Gauche libérale - Mot-clé - grèveValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearL'empire social françaisurn:md5:929cdf8b178a2c22eb7ca1a15c7241262009-02-18T20:57:00+01:002019-10-31T10:20:45+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitégrèveprivilègessocial<p><img title="manifs du 29 janvier2009, fév 2009" style="margin: 0 0 1em 1em; float: right;" alt="" src="http://www.gaucheliberale.org/public/images/.manif-29-02-09_s.jpg" />Le
dialogue entamé ce mercredi 18 février entre les partenaires sociaux et le
gouvernement peut-il aboutir ?<br />
On peut bien sûr, douter de la représentativité des organisations syndicales et
souligner, une fois de plus, qu’elles sont financées par l’État, que leurs
comptes sont opaques, qu’elles bénéficient d’un monopole de représentativité
parfaitement scandaleux, que seulement 8% des salariés français sont syndiqués
et que les chômeurs sont laissés pour compte.</p>
<p>Mais là n’est pas le fond du problème...</p> <p>Sur fond de crise avérée ou attendue, plusieurs centaines de milliers de
personnes ont défilé un peu partout en France le jeudi 29 janvier 2009. Plus de
deux millions suivant les organisateurs, un million selon la police (tradition
oblige). Est-ce que un ou deux millions de personnes peuvent se tromper et
défiler pour une mauvaise cause ? Y a t-il des précédents dans
l’histoire ?<br />
<br />
Avant de répondre à cette question il faut examiner ce que réclament ces
manifestants. Le site www.29janvier2009.fr énumère leurs
revendications :</p>
<ul>
<li>Donner le priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise
économique,</li>
<li>Améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités,</li>
<li>Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat,</li>
<li>Une relance par la consommation.</li>
<li>Une politique de développement de logement social</li>
<li>Une protection sociale (santé, retraite…) dans un cadre collectif et
solidaire</li>
<li>Règlementer la sphère financière internationale</li>
</ul>
On le voit, les manifestants et leurs organisations syndicales demandent plus
d’aides, en tout genre venant de l’État, plus de règlementations et plus de
prélèvements sur les entreprises qui survivent encore sous la pression du
"système social français". Le mythe de l’État providence a beau se fissurer de
toutes parts, ils n’en démordent pas.<br />
Alors que la balance du commerce extérieur s’effondre littéralement, que les
comptes de l’État, déficitaires depuis 35 ans, virent au rouge vif, que le
poids de la dette devient insupportable, dans une France qui était déjà en
crise avant la crise, la solution consisterait donc à augmenter les salaires et
à toujours plus pressurer le secteur privé, le seul capable de créer des
emplois.<br />
<br />
A l’appui des ces revendications, les syndicats dénoncent, comme d’habitude,
les entreprises qui "font des bénéfices", c’est à dire ces fausses entreprises
privées, ces oligopoles du CAC 40 que l’État protège et alimente à travers des
concessions, des privilèges et des aides. Le vrai secteur privé concurrentiel
lui, ne fait plus de bénéfices depuis bien longtemps et fond comme neige au
soleil. Les fonctionnaires et assimilés vont bientôt pouvoir se prélever des
taxes entre eux.<br />
<br />
Ce refus de voir la réalité en face, ces manifestants qui ont peur de l’avenir
mais qui veulent conserver leurs "avantages acquis", cette foule qui croit
qu’elle va se sauver en répétant et en amplifiant les erreurs du passé fait
cruellement penser à celle des manifestants algérois de mai 1958 descendus dans
les rues pour défendre l’Algérie française et précipiter la fin de la 4e
république. <img title="Manif Alger mai 1958, fév 2009" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.alger-1958_s.jpg" /><br />
Quand on y réfléchi il y a de nombreux points de similitude entre les deux
situations : l’ampleur des manifestations, la vraie angoisse des
manifestants, leur manque de lucidité devant leur univers protégé qui
s’écroule ; les sacrifices qu’il leur faudrait consentir pour éviter la
catastrophe, la démagogie des politiques<br />
<br />
Les socialistes et les gaullistes ont bâti un empire social sans tenir compte
