Gauche libérale - Mot-clé - libéralismeValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearDe l’esprit de conquête - Benjamin Constant - 1814urn:md5:8ddc040ceb9786aea2908d232591a7372022-03-01T20:49:00+00:002022-03-02T11:15:12+00:00Alain Cohen-DumouchelActualitéguerrelibéralismepoutineukraine<h2>De l’esprit de conquête et de l’usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne</h2>
<h3><img alt="" class="media" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/constant.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Extraits du texte écrit par Benjamin Constant en Allemagne, en 1813, un an avant l’abdication de Napoléon</h3>
<p><em>Toute ressemblance avec des personnes ou des situations ayant existé ne saurait être que fortuite</em></p>
<p>Première partie : De l’esprit de conquête</p>
<p>CHAPITRE II</p>
<p>[…]<br />
Nous sommes arrivés à l'époque du commerce, époque qui doit nécessairement remplacer celle de la guerre, comme celle de la guerre a du nécessairement la précéder. La guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d'arriver au même but, celui de posséder ce que l'on désire. Le commerce n'est autre chose qu'un hommage rendu à la force du possesseur par l'aspirant à la possession. C'est une tentative pour obtenir de gré à gré ce qu'on n'espère plus conquérir par la violence. Un homme qui serait toujours le plus fort n'aurait jamais l'idée du commerce. C'est l'expérience qui, en lui prouvant que la guerre, c'est-à-dire l'emploi de sa force contre la force d'autrui, est exposée à diverses résistances et à divers échecs, le porte à recourir au commerce, c'est-à-dire, à un moyen plus doux et plus sûr d'engager l'intérêt des autres à consentir à ce qui convient à son intérêt.</p>
<pre>
</pre> <p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">La guerre est donc antérieure au commerce. L'une est l'impulsion sauvage, l'autre le calcul civilisé. Il est clair que plus la tendance commerciale domine, plus la tendance guerrière doit s'affaiblir.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">[...]</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Le commerce, a modifié jusqu'à la nature de la guerre. Les nations mercantiles étaient autrefois toujours subjuguées par les peuples guerriers. Elles leur résistent aujourd'hui avec avantage. Elles ont des auxiliaires au sein de ces peuples mêmes. Les ramifications infinies et compliquées du commerce ont placé l'intérêt des sociétés hors des limites de leur territoire : et l'esprit du siècle l'emporte sur l'esprit étroit et hostile qu'on voudrait parer du nom de patriotisme.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">CHAPITRE XIV.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">La force nécessaire à un peuple, pour tenir tous les autres dans la sujétion, est aujourd'hui, plus que jamais, un privilège qui ne peut durer. La nation qui prétendrait à un pareil empire se placerait dans un poste plus périlleux que la peuplade la plus faible. Elle deviendrait l'objet d'une horreur universelle. Toutes les opinions, tous les vœux, toutes les haines la menaceraient, et tôt ou tard ces haines, ces opinions et ces vœux éclateraient pour l'envelopper. Il y aurait sans doute dans cette fureur, contre tout un peuple, quelque chose d'injuste. Un peuple tout entier n'est jamais coupable des excès que son chef lui fait commettre. C'est ce chef qui l'égare, ou, plus souvent encore, qui le domine sans l'égarer.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">[...]</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">CHAPITRE XV.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">Les nations commerçantes de l'Europe moderne , industrieuses, civilisées, placées sur un sol assez étendu pour leurs besoins, ayant avec les autres peuples des relations, dont l'interruption devient un désastre , n'ont rien à espérer des conquêtes. Une guerre inutile est donc aujourd'hui le plus grand attentat qu'un gouvernement puisse commettre : elle ébranle, sans compensation, toutes les garanties sociales. Elle met en péril tous les genres de liberté, blesse tous les intérêts, trouble toutes les sécurités pèse sur toutes les fortunes, combine et autorise tous les modes de tyrannie intérieure et extérieure.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm; line-height: 100%">[...]</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2022/03/01/De-l%E2%80%99esprit-de-conqu%C3%AAte#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/358La propriété expliquée aux libertariens - libéralisme versus anarcho-capitalismeurn:md5:58be6fdc732e40656f0c2de3ce0c63b22019-06-23T19:33:00+02:002022-07-03T09:55:51+02:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiqueanarchielibertarienslibéralismepropriétéRothbard<p style="margin-bottom: 0cm"><a href="https://www.gaucheliberale.org/post/2007/05/05/Le-mystere-du-capital-par-Hernando-de-Soto"><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.ethique-liberte_t.png" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Ethique liberté, juin 2019" /></a>Après avoir rappelé les principes de la<a href="https://www.gaucheliberale.org/post/2019/05/12/La-propri%C3%A9t%C3%A9-expliqu%C3%A9e-aux-socialistes-La-propri%C3%A9t%C3%A9-%C3%A9quitable" hreflang="fr"><em> propriété équitable</em></a>, communs aux sociétés tribales, antiques féodales et socialistes, puis ceux de la <a href="https://www.gaucheliberale.org/post/2019/05/16/La-propriété-expliquée-aux-socialistes-La-propriété-privée"><em>propriété privée libérale</em></a> nous nous intéressons aujourd'hui à une forme théorique de propriété, la <em>propriété libertarienne</em>, censée exister en dehors de toute structure étatique.</p> <h3 style="margin-bottom: 0cm"><strong>Une théorie construite pour fournir une alternative au marxisme révolutionnaire</strong></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">La propriété libertarienne est une création artificielle des philosophes anarcho-capitalistes. La théorie qui la modélise a été "mise au point" par Murray Rothbard à partir de la fin des années 60 dans le but avoué (et réussi) de séduire les jeunes en leur offrant un cadre de pensée aussi attractif que celui de l'extrême gauche marxisante. La notion de propriété définie par Murray Rothbard est donc résolument révolutionnaire et sert de base à tout le développement de sa théorie.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Bien qu'elle touche une population peu nombreuse, la théorie anarcho-capitaliste a une influence certaine sur le débat libéral. Certains libéraux considèrent que la pensée anarcho-capitaliste est le développement naturel et l'aboutissement ultime du libéralisme. Ce serait donc par pragmatisme ou par manque de courage politique que les mouvements politiques libéraux se cantonneraient au libéralisme classique.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Nous démontrerons au contraire que cette théorie renonce aux principes de base du libéralisme classique et qu'en dépit de ses vertus désaliénantes vis à vis des dogmes étatistes, elle constitue une régression dangereuse et un frein au développement libéral.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><strong>La propriété comme unique source de la morale</strong></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Pour les libertariens comme pour les libéraux, la propriété est un droit naturel (qui résulte de la nature de l'homme) mais pour les premiers elle n'a pas à être promulguée ou protégée par un droit positif venant d'une structure étatique. La propriété libertarienne préexiste à toute institution et elle est le fondement absolu de la morale, le point de départ d'où découlent toutes les règles d'échange et de comportement vis à vis d'autrui. Tous les sujets de société peuvent être tranchés de ce seul point de vue : commerce, écologie, corruption, spéculation, immigration, avortement, adoption, droits des animaux, etc. La logique est implacable et aboutit à des prises de positions radicales et révolutionnaires par rapport à l'ordre établi. L'extrême pouvoir de séduction de cette théorie vis à vis des jeunes réside dans sa défense systématique d'un principe de non agression et de non violence vis à vis des autres. Le consentement et l'échange volontaire y sont absolument centraux. Rien ne doit être imposé à l'individu venant de « la société ».</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Finies donc les grandes interrogations sur la <em>fondation de la morale en raison</em>, cette quête incessante qui a épuisé des centaines de philosophes, de Platon, à Rawls en passant par Kant, Bentham, Stuart Mill, etc. Les libertariens possèdent <em>La Solution</em> : est morale la propriété de son corps et tout ce qui en découle par le travail et l'échange volontaire. Et cette propriété, que l'on peut confondre avec la liberté, existe ex nihilo, avant et en dehors de toute reconnaissance par une institution.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Dans ce modèle, il n'y a plus d’État garant de la propriété, chacun doit la défendre par ses propres moyens. Chaque individu adhère pour sa sécurité et pour la protection de ses biens à une agence de protection, qui est une entreprise comme les autres, soumise à la concurrence.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Conséquences des postulats précédents tout impôt est considéré par les libertariens comme du vol ce qui autorise des slogans simplistes et péremptoires tels que "l'impôt c'est le vol" ou "l'impôt est une spoliation légale".</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><strong>Mais où est passé l'individualisme méthodologique des libéraux ?</strong></h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Ce qui devrait immédiatement alerter un libéral dans la doctrine libertarienne, c'est qu'elle ne respecte pas l'individualisme méthodologique, règle d'or de tout raisonnement libéral rigoureux. Il y a une espèce de collectivisme du droit et de la morale libertarienne qui doit s'imposer à tous. Dans le monde libertarien tout le monde s'accorde magiquement sur une conception consensuelle de la propriété.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Car pourquoi les agences de sécurité privée adopteraient-elles toutes les mêmes règles de droit ? Chaque agence devrait pouvoir offrir à ses adhérents des règles de droit adaptées à sa clientèle. Or le droit préconisé par Murray Rothbard est unique et universel : "<em>Seul un monde sans maître, un monde purement libertarien, peut correspondre aux exigences du Droit et de la loi naturels et surtout, ce qui est plus important, aux conditions d’une éthique universelle pour tous les hommes.</em>"</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Et M.R. en déduit rapidement que "D<em>ans une société libre, il ne serait permis à personne (ou personne ne se permettrait) de violer la propriété d'autrui</em>".</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Mais on ne voit vraiment pas pourquoi un groupe constitués de riches possédants adopteraient les mêmes règles de droit qu'un groupe de miséreux. Les règles de droit et la morale qu'ils choisiraient de voir promues par leur agence ne serait certainement pas la même que celle des pauvres. Le groupe de riches serait plus rentable pour une agence que le groupe de pauvres. Il y a donc fort à parier que les agences de protection qui se spécialiseraient sur les riches n'adopteraient pas le même droit que celles chargées de protéger les pauvres.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Dans <em>Anarchie État et utopie</em>, Nozick montre les contradictions qu'il y a à envisager les "agences"</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">de protection privées d'une société anarchique. Les agences en conflit seraient obligées de se référer à des arbitres (ou de se combattre) et l'on verrait "naturellement" apparaître "quelque chose" de monopolistique, qui aurait tous les attributs d'un État.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><strong>Le refus dogmatique de toute externalité artificielle</strong>.</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Deuxième grande aporie libertarienne : le refus de la violence. Cette posture destinée à séduire et à fournir un argumentaire aux militants les plus prosélytes ne résiste pas à l'examen. Cette idée que tout ce qui est imposé par la Nature est acceptable mais que tout ce qui est imposé par d'autres hommes est par essence mauvais n'est pas sans rappeler les positions du culte écologique qui considère que tout ce qui est naturel est bon et que tout ce qui provient de l'ingénierie humaine est par essence mauvais.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Ainsi pour les libertariens toute ingénierie sociale imposée par la force (qu'elle résulte de la majorité ou de la tradition) est forcément mauvaise et à rejeter. Pourquoi ? il faudrait à minima justifier ce postulat, ce que la poignée de philosophes libertariens ne prend pas la peine de faire. Si les contraintes imposées par la nature - l'homme doit se nourrir, se loger, se chauffer - sont évidemment neutres en regard de ce qui peut être jugé bon ou mauvais, pourquoi des externalités artificielles ne pourraient-elles pas s'avérer bénéfiques, c'est à dire contribuer à l'accroissement de la liberté/propriété de chacun ?</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Dans ce domaine également les libertariens font fi de l'individualisme méthodologique car <em>du point de vue d'un individu donné</em> une contrainte artificielle, par exemple payer un impôt, est une coercition comme une autre. Il faut adopter un point de vue holiste pour porter un jugement de valeur sur les contraintes subies par l'homme en fonction de leur origine artificielle ou naturelle.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><strong>Talon d'Achille de la théorie libertarienne, ses prémisses holistes et constructivistes</strong></h3>
<p>La définition libertarienne (anarcho capitaliste) de la propriété est donc malheureusement fortement régressive. On retourne à la vieille conception de la propriété féodale, complètement stérile puisqu'elle ne permet la formation de capital que très localement, donc de façon très réduite. Cf à ce sujet, la brillante étude de Hernando de Soto dans <a href="https://www.gaucheliberale.org/post/2007/05/05/Le-mystere-du-capital-par-Hernando-de-Soto" hreflang="fr"><span lang="zxx"><ins><em>Le Mystère du Capital</em></ins></span></a>.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le slogan simpliste des libertariens, : <em>l'impôt c'est le vol</em>, montre bien qu'ils n'ont pas compris la mécanique subtile de la propriété <em>privée</em> libérale dans laquelle l’État assure, par l'usage de la force ou par la menace de son usage, la reconnaissance universelle de la propriété de chacun. La propriété <em>privée</em> libérale n'existe donc qu'après l'impôt régalien, et cet impôt ne peut donc pas la "voler" puisqu'elle n'existe pas avant lui.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">L'extrême faiblesse de la théorie libertarienne ne tient donc pas dans son déroulé qui est rigoureux et souvent brillant, mais dans ses prémisses holistes et constructivistes. C'est une espèce de géométrie non euclidienne, qu'il faut considérer comme un plaisant exercice<span style="font-weight: normal"> désinhibiteur, sans plus.</span></p>https://www.gaucheliberale.org/post/2019/06/23/La-propri%C3%A9t%C3%A9-expliqu%C3%A9e-aux-libertariens-lib%C3%A9ralisme-versus-anarcho-capitalisme#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/59Analyse libérale du "grand remplacement"urn:md5:3bb5c6bb05985be744a5221718fa928a2019-05-21T14:33:00+02:002019-05-22T08:56:47+02:00Alain Cohen-DumouchelActualitéAlain Finkelkrautelectionseuropéennes 2019grand remplacementislamislamismelibéralismeMichel HouellebecqMichel OnfraymondialisationnationalismeRenaud Camus<p style="margin-bottom: 0cm"><img src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.migration-3129387_640_s.jpg" alt="" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" title="mixité, mai 2019" />La notion de
"grand remplacement" dans laquelle l'identité culturelle de l'Europe serait
menacée par une invasion africaine musulmane fait partie des grands thèmes
montants de la décennie. Longtemps cantonnée aux partis d'extrême droite
européens, elle s'étend maintenant à des sphères moins sulfureuses de
l'intelligentsia identitaire.</p>
<h6><a href="https://pixabay.com/fr/photos/migration-int%C3%A9gration-migrants-3129387/">Image
par Capri23auto de Pixabay</a></h6> <h3 style="margin-bottom: 0cm"><br />
Un thème en filigrane des élections européennes de 2019</h3>
En sus de la mobilisation du Rassemblement National dont l'idéologie est
maintenant clairement aussi socialiste que nationale, les élections européennes
sont l'occasion pour des partis ou groupuscules identitaires de tenter de faire
entendre leurs voix.
