Gauche libérale - Mot-clé - esclavageValeurs libérales classiques de la gauche originelle. Droits de l'homme - liberté - laïcité - raison2024-03-01T19:42:20+01:00association gauche libéraleurn:md5:c8a69c990e3072db2745e87b929cd340DotclearGPA, prostitution, la gauche dirigiste théorise la non propriété de soiurn:md5:f78fe5d47ae01b15c701b908052d17302014-11-15T20:43:00+01:002019-10-30T10:16:26+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitécorpsesclavageGPApropriétéprostitutionSylviane Agacinski<h3><img title="esclave, nov. 2014" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/slave-ira-gelb_x.jpg" />La question de la propriété
du corps humain</h3>
<p>En ces temps de débat sur l'interdiction de la gestation pour le compte
d'autrui (GPA) ou de criminalisation de la prostitution, se pose très
concrètement la question de la propriété du corps humain. C'est au nom de ce
<em>sentiment</em> de propriété que les mères porteuses comme les prostituées
réclament que soit reconnu leur droit d'user de leur corps comme bon leur
semble.<br />
<br />
Les prohibitionnistes se trouvent ici dans une position délicate. En effet,
s'ils avouent ne pas reconnaître la propriété des individus sur leur corps ils
peuvent à juste titre être accusés d'esclavage. Car si notre corps ne nous
appartient pas, alors à qui appartient-il ? À un autre groupe humain ? À
tous les autres êtres humains ? À personne ? À l’État ? À la sécurité sociale ?
Aux représentants éclairés de La bonne morale ? En tenant compte du fait
que la nature a horreur du vide, chacune de ces hypothèses aboutit
inévitablement à la mise en coupe réglée d'une partie de l'humanité au
détriment d'une autre.<br />
<br />
Voilà qui est un peu gênant pour des prohibitionnistes qui prétendent lutter
contre "toutes les discriminations" et notamment contre "l'asservissement des
femmes" tout en les empêchant d'utiliser leur corps comme elles l'entendent et
comme la nature le leur permet.<br />
<br />
Les ligues de vertu socialistes - bien obligées - ont donc inventé <em>autre
chose</em>.</p> <h3>Agacinski, théoricienne de la cause prohibitionniste</h3>
<p>Comme Mme Najat Vallaud-Belkacem, bras armé de la cause hygiéno-dirigiste, a
beaucoup de mal à tenir un raisonnement cohérent en la matière, c'est à
Sylviane Agacinski, fonctionnaire-philosophe et féministe auto-proclamée, qu'a
échu la tâche de trouver des arguments théoriques en faveur des
prohibitionnistes. Il fallait en effet bâtir une idéologie qui puisse résister
aux accusations d'esclavage portées par d'odieux libéraux, manifestement
stipendiés par le grand capital et les réseaux mafieux. C'est donc cette
dernière, pourtant sensiblement moins glamour que son alliée du gouvernement,
qui s'est chargée de communiquer cette Vérité censée vous révéler toute la
profondeur de l'idéologie crypto-puritaine :</p>
<h3><q>On n’est pas propriétaire de son corps, on “est” son corps.</q></h3>
<p>Brrr, c'est tellement profond, on en frissonne. Enfin, pas très longtemps si
on se donne la peine d'analyser le concept.</p>
<p>Car la séparation entre le corps d'une part et la raison et la volonté
d'autre part est une donnée fondamentale de la nature humaine. C'est même ce
qui permet de distinguer les humains des animaux. Si un animal "est" son corps,
c'est parce qu'il n'est pas capable d'agir autrement que ce que son instinct
lui dicte. L'homme, lui, possède une volonté, c'est à dire qu'il est libre
d'exercer ou non sa faculté de raisonnement et de l'appliquer au monde qui
l'entoure. Cette possibilité s'applique également à son corps. Les être humains
peuvent donc exercer leur raison sur leur corps, ils peuvent décider de
l'utilisation qu'il vont en faire, ils peuvent le soigner, ils peuvent aussi en
abuser et le détruire. C'est cela qui les rend propriétaires de leur corps.
C'est la définition même de la propriété.</p>
<p>Mais plutôt que de continuer à argumenter sur ce fait de nature qu'est la
propriété des êtres humains sur leur corps, il est plus intéressant dans le cas
qui nous occupe de montrer à quel point l'affirmation de Mme Agacinsky est
contraire à la plus élémentaire logique.</p>
<p>En effet la philosophe se rend ici coupable d'un "<a hreflang="fr" href="http://fr.liberpedia.org/Vol_de_concept">vol de concept</a>" c'est à dire
qu'elle est obligée de se servir du concept qu'elle veut réfuter. Le plus
célèbre et le plus simple des "vols de concept" nous est fourni par la phrase
de Proudhon : "la propriété c'est le vol". Pour définir le vol, il faut
définir la propriété donc il faut obligatoirement en reconnaître le concept.