de la réalité du terrain qu’ils prétendaient occuper. Ils ont cru que l’on
pouvait établir des colonies sociales contre le marché, qu’ils considèrent avec
le même mépris condescendant que nos parents portaient aux populations
autochtones d’Algérie. Comme eux ils ont cru pouvoir planifier un modèle de
civilisation et l’implanter à leur guise où bon leur semblait. La mécanique
étatiste qu’ils ont mise en place ne fait qu’augmenter les inégalités. Elle
ponctionne la société civile pour tenter de résoudre les problèmes qu’elle a
elle-même créés avec ses contraintes absurdes et ses aides sélectives. Elle
détruit les entreprises, pénalise l’emploi, subventionne les plus malins ou les
plus malhonnêtes. Le salaire minimum décrété interdit aux plus faibles de
trouver du travail et les plonge dans l’exclusion. La dégradation de la
situation économique et sociale fournit à cette classe politique de nouvelles
occasions pour augmenter ses aides et pour légiférer. La machine infernale se
nourrit des dégâts qu’elle occasionne.<br />
<br />
Les Algérois d’origine européenne de mai 1958 manifestaient parce qu’ils
craignaient de tout perdre. Ils en appelaient au général de Gaulle pour
maintenir la souveraineté de la France sur l’Algérie. Leur intransigeance
a ruiné les efforts de réforme, et ils ont tout perdu !<br />
<br />
Est-ce que la fin de l’empire social français sera aussi dramatique que celle
de son empire colonial ? L’irresponsabilité des syndicats et
de l’opposition, et les "je vous ai compris" de la majorité le font
craindre.<br />
<br />
Si cette analogie se vérifie, lorsque tout se sera effondré, il se trouvera
certainement quelques vieux députés socialistes et gaullistes nostalgiques
d’une époque révolue, capables de mettre à l’ordre du jour de
l’assemblée "la reconnaissance du rôle positif de l’interventionnisme".Les libéraux contre le service minimumurn:md5:66d290e6c400cfa99ba68d2bde54c24e2009-02-11T23:22:00+01:002019-11-01T11:31:51+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiquegrèvelibérauxservice minimum<p><img title="greve, fév 2009" style="margin: 0 1em 1em 0; float: left;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/.greve-poissson_s.jpg" />En ces temps de tensions
sociales et de grèves sur fond de crise, il est bon de rappeler que les
libéraux ne peuvent tolérer la notion de service minimum que tentent d'imposer
les étatistes de droite un peu partout en Europe.</p>
<p>Acceptée dans de nombreux pays, l'institution du service minimum est la
conséquence logique des dérèglements qu'engendrent le droit de grève
moderne conjugué avec l'existence des monopoles publics et du capitalisme de
connivence.<br />
Rappelons la position des libéraux sur la grève.</p> <p>Une grève c'est la possibilité qu'ont les salariés d'une entreprise de
cesser collectivement de travailler pour affronter la direction. Il s'agit
généralement d'obtenir des améliorations de leurs conditions salariales. La
grève peut aussi servir à soutenir un salarié particulier contre un
comportement de la direction jugé discriminatoire ou injuste. La grève est donc
un arrêt de travail collectif résultant d'une libre association.</p>
<p>Tout cela est parfaitement compatible avec l'éthique libérale. Toute loi qui
chercherait à empêcher cette libre association serait contraire au principe de
liberté. Les libéraux se sont donc opposé au XIXe siècle au trop grand pouvoir
des entrepreneurs et de l'Etat qui pouvaient obtenir la condamnation pénale de
toutes les formes d'associations, donc des grévistes. La loi Le Chapelier du 14
juin 1791, sous le prétexte d'abolir les corporations d'artisans et
d'entrepreneurs, avait aussi aboli toutes les formes d'associations d'ouvriers,
donc les grèves. D'inspiration Jacobine, cette loi n'admettait aucun
intermédiaire entre l'individu et l'Etat. C'est un député libéral, Emile
Ollivier qui fut le rapporteur de la loi du 25 mai 1864 qui allait abroger le
délit de coalition créé par Le Chapelier.<br />
<br />
Mais les libéraux s'insurgent aussi contre la dérive contraire qui consiste à
donner plus de droits aux salariés qu'aux employeurs. Le droit positif moderne