<p style="margin-bottom: 0cm">L'idéologue historique du "grand remplacement",
Renaud Camus est ainsi la tête de liste de "La ligne claire" qui appelle à la
"remigration", c'est à dire au retour des immigrés dans leur pays
d'origine.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La "Liste de la reconquête" de Laurent Vauclin
tente de réunir des groupuscules d'extrême droite sur le même thème.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Florian Philippot, ancien bras droit de Marine Le
Pen, présente une liste d'alliance avec des gilets jaunes très préoccupés par
l'influence de l'immigration sur leur "pouvoir d'achat".</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Enfin, un peu à distance des extrêmes, Nicolas
Dupont Aignan essaye de survivre avec un positionnement souverainiste modéré,
en essayant de faire oublier son alliance malheureuse avec le FN.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><br />
De l'immigration "sauvage" au "grand remplacement"</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Cette clique hétérogène dans ses buts et dans ses
alliances est globalement influencée par la théorie du "grand remplacement" qui
se substitue peu à peu au thème de l'immigration "sauvage" qui était cher au
Front National. Il ne s'agit plus ici d'une immigration individuelle et
désordonnée, d'une immigration opportuniste dans laquelle des individus
prennent une décision rationnelle pour assurer leur avenir. Non, le "grand
remplacement" est un plan concerté dans lequel une "civilisation", en
l’occurrence musulmane prend le pas sur une civilisation plus faible, moins
organisée, plus naïve : la civilisation occidentale, qui se laisse envahir
sans résister.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Si très peu de monde a lu la prose de Laurent
Camus, une partie de son idéologie est relayée par d'autres vecteurs moins
sulfureux.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Ainsi des personnalités bénéficiant d'une
audience beaucoup plus large, telles que Michel Onfray et Michel Houellebecq
entérinent à travers resp. un essai, <em>Décadence,</em> et un roman
<em>Soumission</em>, cette vision d'une civilisation musulmane volontaire,
centrée sur ses valeurs, face à un mode occidental décadent et incapable de
s'organiser pour résister à l'invasion.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Ces deux auteurs que réunit une totale inculture
en philosophie politique analytique, confondent la cause et les effets de ce
que l'on peut appeler la crise de l'islam. Complètement hermétiques à la notion
d'ordre spontané, il leur faut obligatoirement inventer des <em>intentions</em>
et une <em>organisation</em> lorsqu'un phénomène socio-politique prend une
certaine ampleur.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><br />
L'islamisme radical, une réaction violente contre la société du libre choix et
de l'échange</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Or l'islamisme est une réaction de groupes
humains violents qui sentent que leur civilisation est menacée. L'économie de
marché et la "grande société" ouverte, commerçante et mondialisée attaquent les
vieilles civilisations de l'intérieur. Les jeunes veulent consommer, ils ont
des téléphones portables, ils rêvent de vêtements de marque, ils veulent
entreprendre. Dans tous les domaines ils adhèrent massivement aux préférences
de vie et aux techniques qu'on leur dit être "occidentales" alors qu'elles sont
simplement humaines. Les réseaux sociaux et internet accélèrent la diffusion de
ces valeurs et précipitent le déclin inéluctable de l'islam en tant que grand
ordonnateur de la vie quotidienne. Les islamistes ont raison de se sentir
attaqués, mais l'agression qu'ils subissent provient de l'intérieur, du cœur
même de leur société qu'ils voient se déliter sous leurs yeux.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Le point de départ des révolutions arabes, ne
l'oublions pas, c'est un vendeur ambulant tunisien, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Bouazizi">Mohamed Bouazizi</a>, qui
s'immole par le feu le 17 décembre 2010 devant le siège du gouvernorat, pour
protester contre les brimades et la corruption qui l'empêchaient de commercer
librement. Cet aspirant au "laissez-moi-faire" déclenche un immense mouvement
libéral à travers tout le monde arabe et provoque la réaction immédiate de son
antithèse : l'islamisme.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Car l'islamisme radical est une réaction violente
contre la société du libre choix et de l'échange comme l'a été le communisme,
ses crimes de masse et ses cent millions de morts.</p>
<h3 style="margin-bottom: 0cm"><br />
L'impossibilité pour les intellectuels de modéliser les mutations
spontanées</h3>
<p style="margin-bottom: 0cm">Bien avant les théoriciens du "grand
remplacement", les socialistes et les communistes ont eu, eux aussi besoin
d'échafauder une théorie du complot pour tenter d'expliquer la mutation
libérale spontanée du XIXe siècle. Il leur fallait absolument trouver des
responsables pour expliquer le phénomène. Ils ont donc inventé la "révolution
bourgeoise" le "capitalisme" et la "conscience de classe" pour modéliser ce qui
était pour eux impensable : une révolution individualiste sans guide
suprême et sans dirigeants.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La mutation libérale se poursuit partout dans le
monde ; systémique et capillaire, elle a totalement bouleversé l'occident
chrétien, pris 250 ans pour atteindre l'Asie, prendra plus de temps pour
l'Afrique, mais aura finalement lieu. Cette grande vague produit des effets
bénéfiques partout où elle s'étend. Les peuples acquièrent plus de liberté, ils
sortent de la misère, l'environnement y est mieux préservé, de nouvelles
cultures internationales s'y développent. L'islam totalitaire, celui qui veut
rythmer la vie et les préoccupations des individus, perdra donc la bataille,
c'est inéluctable, et les représentants de l'islam traditionnel le sentent
bien, d'où leurs réactions violentes et désespérées.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La défaite annoncée de l'islam est donc
impensable pour les intellectuels antilibéraux tels Renaud Camus et Michel
Onfray ou sans bagage intellectuel libéral tels que Houellebecq et
Finkelkraut.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Car même <a href="https://www.youtube.com/watch?v=EU-HQDzZVZY">Alain Finkelkraut, essayant de
décrypter</a> <a href="https://www.youtube.com/watch?v=EU-HQDzZVZY"><em>Soumission</em></a> croit
pouvoir affirmer :</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">"<em>L'islam est aujourd'hui en position de
force, démographiquement et idéologiquement on peut parler d'un grand dynamisme
de l'islam</em>". (dixième minute) Comment le "nouveau philosophe", contempteur
du communisme peut-il se fourvoyer à ce point ? Là aussi on comprend que
les fondamentaux n'y sont pas. N'est pas Tocqueville qui veut et Alain
Finkelkraut ne possède pas le logiciel qui lui permettrait de comprendre le
phénomène qui se déroule sous ses yeux. Remplacez <em>islam</em> pas
<em>communisme</em> dans la phrase de Finkelkraut et vous aurez probablement sa
position en 1970.</p>
L'islamisme et ses manifestations sur le sol européen sont bien évidemment des
phénomènes graves qu'il ne faut pas minimiser tout comme il ne fallait pas
minimiser le communisme, ennemi extérieur et intérieur au moment de la guerre
froide. Mais croire qu'on aurait pu combattre le communisme en renvoyant tous
les communistes en URSS ou en Chine et en sanctuarisant l'occident libéral est
une erreur monumentale. C'est au contraire par les échanges et la perméabilité
commerciale entre les blocs que la société communiste s'est effondrée de
l'intérieur. Il en sera de même pour l'islam. Les théoriciens du grand
remplacement ne font que retarder l'échéance.https://www.gaucheliberale.org/post/2019/05/21/Analyse-lib%C3%A9rale-du-grand-remplacement#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/34Une gauche libérale peut-elle renaître et comment la définir ?urn:md5:17b27eeef23b1cc4aa35529b5b7275832015-09-02T23:21:00+02:002020-10-23T19:56:05+02:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquedroitegauchegauche libéralelibéralismenature humaine<p style="margin-bottom: 0cm"><a href="https://www.flickr.com/photos/didierhannot/14399576829/in/photolist-nWrAw2-bxPc19-6PLH4c-quUhtP-42C45z-oXjNby-dCpgpY-fU8WmR-43muur-9t4ANy-fVgjQm-hpDem4-ekDTNj-5BheMp-9my6Wy-6mwKh3-ftt1X5-dtceud-ftdEgg-dsjpPb-oPecKY-rp39Yk-bC6xGZ-rXwFVX-r5nYja-eMWm3m-6N2sL1-37yA7d-7CpkuN-hpNBLV-6kMQqG-eMJVbe-3ehpRe-6nu2Ts-7kKmdA-77DhmD-4vikrK-4w9gBP-4WP3Wc-3n3ZK2-4JCVFE-dvdb74-5D2inK-3emLey-3emxeq-7JWX6x-8v1RSL-fr1USe-niNsga-6gRfWS"><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/renaissance.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="renaissance, sept. 2015" /></a>Il n'existe aucune définition de la gauche libérale. Le thème revient pourtant de façon récurrente dans les ouvrages consacrés au libéralisme. On y attache des auteurs tel Yves Guyot, Karl Popper, Luigi Einaudi et bien d'autres, mais sans le moindre fil directeur. La préoccupation sociale semble en être le point de ralliement mais ce serait faire insulte aux autres libéraux de considérer qu'ils ne s'intéressent pas à la question sociale. Il faut donc trouver une méthode plus systématique pour essayer de caractériser ce que serait aujourd'hui une gauche libérale.</p> <p style="margin-bottom: 0cm">Remarquons tout d'abord que la notion de gauche et de droite ne peut bien évidemment exister que dans une démocratie représentative dotée d'une ou de plusieurs assemblées. La notion de gauche et de droite est donc consubstantielle à un État constitué. Pas de gauche ni de droite dans une société anarcho capitaliste, c'est à dire purement libertarienne. Il faut un État dont les décisions influent sur la vie des gens, c'est à dire une certaine dose de dirigisme, pour que puissent apparaître des tendances politiques de gauche et de droite. La première tâche d'une refondation de la gauche libérale sera donc de justifier l'existence de l’État (ou d'une agence de protection dominante pour reprendre les termes de Nozick) en tant que garant de la propriété privée. Pour se faire il faudra se baser sur des principes libéraux indiscutables pour mettre en évidence les contradictions internes de la théorie libertarienne (anarcho capitaliste).</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">D'autre part l'existence et la justification d'une gauche libérale ne peuvent intervenir que si l'on est capable de distinguer philosophiquement une gauche et une droite libérale. Toutes deux doivent être identifiées comme libérales, mais avec des différences qu'il faut expliciter et justifier. Il n'est absolument pas question qu'une gauche libérale soit "moins libérale" que son homologue de droite. A égalité de libéralisme, c'est à dire à égalité des limites fixées au pouvoir de l'Etat, il doit exister des options de droite et de gauche. Cette remarque suppose que l'on soit capable de trouver un tronc commun, une ligne directrice libérale, qui ne souffrira aucune concession et qui sera commune aux libéraux de droite et de gauche. L'individualisme méthodologique est probablement le grand principe épistémologique qui permet de caractériser la pensée libérale dans son ensemble.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Dissipons tout de suite le malentendu qui pourrait laisser croire que la gauche libérale est une espèce de socialisme mâtiné de concessions au libéralisme économique. La gauche libérale n'a aucune vocation à sauver le socialisme, elle veut au contraire le chasser des bancs de la gauche pour occuper sa place.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Pour convenir qu'il peut exister un libéralisme de gauche distinct du libéralisme de droite il faut aussi dégager l'idéal libéral de ses contingences historiques. Le libéralisme est né à gauche. Il y est demeuré pendant près de cent cinquante ans en France. Le libéralisme est initialement la définition même de la gauche. C'est le parti de l'individu. Il lutte contre les privilèges de la droite aristocratique et cléricale qui représente les valeurs collectivistes que sont la famille, la patrie et la religion. Mais à partir de la seconde guerre mondiale, le danger collectiviste bascule à gauche. Politiquement, les faibles forces libérales se retrouvent à droite pour résister cette fois au collectivisme de gauche. Les intellectuels qui se mobilisent pour faire renaître et progresser la science libérale sont classés à droite alors même qu'ils reprennent et prolongent les travaux de ceux qui étaient auparavant classés à gauche.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">D'un point de vue politique, la cause est donc claire, les libéraux sont toujours dans le camp de la défense de l'individu face au collectif imposé. Mais d'un point de vue philosophique il en va autrement et les choses sont nettement plus complexes. Notre thèse sera que dès le début de la pensée libérale, il est possible de distinguer différentes interprétations de la nature humaine chère aux libéraux. Donc à partir de la même méthodologie strictement individualiste d'étude et d'interprétation de la nature humaine on peut tirer des conclusions politiques différentes.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">Autrement dit les invariants libéraux sont l'individualisme méthodologique et la propriété privée (l'anti-collectivisme en découle naturellement). La variable d'ajustement c'est l'interprétation de la nature humaine. Et là il y a du pain sur la planche car les quatre vingts ans de cohabitation entre la droite et le libéralisme ont à l'évidence laissé des séquelles.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">L'un des sujets de divergence identifiable c'est la notion de responsabilité. Les libéraux de droite font du couple liberté, responsabilité, le socle de leur engagement libéral. Mais ne sont-ils pas là dans une forme d'erreur constructiviste ? Les communistes imaginaient un homme sans envie et sans ambition pour lui-même, solidaire du "genre humain". Ils ont causé les pires catastrophes que l'humanité ait connue. Les libéraux modernes imaginent un Homme totalement responsable de ses actes et de ses choix. Ils ont substitué au "laissez nous faire" des libéraux classiques un "laissez les faire". Pour eux, "laissez faire" signifie "qu'on les laisse faire". C'est un principe éducatif. La responsabilité est devenue un programme politique pour les autres et non une revendication personnelle comme au XIXe siècle. Pourtant d'un point de vue jusnaturaliste la recherche par l'Homme d'une responsabilité maximale n'est pas évidente. On peut même affirmer que l'Homme a une nature irresponsable par bien des aspects et une nature responsable dans certains domaines, généralement dans ceux où il est compétent et informé. Il est clair que le citoyen moderne, très spécialisé, recherche l'irresponsabilité dans tous les domaines qu'il ne maîtrise pas et qu'il s'y complaît. Il est même prêt à la payer très cher auprès d'une classe politique de plus en plus inefficace et corrompue. L'échec politique des libéraux de droite ne tient-il pas justement dans cette mauvaise évaluation de la nature humaine ? En proposant aux citoyens assistés et encadrés de nos sociales démocraties de devenir des êtres autonomes et responsables en tout, le mouvement politique libéral ne commet-il pas une erreur fondamentale sur leurs penchants naturels ? Car le dogme de la responsabilité totale aboutit à cette aporie libérale de droite : l'individu, présumé capable de choisir au mieux sa protection sociale, son régime de retraite, ses investissements et d'administrer son environnement immédiat (voirie, déchets, eau, énergie), est pourtant incapable de choisir le bon régime politique puisque l'assistanat social-démocrate progresse partout dans le monde au détriment du libéralisme.</p>
<p style="margin-bottom: 0cm">La droite libérale a très peu participé au pouvoir et quand elle l'a fait, ailleurs qu'en France, c'est au prix de larges concessions au conservatisme. La droite libérale s'est surtout<span style="font-weight: normal"> distinguée</span> par des intellectuels remarquables : les "autrichiens", l'école du public choice, et bien d'autres, qui ont permis de maintenir le flambeau et de renouveler le discours libéral. Dans ce contexte, la renaissance d'un vrai libéralisme de gauche serait un moyen d'enrayer la spirale infernale du socialisme. Car le socialisme ne peut pas perdre électoralement. Sauf accident de parcours il gagne toujours puisqu'il crée des pauvres et que sa base électorale est composée de pauvres (et d'une minorité de riches qui collaborent). Il accroît donc toujours son électorat. Le seul moyen d'enrayer sa progression c'est que les pauvres votent libéral pour devenir moins pauvres. Des riches qui votent libéral ça ne sert strictement à rien.</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2015/09/02/Une-gauche-lib%C3%A9rale-peut-elle-rena%C3%AEtre-et-comment-la-d%C3%A9finir#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/119Carte 2D du Paysage Politique Français (PPF) - mise à jour février 2014urn:md5:700219cb0f922bac0d067cadf2472a9a2014-02-18T23:44:00+01:002019-10-30T10:16:50+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquecartecarte 2Ddiagramme de nolandirigismedroitefrancegauchelibéralismepartispolitique<p><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-02-14.jpg"><img title="carte 2D du ppf fev 2014, fév. 2014" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-02-14_m.jpg" /></a><br />
.<br />
Carte 2D du paysage politique français - cliquez pour agrandir.</p>
<p><strong>Les nouveautés de l'édition 2014<br /></strong></p>
<p><strong>Modification des positionnements des F/H politiques et
philosophes</strong><br />
- L'autoritarisme de Manuel Valls le fait (toujours) descendre vers le
dirigisme et la droite.<br />
- Marine Le Pen se déplace largement vers la gauche. Elle occupe une position
équilibérale par rapport à son père : plus libérale sur les aspects sociétaux
et plus dirigiste sur le plan économique.<br />
- Repositionnement de Berlusconi et de Keynes.</p> <br />
<p><strong>Modification des positionnements des partis politiques
français</strong><br />
Mutation impressionnante du Front National qui s'étend considérablement vers la
gauche. Le parti rénové par Marine le Pen fait un grand écart idéologique entre
la droite nationale et la droite paternaliste traditionnellement occupée par le
gaullisme. Le parti commence même à s'implanter à gauche, sur les terres du
populisme socialiste.</p>
<p><strong>Apparition de F/H politiques et philosophes</strong><br />
François Fillon, Jean François Coppé, Alain Juppé, Angela Merkel,<br />
Léon Trotsky, Robert Nozick, Ayn Rand, Kant. John Rawls.</p>
<p><strong>Apparition de partis non représentés sur la précédente
carte</strong><br />
Parti radical, (membre de l'UDI) injustement oublié sur les précédentes
éditions.<br />
L'UDI figure sur la carte des grands partis. Il a une composante légèrement
libérale sous l'influence conjuguée du PLD et des nécessités économiques mais
son barycentre reste indéniablement dirigiste, comme celui de tous les grands
partis français.<br />
.<br />
<br />
<a href="http://www.gaucheliberale.org/public/ppf-02-14-grd-ideo.jpg"><img title="carte 2D du ppf fev 2014 - grandes idéologies, fév. 2014" alt="" src="http://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-02-14-grd-ideo_s.jpg" /></a><br />
Grandes idéologies<br />
.</p>
<p><a href="http://www.gaucheliberale.org/public/ppf-02-14-grd-partis.jpg"><img title="carte 2D du ppf fev 2014 - grands partis, fév. 2014" alt="" src="http://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-02-14-grd-partis_s.jpg" /><br /></a>Grands
partis<br />
.</p>
<p><strong>Codes de lecture :<br /></strong></p>
<p>Cette carte prétend dessiner le paysage politique français sur deux axes
:<br />
- en abscisse, le traditionnel droite-gauche est l'incontournable curseur
médiatique du positionnement politique.<br />
- en ordonnée, l'axe libéralisme-étatisme représente la plus ou moins grande
étendue du pouvoir de l’État sur la société. Cet axe va du totalitarisme à
l'anarchie (il ne s'agit donc pas ici de mesurer la question du pouvoir dans
l’État qui serait un axe démocratie-dictature).</p>
<p>Cette représentation, montre donc le libéralisme comme une deuxième
dimension de la vie politique. Le contraire du libéralisme n'est ni la gauche,
ni la droite, c'est l'étatisme et le dirigisme.</p>
<p>Bien entendu les idées politiques ne se limitent pas non plus, à cette
cartographie en deux dimensions, mais cette représentation s'avère nettement
plus précise que le traditionnel positionnement linéaire droite - gauche.<br />
Les positionnements décrits ici sont français. Les verts ou les libéraux
allemands par exemple occuperaient une place sensiblement différente de leurs
homologues français.</p>
<p>Certains partis n'existent plus. Ils sont représentés pour leur
positionnement original ou spécifique : c'est le cas de démocratie libérale,
des gaullistes de gauche ou d'Alternative Libérale.</p>
<p>Les surfaces représentant les partis ne sont pas proportionnelles à leur
poids électoral ou au nombre de leur adhérents mais uniquement à leur champ
d'action idéologique sur les deux axes droite - gauche et libéralisme -
dirigisme.<br />
La présence d'une zone d'exclusion théorique tient au fait qu'une société
hautement libérale ne peut être "pilotée" ni vers la droite, ni vers la gauche.