Une proposition qui doit faire appel à tout ou partie de ce qu'elle prétend
réfuter pour arriver à ses fins n'a évidemment aucune validité.</p>
<h3>Une affirmation contraire à la plus élémentaire logique</h3>
<p>Ce qui est frappant avec la formule "On n’est pas propriétaire de son corps,
on “est” son corps. ” c'est que son auteur édicte une proposition qui,
retranscrite par écrit, pourra être consultée après sa mort, c'est à dire après
la disparition de son corps. Si un raisonnement, une affirmation, une
découverte scientifique ou un calcul mathématique sont susceptibles d'être
transmis à autrui et aux générations futures, c'est clairement qu'ils sont
indépendants de chaque corps. L'écriture au sens large, est la plus parfaite
manifestation du fait que nous ne sommes pas notre corps. C'est sous l'effet de
notre volonté que nous produisons un texte qui est une affirmation claire de
l'indépendance de notre esprit puisqu'il est destiné à être lu et compris par
d'autres. Donc le simple fait d'écrire la formule pour la transmettre à autrui
la contredit.</p>
<p>Mme Agacinsky a écrit plusieurs ouvrages. Vont-ils magiquement disparaître à
sa mort ? A t-elle pris des dispositions pour que les droits d'auteur qui en
résultent ne soient plus versés à quiconque après sa disparition ? Voilà qui
serait conforme à sa "philosophie" mais on peut en douter d'autant que dans une
<a hreflang="fr" href="http://www.elle.fr/Societe/Interviews/Sylviane-Agacinski-Jamais-la-technique-n-abolira-le-desir-2616480">
interview au journal ELLE</a> du 28.10.2013, elle cite le véritable auteur de
la formule "je suis mon corps", à savoir le philosophe Maurice Merleau-Ponty,
mort en 1961 mais dont elle ne craint pas de reprendre les idées.</p>
<p>Lorsque Sylviane Agacinsky signe dans Le Monde du 29.6.2014 son pamphlet
"<a hreflang="fr" href="http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/06/29/refusons-le-commerce-des-ventres_4447295_3232.html">Refusons
le commerce des ventres</a>" qui reprend tous les poncifs prohibitionnistes,
pourquoi n'en tire t-elle pas la conclusion qu'il faut aussi refuser le
commerce des cerveaux qui pensent, et des mains qui écrivent ? Si on "est son
corps" pourquoi Mme Agacinsky s'autorise t-elle à aliéner les services que lui
rendent ses organes tout en refusant cette faculté à d'autres ? Après tout,
elle pourrait garder ses pensées pour elle au lieu de les vendre, pardon, de
les "marchandiser".</p>
<h3>Prohibitionnisme et anticapitalisme</h3>
<p>Rétrograde et puritaine, la position des prohibitionnistes socialistes est
pourtant relativement cohérente dans son absurdité. En effet, reconnaître la
propriété des êtres humains sur leur corps a toute une série de conséquences
que les partisans de la vieille gauche marxiste ne sont pas prêts
d'admettre.</p>
<p>Si les individus sont les uniques propriétaires de leurs corps ils ont le
droit d'en user comme bon leur semble. Ils peuvent notamment louer leur force
de travail ou, plus généralement, aliéner les services que leur corps peut
fournir sous le contrôle de leur volonté (inaliénable) pour acquérir des biens
ou d'autres services. Les acquéreurs de ces services, le couple homosexuel qui
rémunère la gestation d'un enfant, le client de prostitué(e) qui paye un acte
sexuel, le patient qui paye un acte médical, mais aussi le capitaliste qui
achète le travail de l'ouvrier, ne commettent aucun délit, c'est à dire que
leur nature d'êtres humains libres leur permet de réaliser ces transactions
sans violer le droit naturel de leurs semblables.</p>
<p>On voit là clairement apparaître l'incohérence de tous ceux qui, à gauche
comme à droite, ne défendent pas, simultanément et complètement, tous ces
droits.</p>
<p>Si on voit dans le capitalisme une injustice fondamentale, une
marchandisation du corps humain, il ne faut défendre ni la GPA ni la
prostitution ; c'est l'incohérence des socialistes pro-GPA.</p>
<p>A l'inverse si on n'est pas prêt à admettre la propriété pleine et entière
des êtres humains sur leurs corps donc la GPA et la prostitution, alors on
donne des armes aux ennemis de l'économie de marché ; c'est l'incohérence des
libéraux conservateurs.</p>
<h6><a hreflang="fr" href="https://www.flickr.com/photos/iragelb/5611594783">Photo licence cc par Ira