institue en effet un "droit de grève" dans lequel le salarié ne met pas en jeu
son poste. Il s'agit là d'une atteinte portée au droit de l'employeur.</p>
<p>Un employeur doit pouvoir licencier des employés grévistes de la même
manière que des salariés doivent pouvoir cesser le travail ou démissionner
collectivement, même si cela menace de provoquer la faillite de
l'entreprise.<br />
<br />
L'établissement d'un droit de grève dans lequel le salarié peut perdre son
emploi aboutit à un plus grand équilibre. L'employeur qui paye mal réfléchira à
deux fois avant de licencier des employés grévistes qu'il devra remplacer à des
salaires plus élevés tout en assumant de lourds frais de recrutement et de
formation. A l'inverse, des employés bien payés sur le marché n'auront
pas intérêt à se mettre en grève puisque leur employeur pourra les remplacer
facilement.<br />
<br />
Le choix d'instaurer un "droit de grève" dans lequel l'employé ne risque pas
son poste constitue en revanche une source d'instabilité qui, comme toujours en
droit positif, peut avoir des conséquences catastrophiques pour la liberté et
la démocratie.</p>
<p>Avec le "droit de grève" positif, rien n'empêche des employés bien payés de
se mettre en grève pour demander des salaires toujours plus élevés. A part la
faillite de l'entreprise on ne voit pas ce qui pourrait les arrêter. Si de
surcroît cette entreprise ne <em>peut pas</em> faire faillite car elle
appartient à l'Etat et qu'elle sera de toutes façons refinancée par les impôts,
alors il n'y a plus <em>aucune</em> limite au pouvoir des salariés. Usant de
leur "droit de grève" sans courir de risque pour leur emploi, ils peuvent
continuer la grève jusqu'à exiger que les journées chômées leurs soient payées.
Cette "combine" atteint son paroxysme avec l'emploi à vie dont bénéficient les
fonctionnaires, mais elle produit aussi des effets dévastateurs dans les
grosses entreprises capitalistes assurées du soutient indéfectible de
l'Etat.<br />
<br />
Le "droit de grève" sans risque sur l'emploi est donc instable par
nature. Les étatistes en sont un peu ennuyés. Ils se rendent compte que
la situation est intenable. Ce qui reste de l'économie libre est régulièrement
pris en otage par les grèves du secteur monopolistique. Mais les étatistes ne
sont prêt à renoncer ni au "droit de grève" qu'ils ont inventé, ni aux
monopoles publics qui alimentent leur clientèle électorale ni d'ailleurs aux
gigantesques oligopoles du capitalisme d'Etat qui leurs servent d'alibi
pour justifier leur appartenance à l'économie "de marché".<br />
<br />
Comme toujours lorsqu'ils sont confrontés à l'échec de leurs constructions
délirantes, les étatistes réagissent en créant de nouvelles lois. C'est cette
logique qui les a amenés à inventer le "service minimum" au nom duquel on
oblige une partie du personnel à travailler contre son gré. Or le travail
obligatoire est assimilable à de l'esclavage (non propriété de son corps). Les
réquisitions de personnel, obligé de travailler un jour de grève, sont donc
parfaitement anti-libérales et contraires aux Droits de l'Homme. Aucun
employeur ni aucun pouvoir de l'Etat ne peut obliger quiconque à
travailler.<br />
<br />
L'expression "droit de grève", est d'ailleurs tout à fait révélatrice de la
philosophie étatiste. Pour un étatiste il faut en effet un droit spécial, c'est
à dire une loi, pour autoriser et encadrer le déroulement d'une grève. Pour un
libéral, pas besoin de loi, le droit d'association et d'interruption du travail
vont de soi puisqu'ils sont librement consentis et qu'aucune loi ni aucune
institution ne peut forcer quelqu'un à travailler contre son gré. Avoir besoin
d'instaurer un "droit" pour justifier la grève c'est admettre que le travail
d'un individu n'est pas <em>par défaut</em> sa propriété inaliénable, c'est
donc implicitement admettre l'esclavage.<br />
<br />
Avec le service minimum les constructivistes ont réinventé le travail
obligatoire. Ces mots de sinistre mémoire auraient du les alerter,
allumer une étincelle de lucidité dans leur esprit, mais non, rien n'y fait,
ils nous entraînent toujours plus loin sur la route de la servitude.</p>