Une société libérale d'extrême droite ou d'extrême gauche est par définition
impossible. En revanche plus une société est dirigiste, plus elle peut
gouverner au nom des valeurs de droite ou de gauche.</p>
<p>L'axe droite-gauche essaye de respecter le positionnement que se donnent
<em>eux-mêmes</em> les partis politiques et leurs membres. Nous ne faisons
aucune interprétation ou reclassement sur cet axe. Les philosophes ou hommes
politiques antérieurs à l'existence de la droite et de la gauche sont situés à
la place qu'on leur attribue généralement sur cet axe.<br />
<br />
Pour évaluer une position sur l'axe libéralisme-dirigisme, il est tenu compte
<em>à poids égal</em> de la liberté économique et de la liberté
sociétale-politique. Cela conduit à des positionnements équilibéraux pour des
personnalités en apparence très différentes. C'est voulu et assumé. Le
libéralisme économique compense le dirigisme sociétal-politique et
réciproquement (voir la note sur le diagramme de Nolan plus bas).</p>
<p>Des personnalités étrangères ou françaises emblématiques ont été situées par
rapport à cette carte du ppf (en rouge). Plusieurs grand philosophes politiques
sont également représentés (en vert)</p>
<p>De nombreux partis microscopiques ou simplement inconnus du public
n'apparaissent pas. Il faut passer par l'épreuve des urnes (ou par la prise de
la bastille) pour être représenté. Il faut également avoir un placement
original ou caractéristique.<br />
<br />
La légende des deux axes principaux rappelle que le libéralisme a été la
première définition de la gauche fin XVIII, et une de ses grandes composantes
au XIXe avant que le socialisme ne le remplace sur les bancs de la gauche.</p>
<p>La gauche libérale (à construire) n'est pas un parti. Elle dessine les
frontières de ce que pourrait être une gauche non dirigiste, capable de renouer
avec les principes de 89.<br />
<br />
<strong>Mise au point : </strong> cette carte n'est PAS un diagramme de
Nolan<br />
La carte 2D du ppf n'a qu'un seul axe représentant la liberté. Elle se
distingue donc du diagramme de Nolan qui, avec ses deux axes de liberté, est un
contresens libéral car il entérine l’idée qu’il y a plusieurs
« sortes » de libertés.<br />
Or toute la doctrine libérale et le simple bon sens prouvent le contraire. Il y
a unicité entre les libertés politiques, sociétales et économiques. Quand on
supprime l’une on supprime forcément les autres. Il peut y avoir un décalage
temporel, mais toute libération de l’économie entraine une libération sociétale
et, réciproquement car les contraintes morales ont toujours des conséquences
économiques. En d'autres termes il n'y a pas solution de continuité entre le
politique, le sociétal et l'économique. Seul un schéma en triangle (ou
approchant) avec <ins>un seul</ins> axe de liberté peut exprimer la pensée
libérale. C’est d’ailleurs la forme recommandée par Hayek.</p>
<br />Gauche libérale, la grande amnésieurn:md5:a42d8804b90dd4116733aa88fc5565b42013-11-26T21:03:00+01:002020-11-12T17:11:32+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquedeuxième gauchedroitegauchegauche libéralelibéralisme<p><a href="http://www.flickr.com/photos/dynamosquito/5828813781/" hreflang="fr"><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/chloroform-dynamosquito-320x240.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Chloroforme, nov. 2013" /></a>Le fait de situer les libéraux à droite du spectre politique est un curieux accident de l'histoire, pour ne pas dire une anomalie qui n'est pas sans conséquence sur le faible succès des idées libérales et sur leur incompréhension de la part du public.<br />
Car il est clair qu'un mouvement politique ne se définit pas seulement par ses idées, sa doctrine, sa philosophie, mais aussi par celles qu'il combat.<br />
<br />
Pendant cent cinquante ans, les libéraux ont occupé les bancs de la gauche en France. De 1789 à 1930, les libéraux et mouvements affiliés ont majoritairement siégé à gauche. En 1840, les députés libéraux les plus purs occupaient l'extrême gauche de la chambre. Non content de combattre la droite nationaliste, cléricale, corporatiste et protectionniste, ils se démarquaient même d'autres libéraux, plus prêts à des compromissions avec le pouvoir. L'autre gauche, la gauche jacobine, était à cette époque complètement déconsidérée. Le souvenir de ses violences et de ses échecs économiques et financiers était encore vivace.</p> <p>Cette gauche libérale, ces "économistes" comme ils s'appelaient, militaient pour la démocratie républicaine, pour le libre échange, pour l'éducation gratuite et obligatoire, pour l'université libre, pour la liberté syndicale et d'association, pour l'état de droit, le respect des contrats et de la propriété privée individuelle, pour une vraie laïcité. Ils luttaient contre les unions et comités de patrons qui cherchaient à influencer les pouvoirs publics pour obtenir l'exclusion des produits étrangers. Ils ont rétabli la liberté syndicale et d'association interdite par les jacobins au lendemain de la révolution. Ils ont également aboli l'esclavage par deux fois, avant et après Napoléon, Ils ont compté parmi leurs membres les rares opposants à la colonisation (sans être unanimes sur la question) bien au contraire du socialisme montant.<br />
Jusqu'au milieu de XIXe siècle, la gauche était presque exclusivement le parti de l'individu, contre la droite, qui était le parti du collectif, de la famille, de la patrie et de la religion. Le revirement de la gauche vers le collectif, à peine perceptible en 1830, s'intensifie en 1848 et ira crescendo jusqu'à la fin du siècle. La présence à gauche de libéraux républicains ou radicaux se maintient toutefois jusqu'au début du XXe. Il est à noter qu'à cette époque, la montée du socialisme fait disparaître les libéraux de la gauche sans pour autant les rejeter à droite. Avec l'avènement du socialisme, ce sont les principes de 89 qui sont oubliés et qui disparaissent, sans être repris par la droite, toujours nationaliste, cléricale et protectionniste.<br />
La mouvance politique libérale "de droite" n'apparaîtra que bien plus tard, au lendemain de 1945 en réaction à la domination de l'intellectualisme marxiste. Elle restera en France extrêmement minoritaire politiquement, au contraire du libéralisme "de gauche" qui a largement participé au pouvoir pendant tout le XIX siècle.<br />
<br />
Ce qui est assez extraordinaire c'est que cette appartenance des libéraux à la gauche est aujourd'hui plus qu'oubliée. On peut raisonnablement affirmer qu'elle est gommée, c'est à dire volontairement occultée. Cette étonnante amnésie est principalement le fait de la gauche socialiste mais elle est également perceptible au sein des libéraux dont certains semblent s’accommoder et même revendiquer leur classement à droite.<br />
<br />
L'une des manifestations les plus visibles de ce révisionnisme historique tient dans l'invention et dans l'emploi constant par les médias des termes : "première" et "deuxième" gauche. Le terme de "deuxième gauche" a été inventé par les journalistes Hervé Hamon et Patrick Rotman dans leur ouvrage "La Deuxième Gauche : Histoire intellectuelle et politique de la CFDT". Il a été repris et rendu célèbre par le fameux discours de Michel Rocard sur les deux cultures de la gauche prononcé lors du congrès du PS à Nantes en juin 1977.<br />
<br />
La "deuxième gauche" se définit par son opposition à la gauche marxiste, centralisatrice, et jacobine. Demeurée très anticapitaliste tout en affichant un certain réalisme économique, la "deuxième gauche" se veut décentralisatrice, auto gestionnaire et affirme prendre en compte la participation des "citoyens" (le concept d'individus y est toujours tabou). La notion de dictature du prolétariat en est exclue et, chose nouvelle, cette gauche, comporte en son sein des chrétiens sociaux issus de la CFTC. Bien entendu la dénomination de "deuxième gauche" soutenue par les rocardiens et très largement reprise depuis lors par tous les médias suggère et même impose aux français l'idée qu'avant la première gauche il n'y avait ... rien ! Étonnant, les bancs de la gauche à l'assemblée étaient donc vides avant que les socialistes et les marxistes ne les envahissent ?<br />
<br />
Pourtant la création du parti socialiste est très tardive en France. Il faut attendre 1905 pour que les multiples micros partis d'obédience socialiste s'unissent pour créer la SFIO, ancêtre de la formation politique que nous connaissons actuellement. A la fin du XIXe siècle les premiers socialistes à se faire élire députés sont des indépendants, tel Jean Jaurès, le plus connu d'entre eux. Les communistes, quant à eux n'apparaitront à l'assemblée qu'après la scission du congrès de Tours en 1920<br />
<br />
Donc, malheureusement pour les inventeurs de la "deuxième gauche", avant la soi-disant "première" gauche guesdiste ou stalinienne, il y avait bien une autre gauche, individualiste, libérale et républicaine, que les socialistes veulent absolument gommer de l'histoire. Dans cette numérotation socialiste des gauches il faudrait l'appeler la "gauche moins un".<br />
<br />
L'un des paradoxes de cette occultation de la gauche libérale, c'est qu'en essayant de faire croire que l'histoire de la gauche débute avec celle du socialisme, les inventeurs de la "deuxième gauche" emploient, plus ou moins consciemment, les méthodes de la gauche stalinienne qu'ils prétendent combattre.</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2013/11/26/Gauche-lib%C3%A9rale%2C-la-grande-amn%C3%A9sie#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/197Anticor fête ses dix ansurn:md5:dfc19e987b9b5183e46b9843df56de232012-11-09T14:17:00+01:002019-10-30T10:18:51+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitéanticorcorruptionlibéralismesociale-démocratie<p><img title="médicaments, nov. 2012" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.medoc-v1ctor-m_m.jpg" /></p>
<p><a href="http://www.anticor.org/" target="_blank">Anticor</a>, qui fête son
dixième anniversaire, se présente comme une "association d’élus et de citoyens
contre la corruption". La formule figure en préambule de <a href="http://www.anticor.org/qui-sommes-nous/statuts/" target="_blank">ses
statuts</a>. On la retrouve schématisée dans sa dénomination et dans son logo
qui représente un médicament censé guérir de la corruption. Tout cela semble
parfaitement clair au premier abord. Pourtant si l'on s'intéresse à ce
qu'Anticor défend au lieu de se laisser bercer par ce qu'elle combat, les
choses sont un peu moins limpides.</p> <h3>La corruption légale, ça existe !</h3>
<p>Ce que l'on désigne habituellement par corruption en politique est un
ensemble d'opérations illégales, par exemple, l'utilisation de ses fonctions
d'élu pour s'enrichir personnellement ou le financement des partis politiques
obtenu par surfacturation d'appels d'offres publics. Normalement c'est à la
police et à la justice de traiter les cas de corruption puisqu'ils sont punis
par la loi. Pourtant, tout en ayant choisi un slogan et une dénomination sans
ambiguïté, Anticor s'attaque à des pratiques parfaitement légales. Citons, sans
être exhaustif :</p>
<ul>
<li>le cumul des mandats,</li>
<li>la pratique des "réserves parlementaires",</li>
<li>l'emploi par des élus de membres de leurs famille (Anticor ne va pas
jusqu'aux amis),</li>
<li>l'élection ou la réélection d'individus ayant été condamnés pour des délits
ayant trait à la gestion de l'argent public,</li>
<li>le lobbyisme des entreprises (lorsqu'il "dérive").</li>
<li>le jugement des Ministres par leurs pairs, au travers de la cour de justice
de la république, etc.</li>
</ul>
<p>Anticor admet donc que l'on peut appeler "corruption" des comportements
complètement légaux, ce qui signifie qu'à côté de la corruption illégale existe
une corruption légale.</p>
<h3>L'anti-corruption n'explique pas tout</h3>
<p>Ceci posé, quel est le but réel d'Anticor, sous marin à peine immergé, de la
gauche socialiste et écologiste ? Théoriquement ouverts à toutes les tendances,
"de droite, de gauche, du centre et écologistes", les principes de
l'association ne semblent pas susciter l'enthousiasme des candidats UMP, qui
furent seulement trois à signer sa charte éthique en 2012. Fait plus étonnant,
l'adhésion à l'association et la signature de sa charte sont interdites aux
candidats du Front National.</p>
<p>Si le but d'Anticor était uniquement la lutte contre la corruption, pourquoi
exclure un candidat FN qui serait prêt à s'engager contre le cumul des mandats
ou la pratique des réserves parlementaires ? Et s'il faut éliminer les
candidats des partis censés représenter un danger pour la démocratie, pourquoi
ne pas écarter les communistes ? Les régimes communistes seraient-il
soudainement devenus des modèles de démocratie et de lutte contre la corruption
?</p>
<p>On le voit bien, la lutte contre la corruption ne suffit pas à expliquer le
positionnement d'Anticor, d'autant plus que le Front National a justement un
message anti-corruption très marqué. C'est le fameux "tous pourris", que le FN
diffuse à longueur de campagnes avec un succès grandissant.</p>
<p>Au contraire du FN, l'idée d'Anticor c'est d'apporter une réponse positive
au sentiment de défiance des français face à la classe politique et à la haute
administration. Car malgré la propagande débridée de l'audiovisuel public en
faveur de l'étatisme, malgré la diffusion de masse de bulletins municipaux,
départementaux, régionaux, chargés de conter les bienfaits de l'administration,
malgré les "journées du patrimoine", malgré les palais, les fêtes et le sport
de haut niveau, censés impressionner ou occuper le peuple, les français se
méfient de plus en plus de leur administration et de leurs élus.</p>
<p>Il faut dire que la faillite avérée de l'Etat et des collectivités locales,
l'explosion du chômage conjuguée à celle des réglementations absurdes, le
décrochage de l'économie administrée, sont des constats d'échecs cuisants qui
remettent en cause l'Etat-providence lui-même.</p>
<h3>Sauver la sociale-démocratie, c'est sauver la corruption</h3>
<p>Le but que s'est fixé Anticor, c'est de sauver la démocratie représentative
et la sociale démocratie avec un minimum de réformes structurelles.</p>
<p>La technique employée s'apparente à un hyperchleuasme (figure qui consiste à
se déprécier ou à avouer un forfait pour essayer d'en cacher un plus grand). Il
s'agit d'énumérer un ensemble de fautes commises par les politiques dans le
cadre de la sociale-démocratie : oui nous cumulons les mandats, oui nous sommes
souvent absents, oui certains d'entre nous s'en mettent plein les poches, oui
nous disposons de cagnottes en argent liquide, oui nous sommes coupables ...
pour masquer le fait que la sociale-démocratie est, fondamentalement,
philosophiquement et légalement un système basé sur la corruption.</p>
<p>Anticor prétend être garante de la "morale républicaine qui veut que tout
élu soit un modèle d’exemplarité pour l’ensemble des citoyens" (sic). Au delà
du ridicule de cette formule qui mèle holisme primaire et élitisme douteux, les
élus sociaux-démocrates, une fois débarassés des quelques maux bien réels
qu'Anticor a identifiés, deviendraient-ils "un modèle d'exemplarité pour
l'ensemble des citoyens" ? Est-il vraiment "exemplaire" de se faire élire ou
réélire en distribuant des faveurs à une clientèle électorale avec l'argent des
autres ? Est-il exemplaire d'utiliser le pouvoir législatif pour satisfaire son
camp, calmer des adversaires trop médiatiques, ou améliorer son "image" ?
Est-il exemplaire de manipuler la monnaie ? Est-il exemplaire de faire croire
que les fonctionnaires et les élus sont plus vertueux que les membres de la
société civile ?</p>
<p>Dans ce système, qu'Anticor tente de sauver, les hommes politiques se
comportent avant tout de facon parfaitement rationnelle. Ils assurent leur
réélection, ils essayent de faire gagner leur parti, ils satisfont leur
clientèle. Tant que des élus pourront distribuer de gigantesques faveurs
sociales ou économiques sur la base de promesses électorales, sans la moindre
conséquence pour eux et leurs familles, le système demeurera corruptif par
essence. Les extrêmes traduisent cela par "tous pourris", Anticor utilise
l'incantation "tous vertueux", et nous libéraux constatons : "tous
normaux".</p>
<h6>Photo médicaments <a href="http://www.flickr.com/photos/v1ctor/7035932329/sizes/l/in/photostream/">(licence
CC sur flickr par .v1ctor.)</a></h6>Prohibition de la prostitution, les dérives totalitaires de la démocratieurn:md5:f20b0dff153f03347c884046a87d34982012-07-28T17:47:00+02:002019-10-31T10:19:31+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquedictaturedémocratielibéralismeNajat Vallaud-BelkacemprostitutionSTRASStotalitarisme<p><img title="Par choix, juil. 2012" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/putain-par-choix.jpg" /></p>
<h6><strong><a href="http://www.flickr.com/photos/philippeleroyer/2353613414/sizes/m/in/photostream/">
Photo flickR,</a> licence CC non commerciale par <a href="http://www.flickr.com/photos/philippeleroyer/">Philippe
Leroyer</a>.</strong></h6>
<p>La volonté affichée par la gauche socialiste d'emboiter le pas à la droite
pour instaurer un régime de prohibition de la prostitution en France est une
bonne occasion pour réfléchir sur la notion de totalitarisme.</p> <h3>La prohibition en marche</h3>
<p>Rappelons que Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits de la femme, a
réaffirmé qu'elle veut "voir la prostitution disparaître". Pour cela elle
envisage sérieusement la pénalisation des clients, c'est à dire en fait
l'interdiction pure et simple de cette activité.<br />
<br />
La frange puritaine du socialisme rejoint donc la droite conservatrice dans une
espèce de "front constructiviste". Il s'agit pour les prohibitionnistes de
"fabriquer" un être humain meilleur au moyen de lois, c'est à dire de contrôles
et d'interdictions. Après une hypothétique "loi NVB", les tenants de
l'interdiction pensent probablement que les hommes ne chercheront plus à
coucher avec des femmes pour de l'argent. Ils seront "guéris" par cette mini
révolution culturelle qui amènera l’État à pouvoir légitimement contrôler la
nature des relations sexuelles entre les individus pour déterminer si, tenez
vous bien, elles étaient tarifées ou pas !<br />
<br />
Mais pour faire respecter la loi, il faudra un appareil de surveillance et de
répression dont on peut déjà deviner la nature insupportable et menaçante :
contrôle des communications téléphoniques et des connexions Internet des
présumé(e)s prostitué(e)s et de leurs clients, surveillance des comptes
bancaires, des hôtels, des locations, et même des déplacements suspects. Et
puis, pourquoi pas, séances de rééducation pour sensibiliser les récalcitrants
sur l'immoralité de leurs actes, avec visionnage obligatoire de films sur la
maltraitance et le proxénétisme violent. Car cette intrusion de l’État dans la
sphère privée utilise bien entendu l'inusable alibi de la "protection" des
prostitué(e)s contre la violence des réseaux mafieux, et ce, alors même
que les prostitué(e)s du <a href="http://site.strass-syndicat.org/">STRASS</a> clament qu'ils/elles ne se
sentent pas menacé(e)s et font même l'éloge de leurs clients.<br />
<br />
C'est au nom de cette "protection" que l'on interdisait naguère aux femmes de
travailler, de vivre seules ou de voyager ; la gauche devrait s'en souvenir. Il
est par ailleurs vraiment curieux de vouloir punir le consommateur pour châtier
des proxénètes violents. Il y aurait certainement matière à rechercher une
forme d'inconstitutionnalité dans cette pénalisation des clients, dont le
législateur avoue qu'elle a pour but d'empêcher des violences commises par des
tiers qui eux, ne seront pas inquiétés.</p>
<h3>Comment en est-on arrivé là ?</h3>
<p>Comment une telle horreur, qui est une totale négation du droit de propriété
des femmes et des hommes sur leurs corps et sur les fruits de leur travail,
a-t-elle pu prospérer (à défaut de naître) dans des esprits dits "de gauche"
?<br />
Pas besoin d'être grand clerc pour l'expliquer dans le cas présent.