Gelb</a></h6>Non, la prohibition de la prostitution n'est pas l'abolition d'un esclavage.urn:md5:5c914e00e5d0c2387f538622e0cd25582011-12-09T10:43:00+01:002020-11-12T17:18:21+01:00Alain Cohen-DumouchelActualitédroits de l hommeesclavageprohibitionprostitution<p><img alt="" src="https://www.gaucheliberale.org/public/images/penis-pompei-mararie.jpg" style="float: right; margin: 0 0 1em 1em;" title="signalisation de bordel à Pompei, déc. 2011" />Une proposition de loi visant à pénaliser les clients des prostituées a été déposée à l'assemblée nationale. Cette proposition fait suite au rapport publié en avril dernier par la la mission d’information parlementaire sur la prostitution. La député socialiste Danielle Bousquet en était la présidente et Guy Geoffroy, UMP, le rapporteur. Avant que cette proposition de loi soit soumise au vote, une résolution symbolique a déjà été votée à l'unanimité par l'assemblée le 6 décembre. Elle "<em>réaffirme la position abolitionniste de la France dont l'objectif est, à terme, une société sans prostitution</em>" et juge "<em>primordial que les politiques publiques offrent des alternatives crédibles à la prostitution et garantissent les droits fondamentaux des personnes prostituées</em>".</p>
<p>Que dire de cette résolution et de la proposition de loi qui l'accompagne ?</p>
<h6>Photo flickR licence CC par mararie</h6> <p>Tout d'abord, la méthode. Confier une mission parlementaire à un socialiste sur un "sujet de société" est une martingale particulièrement payante pour la droite. Depuis que la gauche, sous l'influence du rocardisme, est devenue un bastion de puritains hygiénistes, le procédé marche pratiquement à tous les coups. L'épithète "réactionnaire" que l'on croyait réservé au peuple de droite s'applique désormais parfaitement aux ligues de vertu socialistes ou au culte écologique. Les chefs de file de notre bonne vieille droite gaulliste n'hésitent donc plus à nommer des personnalités de gauche à la tête des multiples "comités d'éthique" ou "missions parlementaires" convaincus qu'ils se comporteront en auxiliaires zélés de la morale chrétienne conservatrice. Faire bâtir par la gauche une loi rêvée par la droite c'est le plus sûr moyen de la faire aboutir.<br />
<br />
Ensuite, sur le fond, on pourrait disserter sur les préférences opérées par la commission parlementaire présidée par Danielle Bousquet qui, sur deux cents auditions, n'a entendu que quinze prostituées dont sept en activité, le reste étant réservé aux "experts".<br />
On pourrait rappeler pour la énième fois que l'Etat, qui ne rechigne pas à fiscaliser la prostitution (les prostituées doivent cocher la case "bénéfices non commerciaux" sur leur déclaration de revenus), se place de fait en position de proxénète.<br />
On pourrait mieux écouter Morgane Merteuil, secrétaire générale du syndicat du travail sexuel, lorsqu'elle dit que les travailleuses du sexe ne sont pas forcément des victimes et que, parlant des clients elle affirme : "<em>ils sont bien plus respectueux envers nous que les féministes abolitionnistes</em>"<br />
On pourrait souligner, comme Elisabeth Badinter, que la seule question c'est que la femme "<em>ne soit pas contrainte</em>" ce que confirme intelligemment Morgane Merteuil en distinguant le proxénétisme de soutien du proxénétisme de contrainte.<br />
On pourrait redire que la "protection des femmes" sert souvent de prétexte pour les maintenir dans la soumission. Le voile, l'interdiction du divorce ou des rapports avant le mariage, le chaperonnage, c'est toujours pour "protéger" les femmes.<br />
On pourrait enfin évoquer le fait que le tourisme sexuel (que l'on pourrait aussi dénommer exode sexuel) permettra toujours à ceux qui en ont les moyens d'échapper à l'interdiction du sexe tarifé dans leur pays.<br />
<br />
Mais tout cela ne sert à <em>rien</em>.<br />
<br />
Aucune des expériences du passé ne peut servir de leçon à cette famille politique désastreuse qui s'entête dans un dirigisme obtus.<br />
L'emploi va mal ? ils légifèrent pour pénaliser les licenciements et provoquent une recrudescence du chômage.<br />
Le niveau de vie ne progresse plus ? ils décrètent le salaire minimum le plus élevé du monde et condamnent à l'exclusion tous ceux dont le travail vaut moins que ce seuil artificiel.<br />
Les locataires ont des fins de mois difficiles ? ils empêchent le recouvrement des loyers impayés et provoquent une pénurie de logements locatifs et une hausse des tarifs.<br />
Les drogues sont contraires à leur morale ? ils les interdisent et provoquent un gigantesque trafic international, le financement du terrorisme et la diffusion des produits à la sortie des écoles.<br />
