loués à
leurs précédents propriétaires par le banquier. Celui-ci pourtant s’en alla
pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds,
il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous
les prêts accordés à la commune.<br />
<br />
Pour éviter ce désastre, le Maire, au lieu de donner de l’argent aux
habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, le donna au banquier, ami
intime et premier adjoint, soit dit en passant. Or celui-ci, après avoir
rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des
villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches du
surendettement.<br />
<br />
Voyant sa note en passe d’être dégradée et pris à la gorge par les taux
d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières
lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient
connu les mêmes infortunes.<br />
<br />
Sur les conseils avisés et désintéressés du banquier, toutes décidèrent de
réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes
sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la
retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires
et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable mais on
promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes.<br />
<br />
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le
banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des
Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères
Marchés.<br />
<br />
Très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des
maires sortants.<br />
<br />
Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les
villageois. Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? Que ferez-vous ?<br />
<br />
Pour nous retrouver tous sur la place du village samedi 15 octobre 2011
(journée internationale des indignés), faites déjà passer cette histoire à
votre voisin...</p>
</blockquote>
Maintenant examinons ce qui ne colle pas dans cette histoire. Le marché y est
décrit comme un être vivant et pensant qui a des <em>intentions</em>. Il agit
comme le feraient deux frères qui se sont mis d'accord entre eux pour rouler
les pauvres villageois. Or le marché n'est pas un être vivant. Il est la
résultante de millions de décisions individuelles. Le marché ne peut rien
"<em>promettre</em>". Deux individus peuvent <em>promettre</em>, les hommes de
l'Etat, peuvent <em>promettre</em>, mais certainement pas le marché ! Cet
organicisme, courant chez les étatistes, leur fait commettre ici une énorme
erreur de raisonnement.<br />
Car puisque le marché ne peut pas <em>promettre</em>, toute la fable des ânes
tombe à l'eau.<br />
Mais alors pourquoi les paysans se sont-ils endettés pour acheter des ânes
toujours plus chers ? Car si des millions de tractations ont été
réalisées en croyant que le prix des ânes allait continuer de monter cela veut
dire qu'il y avait une cause extérieure, un signal ou une incitation forte
capable de tromper tout ce monde.<br />
<br />
Voici donc la version libérale de la fable des ânes :<br />
<br />
<blockquote>
<p>Le Maire d'un village et une partie de son conseil municipal s'étaient mis
en tête de réguler la possession des ânes sur leur commune. La mairie s'était
donc octroyée le monopole de l'élevage d'ânes et vendait les bêtes aux paysans
à un prix fixé par ses soins.<br />
<br />
Certains paysans étant trop pauvres pour acquérir leur âne, le Maire, qui
pensait à sa réélection, décida qu'il fallait les aider. Il pria donc avec
insistance son ami banquier d'accorder des prêts avantageux aux paysans les
plus pauvres. Sachant que l'argent de la commune et des impôts transitait par
sa banque, le directeur ne pouvait pas refuser. Il accorda donc, des prêts de
100 € aux paysans les moins capables de les rembourser.<br />
<br />
Le banquier était un peu inquiet des risques que le Maire lui faisait prendre
car il n'avait que les ânes pour garantie. Mais constatant le succès de cette
première opération, le Maire se dit que les réticences du banquier
disparaîtraient si le prix des ânes augmentait. Comme il détenait le monopole
de l'élevage il maintint le nombre de nouveaux ânes proposés à la vente en
dessous de la demande. Le prix des ânes se mit à grimper, d'abord à 150 €, puis
à 200 €. Même s'ils n'arrivaient plus à payer leurs échéances, les paysans
pauvres pouvaient toujours revendre leur âne pour rembourser leur prêt en
faisant une plus-value confortable.<br />
<br />
Tout le monde au conseil municipal était convaincu de la sage politique du
Maire Un nombre croissant de paysans pauvres accédaient à la propriété
des ânes. La banque reçut des félicitations officielles pour sa politique non
discriminante.<br />
<br />
Lorsque le cours de l'âne atteignit 500 €, le nombre de défaut de paiement
devint trop important et de nombreux ânes, saisis par le banquier, se
retrouvèrent sur le marché, provoquant la chute des prix de l'animal. Après
quelques mois l'âne valut 80 € . Les paysans préférèrent voir leur âne
saisi plutôt que de continuer à payer trois ou quatre fois son prix, ce qui mit
la banque au bord de la faillite.<br />
<br />
Le Maire et le conseil municipal décrétèrent que la banque avait été imprudente
et cupide. Ils publièrent un communiqué dans lequel ils affirmaient que la
bulle ânière était due à la spéculation, conséquence d'une dérèglementation
bancaire. Une faillite de la banque aurait eu des conséquences
dramatiques pour toute l'économie locale, le Maire fut donc obligé de la
renflouer précipitamment. Soucieux de paraître contrôler la situation, il
décida aussi de relancer l'économie du village en prêtant de l'argent à
certains riches artisans de la commune, lesquels devinrent ses fervents
supporters.<br />
<br />
Malheureusement la commune était déjà extrêmement endettée. Les Maires
successifs avaient dépensé sans compter pour acquérir le vote des villageois.