Premièrement, la prostitution est la combinaison de deux activités
particulièrement impures aux yeux de la sociale-chrétienté/islamité, à savoir
le sexe-plaisir et le libre commerce. Deuxièmement, en cette période de crise
où toute initiative couteuse est bannie, l'interdiction de la prostitution
permet aux femmes et aux hommes de l’État "d'agir" sans dépenser (tout au moins
le croit-on, puisque la mesure aura, comme pour l'interdiction des drogues, des
effets économiques dévastateurs à moyen et long terme).<br />
<br />
On le voit, la prohibition du travail sexuel est clairement de nature
totalitaire, et pourtant elle apparaît dans une démocratie. Est-ce un paradoxe
? Comment peut-on parler de totalitarisme dans une démocratie ? Le titre de ce
billet est-il une provocation inutile et déplacée ?</p>
<h3>Définition du totalitarisme</h3>
<p>Pour répondre à ces questions il faut revenir à la définition du
totalitarisme qui est absolument fondamentale si on s'intéresse à la
philosophie politique. Il faut en particulier corriger l'idée que le
totalitarisme serait un "niveau supérieur" de la dictature, une espèce de super
tyrannie. Car, en reprenant la terminologie de <a href="http://www.wikiberal.org/wiki/Philippe_Nemo">Philippe Nemo</a>, il faut bien
distinguer le pouvoir de l’État et le pouvoir dans l’État. Le couple
démocratie-dictature, désigne deux façons dont s'organise le pouvoir dans
l’État. Indiscutablement, nous vivons dans une démocratie. En effet, même si le
bipartisme a trouvé des moyens de réduire l'influence et le pouvoir des
nouveaux entrants, on peut considérer que nos institutions permettent bien une
alternance du pouvoir dans l’État.<br />
<br />
Le totalitarisme, lui, désigne le pouvoir extrême de l’État sur la société. En
d'autres termes, plus l’État s'attribue de prérogatives sur la vie courante des
individus, plus il les contraint de vivre suivant un modèle prédéfini, plus il
est totalitaire. Le contraire du totalitarisme est donc le libéralisme et non
la démocratie. Un État démocratique peut parfaitement devenir totalitaire s'il
arrive à suffisamment réduire le champ de la vie privée de ses citoyens, s'il
prend des décisions à leur place pour tous les actes importants de la vie, s'il
condamne les comportements marginaux.</p>
<h3>Démocratie libérale vs démocratie totalitaire</h3>
<p>Les dérives totalitaires de la démocratie sont extrêmement graves, d'une
part parce qu'elles sont immédiatement injustes pour les minorités concernées
et d'autre part parce qu'elles installent un appareil coercitif et répressif
dont les desseins peuvent facilement être détournés en cas de changement de
nature du pouvoir dans l’État. Du pain béni pour les extrêmes ultra-dirigistes
qui seraient ravies de trouver de tels dispositifs en place si leur "grand
soir" arrivait.<br />
<br />
La grandeur d'une démocratie libérale c'est de garantir les droits des
minorités, ethniques, religieuses ou sexuelles, mais aussi de tous ceux dont le
comportement ou le mode de vie ne plait pas à la majorité. Ce que la plupart
considèrent comme un vice ne doit pas être transformé en crime par la loi. La
prostitution concerne des adultes consentants qui ne nuisent pas aux droits de
leurs semblables. Or comme le rappelle le très bel article V de notre <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/Droit-francais/Constitution/Declaration-des-Droits-de-l-Homme-et-du-Citoyen-de-1789">
Déclaration des droits de l'homme de 1789</a>, la loi n'a pas tous les droits.
Le garde-fou, ici, n'est pas la démocratie, mais les droits fondamentaux de
l'être humain d'agir librement et de disposer des fruits de son travail.</p>Le Droit Naturel pour les socialistes - II -urn:md5:36c318ef31d803bbe5f724d65976796d2012-05-25T00:33:00+02:002021-09-10T15:23:49+02:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquedroit natureldroits de l hommelibéralismenature humainesocialisme<p><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/500px-Pioneer_plaque-neg.jpg"><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.500px-Pioneer_plaque-neg_m.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Pioneer plaque neg, mai 2012" /></a>Dès que l’on évoque la nature humaine ou le droit naturel, la gauche actuelle fait une grimace de dégout en croyant avoir affaire à une croyance religieuse ou à une espèce de mysticisme. Examinons les trois principales critiques instinctives qui émanent de la gauche socialiste lorsqu’on évoque la notion de nature humaine.</p> <p><strong>- 1 -</strong> La nature humaine est d’origine mystique et obéit à une croyance.</p>
<p>Aucun besoin d’évoquer Dieu pour découvrir les lois de la nature, c’est à dire la nature des choses et des êtres. La nature d’une pomme, la nature d’un métal, la nature des corps célestes et leurs relations entre eux ne font pas appel à une conception mystique du monde. Le fait de découvrir des lois naturelles ne suppose ni de croire en Dieu ni d’ailleurs d’être athée.<br />
Même si les droits de l’homme de 1789 sont reconnus « en présence et sous les auspices de l’Etre Suprême », cette formule déclarative ne doit pas masquer le fait que la loi naturelle de 1789 n’est pas obligatoirement affiliée à la loi divine et qu’elle peut même, en toute logique, se concevoir sans elle<br />
<br />
<strong>- 2 -</strong> La nature humaine est la marque d'un conservatisme aigu. En effet, si la nature humaine est immuable, alors ceux qui la défendent sont opposés au progrès, ce sont des « réactionnaires ».</p>
<p>Cet argument, largement ancré dans la pensée socialiste, est pourtant totalement absurde. Les lois physiques de la nature sont immuables à notre échelle, on n’en déduit pas pour autant que les étudier et en tenir compte est une attitude conservatrice. Bien au contraire, c’est en appréhendant les lois naturelles que l’on peut progresser, c’est à dire améliorer nos conditions de vie. Ignorer volontairement les lois de la nature peut en revanche s’apparenter à de l’obscurantisme.<br />
<br />
<strong>- 3 -</strong> La nature humaine est floue, imprécise, sujette à interprétation donc inopérante.<br />
Effectivement, la découverte des lois de la nature humaine n’est pas une science exacte. Doit-on pour autant rejeter toutes les sciences « humaines » ? L’économie, l’histoire, la philosophie, l’ethnologie devraient être bannies des universités au prétexte que ce ne sont pas des sciences exactes ? L’argument ne tient pas !<br />
<br />
Bien entendu la nature humaine est complexe et ne se résume pas à quelques règles sommaires. C’est d’ailleurs dans son interprétation, dans sa mesure, dans son évaluation, que des différences peuvent apparaître entre libéraux, et qu’un libéralisme « de gauche » pourrait à nouveau prospérer.<br />
<br />
On le voit aucun des obstacles évoqués par la gauche socialiste ne résiste à l’analyse et, ce qui est encore plus frappant, <em>aucun de ses arguments ne réussit à placer le droit naturel « à droite »</em>.<br />
Au contraire le droit naturel possède des caractéristiques révolutionnaires qui devraient être susceptibles de séduire une bonne partie de la gauche. En effet, la notion de nature humaine permet de considérer l’Homme en tant qu’individu souverain et non plus dans ses rapports à la caste, à la hiérarchie ou à la religion. Cela ne veut pas dire pour autant que l’individu libéral est asocial, ou que son milieu n’a pas d’influence sur lui, cela signifie seulement que l’Homme possède des droits qui résultent de sa nature profonde <em>qu’aucune organisation ni aucun pouvoir temporel ne sont fondés à lui contester</em>. C’est ce qu’exprime très clairement la déclaration des droits de l’homme de 1789 dans laquelle les droits de l’homme sont <em>reconnus</em> (et non promulgués) par les représentants du peuple français.<br />
<br />
Dans la déclaration de 1789, plus que dans aucune autre déclaration (même la Bill of Rights américaine), le pouvoir se place dans un état de sujétion, de subordination, par rapport à un droit qui le dépasse et qu’il <em>reconnait</em> comme supérieur à lui. La déclaration des droits de l’homme, qui figure toujours en préambule de notre constitution et qui a force de loi, est d’ailleurs extrêmement menaçante à l’égard du pouvoir : « <em>L’oubli et le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements</em>. »<br />
<br />
Ce concept révolutionnaire des droits de l’homme de 1789 sera violemment critiqué par Marx pour son individualisme « bourgeois » et fait toujours l’objet de contestations de la part des dirigistes. Les tenants du relativisme culturel ou du positivisme juridique essayent toujours d’en découdre avec les droits de l’homme en niant la notion de nature humaine.<br />
Les puissants de ce monde ont d’ailleurs rédigé en 1948 de faux droits de l’homme pour « reprendre la main » et tenter de faire oublier l’original. C’est ainsi que la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 abandonne complètement le principe subversif de 1789 qui consiste à reconnaître des droits <em>inhérents</em> à l’homme et <em>opposables à toutes les formes de gouvernement</em> (famille, clan, tribu, religion, patrie), pour devenir un catalogue de droits <em>promulgués par des États et des gouvernements</em>. Les droits de l’homme de 1948 redeviennent de simples engagements pris par des gouvernements, donc <em>révisables</em> et <em>négociables</em>, comme on a pu le constater à l’occasion des catastrophiques conférences dites Durban I et II.<br />
<br />
Triste contresens qui ne doit pas faire oublier que le droit naturel continue de produire ses effets quelles que soient les appréciations que l’on peut porter sur lui et quel que soit le droit positif en place. Que Marx conspue les droits de l’homme ou que l’ONU les falsifie n’y change rien. Comme la gravitation qui attire et repousse ce qui doit l’être, comme la goutte d’eau qui creuse la pierre la plus dure, le droit naturel fait inéluctablement décliner puis s’effondrer les sociétés qui lui tournent le dos.<br />
La négation de la nature humaine provient de la gauche et de la droite<br />
<br />
L’expérience communiste est probablement l’archétype de la négation systématique de la nature humaine. Antihumanisme théorique, glacé, méthodique, dirigé par des gourous menant le peuple comme un troupeau au nom d’une « avant-garde », les multiples expériences communistes ont toutes abouti à des catastrophes humaines et sociales. Elles démontrent que lorsque le droit positif refuse de tenir compte de la nature humaine, le diagnostic génial de la DDH se réalise inéluctablement.<br />
<br />
Mais là encore, ce n’est pas parce que le droit naturel explique parfaitement les raisons de l’échec communiste qu’il faut le positionner à droite. Car le droit naturel retoque également les positions conservatrices de ceux qui nient la souveraineté individuelle au nom de la patrie, de la religion ou de la famille.<br />
<br />
Les désastreuses politiques de prohibition de la drogue ou de la prostitution qui, elles aussi, ne tiennent aucun compte de la nature humaine, proviennent incontestablement de la droite traditionnelle. En oubliant que les vices ne sont pas des crimes (<em>mépris des droits de l’homme</em>) les apprentis sorciers conservateurs provoquent (<em>causent</em>) de gigantesques trafics et désordres mondiaux (<em>malheurs publics</em>) dont ils tirent profit pour se faire réélire (<em>corruption des gouvernements</em>).</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2012/05/25/Le-Droit-Naturel-pour-les-socialistes-II-#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/199Le Droit Naturel pour les socialistes - I -urn:md5:529e02cad413d31b5a9e65001bf3c3392012-05-17T18:34:00+02:002021-09-10T15:17:30+02:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquedroit natureldroits de l hommelibéralismenature humainesocialisme<p><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/500px-Pioneer_plaque.jpg"><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.500px-Pioneer_plaque_m.jpg" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Pioneer plaque, mai 2012" /></a>La philosophie libérale repose sur trois facettes d'une même notion qui est très mal comprise du public et de notre classe politique. Il s'agit du Droit Naturel, de la Nature Humaine et des Droits de l'Homme. Nous n'avons pas vocation à éduquer la classe politique actuelle qui est manifestement irrécupérable, mais il est dommage que le public ne puisse avoir accès aux bases de la philosophie libérale qui découle directement de celle des lumières. Nous donnerons donc ici une description, la plus simple et la plus claire possible du droit naturel moderne puis nous nous interrogerons sur les raisons de sa désaffection, notamment dans les rangs de la gauche socialiste.</p> <p>Intuitivement, nous utilisons tous le Droit Naturel lorsque nous jugeons ou critiquons les lois existantes. C'est bien à un droit <em>supérieur</em> au droit positif, un droit <em>non écrit</em> basé sur ce qui est juste au regard de la raison et de notre expérience, auquel nous nous référons pour critiquer les lois et les usages existant. Cette notion de Droit Naturel en tant que distinction entre nature et convention. date de Platon et d'Aristote. Elle est indéniablement un progrès décisif dans l'histoire des idées. Mais ces philosophes recherchent la source du Droit naturel dans l'harmonie de la cité c'est à dire dans la nature de la société et de l’État. C'est une conception holiste du droit naturel dans lequel l'intérêt de la cité, conçue comme un tout, efface complètement l'individu et justifie l'inégalité entre les hommes. Il faut attendre le siècle des lumières pour que le droit naturel soit vraiment théorisé comme un droit inhérent à l'individu, puis la révolution pour qu'il soit <em>reconnu</em> par son ennemi héréditaire, le gouvernement.<br />
Pour résumer, les penseurs du Droit naturel classique recherchent la "nature" de l'organisation sociale prise dans son ensemble alors que ceux du droit naturel moderne se basent sur la nature des individus.<br />
<br />
Comment nait cette nouvelle conception de la nature humaine ? Tout part des découvertes scientifiques du siècle des lumières. La science nouvelle fait des progrès décisifs, elle perce de nombreux mystères, on s'aperçoit que de l'infiniment petit à l'infiniment grand, la nature obéit à des lois que l'on peut <em>découvrir</em>.<br />
Puisque le monde obéit à des lois "naturelles" pourquoi l'être humain n'obéirait-il pas lui aussi à ce que dans le langage moderne on appellerait des "lois comportementales" ?<br />
C'est de là que nait l'hypothèse pré-libérale : il y a une Nature Humaine, c'est à dire que l'Homme possède de façon <em>inhérente</em> un certain nombre de traits qui le caractérisent. L’Homme est doué de raison, il possède un libre arbitre, il est soumis au choix dans ses actions; parce qu'il est raisonnable l'Homme ne veut pas infliger aux autres ce qu'il n'aimerait pas subir, l'Homme protège ses enfants et veut assurer leur avenir, l'Homme a un sentiment de propriété sur ce qu'il transforme ou sur ce qu'il occupe, il est responsable de ses actes, etc.<br />
<br />
Cette hypothèse devient rapidement un constat pour tous les pré-libéraux, c'est à dire, entre autres, pour les physiocrates, économistes et philosophes particulièrement influents et actifs à la veille de la révolution. Elle va servir de base au concept de Droit Naturel moderne qui est le Droit non écrit que l'on <em>découvre</em> au fur et à mesure que l'on comprend la Nature Humaine. Ce droit naturel n’a rien de mystérieux, il est constitué des lois qui permettent aux Hommes d’interagir entre eux au mieux de leurs intérêts car conformément à leur nature.<br />
<br />
On pourrait par exemple établir un parallèle entre le droit naturel et la gravitation. Les lois de la gravitation ne se décrètent pas, elles se découvrent. Cette analogie aide à comprendre le concept de Droit Naturel (et sa terminologie) mais elle a ses limites car, contrairement aux lois de la gravitation que rien ou presque ne perturbe, la société humaine est soumise au Droit positif qui peut largement s'écarter du Droit Naturel. Le Droit positif, c'est l'ensemble des lois, coutumes et règlements auxquels le peuple doit obéir, qu'il ait participé ou non à leur élaboration.<br />
<br />
La <em>méthode</em> adoptée par les pré-libéraux pour découvrir les lois de la Nature Humaine consiste à soumettre l'Homme à l'observation et à la Raison au lieu de le considérer sous l'angle traditionnel de la croyance ou de l'obéissance. Au contraire du Droit positif, le Droit Naturel est donc une matière scientifique qui mêle l'expérimentation et la déduction. Le jus-naturaliste essaye de modifier le droit positif pour qu'il soit en adéquation avec les règles du Droit Naturel, alors que le positiviste considère que la seule source du droit résulte des conventions adoptées par la société.<br />
<br />
Défiance envers le pouvoir établi, méthode reposant sur l'observation et la Raison, renversement de la hiérarchie des pouvoirs (c'est l'individu qui devient souverain), droit de propriété accordé à tous, le Droit Naturel était au XIXe siècle une arme sérieuse pour s'opposer aux conservatismes royaux ou cléricaux et aux doctrinaires, défenseurs du monopole. Il fournissait des arguments redoutables à la gauche libérale de l'époque pour combattre tous les pouvoirs abusifs, qu'ils soient politiques ou économiques.<br />
<br />
Et c'est bien ainsi qu'il fût utilisé jusqu'à l'émergence du socialisme que la notion de Nature Humaine dérangeait profondément. L'individu socialiste ne pouvait en effet se concevoir en dehors de l'histoire en mouvement. Loin d'accepter et de reconnaître l'autonomie et la souveraineté de l'individu, le socialisme ne considère le citoyen que dans son rapport avec les autres. Pour lui, ce sont les changements historiques, et notamment la modification des rapports entre forces productives et pouvoir, qui déterminent le devenir humain. L'Homme socialiste n'a pas de Nature invariante ce qui signifie qu'il ne possède pas de Droits en propre. On retombe dans la notion multi millénaire d'un Homme qui n'existe que dans ses rapports à la collectivité. Tout l'héritage de la révolution disparait avec le socialisme, certainement pas avec la gauche.</p>
<p>Suite : <a href="https://www.gaucheliberale.org/post/2012/05/25/Le-Droit-Naturel-pour-les-socialistes-II-" hreflang="fr" title="Le Droit Naturel pour les socialistes - II -">Le Droit Naturel pour les socialistes - II -</a></p>https://www.gaucheliberale.org/post/2012/05/17/Le-droit-naturel-pour-les-socialistes#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/111Carte 2D du Paysage Politique Français (PPF) - mise à jour novembre 2011urn:md5:cd9f5f7399a946563bec5dae382323bd2011-11-04T22:56:00+01:002015-11-24T18:53:51+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquecarte 2Ddirigismedroitefrancegauchelibéralisme<p><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-11.jpg"><img title="carte 2D du paysage politique, nov. 2011" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-11-11_m.jpg" /></a><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-11.jpg"> Cliquez
sur la carte du ppf pour l'agrandir</a><br />
<br />
<a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-11-grd-partis.jpg"><img title="carte 2d du ppf nov 2011 - grands partis" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-11-11-grd-partis_t.jpg" /></a> <a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-11-grd-partis.jpg">Grands partis uniquement</a><br />
<a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-11-grd-ideo.jpg"><img title="carte 2d du ppf nov 2011 - grandes idéologies" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-11-11-grd-ideo_t.jpg" /></a> <a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-11-grd-ideo.jpg">Grandes idéologies avec leurs partis
représentatifs</a></p>
<h3><br />
Code de lectures et changements intervenus depuis la dernière édition :</h3> <p><strong>Codes de lecture :<br /></strong></p>
<p>Cette carte prétend dessiner le paysage politique français sur deux axes
:<br />
- en abscisse, le traditionnel droite-gauche, incontournable curseur médiatique
du positionnement politique.<br />
- en ordonnée le degré de libéralisme des partis politiques, à savoir
l'importance qu'ils accordent à la liberté individuelle ou au dirigisme.</p>
<p>Cette représentation, montre donc le libéralisme comme une deuxième
dimension de la vie politique. Le contraire du libéralisme ce n'est ni la
gauche, ni la droite, c'est l'étatisme, le dirigisme et le constructivisme.</p>
<p>Bien entendu les idées politiques ne se limitent pas non plus, à cette
cartographie en deux dimensions, mais cette représentation s'avère nettement
plus précise que le traditionnel positionnement linéaire droite - gauche.<br />
Les positionnements décrits ici sont français. Les verts ou les libéraux
allemands par exemple occuperaient une place sensiblement différente de leurs
homologues français.</p>
<p>Certains partis n'existent plus. Ils sont représentés pour leur
positionnement original ou spécifique : c'est le cas de démocratie libérale,
des gaullistes de gauche ou d'Alternative Libérale.</p>
<p>Les surfaces représentant les partis ne sont pas proportionnelles à leur
poids électoral ou au nombre de leur adhérents mais uniquement à leur champ
d'action idéologique sur les deux axes droite - gauche et libéralisme -
dirigisme.<br />
La présence d'une zone d'exclusion théorique tient au fait qu'une société
hautement libérale ne peut être "pilotée" ni vers la droite, ni vers la gauche.