L'économie n'est pas assez dynamique ? Il maintiennent un déficit permanent pendant quarante ans pour satisfaire leur clientèle électorale et mettent leur pays en faillite.<br />
<br />
On peut facilement imaginer la nouvelle catastrophe qu'une loi pénalisant la prostitution provoquera au bout de quelques années : trafic exclusivement aux mains de la mafia, violence et clandestinité pour les femmes, exode sexuel pour les riches, moins de rentrées fiscales et plus de frais liés à la répression pour l'Etat. Un désastre de plus à l'actif des constructivistes !<br />
<br />
Mais nous avons gardé le plus scandaleux de cette affaire pour la fin car l'expression "<em>La position abolitionniste de la France</em>", employée dans la résolution votée par l'assemblée, cherche clairement à établir un parallèle entre la future loi et rien moins que <em>l'abolition de l'esclavage</em>.<br />
<br />
Après avoir mis le pays en faillite, nos députés prétendent donc se comparer à ceux qui ont aboli l'esclavage. Pas de chance pour eux, ce sont les ancêtres des libéraux qui par deux fois, avant et après Napoléon, ont aboli l'esclavage <em>au nom des Droits de l'Homme de 1789 qui posent comme principe inaliénable la liberté et la propriété de chaque individu sur son corps et sur les fruits de son travail</em>.<br />
Il est donc évident qu'au nom de ces mêmes principes, la pratique de la prostitution entre adultes libres et consentant, donc sans coercition, doit être possible sans pénalisation du prestataire de service (c'est à dire du ou de la prostituée) ni du consommateur.<br />
A l'inverse, la pénalisation de la prostitution est très clairement <em>une forme d'esclavage</em> puisqu'elle revient à ne <em>pas</em> reconnaître la propriété des individus sur leurs corps et sur les fruits de leur travail.<br />
<br />
Ceux qui veulent faire passer aux yeux de l'opinion la prohibition de la prostitution pour l'abolition d'un esclavage sont donc, au choix, des usurpateurs ou des incultes. En tout cas il faut qu'ils partent, vite !</p>https://www.gaucheliberale.org/post/2011/12/09/Non%2C-la-prohibition-de-la-prostitution-n-est-pas-l-abolition-d-un-esclavage.#comment-formhttps://www.gaucheliberale.org/feed/atom/comments/186Les libéraux et la journée commémorative de l’esclavageurn:md5:e37a84f7026ffe948d5dd0e18108cdbf2007-05-10T12:37:00+02:002019-11-01T11:50:14+01:00Alain Cohen-DumouchelLigne politiqueesclavagelibéralisme<h3>Quelques rappels utiles et bien souvent méconnus à l'occasion de la journée
du 10 mai commémorative de l'esclavage.</h3>
<h3>Le libéralisme est le mouvement politique qui s'est le plus radicalement et
profondément opposé à l'esclavage aussi bien en théorie que dans les faits.. En
affirmant comme base philosophique la liberté et la propriété de chaque
individu sur son corps, les libéraux, rendaient injustifiable toutes les formes
d'esclavage.</h3> <h3 style="font-weight: normal;">Le libéralisme est en effet le premier
mouvement qui attribue des droits à chaque être humain et non des droits
régissant les êtres humains entre eux. L'idée nouvelle du libéralisme consiste
à attacher des droits imprescriptibles à chaque être humain indépendamment de
sa naissance ou de sa position dans la société. C'est le libéralisme qui a
fortement inspiré la déclaration universelle des droits de l'homme et les
constitutions française et américaine. Les députés libéraux ont par deux fois,
avant et après Napoléon contribué à abolir l'esclavage en France.</h3>
<h3 style="font-weight: normal;">Il existe encore plusieurs formes d'esclavage
qui subsistent dans le monde. Certaines sont illégales - travail des enfants,
esclaves domestiques, travail forcé, d'autres sont légales.</h3>
<h3 style="font-weight: normal;">Parmis l'esclavage légal ont peut citer le
service militaire, fort heureusement aboli en France par Jacques Chirac.</h3>
<h3 style="font-weight: normal;">L'emprisonnement est également une forme
d'esclavage justifiée par la faute commise. Un prisonnier n'est plus
propriétaire des fruits de son travail, c'est donc un esclave.</h3>
<h3 style="font-weight: normal;">Il est d'autres formes de déni du droit de
propriété de chaque être humain sur son corps, dont certaines perdurent ou sont
même encouragées en France. L'euthanasie interdite contre la volonté de celui
qui veut mettre fin à ses jours en est une forme. La nationalisation des
organes humains et l'interdiction qui est faite aux citoyens d'en user comme
bon leur semble en est un autre exemple.</h3>