Cette dernière et énorme dépense fit déborder le vase. Les villageois
travailleurs et économes qui avaient prêté à la commune commencèrent à douter
de sa capacité à les rembourser. Pour rassurer de nouveaux prêteurs et éviter
de payer des intérêts plus élevés, le Maire dut s'engager, la mort dans l'âme,
à réduire les dépenses.<br />
<br />
Pour protester contre cette situation des villageois se déclarèrent "indignés"
et organisèrent des manifestations au nom des paysans pauvres qui avaient perdu
leur argent, leur âne et leur travail.<br />
<br />
Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que ces indignés
sont en fait des employés municipaux qui tirent l'intégralité de leurs revenus
du déficit communal.<br />
<br />
Très généreusement l'opposition municipale a promis d'augmenter leurs effectifs
et leurs salaires en taxant les artisans et fermiers les plus prospères ainsi
que la banque.<br />
<br />
Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les
villageois pauvres et les villageois industrieux. Et vous, que feriez vous à
leur place ? Que ferez-vous le samedi 15 octobre 2011 ? (journée internationale
des indignés) Faites déjà passer cette histoire à votre voisin...</p>
</blockquote>
<br />
<br />
<br />Le libéralisme c'est le règne de la violenceurn:md5:fca99f186c75e39655aac3c3553dcaa62010-10-22T22:30:00+02:002019-11-01T13:08:30+01:00Alain Cohen-DumouchelL'argumentaire des anti-libérauxlibéralismemarchésocialismeviolence <h2 style="font-weight: bold;"><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/Manif-reform-retraites-23-09-10-alexandre-marchand.jpg"><img title="revendications, oct. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.Manif-reform-retraites-23-09-10-alexandre-marchand_s.jpg" /></a>Ecran
de fumée</h2>
<p><br />
Ceux qui utilisent le plus cette invective à l'égard de la pensée libérale,
sont les socialistes qui, au nom de la "justice sociale", utilisent la
coercition et le dirigisme comme base de leur système politique.<br />
Or la philosophie libérale en plaçant la liberté, la responsabilité et surtout
le consentement individuel au sommet des valeurs politiques est
fondamentalement non violente. Les libéraux veulent des échanges pacifiques
sans frontières ni contraintes tandis que les étatistes érigent des barrières
et cultivent le patriotisme économique, quand ils ne poussent pas les peuples à
s'entretuer au nom de la Nation.<br />
<br />
Contrairement à ce qu'affirment les socialistes pour justifier leur
interventionnisme autoritaire, la concurrence n'est pas la loi du plus fort
mais celle du mieux offrant. Le marché n'est pas une arêne mais le lieu
d'échanges volontaires dans lesquels chaque partie trouve son compte.<br />
<br />
Il est intéressant de constater que dans les démocraties dirigistes l'Etat
devient l'objet de toutes les revendications puisqu'il est la source principale
des concessions, avantages, privilèges et protections que chaque groupe de
pression peut obtenir au détriment des autres.<br />
<em>Mécaniquement</em>, l'Etat providence est amené à distribuer ses faveurs
aux plus influents, aux plus rusés ou aux plus violents. Il incite aux blocages
et aux réclamations musclées, seuls moyens d'obtenir une amélioration de son
sort dans une société qui condamne le contrat et le consentement mutuel.<br />
<br />
La description d'un libéralisme "violent" est donc un écran de fumée destiné à
dissimuler le rôle essentiel de la brutalité dans la société étatiste.</p>
<h6>Photo flickR licence CC par Alexandre Marchand</h6>