Une société libérale d'extrême droite ou d'extrême gauche est par définition
impossible. En revanche une société ultra dirigiste peut gouverner au nom des
valeurs de la droite ou de celles de la gauche.</p>
<p>L'axe droite gauche essaye de respecter le positionnement que se donnent
<em>eux mêmes</em> les partis politiques. Nous ne faisons aucune interprétation
ou reclassement sur cet axe,</p>
<p>Quelques personnalités étrangères emblématiques ont été situées par rapport
à cette carte du ppf.</p>
<p>Certains partis microscopiques ou simplement inconnus du public
n'apparaissent pas. Il faut passer par l'épreuve des urnes (ou par la prise de
la bastille) pour être représenté.<br />
<br />
La légende des deux axes principaux rappelle que le libéralisme a été la
première définition de la gauche fin XVIII, et une de ses composantes au XIXe
avant que le socialisme ne le submerge.<br />
<br />
Les philosophes politiques sont classés sur l'axe droite - gauche <em>suivant
les critères modernes de cet axe</em>.</p>
<p>La gauche libérale (en construction) n'est pas un parti. Elle dessine les
frontières de ce que pourrait être une gauche non dirigiste, capable de renouer
avec les principes de 89.<br />
<br />
<strong>Mise au point : </strong> cette carte n'est PAS un diagramme de
Nolan<br />
<br />
La carte 2D du ppf n'a qu'un seul axe représentant la liberté. Elle se
distingue donc nettement du diagramme de Nolan qui, avec ses deux axes de
liberté, est un contresens libéral. Le diagramme de Nolan fait le jeu des
étatistes car il entérine l’idée qu’il y a plusieurs « sortes » de
libertés.<br />
Or toute la doctrine libérale et le simple bon sens prouvent le contraire. Il y
a unicité entre les libertés politiques, sociétales et économiques. Quand on
supprime l’une on supprime forcément les autres. Il peut y avoir un décalage
temporel, mais toute libération de l’économie entraine une libération sociétale
et, réciproquement, les contraintes morales ont des conséquences économiques.
En d'autres termes il n'y a pas solution de continuité entre le politique, le
sociétal et l'économique. Seul un schéma en triangle (ou approchant) avec
<ins>un seul</ins> axe de liberté peut exprimer la pensée libérale. C’est
d’ailleurs la forme recommandée par Hayek.</p>
<p><strong>Les nouveautés de novembre 2011</strong></p>
<p><strong>Modification des positionnements des F/H politiques
français</strong><br />
- L'autoritarisme sociétal de Manuel Valls le fait (encore) descendre vers le
dirigisme et la droite</p>
<p><strong>Apparition de F/H politiques français non représentés sur la
précédente carte</strong><br />
François Hollande (enfin) - Jean Michel Baylet - Eva Joly</p>
<p><strong>Apparition de partis non représentés sur la précédente
carte</strong></p>
<p>Peu de changements depuis la carte de novembre 2010. Apparition du PLD
(Parti Libéral Démocrate) et disparition d'Alternative libérale qui perd le
statut de parti politique. Feu Alternative Libérale a été représenté dans son
positionnement initial. Le PLD a un positionnement sensiblement différent.</p>
<p>Ajout du Parti Radical de Gauche (PRG) qui était injustement oublié sur les
précédentes cartes</p>
<br />Les sociétés du CAC 40 et la "mondialisation libérale"urn:md5:b306084deb5377fc2e534c4fc5cb95402011-07-25T17:07:00+02:002019-10-30T10:10:34+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiqueCAC 40Etatlibéralismeétatisme<p><br />
<a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/cac-assemblee-Sean_Marshall.jpg"><img title="Assemblée du CAC 40, juil. 2011" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.cac-assemblee-Sean_Marshall_m.jpg" /></a></p>
<p>L'opinion publique française porte un jugement sévère sur les sociétés du
CAC 40. Leurs dirigeants sont perçus comme des affairistes cosmopolites qui
délocalisent à tour de bras pour profiter de la main d’œuvre la moins chère
tout en s'octroyant des salaires indécents, parfois accompagnés de parachutes
dorés. Cette hostilité est seulement tempérée par un sentiment de fierté
patriotique lorsqu'Airbus remporte un contrat fabuleux aux émirats ou lorsqu'un
pays d'Amérique du sud choisit de faire appel au savoir-faire français dans le
domaine de la distribution de l'eau.<br />
<br />
Tout en entretenant d'excellents rapports avec les patrons du CAC 40, nos
dirigeants politiques, toutes tendances confondues, s’accommodent fort bien de
la vulgate populaire à leur sujet. Ils vont même jusqu'à l'entretenir, puisque
ce sentiment de méfiance ou de rejet de la population leur permet d'imputer nos
difficultés à la fameuse "mondialisation libérale" c'est à dire à des
externalités économiques et politiques. Les sociétés du CAC 40 seraient donc le
résultat de la mondialisation libérale c'est à dire au fait de produire
n’importe où (délocalisation libérale), avec n’importe qui (migration
libérale), pour vendre à n’importe qui (marché sans frontière et affranchi des
pouvoirs politiques). Dans l'imagerie dirigiste, complaisamment relayée par les
médias, le "pouvoir de l'argent" a supplanté celui des États, supposés vertueux
mais dépassés par la mondialisation galopante. Cette perception du public
permet aux gouvernements de justifier toujours plus d'intervention et de
proximité avec ces sociétés que l'État prétend "contrôler" pour mieux préserver
les intérêts des français.</p> <p>Dans le même temps, les vrais libéraux français, ceux qui adhèrent à la
philosophie libérale, ne peuvent évidemment pas s'identifier à cette caricature
que les dirigistes invoquent pour masquer leurs erreurs et justifier leur
interventionnisme. Mais comme les libéraux n'ont que très peu accès aux médias,
les acteurs de l'étatisation mondiale peuvent continuer d'utiliser ce
libéralisme falsifié, cet ennemi public consensuel qu'ils ont inventé.<br />
<br />
Car s'il est vrai que les libéraux sont favorables à la possibilité de produire
n'importe où, avec n'importe qui, pour vendre à n'importe qui, il est également
indéniable que les sociétés du CAC 40 ne sont pas le produit de cette
liberté, mais plutôt celui d'un étatisme établi de longue date.<br />
<br />
Partout dans le monde, les gouvernements protègent ou favorisent leurs grandes
entreprises au nom du patriotisme économique. Ils le font généralement
discrètement, car être accusés de fausser la concurrence n'y est pas très bien
vu. La France, elle, se pose en championne d'un interventionnisme militant. Les
aides aux entreprises, sorte de corruption légale, sont un sport national qui
essaye même de se parer d'une forme de moralité. Notre pays, majorité
présidentielle et opposition réunies, clame par exemple la nécessité d'une plus
grande "réglementation" des marchés financiers. La ficelle est énorme, puisque
tout le système financier, basé sur la monnaie-signe, est une création
artificielle des États-nations et qu'il est piloté d'une main de fer par leurs
banques centrales assistées d'une bureaucratie et d'une réglementation
pléthoriques.<br />
<br />
Comment ces grandes sociétés sont elles arrivées à croitre ? De
quels privilèges ont-elles bénéficié ? Quelles distorsions à la concurrence les
pouvoirs publics ont-ils provoqués ?<br />
Nous allons répondre à ces questions en passant en revue les mécanismes
plus ou moins légaux qui le permettent.<br />
<br />
- <strong>Croissance initiale avec des concessions d’État</strong> Le
gouvernement accorde des permis d'exploitation de ressources rares, ou
prétendues telles, à un nombre défini d'entreprises. C'est le cas de
l'oligopole des télécommunications, des sociétés minières, des concessions
autoroutières ou ferroviaires. De nombreuses entreprises importantes ont pu
croître grâce à ce type de concession.<br />
<br />
- <strong>Entreprises résultant de la privatisation de monopoles
publics</strong> et héritant de ce fait d'une position dominante sur le marché
intérieur : Ces sociétés sont des purs produits de l'étatisme.<br />
<br />
- <strong>Attribution directe de marchés</strong>. Tous ceux qui connaissent et
ont pratiqué les différentes formes d'appels d'offres des marchés publics
savent que la neutralité voulue par le code des marchés publics n'existe pas et
qu'elle ne <em>peut pas</em> exister. Ce sont les plus influents et ceux qui
ont déjà des références qui gagnent la plupart des nouveaux marchés.<br />
<br />
- <strong>Intervention directe de l'État ou des collectivités publiques dans la
création de monopoles</strong> ou d'oligopoles nationaux. Cas récent du
monopole national de GDF-Suez - Regroupements imposés par l'État dans la
sidérurgie ou dans l'armement. A échelle plus réduite, création de monopoles
locaux comme le Veli'b (le mal nommé).<br />
<br />
- <strong>Financement des partis politiques</strong> - Croissance par obtention
de marchés publics avec surfacturation et versement de commissions. Les
quelques affaires qui ont été traitées par la justice laissent entrevoir
l'ampleur du phénomène passé. On a aujourd'hui recours à des financements plus
complexes via des associations amies ou alliées des partis politiques. Les
secteurs les plus concernés par ces pratiques sont les travaux publics et la
gestion de l'eau.<br />
<br />
- <strong>Responsabilité limitée</strong>. Mécanique de la faillite et défauts
de paiement supportés par les entreprises saines. La responsabilité limitée est
un vaste sujet, que nous avons déjà abordé. Il est évident qu'elle est un
artefact juridique imposé par l'État et qu'elle n'a rien à voir avec la liberté
du commerce et de l'entreprise. Si la gauche libérale s'est prononcée
<em>pour</em> cette ingénierie sociale qu'elle considère, dans certaines
limites, comme compatible avec la Nature Humaine, elle pense que sa
généralisation aux grandes entreprises pose de sérieux problèmes. Outre les
obstacles à l'indemnisation des dégâts que nous avons étudié pour le cas de la
centrale nucléaire de Fukushima, se pose le problème des reprises d'entreprises
défaillantes, parfois pour un euro symbolique. C'est bien l'État qui permet à
une entreprise d'en absorber une autre défaillante en faisant payer une partie
de ses dettes par "les autres", c'est à dire par ses fournisseurs, banques, et
même ses salariés. Cette mécanique étatiste de prime à l'irresponsabilité est
absolument contraire aux préceptes libéraux.<br />
<br />
- <strong>Croissance externe avec suppression de la concurrence</strong>. C'est
une mécanique privée, l’État n'est pas directement responsable des
concentrations d'entreprises, force est toutefois de constater, en France, sa
totale passivité pour briser les monopoles. C'est l'administration européenne
qui intervient à sa place. A noter d'ailleurs que si l'Europe intervient pour
limiter les monopoles nationaux elle est beaucoup moins active en ce qui
concerne les monopoles européens qui eux sont largement tolérés du moment
qu'ils peuvent rivaliser avec leurs homologues américains ou asiatiques.<br />
<br />
- <strong>Lobbying politique</strong> pour favoriser le développement d'une
activité, généralement sectorielle. Cette pratique, internationalement
répandue, est mal vue en France. En revanche L’État Français se pose
souvent en sauveur des industries et services qui périclitent (cinémas, presse,
théâtre) avec des résultats souvent exactement contraires aux buts poursuivis,
par exemple dans le domaine de la grande distribution. Certaines activités
naissent de législations absurdes. L'interdiction de publicité télévisée qui
frappait la presse a ainsi fait naître le marché des figurines et objets
"accompagnés de leur fascicule" qui permettait de contourner la loi. Le
lobbying à la française aboutit également à de multiples normes de qualité ou
de sécurité ainsi qu'aux appellations d'origines contrôlées. Ces législations
parfois justifiées, parfois discutables érigent ce qu'on appelle des
"<strong>barrières non douanières</strong>", forme de protectionnisme discret,
très efficace pour éliminer ou retarder l'entrée de produits étrangers.
La promotion du carburant diesel est probablement la plus importante barrière
non douanière concédée par les autorités pour protéger l'industrie automobile
européenne, au détriment direct de la santé de ses habitants.<br />
<br />
- <strong>Subventions directes aux entreprises</strong>. Très largement
répandue, cette pratique profite surtout aux grandes entreprises qui
bénéficient des services juridiques et administratifs nécessaires pour les
obtenir.<br />
Les collectivités locales financent des implantations d'entreprises dans leur
région et s'indignent lorsque les entreprises ferment ou délocalisent. Il y a
donc bien un accord tacite, les collectivités publiques "achètent"
l'implantation d'une entreprise à vocation nationale ou internationale avec de
l'argent public, donc au détriment du commerce et de l'artisanat local qui sont
condamnés à supporter cette charge.<br />
On ne peut clore cette rubrique sans un mot sur la Politique Agricole Commune
de l'Europe (PAC) qui subventionne massivement l'agriculture européenne, France
en tête. Ces subventions sont financées par le reste de l'économie qui en plus
de devoir payer cette charge, doit également financer l'administration
tentaculaire qui l'accompagne.<br />
<br />
- <strong>Exemptions fiscales</strong> négociées avec le ministère des finances
ou les collectivités locales. A noter que dans le domaine des
fusions-acquisitions, la loi est tellement complexe que, à un certain niveau,
les sociétés négocient avec le ministère des finances pour convenir d'une
"enveloppe fiscale". Ces procédures sont ignorées des petites entreprises ou
leur sont inaccessibles.<br />
De nombreuses officines prospèrent en proposant aux entreprises plus modestes
de bénéficier par exemple de la formule du "crédit impôt recherche" en
s'occupant intégralement du dossier. Les petites entreprises qui font appel à
de tels services encourent un fort risque de se faire redresser plusieurs
années après l'obtention de "l'aide".<br />
<br />
- <strong>Repêchage des sociétés défaillantes par l'État</strong>. C'est le
syndrome de ce que les américains appellent les "2big2fail" (trop grosses pour
disparaître) Au delà d'une certaine taille, les entreprises, même les plus mal
gérées, deviennent intouchables au nom de la préservation de l'emploi. En ces
temps de chômage endémique, lui même provoqué par une législation du travail
rigide et désuète sur fond de crise des États-providence, le gouvernement ne
laisse pas les grandes entreprises faire faillite, il intervient donc en
accordant des prêts ou en exonérant de charges les entreprises les plus mal
gérées. A la décharge de celles-ci leurs mauvais résultats proviennent parfois
des interventions précédentes des pouvoirs publics. On se souvient de Renault,
obligé dans les années 80 de racheter des canards boiteux sur ordre de
l'État.<br />
<br />
- <strong>Régime fiscal du bénéfice mondial consolidé</strong> - Cette
législation très particulière autorise certaines sociétés françaises agréées
par le ministre de l'économie et des finances à déduire les pertes de leurs
filiales étrangères détenues à plus de 50% des résultats de la maison mère pour
le calcul de leur impôt. Pratiquement, des activités déficitaires à
l'étranger viendront réduire l'imposition d'activités bénéficiaires en
France.<br />
<br />
- <strong>État VRP</strong>. Intervention directe des plus hautes sphères
de l'État pour la signature de contrats privés. Voyage en avion présidentiel,
invitations croisées de l'oligarchie L’État devient voyageur de commerce
au services des grandes entreprises. Ces dernières bénéficient des retombées
publicitaires gratuites apportées par la couverture médiatique de ces
"évènements".<br />
<br />
- <strong>Cas du secteur bancaire</strong>. Les banques, présentées comme les
promoteurs de la finance libéralisée sont en fait les sous traitant de la
bureaucratie monétaire. La création de monnaie-signe, monopole d' État, se fait
par leur intermédiaire, sous le contrôle étroit des banques centrales
nationales ou continentales. Tous les établissements bancaires, quelle que soit
leur taille, sont soumis à une réglementation extrême, inversement
proportionnelle aux garanties qu'elles peuvent apporter en fond propres. Dans
une vraie logique de marché, les consommateurs placeraient leur argent dans une
banque ayant le meilleur taux de couverture, les banques mal gérées ne seraient
pas systématiquement renflouées par les pouvoirs publics, les crédits seraient
accordés en fonction des possibilités réelles de remboursement. Tout le secteur
bancaire, sans exception, fonctionne donc en dehors d'une logique de
marché.<br />
<br />
<br />
Dans un prochain article nous passerons en revue les sociétés du CAC 40 et
leurs rapports, présents ou passés avec les pouvoirs publics.</p>Carte 2D du Paysage Politique Français (PPF) - mise à jour novembre 2010urn:md5:eac610754a825efb2c88babc947f6b742010-11-24T00:10:00+01:002015-11-24T17:30:16+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquecarte 2Ddirigismedroitefrancegauchelibéralisme<p><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-10.jpg"><img title="carte 2D du paysage politique, nov. 2010" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-11-10_m.jpg" /></a><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-10.jpg"> Cliquez
sur la carte du ppf pour l'agrandir</a><br />
<br />
<a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-grands-partis-11-10.jpg"><img title="carte 2D du ppf grds partis - nov 2010, nov. 2010" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-grands-partis-11-10_t.jpg" /></a> <a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-grands-partis-11-10.jpg">Grands partis uniquement</a><br />
<a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-10-grd-ideo.jpg"><img title="carte 2d du ppf nov 2010 - grandes idéologies, nov. 2010" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/.ppf-11-10-grd-ideo_t.jpg" /></a> <a href="https://www.gaucheliberale.org/public/ppf-11-10-grd-ideo.jpg">Grandes idéologies avec leurs partis
représentatifs</a></p>
<h3><br />
Code de lectures et changements intervenus depuis la dernière édition :</h3> <p><strong>Codes de lecture :<br /></strong></p>
<p>Cette carte prétend dessiner le paysage politique français sur deux axes
:<br />
- en abscisse, le traditionnel droite-gauche, incontournable curseur médiatique
du positionnement politique.<br />
- en ordonnée le degré de libéralisme des partis politiques, à savoir
l'importance qu'ils accordent à la liberté individuelle ou au dirigisme.</p>
<p>Cette représentation, montre donc le libéralisme comme une deuxième
dimension de la vie politique. Le contraire du libéralisme ce n'est ni la
gauche, ni la droite, c'est l'étatisme, le dirigisme et le constructivisme.</p>
<p>Bien entendu les idées politiques ne se limitent pas non plus, à cette
cartographie en deux dimensions, mais cette représentation s'avère nettement
plus précise que le traditionnel positionnement linéaire droite - gauche.<br />
Les positionnements décrits ici sont français. Les verts ou les libéraux
allemands par exemple occuperaient une place sensiblement différente de leurs
homologues français.</p>
<p>Certains partis n'existent plus. Ils sont représentés pour leur
positionnement original ou spécifique : c'est le cas de démocratie libérale et
des gaullistes de gauche.</p>
<p>Les surfaces représentant les partis ne sont pas proportionnelles à leur
poids électoral ou au nombre de leur adhérents mais uniquement à leur champ
d'action idéologique sur les deux axes droite - gauche et libéralisme -
dirigisme.<br />
<br />
La présence d'une zone d'exclusion théorique tient au fait qu'une société
hautement libérale ne peut être "pilotée" ni vers la droite, ni vers la gauche.
Une société libérale d'extrême droite ou d'extrême gauche est par définition
impossible. En revanche une société ultra dirigiste peut gouverner au nom des
valeurs de la droite ou de celles de la gauche.</p>
<p>L'axe droite gauche essaye de respecter le positionnement que se donnent
<em>eux mêmes</em> les partis politiques. Nous ne faisons aucune interprétation
ou reclassement sur cet axe,</p>
<p>Quelques personnalités étrangères emblématiques ont été situées par rapport
à cette carte du ppf.</p>
<p>Certains partis microscopiques ou simplement inconnus du public
n'apparaissent pas. Que nos amis du PLD ou du MLG nous excusent mais la carte
deviendrait médiatiquement illisible sans un minimum de notoriété des partis
représentés, ce qui passe par l'épreuve des urnes (ou par la prise de la
bastille).</p>
<p><strong>Les nouveautés 2010</strong></p>
La <strong>nouvelle légende des deux axes principaux</strong> rappelle que le
libéralisme a été la première définition de la gauche fin XVIII, et une de ses
composantes au XIXe avant que le socialisme ne le submerge.<br />
<br />
Des <strong>philosophes politiques</strong> font leur apparition dans la carte
2D du ppf. Ils sont classés sur l'axe droite - gauche <em>suivant les critères
modernes de cet axe</em>. C'est pourquoi Bastiat est représenté au centre de
l'axe droite - gauche alors qu'il siégeait à gauche au XIXe. C'est qu'en effet
le libéralisme était alors une des composantes de la gauche, en compétition
avec le socialisme. C'est donc le positionnement de Bastiat sur l'axe du
libéralisme qui le plaçait à gauche à l'époque.
<p>Il nous a semblé pertinent de placer Platon et Hegel au centre de l'axe
droite - gauche puisque ces deux philosophes influencent autant la droite que
la gauche modernes. Hegel est en effet l'inspirateur bien connu de l'extrême
droite comme de l'extrême gauche, quand au platonicisme, qu'on aurait plutôt
tendance à classer à droite, il a trouvé une nouvelle vie avec les théories
écologistes qui s'auto-proclament pourtant de gauche.<br />
D'une manière générale, on constate que l'axe libéralisme - dirigisme est bien
plus pertinent pour classer les philosophies politiques que l'axe droite -
gauche dont la définition varie au fil du temps.</p>
<p>Les philosophes représentés : Marx, Rousseau, Hegel, Platon, Proudhon, Karl
Popper, Frédéric Bastiat, Hayek, Murray Rothbard, Milton Friedman.</p>
<p>Plusieurs <strong>remarques des visiteurs</strong> ont été prises en compte
: replacement de Pinochet vers le libéralisme malgré son inacceptable dictature
politique ; décalage de Hu Jintao (pas facile à classer) vers le dirigisme et
la droite. Représentation du CPNT, du parti de gauche et du parti chrétien
démocrate.<br />
<br style="font-weight: bold;" />
<strong>Modification des champs idéologiques des partis</strong></p>
<p>Le changement le plus spectaculaire vient bien sûr du Front National qui
sous "l'effet Marine Le Pen" étend largement son influence vers la gauche (de
la droite). Une correction a également été opérée sur l'aile droite du parti
qui englobe une composante ultra dirigiste.<br />
<br />
Europe écologie les Verts étend sensiblement le champ idéologique des Verts
vers le libéralisme et vers la droite sous l'effet Cohn-Bendit Eva
Joly.</p>
<p>Alternative libérale s'étend vers la droite et le centre.</p>
<p><strong>Modification des positionnements des F/H politiques
français</strong><br />
- L'autoritarisme sociétal de Manuel Valls le fait descendre vers le
dirigisme.<br />
- Marine le Pen est déplacée vers la gauche.<br />
- Bertrand Delanoë qui a fait de Paris la ville la plus chère du monde et la
plus embouteillée d'Europe est déplacé vers la droite et vers
l'autoritarisme.<br />
- Eric Besson subit une impressionnante translation vers la droite</p>
<p><strong>Apparition de F/H politiques français non représentés sur la
précédente carte</strong><br />
Cécile Duflot ; Jean Luc Mélenchon ; Frédéric Nihous ; Christine Boutin</p>
<p><strong>Apparition de partis non représentés sur la précédente
carte</strong></p>
<p>Chasse pêche nature et tradition (CPNT) n'était pas représenté - L'oubli est
réparé.</p>
<p>Le parti chrétien démocrate de Christine Boutin a un positionnement curieux
avec une large amplitude gauche-droite. Son dirigisme familial et chrétien le
place assez bas sur l'axe des ordonnées mais il se distingue nettement des
autres formations dirigistes qui reposent (de droite à gauche) sur la Nation,
la République et le Prolétariat.</p>
<p>Le désormais incontournable Parti de Gauche trouve un positionnement assez
équilibré et resserré entre les extrêmes LO, NPA d'une part et entre le PS,
EELV et le MRC d'autre part. Il empiète largement sur le PC, ce qui est
normal.</p>
<p><strong>Ajout de personnalités</strong><br />
Barack Obama et de Gaulle font leur entrée dans cette nouvelle carte 2D du
ppf.</p>
<p>La <strong>gauche libérale</strong> (en construction) n'est pas un parti.
Elle dessine les frontières de ce que pourrait être une gauche non dirigiste,
capable de renouer avec les principes de 89.</p>Proudhon et la gauche libéraleurn:md5:a17bafc75fd24d644856d45e31c6174d2010-11-11T17:54:00+01:002015-11-24T22:31:21+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiqueanarchiegauche libéralelibéralismepropriétéproudhonsocialisme<p><img title="proudhon, nov. 2010" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.Proudhon-Courbet_s.jpg" />Difficile pour GL de ne
pas s'intéresser à Proudhon, célèbre représentant d'une gauche résolument
anti-collectiviste, cette gauche que les mouvements anarchistes et libéraux ont
maintenue vivante jusqu'au début du XXe siècle avant que le socialisme ne
l'étouffe.<br />
<br />
Bien sûr, Proudhon se disait socialiste, puisqu'à l'époque le mot n'avait pas
pris tout son sens. Le socialisme était en construction et Proudhon en était un
artisan. Mais le socialisme de Proudhon n'a que bien peu de rapport avec celui
de Saint-Simon ou de Marx. S'il prend la forme d'une critique radicale de la
société et se range du côté des ouvriers face au grand capital, il ne contient
aucune composante anti-individualiste et ne voit ni le prolétariat ni l'État
comme des sources légitimes du pouvoir.<br />
En fait Proudhon nous a légué une critique féroce de toutes les doctrines et
postures du socialisme moderne.</p> <p>Défenseur acharné de la propriété privé, du libre contrat, de l'enseignement
libre, de la concurrence, Proudhon considère qu'il est illusoire de s'en
remettre à l'État pour corriger les inégalités. Il critique les grands noms du
socialisme de l'époque à qui il reproche de perpétuer le vieux schéma d'un
pouvoir central source de violence et d'arbitraire. Il n'admet pas le concept
de justice sociale. Pas d'assistance, pas de charité légale, pas de pseudo
"solidarité" exercée par l'État. C'est la société civile qui doit trouver des
solutions économiques au problème des inégalités et à l'émancipation de la
classe ouvrière ou paysanne. A l'instar des libéraux il considère que le
socialisme est une régression par rapport aux principes de 89 et n'a pas de
mots assez durs pour qualifier les théories communistes.</p>
<p>Proudhon est le premier à considérer que l'anarchie est un ordre social, une
forme d'organisation évoluée : "<em>la délimitation du rôle de l'État est une
question de vie ou de mort pour la liberté, collective ou
individuelle.</em>"</p>
<p>S'il critique les théories des socialistes tout en se rangeant viscéralement
de leur côté, à l'inverse Proudhon refuse d'adhérer au camp des économistes
(les libéraux de l'époque) tout en adoptant une bonne partie de leurs thèses.
Il dénonce leur froideur et leur indifférence aux malheurs du peuple. Autre
point de confrontation il persiste pendant toute sa vie à considérer les
revenus du crédit comme injustes et s'oppose à Bastiat dans une correspondance
publiée dans <em>La voie du peuple</em>.<br />
<br />
Son cri : <em>La propriété, c'est le vol</em> le rend célèbre mais il en
relativise toute sa vie la portée pour préciser que c'est la répartition
<em>effective</em> de la propriété <em>à son époque</em> qu'il considère comme
un vol et non la propriété elle-même qu'il qualifie de <em>force
révolutionnaire fondatrice</em> de la société anarchiste.<br />
<br />
Son ordre anarchique basé sur le mutuellisme et le fédéralisme ressemble
étrangement au principe de subsidiarité cher aux libéraux. Ses ennemis :
Platon, Rousseau, Robespierre, Napoléon ou Marx, se confondent avec ceux des
libéraux tandis qu'il cite volontiers Smith, Quesnay, Turgot et J.-B. Say tout
en les critiquant parfois.</p>
<p>Ses théories sur la justice sont probablement les plus audacieuses et les
plus dérangeantes. Il refuse catégoriquement toute justice centralisée rendue
par une institution para-étatique. Pour lui le ministère public est une
aberration liberticide, la justice ne peut être rendue que localement.par débat
et réparation entre le plaignant et l'accusé assistés de témoins.<br />
<br />
Nous avons sélectionné quelques passages ou courtes citations qui nous
paraissent bien illustrer la pensée de Proudhon dans ce qu'elle a de libérale.
Il ne faut pas en déduire que Proudhon est un pur libéral, loin de là, mais ses
préoccupations et même le contenu de sa réflexion sont toujours d'actualité
pour bâtir une gauche libérale.<br />
<br />
Ces extraits ont notamment le grand mérite de répondre à certains de nos
détracteurs. Car la pensée de Proudhon, composante indéniable de la gauche, est
toujours là pour clouer le bec à tous ceux qui prétendent qu'on ne peut pas
être de gauche quand on défend la liberté, le contrat, la propriété et la
concurrence et que l'on refuse l'État providence et le collectivisme.<br />
_____________________________<br />
<br />
<strong>Critique de l'autorité</strong><br />
<br />
L'autorité, voilà donc quelle a été la première idée sociale du genre humain.
Et la seconde a été de travailler immédiatement à l'abolition de l'autorité,
chacun la voulant faire servir d'instrument à sa liberté propre contre la
liberté d'autrui: telle est la destinée, telle est l'œuvre des Partis.<br />
<br />
Le pouvoir s'il n'est dieu est une brute ou un automate<br />
<br />
... il n'y a d'autorité légitime que celle qui est librement subie, comme il
n'y a de communauté utile et juste que celle à laquelle l'individu donne son
consentement.<br />
<br />
<strong>L'illusion socialiste</strong></p>
<p>Absolutistes doctrinaires, démagogues et socialistes tournèrent incessamment
leurs regards vers l'autorité, comme vers leur pôle unique.<br />
De là cet aphorisme du parti jacobin, que les doctrinaires et les absolutistes
ne désavoueraient assurément pas : La révolution sociale est le but ; la
révolution politique (C'est-à-dire le déplacement de l'autorité) est le
moyen.<br />
Ce qui veut dire: Donnez-nous droit de vie et de mort sur vos personnes et sur
vos biens, et nous vous ferons libres !. .. Il y a plus de six mille ans que
les rois et les prêtres nous répètent cela!<br />
<br />
Le socialisme a donné en plein dans l'illusion du jacobinisme; le divin Platon,
il y a plus de deux mille ans, en fut un triste exemple. Saint-Simon, Fourier,
Owen, Cabet, Louis Blanc, tous partisans de l'organisation du travail par
l'État, par le capital, par une autorité quelconque, appellent, comme M. de
Girardin, la révolution par en haut. Au lieu d'apprendre au peuple à
s'organiser lui-même, de faire appel à son expérience et à sa raison, ils lui
demandent le pouvoir ! En quoi diffèrent-ils des despotes ?<br />
<br />
<strong>Rousseau et le contrat social</strong><br />
<br />
Le contrat social doit être librement débattu, individuellement consenti,
signé, manu propria, par tous ceux qui y participent. Si la discussion était
empêchée, tronquée, escamotée; si le consentement était surpris; si la
signature était donnée en blanc, de confiance, sans lecture des articles et
explication préalable; ou si même, comme le serment militaire, elle était
préjugée et forcée : le contrat social ne serait plus alors qu'une conspiration
contre la liberté et le bien-être des individus les plus ignorants, les plus
faibles et les plus nombreux, une spoliation systématique, contre laquelle tout
moyen de résistance et même de représailles pourrait devenir un droit et un
devoir.<br />
<br />
De contrat, positif, réel, sur quelque intérêt que ce soit, il n'en est vestige
dans le livre de Rousseau. Pour donner une idée exacte de sa théorie, je ne
saurais mieux la comparer qu'à un traité de commerce, dans lequel auraient été
supprimés les noms des parties, l'objet de la convention, la nature et
l'importance des valeurs, produits et services pour lesquels on devait traiter;
les conditions de qualité, livraison, prix, remboursement, tout ce qui fait, en
un mot, la matière des contrats, et où l'on ne se serait occupé que de
pénalités et juridictions.<br />
<br />
C'est Rousseau qui nous apprend que le peuple, être collectif, n'a pas
d'existence unitaire; que c'est une personne abstraite, une individualité
morale, incapable par elle-même de penser, agir, se mouvoir: ce qui veut dire
que la raison générale ne se distingue en rien de la raison individuelle, et
par conséquent que celui-là représente le mieux la première qui a le plus
développé en lui la seconde. Proposition fausse et qui mène droit au
despotisme.<br />
C'est Rousseau qui, faisant ensuite la déduction de cette première erreur, nous
enseigne par aphorismes toute cette théorie liberticide:<br />
Que le gouvernement populaire ou direct résulte essentiellement de l'aliénation
que chacun doit faire de la liberté au profit de tous;<br />
Que la séparation des pouvoirs est la première condition d'un gouvernement
libre;<br />
Que dans une République bien constituée, aucune association ou réunion
particulière de citoyens ne peut être soufferte, parce que ce serait un État
dans l'État, un gouvernement dans le gouvernement;<br />
<br />
C'est depuis Rousseau, à son exemple, que s'est fondée parmi nous l'école, je
veux dire l'industrie philanthropique et sentimentale, qui, en cultivant le
plus parfait égoïsme, sait recueillir les honneurs de la charité et du
dévouement. Méfiez-vous de cette philosophie, de cette politique, de ce
socialisme à la Rousseau.<br />
<br />
<strong>La mystification démocratique</strong><br />
<br />
Dans le système de l'autorité, quelle que soit d'ailleurs son origine,
monarchique ou démocratique, le pouvoir est l'organe noble de la société; c'est
par lui qu'elle vit et se meut; toute initiative en émane, tout ordre, toute
perfection sont son ouvrage. D'après les définitions de la science économique,
au contraire, définitions conformes à la réalité des choses, le pouvoir est la
série des improductifs que l'organisation sociale doit tendre indéfiniment à
réduire. Comment donc, avec le principe d'autorité si cher aux démocrates, le
vœu de l'économie politique, vœu qui est aussi celui du peuple, pourrait-il se
réaliser ? Comment le gouvernement, qui dans cette hypothèse est tout,
deviendra-t-il un serviteur obéissant, un organe subalterne? Comment le prince
n'aurait-il reçu le pouvoir qu'afin de l'affaiblir, et travaillerait-il, en vue
de l'ordre, à sa propre élimination? Comment ne s'occupera t-il pas plutôt de
se fortifier, d'augmenter son personnel, d'obtenir sans cesse de nouveaux
subsides, et finalement de s'affranchir de la dépendance du peuple, terme fatal
de tout pouvoir sorti du peuple ?</p>
<p>On dit que le peuple, nommant ses législateurs, et par eux notifiant sa
volonté au pouvoir, sera toujours à même d' arrêter ses envahissements ;
qu'ainsi le peuple remplira tout à la fois le rôle de prince et celui de
souverain. Voilà en deux mots l'utopie des démocrates, l'éternelle
mystification dont ils abusent le prolétariat.<br />
<br />
<strong>Sur les fonctionnaires</strong></p>
<p>Le fonctionnarisme ou la fonctionnomanie, fléau de l'ancienne Grèce et de la
Rome impériale, détruit à la fois l'esprit d'entreprise et l'esprit de liberté
; il pousse au communisme de l'État, à l'absorption de toute vie individuelle
dans le machinisme administratif, à la destruction de toute pensée libérale.
Tout le monde demande à s'abriter sous l'aile du Pouvoir, à vivre sur le
commun.<br />
<br />
<strong>Sur l'État héritier et entrepreneur</strong></p>
<p>L'État est inhabile à posséder, dans le sens du moins que nous l'entendons
de l'individu ; inhabile à faire valoir, inhabile par conséquent à hériter.
L'État n'est ni agriculteur, ni éleveur, ni vigneron, ni maraîcher, ni
industriel, ni armateur, ni commerçant : il n'exerce aucune des fonctions que
nous avons reconnues comme étant l'apanage propre des citoyens. L'État a ses
fonctions de police, d'administration générale, de juridiction, qui lui
interdisent toute immixtion dans les fonctions, professions et propriétés
dévolues aux particuliers. Là surtout est le caractère du droit moderne, en
vertu duquel a surgi, en face de l'antique État absolutiste, une puissance
nouvelle, la Liberté.<br />
<br />
<strong>Pas de services publics d'État</strong></p>
<p>Ainsi, enfin, l'association ouvrière restera une utopie tant que le
gouvernement n'aura pas compris que les services publics ne doivent être ni
exécutés par lui-même, ni convertis en entreprises privées et anonymes, mais
confiés à forfait et par baux à terme à des compagnies d'ouvriers solidaires et
responsables. Plus d'immixtion du Pouvoir dans le travail et les affaires, plus
d'encouragements au commerce et à l'industne, plus de subventions, plus
de concessions, plus de prêts ni d'emprunts, plus de pots-de-vin, plus
d'actions de jouissance ou industrielles, plus d'agiotage.<br />
<br />
<strong>Monnaies privées ?</strong></p>
<p>C'est l'État qui fixe les poids et mesures, qui donne le module, la valeur
et les divisions des monnaies. Les types fournis, la première émission
terminée, la fabrication des pièces d'or, d'argent et de cuivre cesse d'être
une fonction publique, un emploi de l'État, une attribution ministérielle;
c'est une industrie laissée aux villes, et que rien au besoin n'empêcherait, de
même que la fabrication des balances, bascules, tonneaux et bouteilles, d'être
tout à fait libre. Le meilleur marché est ici la seule loi. Qu'exige-t-on, en
France, pour que la monnaie d'or et d' argent soit réputée d'aloi? Un dixième
d'alliage et neuf dixièmes de fin. Qu'il y ait un inspecteur pour suivre et
surveiller la fabrication, je le veux : le rôle de l'État ne va pas
au-delà.<br />
<br />
<strong>L'État endetté et voleur (déjà)</strong></p>
<p>Nous repoussons le crédit de l'État, parce que l'État, endetté de huit
milliards, ne possède pas un centime dont il puisse donner crédit; parce que sa
commandite ne repose que sur un papier à cours forcé ; parce que le cours forcé
entraîne fatalement la dépréciation, et que la dépréciation atteint toujours le
travailleur de préférence au propriétaire.<br />
<br />
<strong>Les nations les plus libres</strong></p>
<p>Les faits viennent ici confirmer la théorie. Les nations les plus libres
sont celles où le pouvoir a le moins d'initiative, où son rôle est le plus
restreint: citons seulement les États-Unis d'Amérique, la Suisse, l'Angleterre,
la Hollande. Au contraire, les nations les plus asservies sont celles où le
pouvoir est le mieux organisé et le plus fort, témoin nous. Et cependant nous
nous plaignons sans cesse de n'être pas gouvernés ; nous demandons un pouvoir
fort, toujours plus fort!<br />
L'Église disait jadis, parlant comme une mère tendre :<br />
Tout pour le peuple, mais tout par les prêtres.<br />
La monarchie est venue après l'Église : Tout pour le peuple, mais tout par le
prince.<br />
Les doctrinaires: Tout pour le peuple, mais tout par la bourgeoisie.<br />
Les Jacobins n'ont pas changé le principe pour avoir changé la formule : Tout
pour le peuple, mais tout par l'État.<br />
C'est toujours le même gouvernementalisme, le même communisme.<br />
Qui donc osera dire enfin : Tout pour le peuple, et tout par le peuple, même le
gouvernement ?<br />
<br />
<strong>Pour le travail le dimanche</strong></p>
<p>Tout le monde a entendu parler de l'association pour la célébration du
dimanche, dont les membres s'engagent non seulement à ne point travailler, ou
faire travailler, .acheter ou vendre, les jours défendus, mais encore à
n'employer que des gens observant à leur exemple le repos sacré, et à refuser
leurs ordres et commandes aux infracteurs. C'est l'excommunication appliquée au
commerce et à l'industrie, et transformée en instrument de monopole. Quelle
sanction éclatante donnée au gouvernement de la Providence ! Jamais, il est
juste de le dire, le gouvernement n'avait songé à intervenir avec ce génie
intolérant, vexatoire, dans les choses de l'industrie et du commerce, pas plus
que dans celles de la conscience. Mais ce que n'ose le pouvoir, l'Église, plus
puissante que le pouvoir, ne craint pas de l'entreprendre. D'abord, il ne
s'agit que d'une association particulière entièrement libre, et pour un objet
spécial, l'accomplissement d'un devoir de religion. Puis, quand l'association
sera devenue nombreuse, quand elle aura employé un certain nombre de villes et
de départements, pétition sera adressée à l'empereur qui faisant droit à la
piété et aux réclamations unanimes de son peuple convertira en loi de l'État la
défense de travailler le dimanche. Suspension de la liberté du travail:
suspension de la morale.<br />
<br />
<strong>Le bistrot facteur d'émancipation</strong></p>
<p>Depuis la Révolution, le café et le cabaret sont entrés de plus en plus dans
les mœurs du paysan. Tout le monde n'est pas en mesure d'avoir son vin ou sa
bière dans sa cave: l'établissement public est de nécessité domestique. Qu'on
apprenne au père de famille à ne pas s'y enivrer, a ne pas y dévorer la
subsistance de sa femme et de ses enfants, s'il se peut même à n'y pas médire
de l'Église et du gouvernement : à la bonne heure. Mais je soutiens que ces
lieux de réunion servent plus au progrès de la civilisation que la maison de
prière, et qu'au lieu de les détruire une police intelligente tendrait à en
perfectionner l'usage. Il est vrai qu'on y apprend moins l'adoration que la
liberté: c'est pour cela que l'Église, l'aristocratie, le pouvoir, les
haïssent. Leur sécurité exige que les citoyens vivent isolés dans leurs
demeures, tenus au régime cellulaire. Interdiction des réunions libres, entrave
à la morale.<br />
<br />
<strong>Critique de la démocratie représentative</strong></p>
<p>Dans la théorie des démocrates le problème du gouvernement consiste à
éliminer, par le mécanisme du suffrage prétendu universel , toutes les idées
moins une, qui remuent l'opinion, et à déclarer souveraine celle qui a la
majorité.<br />
<br />
La démocratie affirmant la souveraineté du Peuple est comme la théologie à
genoux devant le saint ciboire : ni l'une ni l'autre ne peut prouver le Christ
qu'elle adore, encore moins se le manifester.<br />
Et quand on demande à la démocratie, impuissante à établir la légitimité et
l'authenticité de son principe; à quoi elle peut être utile pour le bonheur de
la société, la démocratie répond en accusant la monarchie, l'arbitraire, de son
gouvernement, ses privilèges, corruptions et. dilapidations; ses dédains pour
la classe travailleuse, ses préférences pour la classe bourgeoise: promettant,
quant à elle, d'agir autrement, et de faire .toutI'opposé de la: monarchie.
C'est encore ainsi que la théologie, lorsqu'on. l'interroge sur son utilité
positive, remonte au péché du premier homme, s'en prend à l'idolâtrie et au
diable, accuse le désordre des passions, l'incertitude de la raison, la vanité
des choses de ce monde, offrant de nous conduire à la vie éternelle par les
sacrements et les indulgences.<br />
<br />
Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu'on appelle une Assemblée nationale
pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l'état d'un
pays sont presque toujours ceux qui le représentent.<br />
<br />
Comprendrons-nous, enfin, que la république ne peut avoir le même principe que
la royauté, et que prendre le suffrage universel pour base du droit public,
c'est affirmer implicitement la perpétuité de la monarchie ? Nous sommes
réfutés par notre propre principe; nous avons été vaincus, parce que, à la
suite de Rousseau et des plus détestables rhéteurs de 93, nous n'avons pas
voulu reconnaître que la monarchie était le produit, direct et presque
infaillible, de la spontanéité populaire ; parce que, après avoir aboli le
gouvernement par la grâce de Dieu, nous avons prétendu, à l'aide d'une autre
fiction, constituer le gouvernement par la grâce du Peuple.<br />
<br />
Le peuple n'a pas plus voix consultative dans l'État que dans l'Église : son
rôle est d'obéir et de croire.<br />
<br />
<strong>Les faux révolutionnaires</strong></p>
<p>... il est temps que disparaisse cette école de faux révolutionnaires, qui,
spéculant sur l'agitation plus que sur l'intelligence, sur les coups de main
plus que sur les idées, se croient d'autant plus vigoureux et logiques qu'ils
se flattent de mieux représenter les dernières couches de la plèbe.<br />
<br />
<strong>Anticollectiviste</strong></p>
<p>c'est cette notion de l'être humain collectif que nous nions aujourd'hui; et
c'est pour cela que nous nions aussi l'État, que nous nions le gouvernement,
que nous repoussons de la société économiquement révolutionnée toute
constitution de la puissance populaire, en dehors et au-dessus de la masse, par
royauté héréditaire, institution féodale ou délégation démocratique.<br />
<br />
<strong>Le commerce et l'industrie sources de droit, de sécurité et
d'égalité</strong></p>
<p>Ce qui adoucit les mœurs, et qui fait peu à peu régner le droit à la place
de la force, ce qui fonde la sécurité, qui crée progressivement la liberté et
l'égalité, c'est, bien plus que la religion et l'État, le travail; c'est, en
premier lieu, le commerce et l'industrie; c'est ensuite la science, qui le
spiritualise ; c'est, en dernière analyse, l'art, sa fleur immortelle.<br />
<br />
<strong>Contre le protectionnisme</strong></p>
<p>chaque membre de la société a le droit illimité de se pourvoir, comme il l'
entend, des objets nécessaires à sa consommation, et de vendre ses produits à
tel acheteur et pour tel prix qu' il trouve. Tout citoyen est donc fondé à dire
à son gouvernement : ou livrez-moi le sel, le fer, le tabac, la viande, le
sucre, au prix que je vous offre, ou laissez-moi ailleurs faire ma provision.
Pourquoi serais-je contraint de soutenir, par la prime que vous me forcez de
leur payer, des industries qui me ruinent, des exploiteurs qui me volent ?
Chacun dans son monopole, chacun pour son monopole ; et la liberté du commerce
pour tout le monde ! Dans un système démocratique, la douane, institution
d'origine seigneuriale et régalienne, est donc chose odieuse et
contradictoire.<br />
<br />
<strong>Ironique sur le bilan historique de l'État</strong></p>
<p>Vous prétendez et affirmez que l'État, que le gouvernement peut et doit être
intégralement transformé dans son principe, dans son.essence, dans son action,
dans ses rapports avec les citoyens, comme dans ses résultats ; qu'ainsi
l'État, banqueroutier et faux-monnayeur, doit être la source de tout crédit;
qu'ennemi des lumières pendant tant de siècles, et en ce moment encore hostile
à l'enseignement primaire et à la. liberté de la presse, c'est à lui de
pourvoir, d'office, à l'instruction des citoyens ; qu'après avoir laissé se
développer, sans son secours, souvent même malgré sa résistance, le commerce,
l'industrie, l'agriculture et tous les instruments de la richesse, il lui
appartient de prendre l'initiative de tout travail comme de toute idée;
qu'enfin, adversaire éternel de la liberté, il doit encore, non pas laisser la
liberté à elle-même, mais créer, mais diriger la liberté.<br />
<br />
<strong>Le communisme</strong></p>
<p>Les uns, considérant que l'homme n'a de valeur que par la société, que hors
de la société il retombe à l'état de brute, tendent de toutes leurs forces, au
nom de tous les intérêts particuliers et sociaux, à absorber l'individu dans la
collectivité. C'est-à-dire qu'ils ne reconnaissent d'intérêts légitimes que
ceux du groupe social, de dignité, d'inviolabilité par conséquent que dans le
groupe, de qui les individus tirent ensuite ce qu'on appelle, mais, fort
improprement, leurs droits. Dans ce système, l'individu n'a pas d'existence
juridique ; il n'est rien par lui-même ; il ne peut invoquer de droits, il n'a
que des devoirs. La société le produit comme son expression, lui confère une
spécialité, lui assigne une fonction, lui accorde sa part.de félicité et de
gloire: il lui doit tout, elle ne lui doit rien.<br />
Tel est, en peu de mots, le système communiste, préconisé par Lycurgue, Platon,
les fondateurs d'ordres religieux, et la plupart des socialistes contemporains.
Ce système, qu'on pourrait définir la DÉCHÉANCE DE 'LA PERSONNALITÉ AU NOM DE
LA SOCIÉTÉ, se retrouve, légèrement modifié, dans le despotisme oriental,
l'autocratie des Césars et l'absolutisme de droit divin. C'est le fond de
toutes les religions. Sa théorie se réduit à cette proposition contradictoire:
Asservir l'individu, afin de rendre la masse libre.<br />
<br />
En philosophie, le communisme ne pense ni ne raisonne; il a horreur de la
logique, de la dialectique et de la métaphysique; il n'apprend pas, il CROIT.
En économie sociale, le communisme ne compte ni ne calcule; il ne sait ni
organiser, ni produire, ni répartir; le travail lui est suspect, la justice lui
fait peur. Indigent par lui-même, incompatible avec toute spécification, toute
réalisation, toute loi ; empruntant ses idées aux plus vieilles traditions,
vague, mystique, indéfinissable; prêchant l'abstinence en haine du luxe,
l'obéissance en crainte de la liberté, le quiétisme en horreur de la
prévoyance: c'est la privation partout, la privation toujours. La communauté,
lâche et énervante, pauvre d'invention, pauvre d'exécution, pauvre de style, la
communauté est la religion de la misère.<br />
<br />
<strong>Le socialisme communauté du mal,<br />
l'argent, instrument du bien public et de la modestie des mœurs !</strong></p>
<p>Le socialisme, à le bien prendre, est la communauté du mal, l'imputation
faite à la société des fautes individuelles, la solidarité entre tous les
délits de chacun. La propriété, au contraire, par sa tendance, est la
distribution commutative du bien et l'insolidarité du mal, en tant que le mal
provient de l'individu. À ce point de vue, la propriété se distingue par une
tendance à la justice, qu'on est loin de rencontrer dans la communauté. Pour
rendre insolidaires l'activité et l'inertie, créer la responsabilité
individuelle, sanction suprême de la loi sociale, fonder la modestie des mœurs,
le zèle du bien public, la soumission au devoir, l'estime et la confiance
réciproques, l'amour désintéressé du prochain, pour assurer toutes ces choses,
le dirais-je ? 1'argent, cet infâme argent, symbole de l'inégalité et de la
conquête, est un instrument cent fois plus efficace, plus incorruptible et plus
sûr que toutes les préparations et les drogues communistes.<br />
<br />
<strong>Non à la charité légale</strong></p>
<p>Voilà pourquoi la charité, première vertu du chrétien, légitime espoir du
socialiste, but de tous les efforts de l'économiste, est un vice social dès
qu'on en fait un principe de constitution et une loi ; voilà pourquoi certains
économistes ont pu dire que la charité légale avait causé plus de mal à la
société que l'usurpation propriétaire.</p>
<p><br />
<strong>Programme révolutionnaire aux électeurs de la Seine du 30 mai
1848</strong></p>
<p>[...]<br />
Lorsque je dis : la propriété c'est le vol, je ne pose pas un principe, je ne
fais qu'exprimer une conclusion.<br />
[...]<br />
Je n'ai pas d'autre symbole, pas d'autre principe que ceux de la Déclaration
des droits de l'homme et du citoyen : la liberté, l'égalité, la sûreté, la
propriété.<br />
[...]<br />
Voilà tout mon système : liberté de conscience, liberté de la presse, liberté
du travail, liberté du commerce, liberté de l'enseignement, libre concurrence,
libre disposition des fruits de son travail et de son industrie, liberté à
l'infini, liberté absolue, la liberté partout et toujours!<br />
C'est le système de 89 et 93 ; le système de Quesnay, de Turgot, de J.-B. Say;
[...]<br />
[...]<br />
La liberté donc, rien de plus, rien de moins. Le laissez faire, laissez passer,
dans l'acception la plus littérale et la plus large; conséquemment la
propriété, en tant qu'elle découle légitimement de cette liberté, voilà mon
principe. Pas d'autre solidarité entre les citoyens que celle des accidents
résultant de force majeure: pour tout ce qui regarde les actes libres,
les manifestations de la pensée réfléchie, insolidarité complète,
absolue.<br />
<br />
<strong>Le contrat</strong></p>
<p>Pour que je reste libre, que je ne subisse d'autre loi que la mienne, et que
je me gouverne moi-même, il faut renoncer à l'autorité du suffrage, dire adieu
au vote comme à la représentation et à la monarchie. Il faut supprimer, en un
mot, tout ce qui reste de divin dans le gouvernement de la société et rebâtir
l'édifice sur l'idée humaine du CONTRAT.<br />
<br />
<strong>Anticlérical mais pas antireligieux</strong></p>
<p>... quiconque me parle de Dieu en veut à ma liberté ou à ma bourse.<br />
<br />
Si le culte a véritablement une valeur économique ou morale, si c'est un
service que le besoin de la population réclame, je n'y fais nulle opposition.
Laissez faire, laissez passer. Que le culte, encore une fois, comme
l'industrie, soit libre. J'observe seulement que le commerce des choses saintes
doit être, comme tout autre, soumis à l'offre et à la demande non patronné ni
subventionné par l'État ; que c'est matière à échange, non à gouvernement. Ici,
comme partout, le libre contrat doit être la loi suprême. Que chacun paye son
baptême, son mariage, son enterrement : à la bonne heure. Que ceux qui adorent
se cotisent pour les frais de leurs adorations : rien de plus juste. Le droit
de se réunir pour prier est égal au droit de se réunir pour parler de politique
et d'intérêt : l'oratoire comme le club est inviolable.<br />
Mais qu'on ne nous parle plus ni de Religion de l'État, ni de Religion de la
majorité, ni du Culte salarié, ni d'Église gallicane, ni de République
néochrétienne. Ce sont autant d'apostasies à la raison et au droit, la
Révolution ne pactise point avec la Divinité.<br />
<br />
<strong>Les jacobins et Napoléon</strong></p>
<p>Je l'ai dit, et je ne puis trop le redire, le système de la centralisation,
qui a prévalu en 93, grâce à Robespierre et aux Jacobins, n'est autre chose que
celui de la féodalité transformée; c'est l'application de l'algèbre à la
tyrannie. Napoléon, qui y mit la dernière main, en a rendu
témoignage.<strong><br />
<br />
Enseignement libre et indépendant de l'État</strong></p>
<p>Une commune a besoin d'un instituteur. Elle le choisit à sa guise, jeune ou
vieux, célibataire ou marié, élève de l'école normale ou de lui-même, avec ou
sans diplôme. La seule chose essentielle, c'est que ledit instituteur
convienne aux pères de famille, et qu'ils soient maîtres de lui confier
ou non leurs enfants. Ici, comme ailleurs, il faut que la fonction procède du
libre contrat et soit soumise a la concurrence: chose impossible sous un régime
d'inégahté, de favoritisme, de monopole universitaire ou de coalition entre
l'Église et l'État.<br />
<br />
La centralisation gouvernementale, en matière d'instruction publique, est
impossible dans le régime industriel, par la raison décisive que l' instruction
est inséparable de l'apprentissage, 1'éducation scientifique de 1'éducation
professionnelle. En sorte que l'instituteur, le professeur, quand il n'est pas
lui-même contremaître, est avant tout l'homme de la corporation, du groupe
industriel ou agricole qui l'utilise. Comme l'enfant est le lien, pignus, entre
les parents, l'école devient le lien entre les corporations industrielles et
les familles : il répugne qu'elle soit séparée de l'atelier et, sous pretexte
de perfectionnement, qu'elle tombe sous une puissance extérieure.<br />
Séparer comme on le fait aujourd'hui, l'enseignement de l'apprentissage et, ce
qui est plus détestable encore, distinguer l'éducation professionnelle de
l'exercice réel utile, sérieux, quotidien, de la profession, c'est reproduire,
sous une autre forme, la séparation des pouvoirs et la distinction des classes,
les deux instruments les plus énergiques de la tyrannie gouvernementale et de
la subalternisation des travailleurs.<br />
Que les prolétaires y songent!<br />
Si l'école des mines est autre chose que le travail des mines accompagné des
études propres à l'industrie minérale, l'école n'aura pas pour objet de faire
des mineurs, mais des chefs de mineurs, des aristocrates.<br />
Si l'école des arts et métiers est autre chose que l'art et le métier, elle
n'aura bientôt plus pour objet de faire des artisans mais des directeurs
d'artisans, des aristocrates.<br />
Si l'école du commerce est autre chose que le magasin, le bureau, le comptoir,
elle ne servira pas à faire des commerçants, mais des barons du commerce, des
aristocrates.<br />
Si l'école de marine est autre chose que le service effectif à bord, en
comprenant dans ce service celui même de mousse, l'école de marine ne sera
qu'un moyen de distinguer deux classes dans la marine : la classe des matelots
et la classe des officiers.<br />
C'est ainsi que nous voyons les choses se passer dans notre régime d'oppression
politique et d'anarchie industrielle. Nos écoles, quand elles ne sont pas des
établissements de luxe ou des prétextes à sinécures, sont les séminaires de
l'aristocratie. Ce n'est pas pour le peuple qu'ont été fondées les écoles
polytechnique, normale, de Saint-Cyr, de droit, etc. ; c'est pour entretenir,
fortifier, augmenter la distinction des classes pour consommer et rendre
irrévocable la scission entre la bourgeoisie et le prolétariat.<br />
<br />
Certes, je ne crois pas à la possibilité d'organiser l'instruction du peuple
sans un grand effort de l'autorité centrale, .mais je n'en reste pas moins
partisan de la liberté de l'enseignement, comme de toutes les libertés. Je veux
que l'école soit aussi radicalement séparée de l'État que l'église
elle-même.<br />
<br />
<strong>Les gouvernements responsables des guerres</strong></p>
<p>Ce sont les gouvernements qui, après avoir eu la prétention d'établir
l'ordre dans l'humanité, ont ensuite classé les peuples en corps hostiles :
comme leur unique occupation était de produire au-dedans la servitude, leur
habileté consistait à entretenir au dehors, en fait ou en perspective, la
guerre.</p>
<p>L'oppression des peuples et leur haine mutuelle sont deux faits corrélatifs,
solidaires, qui se reproduisent l'un l'autre, et qui ne peuvent disparaître
qu'ensemble, par la destruction de leur cause commune, le gouvernement.<br />
<br />
<strong>Unité des règles économiques</strong></p>
<p>Il en est, en effet, de l'économie politique comme des autres sciences :
elle est fatalement la même par toute la terre; elle ne dépend pas des
convenances des hommes et des nations, elle ne se soumet au caprice de
personne. Il n'y a pas une économie politique russe, anglaise, autrichienne,
tartare ou hindoue, pas plus qu'une physique, une géométrie hongroise,
allemande ou américaine. La Vérité est égale partout à elle-même; la science
est l'unité du genre humain.<br />
<br />
<strong>Au delà de son rôle de police le bilan de l'État est
négatif</strong></p>
<p>En toute autre chose que la police, les règlements de l'État sont des
entraves ; son travail est concussion ; ses encouragements, privilèges ; son
influence, corruption. Cette thèse exigerait des volumes : l'histoire des
malversations des gouvernements en politique, religion, industrie, travaux
publics, finances, impôts, etc., serait en ce moment l'ouvrage le plus utile à
la démocratie.<br />
<br />
<strong>Anarchie</strong></p>
<p>La liberté est anarchie parce qu'elle n'admet pas le gouvernement de la
volonté, mais seulement l'autorité de la loi, c'est à dire de la
nécessité.<br />
<br />
L'anarchie est la condition d'existence des sociétés adultes, comme la
hiérachie est la condition des sociétés primitives : il y a progrès incessant
dans les sociétés humaines, de la hiérarchie à l'anarchie.<br />
<br />
<strong>La propriété</strong></p>
<p>J'ai exposé les sentiments qui ont dicté ma conduite depuis vingt-cinq ans.
Je n'ai pas été animé, quoi qu'on.ait dit, d'une pensée foncièrement
hostile ni pour l'institution de propriété, dont je cherchais la clef, ni pour
la classe des bénéficiaires. J'ai demandé une justification meilleure du
droit établi, et cela dans un but de consolidation, - comme aussi, bien
entendu, s'il y avait lieu - de réforme.<br />
<br />
La propriété est la plus grande force révolutionnaire qui existe et qui se
puisse opposer au pouvoir. Or, la force par elle-même ne peut être dite
bienfaisante ou malfaisante, abusive ou non abusive : elle est indifférente à
l'usage auquel on l'emploie; autant elle se montre destructive, autant elle
peut devenir conservatrice; si parfois elle éclate en effets subversifs au lieu
de se répandre en résultats utiles, la faute en est à ceux qui la dirigent et
qui sont aussi aveugles qu'elle.<br />
<br />
Servir de contrepoids à la puissance publique, balancer l'État, par ce moyen
assurer la liberté individuelle : telle sera donc, dans le système politique,
la fonction principale de la propriété.<br />
<br />
C'est ainsi que la propriété, fondée sur l'égoïsme, est la flamme à laquelle
s'épure l'égoïsme. C'est par la propriété que le moi individuel, insocial;
avare, envieux, jaloux, plein d'orgueil et de mauvaise foi, se transfigure, et
se fait semblable au moi collectif, son maître et son modèle. L'institution qui
semblait faite pour diviniser la concupiscence, comme le lui a tant reproché le
christianisme, est justement celle qui ramène la concupiscence à. la
conscience. Si jamais l'égoïsme devient identique et adéquat en nous à la
Justice; si la loi morale est recherchée avec le même zèle que le profit et la
richesse; si, comme le prétendait Hobbes, la règle de l'utile peut servir un
jour de règle de droit; et l'on ne peut douter que tel ne soit, en effet, le
but de la civilisation ; c'est à la propriété que le monde devra ce
miracle.<br />
<br />
<strong>Et le doute ...</strong></p>
<p>Quand je vois toutes ces clôtures, aux environs de Paris, qui enlèvent la
vue de la campagne et la jouissance du sol au pauvre piéton, je sens une
irritation violente. Je me demande si la propriété qui parque ainsi chacun chez
soi n'est pas plutôt l'expropriation, l'expulsion de la terre. Propriété
particulière ! Je rencontre parfois ce mot écrit en gros caractères à l'entrée
d'un passage ouvert, et qui semble une sentinelle vous défendant de passer.
J'avoue que ma dignité d'homme se hérisse de dégoût. Oh! Je suis resté en cela
de la religion du Christ, qui recommande le détachement, prêche la modestie, la
simplicité d'âme et la pauvreté du cœur. Arrière le vieux patricien,
impitoyable et avare; arrière le baron insolent, le bourgeois cupide et le dur
paysan, durus arator. Ce monde m'est odieux; je ne puis l'aimer ni le voir. Si
jamais je me trouve propriétaire, je ferai en sorte que Dieu et les hommes, les
pauvres surtout, me le pardonnent!</p>Le libéralisme c'est le règne de la violenceurn:md5:fca99f186c75e39655aac3c3553dcaa62010-10-22T22:30:00+02:002019-11-01T13:08:30+01:00Alain Cohen-DumouchelL'argumentaire des anti-libérauxlibéralismemarchésocialismeviolence <h2 style="font-weight: bold;"><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/Manif-reform-retraites-23-09-10-alexandre-marchand.jpg"><img title="revendications, oct. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.Manif-reform-retraites-23-09-10-alexandre-marchand_s.jpg" /></a>Ecran
de fumée</h2>
<p><br />
Ceux qui utilisent le plus cette invective à l'égard de la pensée libérale,
sont les socialistes qui, au nom de la "justice sociale", utilisent la
coercition et le dirigisme comme base de leur système politique.<br />
Or la philosophie libérale en plaçant la liberté, la responsabilité et surtout
le consentement individuel au sommet des valeurs politiques est
fondamentalement non violente. Les libéraux veulent des échanges pacifiques
sans frontières ni contraintes tandis que les étatistes érigent des barrières
et cultivent le patriotisme économique, quand ils ne poussent pas les peuples à
s'entretuer au nom de la Nation.<br />
<br />
Contrairement à ce qu'affirment les socialistes pour justifier leur
interventionnisme autoritaire, la concurrence n'est pas la loi du plus fort
mais celle du mieux offrant. Le marché n'est pas une arêne mais le lieu
d'échanges volontaires dans lesquels chaque partie trouve son compte.<br />
<br />
Il est intéressant de constater que dans les démocraties dirigistes l'Etat
devient l'objet de toutes les revendications puisqu'il est la source principale
des concessions, avantages, privilèges et protections que chaque groupe de
pression peut obtenir au détriment des autres.<br />
<em>Mécaniquement</em>, l'Etat providence est amené à distribuer ses faveurs
aux plus influents, aux plus rusés ou aux plus violents. Il incite aux blocages
et aux réclamations musclées, seuls moyens d'obtenir une amélioration de son
sort dans une société qui condamne le contrat et le consentement mutuel.<br />
<br />
La description d'un libéralisme "violent" est donc un écran de fumée destiné à
dissimuler le rôle essentiel de la brutalité dans la société étatiste.</p>
<h6>Photo flickR licence CC par Alexandre Marchand</h6>Les libéraux sont opposés au collectivismeurn:md5:1f6a6635613452b590cc8b8abcf8638a2010-09-12T12:27:00+02:002019-10-30T10:12:53+01:00Alain Cohen-DumouchelL'argumentaire des anti-libérauxcollectivismeindividualismelibéralisme <h2><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/individualisme-k.a.i.jpg"><img title="individualisme, sept. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.individualisme-k.a.i_s.jpg" /></a>Inexact</h2>
<p><br />
Les libéraux sont souvent présentés comme des individualistes résolument
opposés à toutes les formes de collectivisme. C'est une vision réductrice et
inexacte car l'individu libéral est un être sociable qui, étant
<em>politiquement</em> souverain, peut librement adhérer à toutes les formes de
communautés ou les quitter.<br />
Ce n'est pas parce que libéralisme a combattu le collectivisme communiste en
tant que système étatique imposé et dictatorial, qu'il est opposé au
collectivisme choisi. Le Kibboutz, forme de communauté intentionnelle où l'on
met en commun les moyens de production et où le fruit du travail de chacun est
partagé entre tous, est parfaitement conforme à l'éthique libérale puisqu'on
peut le <em>quitter</em>. il en va de même pour l'écovillage, la communauté
hippie ou pour les rares congrégations religieuses qui tolèrent qu'on les
abandonne.<br />
Une pensée libérale cohérente s'opposera à tous les collectivismes imposés,
qu'ils prennent la forme du socialisme, du communisme ou du nationalisme. A ce
titre la définition d'une prétendue "identité nationale" est une des formes de
collectivisme de droite qui est parfaitement inacceptable pour les
libéraux.<br />
Enfin on peut noter que l'anti-collectivisme <em>imposé</em> est aussi peu
libéral que son contraire. Dans cet esprit, la cellule familiale biparentale
quasi obligatoire instiguée par le code civil et les lois punissant la
polygamie ou la polyandrie sont évidemment non libérales.</p>
<h6>Photo flickR licence CC par k.a.i.</h6>Les libéraux veulent dérégulerurn:md5:307188aba085640867ad2c37caba6bc22010-07-18T22:20:00+02:002019-11-01T13:12:03+01:00Alain Cohen-DumouchelL'argumentaire des anti-libérauxdérégulationdérégulerlibéralisme <h2><a href="https://www.gaucheliberale.org/public/images/reglement2-n_n_fique.jpg"><img title="règlement des écoles, juil. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left; width: 190px; height: 233px;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.reglement2-n_n_fique_m.jpg" /></a>Faux</h2>
<p><br />
L'emploi du mot dérégulation (supprimer les règles) à la place du mot
dérèglementation (supprimer des règlementations) est tout à fait
caractéristique de la désinformation dirigiste. Cette confusion volontaire est
suffisamment subtile et perfide pour que certains libéraux ne protestent pas
avec véhémence lorsqu'on les accuse de vouloir "déréguler".</p>
<p>La régulation voulue par les libéraux nait de la loi de l'offre et de la
demande, et de la concurrence économique ou intellectuelle entre individus
libres et responsables.. Contrairement aux idées reçues c'est une régulation
forte et très contraignante qui bouscule les rentes de situation et récompense
ceux qui rendent le plus de services aux autres.<br />
<br />
Les libéraux ne sont donc pas contre la <em>régulation</em> en revanche ils
sont très méfiants vis à vis des <em>règlementations</em> excessives et
centralisées, marques de fabrique du dirigisme économique ou moral.</p>
<p>Ce sont les interventionnistes qui faussent la régulation naturelle au moyen
de réglementations pléthoriques : subventions, incitations, concessions,
privilèges, monopoles, d'un côté, barrières douanières, protections, blocage
des prix de l'autre.</p>
<p>En taxant les uns, pour favoriser les autres, en incitant à ceci et en
interdisant cela, ce sont eux qui dérégulent le marché en favorisant le plus
influent, le plus malin ou celui qui détient un pouvoir de nuisance.</p>
<h6>Photo flickR licence CC par n@n@fique</h6>Il existe deux libéralismes bien distincts : le libéralisme politique et le libéralisme économiqueurn:md5:c108412a7cc3f8262234f9c30e5bd3792010-04-12T23:38:00+02:002019-11-01T13:13:42+01:00Alain Cohen-DumouchelL'argumentaire des anti-libérauxdiagramme de nolanlibéralismepolitiqueéconomique <p><strong><img title="libertarien.jpg, mar. 2007" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left; width: 256px; height: 262px;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/libertarien.jpg" /><br /></strong></p>
<h2><strong>Vue de l'esprit</strong></h2>
<p><br />
<br />
Le libéralisme est une philosophie cohérente qui déclare l'individu souverain
et lui reconnait des Droits égaux associés à des responsabilités. Le
libéralisme économique et le libéralisme politique découlent de cette
philosophie et n'ont jamais été opposés entre eux ni par les penseurs
politiques ni par les économistes libéraux.<br />
La dissociation du libéralisme en une facette politique (noble) et une facette
économique (méprisable) est une invention des anti-libéraux. Les libéraux ne la
reprennent jamais à leur compte puisqu'ils considèrent la liberté dans son
ensemble. Ce sont les dirigistes qui parlent des libertés au pluriel.<br />
Au delà de son aspect philosophique on comprend mieux la position libérale en
inversant les propositions : la perte de la liberté politique conduit
inéluctablement au dirigisme économique et réciproquement le dirigisme
économique requiert toujours un régime autoritaire. Si ces deux axes de liberté
ne sont pas toujours concomitants (exemple de la Chine contemporaine), ils
finissent toujours par se rejoindre. A long terme on n'a jamais vu de
perestroïka sans glasnost.<br />
<br />
La séparation entre le politique/sociétal et l'économique est donc une vue de
l'esprit dont le "diagramme de Nolan" est une très <em>maladroite</em> et
<em>contreproductive</em> illustration car elle tend à faire croire que l'on
peut librement se déplacer sur ses deux axes. Hayek proposait quand à lui, une
représentation en triangle, bien plus conforme à la réalité ... et proche de
<a href="https://www.gaucheliberale.org/post/2009/03/24/Carte-2D-du-Paysage-Politique-Francais-PPF-mise-a-jour">celle
choisie par GL</a>.</p>Le libéralisme c'est chacun pour soiurn:md5:378e1b66a792f13235e8c72e539e81522010-03-20T15:07:00+01:002019-11-01T13:14:00+01:00Alain Cohen-DumouchelL'argumentaire des anti-libérauxchacun pour soilibéralismesolidarité <p><strong><img title="cordee-mayamenha.jpg, mar. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/cordee-mayamenha.jpg" /><br /></strong></p>
<h2><strong>Faux</strong></h2>
<p><br />
Le libéralisme est une forme d'organisation politique qui laisse à l'individu
le libre choix de ses associations et de ses soutiens. Les libéraux pensent que
le régime de liberté instaure des formes d'entraide bien plus fortes et bien
plus efficaces que ceux des systèmes dirigistes qui, outre le fait d'imposer de
fausses solidarités pour acheter le vote des plus faibles, les trompent en
paupérisant l'ensemble de la société. L'expérience montre que lorsque l'Etat
providence prétend s'occuper de tout, l'indifférence devient la règle.<br />
En fait cette formule nous en apprend bien plus sur la profonde misanthropie
des dirigistes que sur les libéraux.</p>Le libéralisme c'est le renard libre dans le poulailler libreurn:md5:f340271497b326e6d36f7d6c161a8ab52010-03-12T20:38:00+01:002019-11-01T13:14:12+01:00Alain Cohen-DumouchelL'argumentaire des anti-libérauxlibéralismepoulaillerrenard <p><strong><img title="renard-poule_rcjp.jpg, mar. 2010" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/renard-poule_rcjp.jpg" /><br /></strong></p>
<h2><strong>Contre sens</strong></h2>
<p><br />
Cette phrase attribuée à Jean Jaurès méconnait l'un des grands principe du
libéralisme qui est le consentement des parties et le refus de la
coercition.<br />
<br />
<br />
Or le renard ne demande pas son avis à la poule pour la dévorer.</p>
<p>En fait, on peut retourner la formule et dire que le renard c'est l'Etat et
que le poulailler c'est le peuple qu'il taxe, réglemente, embrigade, et envoie
se faire tuer à la guerre sans lui demander son avis. L'étatisme c'est le
renard dans le poulailler.</p>